Rappel du premier message :



BOUM !

Presque aussitôt après le choc sourd d’un objet (très) imposant entrant en contact brutal avec le contact de la carriole, ladite carriole pencha en grinçant vers le côté quand l’objet en question poursuivit sa route brièvement interrompue vers le sol.

En temps normal, un événement pareil aurait immédiatement attiré l’attention de Moira. (Déjà parce qu’en temps normal, un événement pareil ne se produisait pas). Seulement là, elle venait en même temps de se prendre l’équivalent immatériel d’une lame de fond magique. Il était rare qu’une magie aussi puissante se manifeste brusquement (généralement on la sentait arriver), et elle en eut brièvement le tournis.

Une fois qu’elle eut récupéré ses esprits, elle parvient à reconnaître la nature de cette magie. Elle ressemblait étrangement à celle du dragon-mage qu’elle avait rencontré il y a pas si longtemps, seulement en bien plus intense, chaotique et… acéré, faute d’un meilleur mot.

Un fois ses points de repère retrouvés, elle regarda à terre… et dut retenir une exclamation de surprise. À côté de la carriole se trouvait un dragon extrêmement similaire à son visiteur précédent, mais considérablement plus grand et, surtout, en très mauvais état. Sans perdre de temps, elle mit le frein, et sauta (enfin, autant qu’on peut sauter à son âge) à terre munie d’Aisling pour aller constater l’étendue des dégâts.

« Compris ! », confirma le juvénile, à qui les aspects plus ésotériques des explications passaient très certainement au-dessus de la tête. « Viholvärakuuna ! Tu m’entends ? Je sais que tu vas pas bien, mais tu dois t’accrocher ! Parce que sinon tes amis vont être tristes ! Et puis tu as dit que tu m’apprendrais la chantemagie quand je serai plus-grand-mais-pas-aussi-grand-que-toi ! Et tu sais plein de choses que même Moira elle sait pas, donc tu peux même lui apprendre des trucs à elle ! Et tu es gentil et tu connais plein d’histoires et… » Lancé dans sa tirade, il serait difficile à arrêter.

Son Esprit s'était par trop égaré dans le Vide pour saisir plus que des Brides provenant de la Réalité où son Corps se mourait. Un souffle d'Irritation perça la Douleur. "Promis... j'ai Promis... Je n'ai pas dis..." rectifia-t-il instinctivement. Et ces Promesses, celle-ci et celle qui le Liait aux Hiisi d'une autre Âme, étaient le seul Lien qui le maintenait encore à la Réalité.

Non, pas le Seul. Il y avait aussi ce Fil. Qui n'était plus si ténu. Cette Autre Âme s'y était rajoutée, une Amie l'avait-il Nommé, ainsi que l'était cette Voix fluette qui tonnait de Puissance. Viholvärakuuna s'y accrocha, animé cette fois-ci d'un Souffle de Vie.

Résilience, Compassion, Entraide, Acceptance. Tu peux encore accomplir tellement de choses. Tu es un grand Chante-Mage, Viholvärakuuna, à ta manière."
Ces mots d'encouragement, c'était Férocia qui les lui disait quand il n'était pas aussi fort physiquement que les autres. Il était l'un des premiers de sa portée à se téléporter ou devenir invisible.

Futur chantemage ou pas, la nuance entre dire et promettre était un peu subtile pour le juvénile. Il savait en gros que promettre c’était comme dire, mais plus fort. La réflexion le rendit silencieux le temps que l’autre dragon-fée s’exprime. Puis, il embraya immédiatement : « Oui ! Reste avec nous, s’il te plaît Viholvärakuuna fils de Valkulohikäärme, Maître Chante-Mage, Seigneur du Mont Rouge, Lieur des Mots de Pouvoir. » Il était particulièrement fier d’avoir retenu un nom aussi long ! Et, pour faire bonne mesure, il vint se lover sur le nez de son ami, le geste le plus proche d’un câlin dont il soit capable vu leur différence de taille.

Spoiler:

Ces Noms déferlèrent sur lui comme un baume apaisant, et il se Rappela qu'ils étaient Siens, et que cette Puissance ne devait pas servir au Chaos. Le Chant de Viholvärakuuna au Coeur Brûlant du Monde se vouait à l'Equilibre, à ce Grand Calme au milieu de l'Incohérence, à cette Sérénité qui percevait les Vérités dans les Bouleversements de l'Entremondes.

Le Secret des Sielulintu lui avait échappé pendant si Longtemps qu'il l'avait Nommé un Jamais ; et seule l'Acceptation de son Impuissance avait pu l'en détromper. C'était une Leçon qu'il devait Ecouter.

Ainsi devait-il relâcher la Puissance qui le consommait, et renoncer à sa Vengeance.

Peut-être Fotafilis sentait-il une réponse du dragon de lave froide ou peut-être était-ce l'illusion de ses espoirs. Il cherche d'autres mots capables d'apaiser ses souffrances, reconnaissant envers le juvénile de le relayer, il s'emble partager un lien spécial avec Viholvärakuuna.
"L'Espoir ne meurt jamais. Il sort du néant et ne s'explique pas, il se ressent. Le ressens-tu aussi… mon Ami ?

L’espoir, le néant… autant de concepts que le jeune dragon-fée connaissait surtout à travers les histoires que Moira lui racontait le soir au coin du feu. Les histoires avec le néant lui faisaient peur, mais il aimait beaucoup les histoires d’espoir. Dans ces histoires, même la plus petite personne pouvait faire de grandes choses et sauver ou changer le monde ! Forcément, ça lui parlait. « Oui, c’est bien l’espoir ! Et… et l’amitié ! Et l’entraide ! Et la confiance ! Tu es pas tout seul, Viholvärakuuna ! » Toujours sur le nez du grand dragon, il s’étendit autant qu’il le pouvait pour ponctuer ses mots d’une approximation de câlin.