Allez on bouge. Pas que ça à faire ici. Déjà que l’entrainement va être compliqué ses prochains jours. Et il faut ce farcir ces idiots ce soir. soupira la sergente. Après un instant de silence elle repris. On peut s’isoler quelques part ? Que tu me présentes vos méthodes et les circuits que vous faites sur Moscou. Je verrais les différences et les pistes d’amélioration pour chez nous. Et comment mieux vous éviter dans le futur aussi.

Maksim papillonna des yeux derrière ses verres teintés. La femme lui demandait le travail d'un... SERGENT. Même pour un caporal, c'était accordé beaucoup d'importance à son expertise. C'en était carrément louche tant d'incompétences ! "Très bien, je vais le faire mais avant, je dois en référer au sergent-cher Kalinine." Maksim voulait bien des responsabilités mais s'il outrepassait sa fonction, il allait se faire taper sur les doigts ensuite, et le sergent Tanya ne reste pas longtemps.

Pas besoin. Je veux juste ton ressenti en tant que soldat. J’irais voir le sergent-chef Kalinine après. J’espère que je le stresse pas trop là. C’est pas un test. Je veux juste des infos. Elle le regardait droit dans les yeux. Hmm, je vais peut être le faire flipper là.

Maksim n'est pas stressé, le bon mot est "suspicieux" et dans ce cas-ci, il agit toujours avec circonspection. "Ce n'est pas mon rôle de le faire mais votre supérieur direct, sergent. Je vous suis à son bureau si vous voulez." Peut-être ne voulait-elle pas lui refaire face mais bon, chacun ses problèmes !

L’est lourd celui là. Elle l’attrapa et l’écrasa contre le mur, les deux mains sur ces épaules. Je me contrefout de ce que Soupolov va me raconter. Le règlement je le connais. Ces explorations aux bars ou dans les maisons closes ne m’intéresse pas. Je doute qu’il y décèle nombre de démons de son propre chef. Ce qui m’intéresse c’est ton avis à toi. Celui de soldat. Tes routines de patrouilles. Ce qui te fait tiquer et ce que tu laisses passer malgré le règlement. Heureusement pour elle, personne ne semblait être là à les écouter.

En d'autres circonstances, Maksim aurait sorti sa dague pour la planter dans le ventre de la personne mais il avait suffisamment de retenu pour ne pas le faire à un simple sergent qui a un mouvement d'humeur. "Je ne laisse rien passer malgré le règlement," dit-il entre ses dents. "Nos méthodes ne sont pas parfaites mais malgré tout, il arrive que les lieux suspects se révèlent désertés à notre arrivée." Il attendit qu'elle retire ses mains de ses épaules.

Mouai. Une telle droiture. Tu es un guide, pas un de ces miliciens braillards qui se vante d’avoir croisé 2 démons dans la journée. Je crois que ce que je vois sur le terrain. lâcha-t-elle entre ses dents en le relâchant. On se retrouve ce soir pour une patrouille alors. Je vais voir avec ton sergent pour que je vous accompagne.

Maksim reste silencieux un moment, jugeant le comportement du sergent.

"Très bien, sergent," dit-il le plus neutralement du monde.

Et il la laissa se rendre chez son sergent, seule. De son côté, il alla à la salle d'armement pour chercher des balles de pistolet supplémentaires.

Quelques heures plus tard, la nouvelle sergente poireautait à côté de la porte d’entrée.
L’après midi n’avait pas été fructueuse. Seule sa jambe qui allait lui remontait un peu le moral. Niveaux efficacité. C’était nulle ! La seule solution qui ferait vraiment avancer son enquête serait un bon interrogatoire dans une cellule avec un petit feu pour chacun des occupants de cette base. Mais ce n’est pas ce que voulait le Vatican.
Vivement le retour du petit jeune. Discret comme il est, il doit savoir quelque chose. Il va falloir lui sortir les vers du nez. Ou d’ailleurs…

Maksim passe le reste de la journée à s'entraîner avec ses collègues. Quand arrive le soir, il est paré pour la mission d'intervention contre les démons. À côté du sergent se trouve l'étrange sergente Tanya. Max peut observer le docteur Markov pointer le bout de ses lunettes tandis que le sergent explique le plan. Ils devront infiltrer un abattoir aux activités suspectes, original comme lieu.

Et v’là le petit dernier qui arrive. Céleste examina rapidement les 3 membres qui accompagneraient les deux sergents. Deux armoires à glaces et le dernier freluquet. Quelle composition atypique. Vous voulez nous accompagner docteur ? proposa-t-elle alors qu’ils s’appétaient à sortir de la base. Ce dernier les ayant suivit discrètement plusieurs pas en arrière jusque là.

"Oh non, je risquerais de me faire alpagué ! Je viens vous apporter une trousse de secours spécialement pour vous qui venez d'arriver. Voilà, ça se met dans le dos !"
Et devinez qui est chargé du paquet ? C'est moi évidemment. y a marqué "nounou de la sergente campagnarde sur mon front"... pense Maksim tandis que le docteur Markov commence à prendre la direction de son cabinet.

Enfin dans la rue, la guide Céleste retrouva une démarche plus assurée et aurait bien pris le contrôle de la petite troupe, mais la sergente Tanya ne connaissais pas cette ville et les nombreux pavés qui composaient ses ruelles. Cependant, moins de dix minutes après le départ, elle ne pu s’empêcher d’emprunter l’une de ses ruelles - un raccourci vers la zone des abattoirs -  laissant le groupe continuer tout droit.

Maksim a l'oreille et se tourne vers la sergente qui change subitement de direction.
"Attendez, sergent ! Cette rue est trop étroite !"
Trop étroite pour cinq miliciens, cela s'entend, pas pour une femme maigre comme un clou.

Ah bon, vous en êtes sûr ? demanda-t-elle innocemment en revenant dans la rue principale. Il est possible qu'une petite milice tel que nous puisse se faire attaquer dans ce quartier ? Cela m'aurait été bien pratique pour tenter de dénicher une taupe parmi ce groupe…
Sortant enfin la ruelle, elle ne put voir un éclat de lumière que se refléter brièvement sur une monture (comme par exemple… au hasard… une paire de lunette) avant de disparaître de nouveau dans les ombres.

"Oui, le nombre n'est pas un avantage dans ces ruelles !" assure Maksim malgré l'air "innocent" de l'autre milicienne. Heureusement, elle le suit sans rechigner, cette cruche de campagnarde ! Il ne remarque pas ce qui interloque la sergente et continue son chemin jusqu'au reste de la formation en route vers leur cible.

De nouveau avec le groupe, elle essaya de creuser de nouveau son sujet maintenant que le sujet avait été abordé : Ça vous arrive de vous faire attaquer par surprise dans de tel endroit ? Genre on vous y attend déjà avant votre passage.
Personne n’osa répondre directement à Tanya. C’est son équivalent moscovite qui admit difficilement : C’est possible. Il y a déjà eu quelques agressions étranges et qui ressemblait plus à des traquenard qu’autre chose…

La troupe continue son bout de chemin vers les abattoirs. Par habitude, Maksim repère les éventuels points d'embuscade mais c'est sans prévenir que le présentoir d'un vendeur se renverse devant eux. Max sort son pistolet et cherche le moindre suspect à appréhender.

Rapide le jeunot ! Célèste a aussi dégainé sa dague, mais un réflexe la retenue de la lancer sur la cible mouvante. Elle ne doit pas griller sa couverture.
Le jeune adolescent, voir même l’enfant, un paquet kraft dépassant de son manteau est déjà de l’autre côté de la rue. Sans un regard pour les miliciens, il disparait dans une ruelle avant que quiconque n’ai réellement fait quoi que ce soit.

La table est renversée mais c'est tout. Rien ne semble perturber davantage la rue. Maksim a aussi noté l'enfant fugueur mais il n'a pas vu ce qu'il transportait. quoi qu'il en soit, ce qui vient de se passer est davantage du ressort de la police, en bref ce n'est pas son problème. Il range son pistolet et continue donc d'avancer, un coup d’œil vers le marchand mais guère plus.

Sans autre événement notable, la petite troupe arriva finalement aux abattoirs. Trois bâtiments assez gros, espacés les uns des autres ainsi que des premières habitations les attendaient. Une seule fenêtre laissait passer de la lumière. Surement un bureau encore allumé. Un démon qui fait des heures sup’ ? C’est bien ce bâtiment ci qui nous intéresse ? s’enquit la sergente qui se voyait déjà annihiler une créature de l’enfer pour rattraper sa journée… allez disons le, plutôt désagréable.

L'autre sergent répond affirmativement à la question de Tanya et réfléchit pour mettre son plan au point.
"On fait comme d'habitude : on entre rapidement par la porte d'entrée avec les deux sergents qui ferment la marche."
Maksim a très envie de dire que c'est une connerie monumentale de faire comme d'habitude quand l'opération a des couacs fréquents mais cet état de conscience ne se voit pas derrière ses verres fumés.

La porte d’entrée n’était même pas fermée. Juste entrebâillée. Elle s’ouvrit sans difficulté sans laisser entendre un seul grincement. Infiltration du bâtiment réussite ! 
Toujours silencieusement, ils prirent la direction des bureaux malgré l’obscurité du lieux. Heureusement qu’ils avaient pu consulter les plans avant de partir.
Soudain, patatras ! L’une des armoire à glace, appelons la RedShirt#1, s’écroula face la première à terre avec un gros "BOUM" lorsque son corps rencontra le sol.

C'est très étrange, encore, pense Maksim mais il n'a pas le temps de proposer quelque chose que le reste de la patrouille s'élance et qu'un collègue s'effondre à côté de lui. Le milicien recule avant de sentir un être vivant l'enlacer. Il comprend alors qu'il s'agit d'un démon serpent qui tente de l'étouffer. Il cherche sa dague mais commence à manquer d'air.

Elle distingue Maksim reculer puis s’immobiliser. Sans hésiter, elle sort un couteau qu’elle jette vers ce qu’elle croit être un démon. Celui ci se plante dans le serpent et vient s’ancrer dans la bottine du jeune milicien. Le zootrope n’est pas mortellement blessé, mais relâche son retreinte sous le coup de la douleur.
Une chouette qui les espionnait hulule pour réclamer de l’aide puis quitte son perchoir prête à utiliser ses serres sur ses ennemis.