"Si tous les troufions de cette caserne faisait comme toi, la Milice ne serait qu'une boucherie ! Et toi, à ma place, préfèrerais-tu que tes hommes se déchirent entre eux sans que tu le saches ou qu'ils t'obéissent ? demande le lieutenant entre ses dents, visiblement énervé par le culot de sa dissidente de sergente.
"Caporal Rogov, interrogez l'agent Bounine à part et rendez-moi votre rapport.
- À vos ordres, chef.
- Tes salades sur Novgorod ne passe pas avec moi, "Sergent". En étant mutée à Moscou, c'est à moi que tu dois rendre des comptes."

Mais qu’elle tête de lard celui-là. Ça ne m’étonne pas que la milice soit si peu performante. Un couteau bien placé améliorerait grandement ce problème.
Bien que la tentation soit grande, Céleste se réussit tant bien que mal à se contrôler et la tête basse elle se soumis à l’autorité devant elle. Bien quel sont donc vos ordres ? 

"Reste tranquille. Tu seras mis à pied jusqu'à ce que mes supérieurs aient décidé de ce qu'ils allaient faire de toi dès que tu m'auras vraiment expliqué pourquoi tu as attaqué un de tes supérieurs ! Et si tu crois t'en sortir avec une petite tape, laisse-moi te dire que tu trompes !"
***
Après son interrogatoire, Bounine, lui, reçoit une corvée en guise de punition. Le temps passe sans qu'il entende parler de la sergente, comme si elle n'avait jamais existé.

Cela faisait maintenant deux semaines que Céleste était reléguée à des tâches subalternes. Deux semaines qu’elle ne pouvait mettre un pieds hors des clous imposés par le règlement de la milice sans qu’une paire d’œil se pose sur elle. Deux semaines de surveillance quasi permanente.
Seul un entretien avec son supérieur de l’Église lors d’une messe l’avait convaincu de tenir son rôle jusqu’au bout.
Deux semaines qu’il n’y avait pas eu un seul mort ou blessé dans la milice.

Les rebelles semblaient avoir abandonné leur sabotage des missions, cela ne signifie pas pour autant qu'ils ont tous été arrêtés. Aussi Maksim ouvre toujours l'œil mais désormais il se méfie doublement des psychopathes plus gradés que lui soient-ils. Cette fois-ci, il s'en sort avec quelques bleus, bien moins désagréables qu'une blessure à la cheville… Il se retourne, étonné d'avoir repensé à ce souvenir particulier. Quelque chose ou quelqu'un le lui aurait rappelé ?

L'absence d'événements avait forcé le Vatican a rappeler Céleste a ses occupations de Guide. Son départ de la base avait été un soulagement aussi bien pour elle que son entourage. Elle évitait quand même de traîner autour de la base des miliciens dès fois qu'un œil avisé la reconnaisse.