Un nouveau jour commence pour Maksim. Beaucoup de soucis le pèsent ces derniers temps. Aucun collègue n'aura pourtant remarqué son accablement. Le jeune homme se contente de faire ce que lui disent ses supérieurs. Et ce matin, il doit venir chercher un nouveau sergent avec trois collaborateurs. Ces derniers ne manquent d'échanger entre eux des réflexions sur le sergent qui se trouve être une femme, jeune. Un jour, je compte bien être sergent, moi aussi !

Les miliciens rendent le salut à leur nouvelle sergente et se présente chacun leur tour. Personne ne s'est battu pour porter la valise, il en aurait été autrement si la femme était plus jolie et moins gradée dans la Milice. C'est donc Maksim qui s'avance pour accomplir cette corvée ce devoir. Les miliciens sont prêts à marcher d'un bloc jusqu'à la Milice. C'est au plus gradé d'ouvrir la marche mais celle-ci ne sait pas où est le camp et doit compter sur l'agent Bounine pour le lui indiquer.

Maksim supporte très bien ce bavardage en l'ignorant, l'esprit uniquement figé sur son objectif : amener la sergente à bon port. Sa curiosité est néanmoins titillée par comment celle-ci a obtenu son grade, elle semble jeune et pas particulièrement riche ou noble. Aux portes du camp, elle demande à parler au sergent-chef. "Veuillez me suivre, sergent." Il la mène au bureau. "Puis-je vous demander, sergent, combien de démons avez-vous tué ?" Soit elle était pistonnée, soit elle était efficace.

Céleste manqua un pas suite à la question. Elle trébucha donc dans l'escalier qu'ils montaient. Elle réagit suffisamment vite pour ne pas se fendre le menton contre une marche, mais ne manqua pas de s'y étaler de tout son long et de redescendre quelques degrés. J'aime pô les escaliers râla-t-elle en examina d'un regard noir le novice. J'en ai eu un certain nombre… Mais aucun dans un escalier. concéda-t-elle arrivée à leur étage.

Maksim est bien obligé d'aider sa supérieure à se relever. Il n'a pas la tête à rigoler, il est plutôt... sur le cul, métaphoriquement lui. Comment est-elle en mission si elle est aussi maladroite ? "Un certain nombre" est vague, est-ce que ça signifie "je n'ai pas compté" ou "pas beaucoup" ? Le regard noir qu'elle lui lance ne le décourage pas à insister davantage pour autant. "J'imagine que vous trouverez bien plus de démons à Moscou qu'à Novgorod !"

Ils sont partout ! Les éliminer quelque soit leur nombre est notre seul préoccupation. répondit-elle au tac-o-tac. Puis son cerveau reprit le relai. Aie, je viens de perdre ma couverture. Enfin, c'est ce qu'on nous dit. Elle tenta autre chose pour rassurer Maksim qu'elle n'était pas une folle assoiffée de sang et tant endoctrinée que ça Ils font plus attention à eux et sont plus rusé et difficile à traquer dans les grandes villes qu'à la campagne.

Mais elle est complètement folle ! pense Maksim qui est vraiment très heureux de porter ses lentilles vertes et sa teinture. Ce genre de personnes serait capable de hurler au démon en voyant ses yeux rouges et ses cheveux blancs. "Le bureau du chef Kalinine est sur votre gauche. Je vais vous annoncer." Le milicien toque à la porte pour avertir le sergent-chef de l'arrivée de la nouvelle recrue. Des mots s'échappent de la porte puis... "Vous pouvez entrer, sergent."

Les bruits n'échappent pas à Maksim. Il n'écoute pas spécialement aux portes mais il ne peut s'empêcher d'analyser ce qu'il entend. Le sergent-chef écrase autant qu'il peut la nouvelle. Celle-ci semble bien l'encaisser, étant plus en colère que découragée. "Je peux vous montrer la cantine et le terrain d'entraînement si vous voulez vous exercer avant le déjeuner. Comme vous préférez, sergent." Qu'elle se défoule sur le terrain plutôt que sur lui !

Allons manger. Je ne sais pas comment va évoluer cette journée. Ensuite tu me feras visiter ta section puisque j'y suis affectée sans oublié de passer par ce centre d'entraînement. Maksim lui offrait de quoi ce défouler sur un plateau d'argent. Elle ne pouvait pas refuser. Surtout après l'entrevue qu'elle venait d'avoir.

Maksim Andréiévitch emboîte le pas au sergent Tanya pour lui indiquer la cantine où quelques plats sont déjà servis. aujourd'hui, la milice propose une soupe, suivie de pommes de terre et de viande de bœuf. Le gâteau et le thé sont en option. "Voici la table des sous-officiers," dit-il en désignant la dite-table. Lui, n'avait pas encore le droit de manger là, le sergent devra manger seule ou se mêler à ses collègues.

Il est bien ce petit. Je devrais pouvoir en tirer quelques bonnes informations. On se retrouve à la sortie du réfectoire à la fin du repas. Elle prit son plateau et parti s’asseoir à la table des sous-officiers. Elle fit connaissance avec quatre nouveaux collègues dont le lieutenant Soupolov qui ne détachait pas son regard d'elle depuis qu'elle les avait rejoint. Kékiveut lui ? S'interrogeait-elle

Maksim s'assit seul, en bout de table avec un point de vue sur une grande partie de la salle. Tout en buvant sa soupe, il remarque du coin de l’œil le jeu du lieutenant Soupolov. Y en a qui n'ont pas de goût, pense-t-il tandis que le sous-officier passe une main dans le dos de la sergente Tanya. Il attend de voir comment va répliquer la femme, si elle réplique.

Céleste ne put éviter une chair de poule monter dans son dos et sa main passer sous la table pour se tendre vers sa botte où se trouvait une dague discrètement rangée. Ce faisant elle renversa son verre d'eau au passage provoquant l'hilarité de certains de ces camarade de repas. Le lieutenant se voulut réconfortant en appuyant une nouvelle fois son geste : Et bien la nouvelle, faut se détendre. On est tous gentils ici.

La femme ne réplique pas et s'affaisse comme une petite souris. Elle qui faisait la fière à propos des démons, ne semble même pas savoir se défendre toute seule, pense Maksim. Oh, le milicien ne va pas interférer entre les sous-officiers, il n'est encore qu'un troufion ! Il attaque son plat de pommes de terre et de viande. Mal cuit, comme d'habitude.

Malgré les caresses de son nouveau collègues, Céleste ne réussit à abréger le repas qu'au bout de 10 longues minutes. Manifestement son devoir de connaître la base et sa section n'était pas une raison suffisante pour quitter la table. Avant de se lever et de quitter le réfectoire, ils lui imposèrent de les retrouver en début de soirée dans un bar à la sortie du camp pour y découvrir la «vraie vie citadine».

Maksim de son côté n'a pas fini son assiette. Même si c'est mauvais, il faut manger proprement. Le milicien réfléchit entre chaque bouchée. Il ne sait pas comment se positionner face à cette nouvelle sergente. Elle ne semble pas bien partie pour s'imposer et son zèle est dérangeant. Il va devoir faire son devoir sans chercher particulièrement à l'impressionner, ce sera mieux. Et surtout bien cacher le fait qu'il porte des lentilles. Après le dernier incident en date, ça vaut mieux.

Enfin à l'air libre ! Céleste fit les 100 pas dans la cour principale tout en soufflant bruyamment. Puis elle s'assit en tailleur contre un mur et joignant les mains pour se calmer et de plonger son regard dans les nuages épais et cotonneux de ce début d'après midi. Pourquoi moi ? Pourquoi ce jeux de dupe ? Ne pouvait-on pas simplement les enfermer tous pour les interroger chacun leur tour ? Toujours pas de réponse. Bien, si tel est votre ordre…

Maksim sort enfin de la cantine, le ventre plein. Il cherche la sergente du regard, celle-ci était censée avoir besoin de lui pour visiter les lieux. Même si le milicien n'est guère enthousiaste à l'idée, il fait toujours le travail qu'on lui demande. Bon, parfois quand ça l'énerve, il traîne de la patte volontairement mais la sergente Tanya ne lui a pas encore tapé sur les nerfs à ce point. Et si elle le voit bien, elle ne lui cherchera pas de poux, en théorie. Il la trouve, assise. Il attend.

Tiens, il est déjà revenu. Céleste était beaucoup plus calme. Elle avait passé en revu et ordonné ses objectifs pour sa mission. Elle releva la tête pour fixer droit dans les yeux le soldat devant elle. Sans ciller elle l'observa attentivement cherchant le moindre indice qui pourrait mener vers une piste quelconque. Mais elle n'avait qu'un soldat mal à l'aise sous son regard.

De derrière ses lunettes de soleil -- qu'il continue de mettre au travail -- Maksim jauge la nouvelle attitude de la sergente. Elle le détaille, comme si elle le jugeait pour la première fois. Même s'il n'est pas particulièrement fier en ce moment, Maksim ne baisse pas la tête, ce serait admettre qu'il ne va pas bien. "Vous voulez visiter les lieux, sergent ?"

Yep p’tit gars. Céleste se releva prestement sur ses deux jambes et se dégourdit les jambes et s’étira en faisant le tour de Maksim. De derrière lui, elle asséna une main ferme sur son épaule et lui souffla à l’oreille. Bon, c’est quoi les coins sympathiques de cette battisse ? Je te suis. J’espère que j’en fais pas trop pour le mettre en confiance.