Rappel du premier message :



Voilà que Caïn avait rejoint la taverne un peu à part de la cité. La Guilde, c'était son nom. C'est là que les aventuriers cherchant un boulot venaient passer le temps. Normalement Caïn s'y rendait seul, Layla avait insisté pour l'accompagner mais il avait été inflexible. Pas question. Quelques habits de moins plus tard, Layla en toute petite tenue avait convaincu Caïn. Il n'était pas vraiment inquiet en fait, il faisait ce genre de mission pour la façade. Même si la présence de Layla augmentait malgré tout un peu les risques, il pensait pouvoir gérer sans mal. Elissa était plus sceptique, notamment au vu de la faiblesse de son compagnon de route vis à vis de la jeune barde.

Bref il poussa les portes de la taverne, Layla sur ses talons. Il portait sa tenue habituelle d'aventurier. Neutre. Il se dirigea vers le bar pour commander une bière pour lui. La patronne était taillée dans un tronc d'arbre, avec un visage rond et teinté de rouge aux joues.
— Rien pour toi pour le moment, Traqueur, dit-elle en servant la bière. Elle boit quoi la jeune fille ? Un lait de chèvre ?

— Très bien, j'organise ça dès qu'on en a fini avec cette mission, dit simplement Caïn le plus sérieusement du monde. Les filles sont plus ou moins belles, plutôt moins que plus. Les courtisanes les plus en vue travaillent dans des établissement comme celui au centre de la rue. Le palais de jade, un endroit assez riche et raffiné.

"Très bien." Quoi, il croyait que j'allais rétropédaler ? Non, mon gars (ou pas tout de suite ?).
Et puis bon, si c'est réellement ce qu'il veut et que ça lui fait plaisir, pourquoi pas ?
Bref, je ne veux pas y penser maintenant. Je pourrai paniquer après la mission, si on survit la mission. "Si on survit la mission." Dis-je toujours sur le ton de conversation. "Tu crois vraiment que sa femme veut le sauver en nous envoyant à sa recherche ?" J'ajoute ensuite.

— Si ? il avait l'air surprit soudainement. Comment imagines tu que l'on puisse mourir ?
Il continua d'avancer sans prêter attention aux femmes tentant de l'alpaguer. Certains n'hésitant pas à montrer leurs seins et les jambes de manière vulgaire, parfois juste aguicheuse.
Elle veut un alibi, pour dire qu'elle a fait ce qu'il fallait, expliqua Caïn. Elle ne pense pas qu'un jeune aventurier et une gamine puisse résoudre cette affaire. Surtout des amateurs qui ne demandent pas d'argent.

"Hmm..."
Enfin, j'y avais pas pensé mais ça fait sens... les gens vont penser loin, quand-même hein ?
Je fais ensuite une légère grimace au sans-gêne des dames sous la lumière rouge (je suis gênée à leur place). "Si je suis supposée apprendre d'elles, pourquoi ça marche pas sur toi leur technique là ?" Je lui indique en faisant la moue.

— Il y a une hiérarchie parmi les filles de joies. Celles qui sont dans la rue cherchent un certain type de client, celle qui travaillent dans les institutions luxueuses, un autre type de client. Je préfère ces dernières, elles sont raffinées, intelligente et très douée pour les choses du sexe, expliqua Caïn.

"Humph." Je croiserais les bras si je n'étais pas déjà en train de marcher. Je n'apprendrai rien, voilà. Je suis pas là pour immiter ses préférences. J'ai pas assez de temps pour être une autre personne que moi-même.

— Hé c'est ton idée hein. Si tu as peur de la comparaison, je t'apprendrais moi même. dit Caïn en notant l'attitude boudeuse de la fille.

"J'ai pas besoin qu'on m'apprenne. Je sais déjà tout ce qu'il faut savoir." Je dis rapidement sans réfléchir à ce qui sort de ma bouche. "Et, pff, je n'ai pas peur. Je n'ai juste pas besoin de me cacher derrière le prétexte d'apprentissage..." Je sais plus ce que je dis mais je sens mon visage chauffer.

— Oh, je ne me rendais pas compte, désolé. On mettra ça en pratique dès que possible alors, dit-il content. Ils sortirent finalement de la ville et au loin la vignerie était visible. La journée allait encore être longue. Il est préférable d'attendre la nuit pour s'infiltrer et espionner. L'autre solution est une approche plus directe et plus musclée.

J'ai scotché mes lèvres ensemble pour le reste de la marche - car c'est préférable que de m'enfoncer plus.
Une fois à l'extérieur de la ville, je me débarasse de ma capuche et ouvre ma cape.
"D'accord... et on fait quoi jusqu'à la nuit ?" Il va demander à ce qu'on campe pas loin ou qu'on revienne plus tard ? Je connais pas vraiment la routine d'un espion.

Il observe autour de lui un moment.
— Un endroit adéquat de ton point de vue, demanda-t-il à la dragonne.
— Oui, il faut contourner la vignerie, de l'autre côté il y a un bosquet pas trop loin de la propriété, répondit-elle.

— ON va faire le tour et se cacher dans le bosquet, annonça Caïn. Elle ne voit pas de bosquet cependant.

Je plisse les yeux en le regardant. Il connait ce lieu aussi ? "Tu es déjà venu ici aussi ?" Je demande en reprennant à marcher. Enfin, quoique, bête question - vu comment les goblins l'ont reconnu tout à l'heure, et la matronne aussi... probablement qu'il est connu dans ce coin. "Non, attends ne réponds pas à ça. Plutôt, y a-t-il un endroit où tu ne t'es pas encore rendu ?"

— Elissa survole ma position la plupart du temps, expliqua Caïn. Je ne peux pas me souvenir de tous les endroits que j'ai déjà visité.

Ils avancèrent d'un bon pas afin de contourner la propriété. Certes attendre la nuit augmentait les risques pour le pauvre marchand de vin. Mais parfois il fallait faire prendre des risques aux autres pour assurer sa propre survie. Ainsi allait le monde. Une fois dans le bosquet Caïn sembla être moins sur ses gardes. Et ses mains devinrent un peu plus baladeuses.

— Envoie des clones de sang, s'il te plait.
— Ils sont déjà en route, dit simplement Elissa.

Ah, ça, ça doit être le signe qu'on est plus ou moins bien caché. Je m'écarte de ses mains baladeuses et me dirige jusqu'à un arbre pas loin. Ok, je peux le grimper. Faut juste essayer de ne pas tomber pour pas m'embarrasser.

Les gants aidant pas mal en fait, je m'attèle à grimper. Peut-être qu'Elissa sera plus visible d'en haut.

Elle s'enfuit loin de lui. Il soupira doucement et rejoignit un arbre assez grand pour pouvoir y appuyer son dos, puis il s'assit. Il s'offrit même le luxe de fermer les yeux. Normalement il devrait espionner l'activité de la maison, mais les clones de sang étaient plus efficaces que lui. Donc il préférait se reposer.

Du haut de son arbre elle ne distinguait qu'une vague ombre dans les nuages, mais elle avait une vue imprenable sur la vignerie.

"Ah !" Non, non, fausse alerte. Je me rattrape à temps. N'empêche, l'écho ici est assez large, je devrais probablement me la fermer une fois en haut.

Et là haut, le vent est plus accueillant - même si plus puissant aussi. Je réussis à bien me caler entre deux branches, une jambe de chaque côté. Je n'ai pas ramené mon luth avec moi, donc je suis aussi confortable qu'on puisse l'être dans un arbre (donc pas trop en fait, et je crois que mes fesses se sont habitués à malmenage plus doux).
Je crus remarquer une ombre plus haut, ce qui me fait sourire. Et la vignerie est... luxueuse. J'aime bien la grande fontaine avec la statut de femme.

Caïn resta totalement immobile, il recevait les rapports de la dragonne sans avoir rien à faire. 5 gardes et sans doute deux chefs dans les bâtiments de la vignerie. L'otage semblait être gardé dans une grange à côté de la bâtisse principale. Si de loin l'ensemble paraissait luxueux, de plus près il en était tout autre. Clairement une propriété abandonnée par son ancien propriétaire et rachetée à bas prix par un groupe de prêteurs malhonnêtes. L'entretien des environs était totalement dédié à la maison principale.

Le vent me fait du bien, et même le vide n'est pas impressionant d'ici. Je me demande ce que fait Khael, tiens. Mais je passe mon temps à regarder plus en haut qu'en bas, même si je fini par avoir trop mal aux fesses après une heure, Alors je décide de ne me bouger avant d'avoir tout d'engourdis. Et je redescends doucement.
Une fois les pieds à terre, je souffle, et m'asseois au sol pour me caler contre l'arbre.
Au vu de la position du soleil, on est loin encore de la nuit... et j'ai pas du tout sommeil moi contrairement à Caïn.

Caïn continua d'écouter les rapports, yeux fermés, posé tranquillement contre son arbre. Un moineau semble faire le guet sur les branche supérieur de l'arbre, parce qu'il ne changea pas d'arbre même après plusieurs heures.
Le temps s'écoula, le vieil homme patienta sans le moindre problème. jamais vraiment endormi, mais loin d'être aussi vigilant que d'habitude. Finalement le soleil se coucha au loin et la nuit fit son apparition. Lorsque la luminosité devint limitée Caïn ouvirt les yeux.

Je suis morte.
Allongée par terre, j'attends que mon âme finisse de se démêler de mon corps. Je suis assassinée par l'ennui.
Les missions d'infiltration sont beaucoup moins fun que ce que je pensais...
Et j'crois que je ne sens plus ma langue, je n'ai pas parlé, elle est pâteuse. Est-ce qu'elle fonctionne toujours au moins ? Comment on fait pour parler, déjà ?
Non, je n'ai pas encore commencé à être dramatique. Et puis je ne fais chier que moi-même, alors j'fais ce que je veux.

— C'est l'heure. Tu as appris quoi sur la propriété ? demanda Caïn pour tester la jeune femme.

Je lâche un grand soupire et me redresse comme un piquet. Je ne sais pas si c'est parceque mon âme est ré-rentrer dans mon corps ou par irritation à force d'attendre.
"L'endroit m'a l'air luxueux, mais je n'ai pas vu de servants ou d'employés, juste les mêmes gardes qui ont presque la même routine... j'en ai vu que 4, mais j'suis pas restée longtemps là haut aussi."
Je me relève ensuite et m'étire les muscles. "Ok, c'est quoi l'objectif au juste ?"

— Ils sont cinq, et certainement deux chefs à l'intérieur. Notre cible est certainement dans la grange. Dans un premier temps il faut réussir à s'approcher suffisamment près pour espionner leur conversation. J'ai des méthodes efficaces, mais pour que tu puisses apprendre on va le faire à l'ancienne. Donc on va s'infiltrer discrètement jusqu'à la grange, répondit Caïn. Tu te sens capable ?

"Je vais le faire... mais seule, sinon je vais compter sur toi."
Quand t'as Shinoki à côté qui assure tes arrières, tu ne peux pas t'empêcher de flemmarder et moins sentir le danger.

— Bien, part la première. Je te rejoins, dit-il d'un ton neutre. Tu peux m'embrasser avant de partir aussi.