Rappel du premier message :



Au Roi Borgne, les clients sont aveugles. Il y a beau avoir plein de trucs répréhensibles qui se passent sous leur nez, la politique de la taverne est de tourner la tête (ou risquer de se la faire tourner violemment). Gwen, ancienne pirate et tavernière reconvertie, est celle qui endurcit cette doctrine du chacun-se-mêle-de-ses-oignons (elle sait être très convaincante). Et elle est aussi badass que belle.
Je m'étais facilement trouvée une place dans le coin, même si ce n'est pas la seule taverne que je fréquente dans la ville. Ah ! Et j'ai aussi gagné assez de blé pour - attention - m'acheter des vêtements à ma taille !(Et à mon style). Je suis (relativement) riche !

J'me sens pourtant assez dénudée lorsque je pénètre l'endroit - car je n'ai pas ramené mon luth avec moi, l'ayant laissé aux bons soins d'une alchimiste pour l'ajuster un peu.
Sitôt, mon regard se pose en premier sur un dos familier. Et j'étire un grand sourire ; j'suis presque sûre que c'est mon ancien compagnon de voyage. Je remarque ensuite que Gwen est déjà en train de converser avec lui - de très près, même. Wow, son décolleté a bravé de nouveaux records aujourd'hui. C'est rare aussi qu'elle sert les clients elle-même. Pas sûr si elle flirt avec ou le menace par contre. Mais j'agis impulsivement, je suis trop contente de le retrouver alors je fonce jusqu'à sa table pour entourer mes bras autour de son cou. "Caïn !"

La magicienne avait les dents si serrés que ses mollèrent en ressentiront le contre coup le lendemain sans doute. Elle hocha néanmoins lentement de la tête, bien que la possibilité qu'elle ne puisse même pas savoir ce qu'elle avait dans le sang, couplé à son état instable du moment, la faisait glisser de plus en plus dans le gouffre du désespoir. Le même qu'elle avait vu dans les yeux du monstre.
Probablement que ses jambes lâcheraient, dès que ce dernier s'en ira.

— Heureux que les choses soient limpides entre nous. Gardez en tête qu'il n'y a que deux voies ouvertes devant vous. La soumission à mes conditions, qui ne perturberont pas votre vie, je vous le promets. Ou une lutte à mort, ce qui impliquera une préparation longue, des alliés, des risques et ça ne garantira pas votre survie pour autant. Cela me mettra juste en colère. Vous ne voulez pas me voir en colère n'est-ce pas ? demande la voix neutre, presque douce, du monstre. Il tient toujours le poignet de la mage dans sa poigne.

Stella abaissa les yeux en se rappelant de déglutir. Sa gorge était terriblement sèche. Les battements de son coeur se firent entendre de nouveau dans ses oreilles. "Je... non." Il valait mieux se soumettre maintenant pensait-elle, pour rassurer son égo de magicienne plus qu'autre chose. Au fond d'elle, elle savait que c'était de la peur pure pourtant. Mais elle avait besoin de se mentir à elle-même.

— Inutile de me raccompagner. Effacez toute trace de ma personne dans vos archives. Faîtes en sorte que je sois qu'un mauvais souvenir et rien d'autre. Je n'aime pas qu'on connaisse mon existence. Il est préférable que je ne sois qu'une rumeur. Un histoire qu'on raconte aux enfants qui ne sont pas sages. dit-il en relâchant sa poigne. Il fait demi-tour et quitte l'auberge. Il est agacé, irrité, presque en colère.

— Le parasite a transité jusqu'à son cortex et est implanté, annonça Elissa.
— Surveille là alors.

Heureusement pour elle, une chaise se trouvait juste derrière elle lorsque ses jambes la lâchèrent.
Tremblante, il lui fallait un moment pour reprendre ses esprits. Mais peur et colère se mélangeait en elle, même si la seconde est moins bruyante que la première.
La première chose qu'elle fit était de se dépêcher d'appeller tous ses félins, pour qu'aucun ne continue de surveiller Layla.

Caïn se rendit dans l'auberge de Layla, son visage était toujours légèrement pincé. La sororité de mage n'était pas un événement qu'il avait prévu aussi tôt. Et surtout ce n'était pas le genre de chose qu'il pouvait gérer sans user de son pouvoir. Où alors il aurait été obligé d'augmenter la part d'inconnu dans ses calculs. Ce qu'il détestait aussi. Une situation où il était perdant quoiqu'il arrive.

— Les chats se retirent.
— Je n'ai rien contre une surveillance bienveillante. Mais tant mieux, je doute que Layla apprécie ce genre de surveillance.

Il entre dans la taverne et scrute la salle principale.

Le crépuscle. J'ai pris mon diner... enfin, post-goûter ? plus tôt que prévu, et j'eus même le temps d'aller faire un tour. Au retour de la taverne, c'était la golden hour, donc une bonne opportunité pour sortir mon luth. Je m'asseois sur une table, près d'une fenêtre ouverte - pour profiter plainement des nouvelles fonctionalités de mon instrument. La brise est délicieuse ! Je ne chante pas, je joue juste. Trop de brouhaha. Mais il y en a qui écoutent, je le sais.
Ma tête se relève automatiquement lorsque quelqu'un d'autre pénètre la taverne - Caïn. C'est fou comment je le sens avant de le voir à chaque fois ! C'est ma magie, c'est ça ?

Il repéra la barde, c'était facile elle jouait de son luth et certains clients la regardaient. La pièce principale était moins enfumée et les odeurs de graillons moins présentes. Sans doute la magie subtile de la barde, enfin de son instrument. Il se dirigea d'un pas rapide vers le bar et posa son sac au sol avant de réserver une chambre avec deux lits et une salle d'eau à part. Bref une chambre relativement luxueuse. Il commanda ensuite une bouteille d'alcool fort et de qualité. Puis il rejoignit la barde, posa son barda à côté d'elle et s'installa. Il avait une envie dévorante de la toucher. Mais il se retint.

Je le suis des yeux en continuant à jouer distraitement, haussant légèrement les sourcils en remarquant sa mine. Je tourne ensuite sur la table pour lui faire face, calant mes coudes contre mon instrument et mon pied contre la chaise à côté. "Qu'est-ce qui est arrivé ?" Je pense pas l'avoir déjà vu en colère, donc je n'ai même pas eu la jugeotte d'aborder ça de manière moins indirecte.

— La patronne des chats est venue me rencontrer, lâcha Caïn en se servant un verre. Il le but immédiatement. Cul sec. Elle est inquiète des risques que tu prends actuellement avec ton sceau et elle t'a apporter un cadeau pour t'aider à gérer le trop plein d'énergie.

Honnêtement ? Le voir dans cet état est plus inquiétant pour moi que d'apprendre concernant le phénomène des félins. Dans d'autres circonstances j'aurai probablement lâché un "JE LE SAVAIS", mais, ah... là ? C'est si grave que ça ? Je pose mon luth sur la table à côté. "Et... qu'est-ce qu'elle a fait pour te perturber autant ?"

— Rien, elle est venue me parler, avec une proposition décente. Elle veut juste que je te livre un artefact. Elle se doute bien que je vais l'étudier avant. Mais elle a fait une erreur. Elle a dévoilé qu'elle connaissait certains de mes secrets. expliqua Caïn. Je n'aime pas ça. Les gens ne sont pas censés me connaitre, je passe beaucoup de temps à effacer mes traces, à faire courir des rumeurs sur mon existence, certaines vraies, la plupart fausses. Je peux changer mon visage aussi, je le fais assez souvent en fait. Donc il est rare que de simples humains me connaissent. C'est une autre affaire pour les dragons et les elfes.

J'ai surtout retenu qu'il pouvait changer de visage. Wait... c'est pas son vrai visage ça ?...
Je penche la tête vers l'avant, le regardant de plus près.
Et c'est laquelle qui l'a provoqué ? Il ne reste plus que trois en vie.

Je pince les lèvres, puis descend de ma table pour aller câliner sa tête. "Elle ressemblait à quoi ? Brune et pâle ?"

Il décrit la femme avec précision. Elle avait l'air assez sincère dans le fait qu'elle voulait éviter que tu n'exploses. Mais elle gardait en tête la possibilité de pouvoir vider l'artefact de temps à autre pour en récupérer l'énergie magique. Même si elle a présenté la chose en pensant que tu refuserais, ce n'était qu'une manœuvre pour implanter la possibilité dans mon esprit et ensuite dans le tien. Elle le regarde bizarrement. C'est mon visage original. Tu le sais, quand j'ai eu un... coup de fatigue c'était celui-là. Sans doute en plus vieux cependant.

Ah, la rousse, c'est donc Stella.
Je ne sais pas vraiment quoi en penser. Je passe mon temps à ne pas réfléchir au fait que j'ai été résponsable de la mort de mes soeurs. Et quand elle agit de manière aussi sincère comme il le décrit... je... ça me fait passer pour la méchante ?
J'hoche la tête ensuite lorsqu'il s'explique concernant son visage - damn, je suis un livre si ouvert que ça ? "Viens, on monte."
Trop de bruit, ici. J'attrape mon luth et sa main pour le tirer à ma suite - comptant sur lui pour qu'il attrape sa bouteille.

Il la suit, sans oublier son barda et sa bouteille. Il aime le contact de sa main dans la sienne. Il a besoin de se reposer un peu l'esprit. Laisser la place au monstre en lui est éreintant. Elissa a passé beaucoup de temps à lui expliquer que les humains qui se laissent corrompre par leur pouvoir meurent. Les millénaires d'existence lui ont prouvé qu'elle avait raison. Il devait maintenir l'équilibre. Rester humain. Layla était son ancre du moment. Alors il se raccrochait à elle.

Je n'ai pas encore eu le temps de changer ma chambre, mais j'apprends par l'aubergiste en passant que la "nôtre" est prête. Caïn a déjà réservé une autre donc.
Alors que le brouhahah meurt derrière nous, il s'éteind presque complètement lorsque je ferme la chambre. Le reste vient de la fenêtre laissée ouverte - sans doute pour aérer. "Caïn." Je pose mon luth et le tire pour le faire s'asseoir sur le lit à mes côtés. "Il reste trois de mes soeurs en vie. Celle que tu as vu est Stella. Et..." Je m'arrête, puis lui prends le visage entre mes mains pour l'embrasser.

Et voilà, c'est pour ça que je craignais de rester dans la même pièce que lui...

La chambre était tranquille, assez spacieuse en fait. Un sentiment de satisfaction monta en lui lorsqu'en plus le brouhaha cessa derrière lui. Il rejoignit Layla sur le lit quand elle lui demanda. Stella, il ne lui avait pas demandé son nom. Connaitre le nom des insectes était foncièrement inutile.

Elle l'embrassa soudainement. Comme il aimait les sensations que ça lui procurait il se laissa aller. Il l'embrasse en retour. Doucement d'abord et avec plus de fougue ensuite.

Hey cette fois je réussis à me souvenir du suite de ma pensée ! (J'ai fait beacuoup d'efforts). On parlait de Stella, et j'allais lui... oh... ah non j'ai oublié finnalement. Je tente de maintenir le rythm, puis je finis par m'arrêter pour reprendre mes sens. Mais à quoi bon reprendre mes sens à ce niveau ?
Je soupire légèrement au fatalisme dans ma tête que ses lèvres ont fait naître. Et c'est ce fatalisme qui me fait me rappeller mes pensées. Quelle ironie. "Elle est pas bête... Stella, j'entends. Et elle préconise les plans à long terme... j'ai jamais réussi à vraiment la suivre, mais..."

Il a repris une partie de ses esprits grâce au baiser. Alors il écouta patiemment l'analyse de Layla concernant la mage.
— Elle aime les longs plans... c'est intéressant. Les gens calculateurs aiment les plans longs et tortueux. Les calculs dans ce cas sont assez simples, si elle mesure les avantages et les inconvénients d'une guerre contre moi, il me parait assez évident que le statut quo est la meilleur solution. Est-elle capable de mettre son égo de côté ? demanda finalement Caïn qui semblait déjà aller mieux. L'égo faisait parfois prendre des décisions débiles, il devait prendre en compte ce facteur de chaos dans ces propres calculs.

Je souris un peu ironiquement. "C'est une magicienne... que crois-tu ?"
J'avoue que ma vision des mages est très alternée. ça ne veut pas dire que je ne peux pas changer d'avis quand je rencontre une nouvelle personne. Juste que... je m'attends généralement au pire avec eux.
Oh non, l'effet de la chambre me fait perdre contrôle de nouveau. Je contrôle plus mes mains, à l'aide... ! Mes doigts qui vont défaire l'une des (centaine) de ceinture de son armure. Maintenant que je vois ça de plus près... je crois qu'il suffit juste de défaire la veste dans lesquelles toutes les pièces sont attachées "Surtout bouge pas, hein. "

Une magicienne hein.. c'est vrai qu'ils ont toujours un égo assez fort. Mais ils sont plus raisonnable que des guerriers et les femmes sont plus raisonnables que les hommes. Même si elles sont plus rancunières et vicieuses dans leur vengeance. Le parasite est une garantie très puissante. En ce moment même Elissa espionne les actions de la magicienne sans qu'elle ne puisse s'en douter.

C'est vrai qu'il serait quand même plus à l'aise sans son armure. Il soupire enfin, l'air de commencer à se détendre pour de vrai. Lorsqu'elle lui demande de rester immobile. Il ne bouge pas. Obéissant.

Non en vrai j'avoue : je savais déjà comment défaire son armure depuis longtemps maintenant. Je l'ai déjà imaginé plusieurs fois dans ma tête là c'est juste pour... maintenir les apparences.
Je lui souris innocemment lorsque je réussis à la défaire puis à l'enlever complètement. Nice. Je lui tapote le torse. Very nice. "Tu as mentionné un artefact ?" J'ai besoin d'un objet pour occuper mes mains, là, sinon...

— Une larme de laguna. Il ne faut jamais la mettre en contact avec de l'eau. Elle va absorber ton énergie si tu la tiens contre ta peau. Bien sur ça prend du temps. Et ça va te mettre de mauvaise humeur. expliqua Caïn qui ne sortit pas l'artefact pour autant. Il faut que je le fasse examiner par Elissa avant de pouvoir te le confier. J'ai pas trop confiance dans les magiciennes.

"Ah ?" Je me tourne pour enlever mes bottines.
Mauvaise humeur... j'imagine que c'est la mauvaise humeur après que je me fasse saper mon énergie ? Je déteste cette version de moi...
Mais... est-ce que ça fonctionnera vraiment ? Le problème c'est que je récupère de la magie beaucoup trop rapidement.
Je me tourne ensuite vers Caïn pour le pousser contre le lit. Je le regarde sérieusement, mais ça doit pas faire très sérieux de ma position. "Te fais pas d'idées... je te dois un câlin. " Je précise en montant sur le lit et en marmonnant. "Et c'est plus confortable sans armure..." Je continue en allant me nicher contre son torse.