Rappel du premier message :



Fedor venait de passer un certain temps pour s'habiller. Il avait rendez-vous dans les cuisines de la belle Ineska. Il ne tenait pas à faire mauvaise impression sur les gens qu'il risquait de rencontrer. Bien sûr il préférait largement ne rencontrer personne d'autre que la jolie blonde. Mais il ne comptait pas parier dessus non plus. C'est donc vêtu d'un des costumes offert par Roman qu'il se rendit dans les quartiers chics de Moscou. Quelque soit sa tenue il attirait le regard à cause de sa taille, mais pour une fois il n'avait pas de raison de cacher son physique et marchait fier. Ce n'était pas la démarche d'un homme du monde, c'était celle d'un homme décidé, sans doute un brin trop rapide pour être digne. La démarche d'un soldat, preste, efficace, avec un brin d'engagement.

Lorsqu'il arriva devant la bâtisse il hésita un brin sur la conduite à tenir, puis il se décida et prit la direction de l'écurie. Le cheval était là, et il avait une pomme pour lui. "Salut toi."

Une princesse en effet, et elle se laissa porter tel quel. Quelques indications et les voilà devant une lourde porte au dernier étage. "Merci" déposa-t-elle un baiser chaste sur ses lèvres. La chambre d'Ineska était certes sous les toits mais bénéficiait d'une immense verrière qui englobait une grande part du plafond. Les carreaux colorés au-dessus d'eux les baignaient dans une atmosphère féérique mais le reste n'avait rien d'une chambre de petite fille. Le lit à baldaquin était la seule touche féminine au milieu des bibliothèques et des bureaux encombrés de paperasse.

Le baiser est chaste, beaucoup trop rapide à son goût. Mais il reste sage. Il observe la chambre et découvre qu'il n'y a guère de féminité affichée. Il est surpris, pas choqué, mais étonné. "Je ne m'attendais pas à une chambre de ce genre." avoue-t-il. "A part le lit." il se demandait si ce dernier était confortable. "Besoin d'aide pour la suite ?" il n'avait pas fait un pas dans la chambre, il se tenait sur le seuil. Sage. Même s'il avait en fait envie de lui sauter dessus pour l'embrasser.

"Qu'imaginais-tu ? Du rose sur les murs et des dessins de chevaux un peu partout ?" se moqua-t-elle en abandonnant naturellement le vouvoiement. Le dressing avait été relégué dans un coin, comme s'il s'agissait d'une affaire secondaire. "Hormis redescendre ? Je veux bien pour défaire le lacet dans le dos... un jour les couturiers penseront à faire des robes qui peuvent s'enfiler seule..." Les pantalons étaient une libération dans ce sens (et quelques uns étaient visibles quand elle ouvrit le grand placard). L'autre robe choisie était plus raffinée mais restait simple comparée au reste de ses tenues.

Il imagina la chambre telle qu'elle lui décrivait. "Avec une odeur de rose qui flotterait." ajoute-t-il pour parfaire la fiction. Puisqu'elle a besoin d'aide il entre dans la chambre et referme la porte derrière lui. Un sourire s'étend sur son visage. Alors qu'il rejoint Ineska et son dos plein de lacets. "Surtout pas. Je n'aurais plus d'excuse." dit-il regardant un instant la robe et les lacets, ce n'est pas la première fois et il défait les lacets sans mal. "Jai gagné une récompense ?"

"Je préfère le parfum des fleurs sauvages" lâcha-t-elle dans un souffle. L'hiver étant, Ineska portait un corset sans manches couvrant sa poitrine et un jupon sous sa tenue pour se maintenir au chaud ; ce qui lui permettait de pousser la taquinerie un peu plus loin. "Quelle récompense ? Cette satanée robe est toujours sur mon dos."

Elle le provoque ? Non... si.... Délicatement, il écarte encore plus les lacets et descend la robe jusqu'au pied de la belle. Elle ne porte qu'un jupon et un corset en dessous. Ses épaules sont désormais bien visibles. Il se tient toujours derrière elle et se redresse pour venir embrasser le cou d'Ineska.

Loin de protester, la tête blonde se pencha sur le côté pour lui laisser une plus grande marge de manœuvre. Se collant à lui, Ineska releva les bras derrière elle jusqu'à passer ses mains dans les mèches blanches. "La récompense te convient-elle ?" murmura-t-elle.

La peau est douce, ce qui est déjà plaisant et l'odeur lui plait aussi. Il continue ses baisers pour remonter un peu. Puis il vient aider la tête d'Ineska à se tourner un peu dans sa direction et il vient à nouveau l'embrasser. Une main lui maintenant la tête et l'autre venant se poser sur la hanche voluptueuse de la jeune femme. Il avait envie de l'embrasser depuis qu'il avait arrêté de l'embrasser. Ca remonte à une éternité.

On aurait dit une poupée entre ses bras ; mais pas de celles faites de chiffons, plutôt un automate qui avait cessé de fonctionner momentanément de sa propre volonté. Jamais Ineska ne s'était sentie si petite ou fragile devant quiconque, homme ou bête, mais Fedor transpirait un mélange de sûreté et... de danger. Elle comprenait mieux les allusions graveleuses de son amie Oksana sur les plaisirs du corps, il lui en offrait un aperçu, mais Oksana attendait un enfant. Elle, elle ne pouvait s'y risquer. Pas encore. Elle l'embrassa pourtant avec plus de ferveur.

Fedor se laisse aller dans cette embrassade, mais il se souvient aussi qu'elle est censée passer une autre robe. Il préférerait lui enlever le reste de ses habits. Et soudainement une question parfaitement imprévue lui traversa l'esprit. Au vu de son éducation plus stricte que celle des femmes qu'il avait côtoyées auparavant. Serait-il possible qu'elle n'est pas encore connu d'homme. Pour le coup l'idée le choque et il met fin au baiser de manière soudaine.

Il s'arrêta. Lui avait-elle fait mal ou se rappellait-il qu'ils étaient attendus ? "Qui a-t-il ?" Pas qu'elle s'inquiétait, il n'y avait personne dans la pièce hormis eux. Peut-être un bruit qu'il avait perçu ? Dans le doute, elle resta silencieuse également.

Il se reprend rapidement. "Rien. Je me suis perdu dans mes pensées au moment ou j'ai voulu déplacer ma main." explique-t-il. "Je n'ai pas l'habitude d'embrasser une femme ayant reçu une éducation stricte. J'ai soudainement eu l'inquiétude que mes gestes pourraient te paraître déplacés ou inconvenants." c'est un problème en fait. Plus il prend le temps de la réflexion et plus il se rend compte que ses expériences avec les femmes étaient tout à fait hors de la norme. Des femmes qui vendaient leurs atouts, des femmes de petites vertus, une femme brisé par la vie et une veuve avide de sensation aux moeurs trop en avance sur son temps.

Un sourire doux, le genre qui apparaissait si rarement sur son visage, orna ses lèvres. "Si prévenant..." caressa-t-elle sa joue. "Ne t'inquiète pas, je t'aurais déjà giflé si c'était le cas." La douceur n'était définitivement pas dans ses attributions premières. "Mais je t'avoue que j'ai quelques inquiétudes et cela n'a rien à voir avec mon éducation."

Fedor reste pensif un instant. "Quels sont tes inquiétudes. Il est sans doute mieux de dissiper tout malentendu au plus tôt." dit-il avec un sourire calme et apaisant comme toujours.

"Je ne peux me permettre de porter un enfant." Directe, sans ambages. "Je ne peux risquer mes chances de réussite sur un élan passionnel, les conséquences me seraient bien trop lourdes. Même si je me fiche de ma réputation, elle m'est utile pour créer des liens et j'ai d'autres projets et je n'ai pas besoin que des rumeurs brisent mes efforts.." En témoignait les divers papiers administratifs, les relevés fiscaux et autres bilans comptables qui traînaient sur ses bureaux. "Pas maintenant en tout cas" se reprit-elle d'un ton plus tendre.

"C'est normal, cette partie là me semblait assez claire au vu de ton caractère affirmé." ainsi que le fait qu'elle était bientôt une vieille fille ! Alors qu'elle était magnifique et un bon parti. "Je m'inquiète plus de ton expérience en matière d'homme et de jeux amoureux." dit Fedor en descendant la main placée sur la hanche de la belle vers une fesse.

Un rire lui échappa. Elle pencha la tête pour se soustraire à son regard mais riait toujours plus discrètement. "Excuse-moi" se reprit-elle. "Dans le sens où je ne compte pas sur l'appuis d'un homme pour bâtir mon propre empire, non absolument pas. Je n'ai pas le temps pour ces frivolités, pas avec quelqu'un avec qui je n'ai aucun projet." Ses deux phrases allant l'une avec l'autre, la messe était dite. "Et l'honnêteté n'est guère de mise dans les gens rencontrés en soirée, j'ai l'habitude des flatteries intéressées."

Il va falloir tout lui apprendre alors. "C'est bien, tu sais ce que tu veux. Je trouve ça bien que tu ne comptes pas sur un homme pour bâtir ton empire. Je ne suis pas trop taillé pour ce genre de chose. Mais ça ne me dérange pas d'avoir une femme riche et puissante qui fait trembler les bourgeois." l'idée est plaisante en fait. Mais était-il vraiment prêt à ça. Son visage se ferme alors qu'il se projette pour la première fois de manière sérieuse dans le futur. Des pensées chaotiques l'envahissent et viennent le perturber.

"Tu as d'autres qualités, j'en suis sûre. Elle remit en place une mèche blanche dérangée plus tôt. "Et c'est une chance que ça ne te dérange pas si tu comptes me revoir" eut-elle un sourire en coin. Elle appréciait beaucoup Fedor, pour ne pas dire qu'autre chose naissait entre eux, mais elle ne laisserait personne l'entraver.

Il chassa toutes pensées négatives, refusant d'affronter une réalité qui lui faisait mal. L'instant d'après il retournait doucement la belle et la prenait dans ses bras pour l'embrasser avec fougue. Ces mains ne restèrent pas sages et saisirent les fesses d'Ines. Il devait se retenir pour ne pas la déshabiller complètement et laisser la nature suivre son cours.

Un hoquet de surprise lui échappa et sous forme équine, elle aurait sûrement rué de réflexe. C'était... nouveau. Enfin, être en sous-vêtements dans les bras d'un homme dans sa propre chambre était nouveau aussi donc bon... "Tu vas simplement te frustrer encore plus" le mit-elle en garde entre deux baisers. Il ne s'attendait tout de même qu'elle s'offre à lui alors qu'ils se connaissaient encore si peu ? Si il la voyait comme un trophée, le grand garçon allait vite déchanter.

"Ne t'inquiète pas pour moi. Ce n'est pas comme si je découvrais le corps d'une femme pour la première fois. Et je ne suis plus un jeune adolescent dominé par mes hormones." dit-il après l'avoir relâché. "Je peux très bien m'arrêter là." et joignant le geste à la parole il se recule. Après tout il n'est pas pressé et elle lui fera comprendre quand elle voudra aller plus loin. Il se contente de la stimuler. "Tu as une robe à enfiler."

Pour le coup, il était vrai qu'elle restait sur sa faim mais elle passa ouvre ce besoin primitif. "Je me doutais bien que je ne devais pas être la première." Ça aussi, ça faisait mal mais Ineska n'était pas naïve. Le sexe avant le mariage était un concept pas aussi souvent respecté que l'Église le souhaitait. De retour à son armoire, elle reprit la robe choisie... et garda la main en suspend : à côté, une autre robe plus chic d'un beau rouge profond, aussi carmine que la veste de Fedor le soir de leur rencontre. ... ... .... Un sifflement d'agacement fusa et elle garda son choix initial.

"J'ai 30 ans." répond-il simplement. Forcement il avait eu une vie avant. Une vie avec des soldats, puis à l'étranger et enfin au sein de la LR. C'est beaucoup d'occasion de rencontrer des femmes aux mœurs plus légères pour diverses raisons. Il la regarde choisir sa prochaine robe, elle ne prend pas la carmin. C'est mieux, autant la garder pour une occasion plus intime. Il aime cette couleur.

"J'en ai cinq de moins et je ne pense pas que tu ais fait des rencontres uniquement ces cinq dernières années" prit-elle sa tenue en rejoignant un petit lavabo pour chasser toute trace de farine. Il n'y avait pas de jugement, juste souligner que l'argument ne fonctionnait pas dans son cas. Ineska se moquait bien de finir vieille fille, de ne jamais connaître l'amour, tant qu'elle n'avait à se soumettre à personne. Être une femme entreprenante, surtout dans l'industrie, lui valait déjà assez d'énergie pour ne pas s'éparpiller ailleurs et plus encore si elle en retirait plus d'ennuis que de bénéfices. Elle soupira....