Rappel du premier message :



Fedor venait de passer un certain temps pour s'habiller. Il avait rendez-vous dans les cuisines de la belle Ineska. Il ne tenait pas à faire mauvaise impression sur les gens qu'il risquait de rencontrer. Bien sûr il préférait largement ne rencontrer personne d'autre que la jolie blonde. Mais il ne comptait pas parier dessus non plus. C'est donc vêtu d'un des costumes offert par Roman qu'il se rendit dans les quartiers chics de Moscou. Quelque soit sa tenue il attirait le regard à cause de sa taille, mais pour une fois il n'avait pas de raison de cacher son physique et marchait fier. Ce n'était pas la démarche d'un homme du monde, c'était celle d'un homme décidé, sans doute un brin trop rapide pour être digne. La démarche d'un soldat, preste, efficace, avec un brin d'engagement.

Lorsqu'il arriva devant la bâtisse il hésita un brin sur la conduite à tenir, puis il se décida et prit la direction de l'écurie. Le cheval était là, et il avait une pomme pour lui. "Salut toi."

"Tu es donc beaucoup plus jeune que moi en fait. Je me demande si cette différence d'âge peut être surmontée." dit-il malicieux. Comme si leur âge était un problème réel par rapport à leur milieux respectifs et aussi à sa zootropie. "Et aussi le fait que tu sois jalouse." il enfonce le clou en se moquant. La question est de savoir quel genre d'objet allait voler dans sa direction.

Une savonnette. Assez petite pour être lancée facilement et pas assez lourde pour faire d'importants dégâts à son mobilier. La robe choisie était dans les tons bleus et or et ne nécessitait pas de bijoux très sophistiqués pour la mettre en valeur... mais y'avait toujours ces maudits lacets. "Soit. Je suis peut-être un peu jalouse... et ça ne serait pas très fin de ma part de poser d'avantage de questions à ce sujet."

Il bouge d'un pas et la savonnette passe à côté de lui. "Promis, je ne parlerais pas de mon passé dans ce domaine très intime." dit- Fedor. Qui apprécie de toute façon d'entendre parler des conquêtes précédentes de son amant du moment.  "Quand tu seras prête, que tu auras rassemblé le courage nécessaire en toi. Je te montrerais la voie." il arbore sans doute le sourire le plus narquois du monde, mais aussi tellement charmant à la fois.  Notons qu'il fait exprès de la titiller sur son courage.

Elle revint vers lui, le laçage ouvert dans son dos et se positionna devant le gaillard. "A t'entendre, on pourrait croire que je suis la seule qui devrait faire des efforts d'adaptation... " répondit-elle sur le même ton.

"Je m'adapte aussi. Regarde, nous ne sommes pas entrain de faire l'amour et je le vis très bien." fait remarquer Fedor. Avec ces amantes d'autrefois il serait en plein milieu de jeu très chaud présentement. Il lace le dos de la jeune femme avec attention. "Et je suis tout à fait pour que tu diriges les affaires pendant que je reste en retrait. Avoue que la plupart des hommes n'accepteraient pas cela." une fois terminé il tapote le popotin de la belle. "Voilà."

Il ne la vit pas lever les yeux au ciel - littéralement avec la verrière - mais le léger mouvement de tête était équivoque. "Je l'avoue. C'est même pour ça que je les fuis comme la peste... il me faut deux fois plus d'acharnement pour faire comprendre à ces..." Le juron fut retenu de justesse. "Personnages guindés que je vaux autant qu'eux. A croire de porter une robe et des talons fait de vous une simplette."

"Pense à la bonne nouvelle, ça me dérange pas que tu sois plus intelligente que moi et que tu gagnes plus d'argent que moi." autrefois jamais il n'aurait imaginé dire cela. Mais pour le coup les anciennes amantes de Fedor ont changé sa vision des femmes. Et il a d'autres problèmes plus urgents et importants que sa place dans son couple... comme sa zootropie et le combat de la LR pour la liberté. "Mais je pense quand même beaucoup à toi nue, contre moi, dans un lit." précise-t-il.

"Je me demande pour qui c'est une réelle bonne nouvelle... et je compte tout de même garder un certain niveau de vie, Monsieur le Docteur Voliakov. Mon influence pourrait même t'être bénéfique pour t'amener une patientèle aisée." Devant sa coiffeuse, les bijoux furent ajoutés à sa toilette et entreprit d'ajuster son maquillage à l'ensemble. "Et à part ça, tu n'es pas frustré..." se moqua-t-elle entre deux retouches de rouge-à-lèvres.

"Je suis excité, nuance. Et tu devrais en être flattée." rétorqua Fedor. "Je ne sais pas si médecin de ville est vraiment ce que je désire faire. D'un autre côté je n'aurais peut-être pas le choix." en plus s'il est connu et respecté dans les hauts cercles de la société il pourra aider la LR d'autant plus en fait. Il n'avait pas encore réfléchi à son avenir dans la LR maintenant qu'il flirtait avec Ineska.

"Très flattée" sourit-elle. "Médecin militaire plutôt ? Ce serait plus logique avec tes années de service... et sûrement plus recherché pour des patients plus difficiles pour des interventions plus... musclées." Ce serait aussi plus dangereux mais elle n'était pas inquiète pour lui, il avait largement prouvé qu'il savait se défendre. "Nous pouvons redescendre, je suis prête."

"Franchement... je ne sais pas encore. Les options sont multiples et rien ne presse. Avant que je n'obtienne un diplôme de nombreuses années s'écouleront." on en devient pas médecin en un claquement de doigt. Il avait des bases certes, que d'autres n'avaient pas. Mais il n'était pas un jeune étudiant de 18 ans plein d'énergie et avec aucune responsabilité. "Tu es prête." confirma l'homme ne la regardant à nouveau. Ses yeux brillèrent une seconde d'un désir intense. Mais il se réprima sans mal. Pour le moment.

Si être médecin était facile, la profession ne serait pas autant prisée, c'était logique. "Si tu n'es plus dans l'armée et que tu n'es pas encore diplômé... que fais-tu ?" se dirigea-t-elle vers les escaliers qui lui paraissaient moins agréables que d'ordinaire (plutôt reconnaissante même qu'ils lui offrent une excuse d'être de nouveau portée). "J'admets ne pas être très au courant de... comment dire.... moyens de se subvenir financièrement au quotidien."

"Je travaille comme apprenti auprès d'un médecin et je fais des travaux de force pour arrondir les mois. Entre autres choses." comme participer à des assauts contre les intérêts de l'Eglise ou contre la Milice. Ou sauver des jeunes zootropes avant que la milice ne leur tombe dessus. Ou acheter des armes. Un tas d'activités étaient englobées dans son -autres choses-. "Je sauve la vie de riche nantie aussi, parfois je reçois des récompenses pécunières." Il regarde les escalier et sourit. "La descente est plus dangereuse que la montée." dit-il en la soulevant délicatement.

Ineska s'accrocha à lui, pensive. "Nous allons donc être l'un comme l'autre très occupés... j'essaye de gagner en indépendance vis-à-vis de mon père, gagner ma propre vie, loger ailleurs, subvenir aux besoins de Perle et garder si possible Eva à mon service." C'était tout du moins pour la partie personnelle, ses projets englobaient plus grand. De la musique leur parvenait de la salle à manger, sa mère avait dû trouver l'attente longue.

Il descend la belle qui visiblement a pris l'habitude de se faire porter et considère cela comme la norme. "Nous allons être occupé en effet. Mais il y a toujours du temps pour être ensemble. " il sourit à nouveau. "Et ta cousine cessera d'en savoir plus que toi dans certains domaines. Les discussions avec elle risquent de s'animer." il ne sait pas si les femmes d'une certaine éducation parlent de cela entre elle. Mais son intuition lui souffle que oui. Comme toutes les autres femmes.

"Ah... Oui, Yeva." Pour sûr qu'elle allait être rapidement au courant et Oksana sûrement peu de temps après. "J'ai hâte de voir sa réaction" ricana Ineska, le spectacle promettait. "Si tu me trouves frigide, attend de la rencontrer. Et pas un mot sur le Tout Puissant ou on ne l'arrêtera plus." Arrivés en bas des marches, la blonde les dirigea vers une grande salle, tout aussi parsemée de verre que le reste de la maison, où Larissa les attendait, un verre à la main et la soupière encore fumante. La matriarche eut un soupire échangé avec sa fille. "Dans les temps, prenez place."

Fedor accompagne donc la belle jusqu'à la table. Les ennuis commencent puisqu'il n'a que des manières limitées dans ce domaine. Heureusement Darcia a malgré tout fait un peu son éducation. Il se plaça derrière une chaise qu'il tira pour Ineska et l'aida naturellement à s'installer. Puis il prit place à son côté. Trop de verre pour lui par contre, le plus grand est pour l'eau. Ce soir il ne boira que de l'eau. Plus simple. "Merci pour cette invitation à partager votre repas." dit-il à la maitresse de maison.

"C'est plutôt à moi de vous remercier" sourit sa mère et Ineska se doutait qu'elle aurait beaucoup à échanger avec sa mère sitôt Fedor partit. "Oh ! Les madeleines !" se rappela soudainement la jeune blonde. "Uliana les a mise à cuire, nous avons préféré échapper à un potentiel second incendie." Eva revint à ce moment pour les servir tous les trois. La conversation devrait être légère.... du moins tant qu'ils n'abordaient pas cette histoire de flirt.

"Sage décision." confirma Fedor en prenant l'air d'un vieux sage. "Votre fille est une arme dangereuse dans une cuisine." sans doute qu'elle sera mieux employée à tenir les affaires familiales. Mais ce n'est pas peut-être pas la voie que ces parents avaient pour elle. Il ne se tenta donc pas sur un terrain glissant. Lorsque le plat est servi, il prend le temps de regarder la nourriture et surtout d'observer quel ustensiles la maitresse de maison utilise. "Cela sent très bon."

"Pas uniquement dans une cuisine..." fit la mère énigmatiquement, joignant ses mains pour la prière alors qu'Ineska haussa un sourcil. " Bénissez-nous, Seigneur, bénissez ce repas, ceux qui l'ont préparé, et procurez du pain à ceux qui n'en ont pas..."