Rappel du premier message :



Fedor venait de passer un certain temps pour s'habiller. Il avait rendez-vous dans les cuisines de la belle Ineska. Il ne tenait pas à faire mauvaise impression sur les gens qu'il risquait de rencontrer. Bien sûr il préférait largement ne rencontrer personne d'autre que la jolie blonde. Mais il ne comptait pas parier dessus non plus. C'est donc vêtu d'un des costumes offert par Roman qu'il se rendit dans les quartiers chics de Moscou. Quelque soit sa tenue il attirait le regard à cause de sa taille, mais pour une fois il n'avait pas de raison de cacher son physique et marchait fier. Ce n'était pas la démarche d'un homme du monde, c'était celle d'un homme décidé, sans doute un brin trop rapide pour être digne. La démarche d'un soldat, preste, efficace, avec un brin d'engagement.

Lorsqu'il arriva devant la bâtisse il hésita un brin sur la conduite à tenir, puis il se décida et prit la direction de l'écurie. Le cheval était là, et il avait une pomme pour lui. "Salut toi."

"Enchanté de vous connaitre. Je suis cet homme là en effet. Et je suis heureux d'apprendre qu'elle parle de moi en bien." bonne nouvelle pour le coup. "Une mauvaise chute... en effet." dit Fedor en jetant un regard curieux à la petite fille très occupée par sa cuisine. "Elle est un tantinet maladroite parfois." et menteuse. Il note qu'elle a préféré ne pas inquiéter sa famille ce qui est compréhensible. "Ce pour ça que je l'assiste en cuisine, sinon nos chances de manger quoique ce soit de comestibles seraient faibles."

La cavalière est soulagée que Fedor ne reprenne pas la version modifiée de leur rencontre, elle ne voulait pas provoquer entacher la bonne humeur actuelle de sa mère. "Les talents d'Inessa ne sont pas derrière un fourneau, même si elle a fait d'énormes progrès." Elle partait de loin aussi. "Nous aurons tout le loisir de discuter plus à notre aise plus tard. Inessa chérie, Uliana me fait dire qu'elle aimerait beaucoup retrouver sa cuisine en un seul morceau. Monsieur Voliakov, je compte sur vous également." Larissa eut un dernier sourire et disparut. "Formidable... je ne donne pas une semaine avant que ma cousine soit également informée."

"Votre cousine n'est pas une personne sympathique ?" demanda Fedor très amusé. "Et au courant de quoi exactement ?" au dernière nouvelle il ne s'était rien passé de son point de vue. Certainement son manque de connaissance concernant l'étiquette, sinon il saurait qu'il était beaucoup trop proche de la belle. Il s'amusait d'ailleurs à se déplacer et à l'effleurer régulièrement.

Il est vrai que Fedor ne la connaissait pas - ce qui était une chance - et ne fréquentait pas non plus les soirées et salons où elle allait - ce qui était encore mieux ! - pour se faire une idée. "Yeva est adorable, là n'est pas le soucis. Mais je ne voudrais pas que ma famille se fasse... de faux espoirs." Vu comment elle s'acharnait sur la pâte, le mélange devait être parfaitement homogène maintenant. Le fouet claqua pourtant dans un bruit mat quand elle le lâcha. "Ils désespèrent de me voir un jour mariée et... comment dire ? Vous êtes le premier homme qui... enfin que je n'ai pas encore sèchement renvoyé."

"Oh." certes c'est une vraie problématique pour le coup. "Il suffira de leur dire que vous vous entrainez à ne pas renvoyer tous les hommes que vous croisez afin de ne pas éjecter le Prince charmant quand vous le rencontrerez." propose le grand homme. "Ou vous pouvez dire la vérité à votre cousine, je vous ai sauvé la vie, vous ne pouviez décemment pas me jeter à la rue comme un malpropre." ajouta Fedor. "Le plus simple resterait quand même que je vous fasse la cour et que nous flirtions ensemble avant de nous marier." conclue-t-il avec un sourire serein sur son visage.

Il s'en était fallu d'un cheveu pour que le saladier et son contenu valse sur le plan de travail tant la surprise la saisie. "Vous étiez donc sérieux ? M'épouser, vraiment ?" Il se moquait d'elle, c'était obligé. Aucun homme à peine rencontré ne pouvait prendre le mariage autrement qu'à la légère, il devait avoir un but derrière sa demande. Le regard vairon se fit un instant plus dur, ses défenses reprirent instinctivement le dessus.

"C'est notre deuxième rencontre voyons. Je sais que je vous fais de l'effet. Et vice-versa. Mais soyons raisonnable." dit-il tranquillement. Sans compter le fait qu'il n'a rien à offrir à une femme de si riche naissance. L'idée même d'un mariage est indécent. Cependant il n'a jamais été fermé à l'idée de se trouver une femme. Il a tenter dans le passé, mais les choses n'avaient pas tourner comme il l'aurait voulu. Peut-être a-t-il manqué de courage avec Nadya, sans doute en fait. Mais il n'avait pas une énergie infinie non plus et il avait fait un choix. "Vous n'avez pas encore appris à me lire." tant mieux.

Ses mimiques prudentes ressemblaient présentement un peu trop à celle de Perle mais l'attitude bourgeoise repris le pas sur la jument en elle. "Je n'ai aucun artifice pour cacher mon attirance vers vous, je suis démasquée" concéda-t-elle. Et puis... Fedor était un avenir bien plus promettant que le couvent. "je concède à vous... à nous laisser une chance" se reprit Ineska. "Nous venons de deux mondes différents, vous l'avez dit, et il est vrai que nous avons encore beaucoup à apprendre l'un de l'autre." Ses épaules se détendirent et l'air assuré revint. "Et pas un mot à ma famille sur ce... sauvetage !"

"A se demander qui est le démon des deux" pensa Fedor. Il fait une petite révérence. "Je suis heureux que vous concédiez." annonça Fedor avant de se redresser de toute sa taille. "Pas un mot. Promis. Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer." d'après les prêtes il est un démon, donc techniquement... ça veut dire qu'il peut rompre ce genre de promesse ? Il s'amuse deux secondes avec l'idée. Il n'empêche qu'une voie venait officiellement de s'ouvrir et que ça lui chauffait un peu les sangs. "Reste calme mon grand"

"Bien... maintenant que nous sommes d'accord sur ce point, allez-vous enfin m'embrasser ? Vous êtes trop grand pour que je vous surprenne." Ineska était aussi quelqu'un de direct, une femme qui savait ce qu'elle voulait et présentement, c'était lui.

"Je suis à la bonne taille, mes pieds touchent le sol non ?" dit-il en s'avançant vers la jeune femme qui maintenant le provoque pour un baiser. "Mais il est vrai que je domine la situation pour le coup." dit-il en la toisant du haut de son immense carcasse. Il se tenait juste devant elle lorsqu'il vient subitement la prendre dans ses bras musclés pour l'attirer à lui. Il vient ensuite l'embrasser fougueusement parce qu'il a le sang chaud suite à tous ces événements.

C'était plus vivifiant que de dompter un étalon, sentir l'animal puissant et fier céder à son contrôle le temps qu'ils s'accordent dans un galop exaltant vers l'inconnu. Les bras fins s'enroulèrent autour du cou du colosse alors qu'Ineska échangeait un baiser à la limite de l'interdit, le rendant plus grisant encore. On était loin des petits bisous timides et polis de ses romans d'adolescente, la belle valsait entre le doux rêve et une brûlante réalité qui faisaient crépiter sa peau. A se demander qui allait dompter l'autre, sa simplicité ou les carcans de mon monde.

La belle était pleine d'une passion quasiment innocente et il était grisé par la sensation. Elle était grande en plus et n'avait pas l'impression de serrer une enfant contre lui. Il vient placer une main derrière la tête de la belle et une sur sa joue pour l'embrasser avec encore plus de passion. Il n'était pas pressé que ça s'arrête et avait oublié qu'il était dans la cuisine d'une riche demeure. Quelqu'un allait les surprendre tôt ou tard.

La blonde ne s'en inquiétait pas. Sa mère devait parfaitement deviner qu'une telle scène allait se produire et ni Uliana ni Eva n'oseraient les déranger. Quant à son père, il serait absent pour encore longtemps... quant bien même, tant pis. S'il pouvait même s'étouffer sur place à les voir ainsi enlacé, cela embellirait d'autant plus plus sa journée. Elle ne touchait déjà plus terre, aucun bien métaphoriquement que physiquement, portée dans ces bras puissants assez solides pour la tenir contre lui ou lui permettre de s'envoler encore plus haut vers cette liberté qu'elle désirait tant. (Mais ça n'avançait pas les madeleines tout ça...)

Au bout d'un certain temps il libéra les douces lèvres de la belle et se recula un peu. "C'est un bon début." dit-il l'air enjoué. Il avait vraiment apprécié et comptait recommencer. Mais après les madeleines. "Il faut finir les madeleines cependant." annonça-t-il avec grand sérieux. En fait c'était ça où ses mains aller commencer à explorer le corps d'Ineska et il n'était pas sûr qu'elle soit prête pour ça.

"Je suis ravie, vous arrivez à les prononcer correctement" fit-elle taquine en essuyant du bout des doigts le rouge de son maquillage étalé sur les lèvres de Fedor. "Cette couleur vous va décidément bien." Elle redescendit et en quelques gestes précis, remit sa coiffure en état, penchée sur son livre de recettes. "Il est dit qu'il faille remplir les moules et laisser reposer, cela va être rapide. Nous allons pouvoir libérer les lieux avant qu'Uliana ne nous en chasse." La pauvre avait encore son repas à finir de préparer.

"J'apprends vite." dit-il avec son sourire tranquille sur le visage. "A condition que je trouve un intérêt dans la matière que j'étudie." par exemple l'équitation ne le passionne pas. Ni la finance. Ni... bref. La pâtisserie n'est pas non plus quelque chose qui le botte mais tout est bon pour se rapprocher de la belle. Quitte à porter un tablier. "J'exécute vos directives afin d'en finir au plus vite madame."

"Comme tout le monde j'imagine... enfin non, je reste toujours aussi médiocre en cuisine malgré mon intérêt alors que je fais de très belles broderies sans m'en soucier le moins du monde." De la broderie aussi... l'utilité zéro alors que ses essais culinaires, même passables, faisaient le bonheur des petits frères d'Eva. "Laissez-moi m'en charger, je n'ai pas besoin de bouger pour ça, contrairement au rangement. Juste rassembler ce qui traine sur la table, le reste se fera plus tard."

Il entreprend donc de bouger dans toute la cuisine pour ranger cette dernière. Bien sur il frôle et effleure Ineska autant qu'il le peut. Il fait bien plus d'aller retour que nécessaire et semble prendre un malin plaisir à son petit jeu. "Je compte sur vous pour nous servir de délicieuses madeleines." dit-il au milieu de son activité. "Sinon il faudra déployer des trésors de persuasion pour me convaincre de rester."

"Tss ! Si elles sont ratées, vous serez à moitié pour responsable et je ne pense pas que les madeleines soient vraiment ce qui vous motivera à rester plus longtemps ici" souligna-t-elle en suçant le bout de son doigt couvert de pâte alors qu'elle remplissait méticuleusement les dernières petites cavités. "Terminé !" Se passer un coup d'eau sur le visage et se changer étaient maintenant au programme.

"Qu'est-ce qu'il y a de plus important que l'estomac d'un homme ?!" s'exclame Fedor en pensant immédiatement qu'une femme nue entrain de se changer est déjà plus intéressante que son estomac. "Besoin d'aide ?" demande-t-il alors. "Il est peut-être utile que je m'entraine." comme s'il avait besoin d'entrainement pour déshabiller une femme.

Le regard bicolore lui indiqua qu'elle n'était pas dupe. "Je ne serais pas contre un coup de main pour m'aider à monter à ma chambre. Elle est à l'autre bout de la maison et il me faut un temps fou pour gravir tous les escaliers." Pourtant, elle ne l'attendit pas pour sortir de la cuisine, traversant les couloirs jusqu'au salon cahin-caha. "Uliana ! La place est libre et entière !" fit-elle sursauter les deux femmes, dont sa mère, installées sur le canapé (Eva étant elle ne savait où) avec un soupçon de taquinerie.

"J'ai pris l'habitude de vous portez. C'est toujours un plaisir." dit-il en la suivant hors de la cuisine. La petite démone s'amuse à faire sursauter sa mère et la vieille servante. "Mesdames je vous assure que la cuisine a survécu. Je ne garantie rien pour nous lorsque la terrible épreuve se présentera à nous. Cependant soyez sûr j'irais au front afin de protéger vos papilles gustatives."

"C'est très courageux à vous" sourit Larissa alors que la gouvernante se signa religieusement avant de prendre congé, croyant sûrement qu'à moitié les dires de Fedor. "Venez donc en attendant le repas. Inessa, tu devrais peut-être te changer." "C'était prévu Mère mais je crains devoir garder Fedor encore un moment si vous voulez que je revienne avant la nuit tombée. Je ne voudrais pas déranger Eva pour passer ces fichus escaliers." La maman ne dit rien sur le langage, ni sur la proposition. "Fort bien, mais revenez avant que le déjeuner soit froid" répliqua la matriarche lucide.

Fedor tendit son bras pour aider la jeune femme jusqu'au pied des escaliers. Pas question de la porter devant sa mère. Une fois devant la diabolique montée pleine de marche il prit la jeune femme par la taille et la souleva telle une plume pour la finalement la porter comme un princesse, ou une mariée. Visiblement l'effort est minimale. Ou alors il fait très bien semblant. Pour le coup il ne peut pas tricher autant que les fois d'avant. Ses habits ne sont plus trop larges pour lui. Ils sont à la bonne taille et n'acceptent qu'une augmentation musculaire limité. Mais il demeure capable d'emmener Ineska jusqu'à sa chambre.