Rappel du premier message :

Quelque part dans les monts Krokdor se trouve encore aujourd'hui une montagne rouge parsemée de neige. Cette montagne n'est pas n'importe quelle montagne, c'était alors la résidence principale d'un dragon, un grand et majestueux dragon rouge qui soufflait le feu et tonnait le grondement de la colère. Ce dragon fort menaçant avait un ami, aussi étrange cela fut-il. Il avait pour ami un dragon-fée blanc exilé de sa colonie, un prince banni. Ce dernier avait erré sur les terres désolées à la recherche d'un but ou d'une raison de vivre. Prêt à se laisser mourir de faim, le dragon rouge l'avait nourri et plus que cela, il lui avait redonné goût à la vie.

Je vous passe les détails mais les deux dragons se quittèrent bons amis. Le grand dragon rouge était retourné chez lui, dans sa montagne et le petit dragon blanc avait emménagé à la citée légendaire des elfes pour apprendre à soigner. Le temps passa, le dragonnet blanc apprenait vite et repensait souvent à son ami en se demandant ce qu'il devenait. Ainsi, Fotafilis, c'était le nom du dragon-fée, entreprit un long voyage de la citée des elfes à la Montagne Rouge.

Les deux oreilles du dragon se dressèrent d'un coup alors que son museau se tordait d'incompréhension. "Mais quelle idée saugrenue ! Ne te mets pas inutilement en Danger, Fotafilis." L'idée lui hérissait inconfortablement les écailles.

Fotafilis resta silencieux quelques secondes, le temps de préparer son discours.
"Serait-ce inutile si cela te permet d'avancer, de vaincre ton ennemi et ta colère puis ainsi guérir du froid de ton cœur. J'ai confiance en toi. Si tu as peur que je mette en danger bien que le danger fasse partie de l'apprentissage normal draconien alors tu as toutes les clés en toi pour réussir à comprendre ce feu qui construit au lieu de détruire."
Cette reprise des Mots suffirait-il ?

La première réaction du dragon fut d'arguer qu'il n'avait pas besoin d'Aide, qu'il était un Chante-Mage de grand Pouvoir, et qu'une telle Faiblesse ne serait pas acceptable... mais sa Pique mourut sur sa langue. C'était là les Mots de sa Mère. Et Viholvärakuuna avait déjà accepté d'envisager une autre Voie. Un Chemin où dévoiler son Impuissance, cette Vulnérabilité sous la Carapace, ne serait pas une Infamie, ni la Fin de sa Vie.

"Je te fais Confiance, mon Ami." dit-il plutôt, dardant une langue prudente pour goûter la Saveur de ces Mots. "Mais je ne cherche pas un Feu Constructeur. Pour une Vengeance, c'est la Destruction qui me guide."

Fotafilis plissa les yeux, équivalent du froncement de sourcils chez lui. Il réfléchit intensément à la manière de tourner son discours.
"Au contraire, je pense qu'un feu constructeur serait mieux pour ton cœur pris dans la glace. Pourrais-tu essayer de te concentrer sur celui-ci avant de forger ton feu destructeur ?"

Le museau du dragon se tordit dans une grimace peu engageante. "Comme je le disais... c'est le Feu de la Vengeance que je cherche. Le Tort que m'a infligé ce maudit Vistustaja demande une Réparation à la mesure de son Infamie." Il lui semblait Etrange, comme un Décalage, d'user de tels Mots Néfastes en ce Lieu de Bonheur mais le chantemage ne comptait pas abandonner de sitôt son ambition de réduire Vistustaja à... à Rien.

"Je souhaite que tu comprennes un jour combien il est plus sain de laisser couler que de s'accrocher aux sentiments négatifs... Ce lieu particulier n'est-il pas admirable ?"
Comment marche-t-il ? Que se passerait-il si quelque chose de malfaisant venait troubler ces lieux ? Même pour répondre à cette question Fotafilis ne voudrait pas tenter quoi que ce soit.