Rappel du premier message :




Comme souvent l'orc s'était retrouvé dans une taverne à la suite d'un contrat, le vin y avait coulé à flot, et les aventuriers raconté leurs exploits en les exagérant souvent. Certains, aisdés par la boisson, partagèrent aussi leurs bons plans.

C'est comme ça que le lendemain Asbjorn se retrouva à attendre d'être reçu pour un entretient d'embauche où il n'avait clairement pas le profil type... On lui avait dit que le salaire valait autant le détour que l'employeuse...

Je... ne sais pas...

Son regard suivait les flammes, évitant de regarder l'orc. Elle secoua la tête.

Tu vas trouver ça idiot... Elle se fit encore plus petite qu'elle ne l'était déjà. Je me suis réveillée dans l'eau.

Sérieux ? Qu'est-ce que les elfes pouvaient bien prendre pour être aussi perchés ? Il soupira, rajoutant sa propre couverture à celle de l'elfe.

"Est-ce qu'il faut que je t'attache pour éviter les surprises ?"

Sa voix devint presque inaudible. Désolée...

Elle ne se fit pas prier pour s'envelopper dans ses couvertures, n'osant refuser celle de l'orc alors qu'elle tremblait encore.

N-Non, je vais dormir... Elle le regarda. Et toi, tu ne vas pas avoir froid ?

Haussement d'épaules qui se veut viril. Lui c'est un orc. Un vrai. Il est pas aussi fragile qu'un elfe, il n'a pas souvenir d'avoir déjà eu un rhume.

"Si j'ai froid je me collerais à toi. " dit-il d'un air blagueur.

Elle cligna des yeux, mais elle ne parut pas comprendre cette phrase de la même manière qu'Asbjörn. Avait-il vu le léger sourire qui plissait ses yeux ?

Et si j'ai toujours froid ?

"Bin j'peux rien faire de plus pour toi! " fallait pas abuser ! Il allait pas lui prêter ses fringues non plus. Il ajouta un peu de bois dans le feu.

L'elfe se pelotonna un peu plus dans ses couvertures, n'ayant certainement pas l'habitude de se faire rabrouer de la sorte. Il lui tournait le dos pour entretenir le feu, alors elle haussa les épaules. Elle lâcha un petit "Tant pis" avant de se laisser tomber allongée.

La nuit ne fut pas des plus chaudes, dans tous les sens du terme, mais elle se termina assez rapidement pour qu'il n'attrape pas froid. Il partit ramasser ses collets juste avant l'aube. Il revint avec quelques volailles et des gourdes remplies qu'il s'appliqua à faire bouillir.

L'elfe dormit - sans bouger cette fois - jusqu'au matin. Elle dormait encore lorsque son compagnon ramena l'eau, mais qu'il s'en soit aperçu ou non, elle le regardait désormais terminer la stérilisation de l'eau. L'escapade de la veille avait eu raison de son maquillage, et le carmin de ses yeux monopolisait le regard à la place de ses lèvres délicatement colorées. La longue tresse de la veille s'était un peu défaite et coulait sur l'épaule qu'elle avait dégagée de la couverture.

Bonjour.

Sa voix était aussi ensommeillée qu'ensoleillée.

"Salut, le p'tit dej est prêt. Dépêches toi qu'on puisse y aller."

Il avait trouvé quelques oeufs qui cuisaient dans l'eau. Il avait hâte de reprendre la route et de pouvoir passer une vraie nuit au chaud.

Pressée par la voix d'Asbjörn, l'elfe sortit complètement des couvertures pour les replier et les ranger dans son bagage et celui de l'orc. Elle s'assit à côté de lui, toute prête à prendre le petit déjeuner.

Dormir à la belle étoile te rend bougon ?

Elle se foutait de lui ? L'idée de la priver de petit déjeuner pour voir qui serait bougonne après lui traversa l'esprit. Il soupira intérieurement et plutôt que de lui répondre commença à replier ses affaires.

La réaction de l'orc lui fit écarquiller les yeux, mais elle ne dit rien de plus. Ses propres bagages étaient prêts. Elle le regarda empaqueter le reste de ses affaires tandis qu'elle terminait son repas. Sa gourde dissimulait un petit sourire.

Les affaires furent vitesse rangées et le feu s'éteint sous un t'as de sable. Il prit bien garde à ne pas adresser à nouveau la parole à cette employeuse trop peu reconnaissante. À cause de qui avait-il passé une nuit de merde ? D'elle bien sûr ! Rancunier l'orc ? Si peu.

"On y va! "

Une fois en chemin, l'elfe s'attela à défaire sa tresse et démêler ses cheveux. Cela lui donnait l'occasion d'observer son compagnon de route à la sauvette, lequel semblait bien décidé à ne plus lui adresser un mot. Ca boudait, un orc ? Elle prit le temps de terminer, avant de finalement se décider.

Tu as eu froid ?

"Non."

Il allait pas dire qu'il se les était pelées tout le reste de la nuit. Il avait sa fierté. Puis c'était pas forcément ce qui l'avait le plus dérange non plus. Il avait essayé de comprendre ce qu'il avait loupé quand elle avait dit "tant pis". Toute. La. Nuit.

Catégorique. Un peu trop pour que l'elfe ne hausse un sourcil, mais elle ne lui en fit pas la remarque. Mais elle semblait avoir compris quelque chose.

Je ne voulais pas gâcher ta nuit... Excuse-moi de t'avoir réveillé. Elle lissa l'extrémité de ses cheveux. En tout cas... merci. Pour la couverture... Elle termina sur un petit sourire. Et le reste.

"Quel reste ?"

Non parce qu'à force de se poser des questions tous le temps, quand on en ajoutait une de plus bien entendu que l'orc ne pouvait pas la retenir. Trop c'était juste. TROP.

Tu sais, la chasse, le repas... Elle ouvrit les bras d'une manière complètement théâtrale, son visage éclairé d'un grand sourire. L'aventure !

Et puis... Elle redevint un petit peu plus sérieuse, se souvenant d'un détail. Tu m'as retrouvée dans les bois.

"Tu me paies pour ça."

Ou plus exactement, elle allait le payer pour ça. Il était peut-être en train de se faire arnaquer ce brave orc !

C'est vrai. Elle le regarda avec franchise. Pas de regret alors ?

Haussement d'épaule virilo-grotesque, que veut-elle qu'il réponde à cette question hein ? Non parce que bon, c'est peut-être une question piège. Il réajuste l'une des anses de sa besace. Changer de sujet lui semble préférable.

"On arrivera dans une demi-journée environ."

D'accord.

Elle reprit sa place et son allure. Plus détendue que la veille, et dans une tenue bien moins soignée, l'elfe faisait un peu plus aventurière et moins nobliaude. Cela ne l'empêchait pas de se soucier de son apparence, loin de là : ses pensées avaient suivi leur cours.

Tu me préfères avec ou sans rouge à lèvres ?

Haussement d'épaules, on va dire que pour le coup certaines traces de son éducation persistent.

"C'est ce que tu penses toi qui importe."

Puis à partir du moment où elle n'a pas d'attributs masculins entre les jambes, elle fait l'affaire. Sauf que ce n'est pas le genre de trucs qu'on dit à son employeuse...

C'est la première fois qu'on me dit ça.

Bien que cela n'ait pas exactement répondu à son interrogation, elle en paraissait toute guillerette. Tu n'as pas de préférence ?