Rappel du premier message :




Comme souvent l'orc s'était retrouvé dans une taverne à la suite d'un contrat, le vin y avait coulé à flot, et les aventuriers raconté leurs exploits en les exagérant souvent. Certains, aisdés par la boisson, partagèrent aussi leurs bons plans.

C'est comme ça que le lendemain Asbjorn se retrouva à attendre d'être reçu pour un entretient d'embauche où il n'avait clairement pas le profil type... On lui avait dit que le salaire valait autant le détour que l'employeuse...

Quelque chose dans le regard de l'elfe avouait qu'elle s'attendait à ce retournement de situation. Pourtant ses yeux écarquillés voulaient faire croire tout autre chose. Son visage s'adoucit alors qu'elle posait ses mains étroites sur les grandes patounes de l'orc.

Et toi, que veux-tu ?

"D'après toi ?"

Ne pas répondre quelque-chose dans le genre de "avoir un rapport intime avec toi là maintenant dans cette forêt" en plus vulgaire bien entendu, était une victoire. L'orc déboussolé se répétait en boucle comme un mantras que forcer une femme était mal et que si elle se foutait de lui cela ne justifiait pas qu'il dépasse les bornes. GARDER SON CALME. Il s'avança contre elle pour qu'elle recule...

Et elle recula. Légèrement. Pas assez pour se défaire de son étreinte. Juste suffisamment pour continuer à le regarder. Elle sourit, ouvertement espiègle.

Je croyais que tu aimais les femmes avec beaucoup de poitrine ?

Elle jouait avec ses nerfs là ! Il devait se forcer à respirer lentement pour ne pas commettre d'impair. Il finit par s'éloigner, certain qu'il allait perdre à ce jeu.

"Ca dépend des fois."

Elle ferma les yeux sans essayer de le retenir. Elle garda néanmoins sa main contre celle de l'orc, jusqu'à ce que la distance ne les sépare complètement. Son sourire restait doux, sans moquerie, même quand elle rouvrit les yeux.

Tu as eu le temps de t'en faire une idée assez précise.

Il était encore plus perdu que l'instant d'avant. Son plan était totalement tombé à l'eau ! Il se détourna prestement et se remit à marcher pour dissiper ce qu'il restait de son excitation avant que cela ne devienne visible, ou gênant pour eux-deux.

Restant sur place, elle le regarda s'éloigner quelques instants. Puis elle se secoua et reprit à son tour la marche, s'efforçant de le rattraper bien que conservant une certaine distance. Elle le regardait encore, mais cette fois, préféra se taire.

Il valait mieux pour l'elfe être derrière l'orc que dans sa tête, il s'y passait des choses peu catholiques qui s'embrouillaient avec des nombreuses questions qu'il ne posa pas. Gardant ses masséters biens contractés. Ils arrivèrent au comptoir sans qu'aucun d'eux n'ait décroché un mot.

"Voilà !" dit l'orc en tendant sa patte pour obtenir son paiement.

Le regard de l'elfe se teinta de déception à mesure que leur destination s'imposait dans leur champ de vision. Puis vint la main tendue de l'orc, qu'elle regarda en pinçant les lèvres.

Alors c'est fini. Elle releva les yeux vers ceux d'Asbjörn, appréhendant la réponse. Est-ce qu'on se reverra ?

"Si tu as encore besoin de mes services."

C'était bien le mieux qu'il pouvait faire, et il espérait que ce ne serait pas le cas. Elle l'embrouillait bien trop !

Baissant les yeux, elle fouilla dans le sac qu'il avait posé à ses pieds.

Si tu me donnes un peu de temps, je peux te rendre ton pantalon.

"Pas la peine tu m'as assez bien payé pour que j'en achète une nouveau."

Ouai, non l'ambiance était bien trop bizarre entre eux pour qu'il souhaite prolonger leur entrevue.

Je comprends.

Bien qu'elle soutienne une bourse rebondie de ses deux mains, son regard racontait une autre histoire. A partir du moment où les pièces d'or toucheraient la paume de l'orc, tout cela n'aurait plus d'importance, n'est-ce pas ?

Sache que je ne regrette rien. Je te suis reconnaissante.

Elle attrapa son sac et se retourna. Elle le regarda une dernière fois par-dessus son épaule puis disparut dans la foule.

J'espère que nous pourrons être amis dans une autre vie.