Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations (demander par MP au préalable)
- Type de RP : Normal
- Tour de jeu : Zeb - Sip - Alyaa
- Délai maximum d'attente de réponse : 1 semaine
- Sauts de tours : 3
- Autre : À POOOOIL.

Il y avait quelque chose de la forêt qui troublait les eaux de la mémoire. C'était presque comme si, d'un miracle inconnu, les souvenirs liés aux événements des dernières années s'étaient rangés d'eux-même dans un recoin pour s'y faire oublier. Les oiseaux piaillaient, les feuilles ruisselaient sous les caprices du vent, et de temps en temps, si on tendait bien l'oreille, on pouvait entendre les craquements des brindilles sous les pattes d'un animal s'adonnant aux mêmes activités qu'il avait toujours fait, bien avant eux, et bien après eux. Il y avait la vie. Loin de la ville abandonnée, loin des cris, du silence oppressant, loin des Hommes et de ce qui restait d'eux, il y avait ce qui avait toujours été ; inaltérée, la nature perdurait. Pendant un instant, tout était comme avant.

Le sentiment dura quelque temps. Une heure, peut-être. Un peu moins, un peu plus. Puis les souvenirs refirent surface. À l'orée du bois, la falaise se tenait. Elle n'était pas fière, mais elle était là, debout, grande et dure, usée, fatiguée, ornée de barricades et de militaires à son image. Bientôt, ils étaient à nouveau dans le monde déchu, la forêt un souvenir lointain, le chant des oiseaux tu par les pas lourds des soldats. Evans, dont les mains s'étaient chargé de traîner la moto, s'arrêta à quelques mètres de la structure en bois, qui rappelait que l'humanité, malgré ses avancées, n'existait encore que grâce à la ténacité de certains et la débrouillardise de quelques autres.

HRP:

Agnès leva les yeux vers la porte. Deux voix l'avaient interpellé. Trop effrayée, elle ne répondit pas tout de suite à la première question et murmura un Oui... Après la seconde. Sa réponse était en même temps pour la première que pour la seconde mais elle se dit au même instant qu'elle n'aurai pas du répondre. S'ils étaient infectés.. Elle tourna alors le dos à la porte et replongea son nez sur sa flaque qu'elle était en train d'éponger.

Ça allait. Le reste ne le concernait plus. Il ne pouvait l'aider à éponger, et elle ne semblait pas vouloir continuer la conversation. Contrairement à Jem, qui semblait plus intéressé qu'il ne l'avait jamais été depuis qu'il l'avait rencontré. Pas surprenant ; il pensait probablement pouvoir tirer quelques informations de la jeune fille par rapport au camp.

Alors, c'est comment ? Pas très spécifique comme question, mais s'il l'attaquait immédiatement avec des questions d'armes, de munitions et de provisions, il n'allait que se rendre suspect. Pas qu'il ne l'était pas déjà. Il était en quarantaine. Se méfier était normal.

La jeune fille regarda autour d'elle. Personne. C'était bien à elle que le garçon s'adressait. Elle bafouilla quelque chose ressemblant à De quoi ? à voix basse, à peine compréhensible. Mais pensa intérieurement Me parle pas... Elle n'avait pas envie de faire connaissance avec un type en quarantaine et aurait voulu s'enfuir d'ici, elle était si proche de l'entrée..

Même si on était infectés, on pourrait pas faire mal. Il tapota légèrement sur les barreaux qui les séparaient, une expression douce sur le visage comme s'il cherchait à la rassurer. Elle semblait un peu en train de paniquer et bien qu'il ne soit pas particulièrement intéressé à être impliqué dans la conversation, il ne voulait pas d'une mauvaise impression dès le départ. Et Jem avait une façon un peu sèche de bavarder, il fallait dire.

Bien. Evans était là avec le tact que Jem manquait dans ses conversations. Osef des sentiments quand on a des questions. Avec l'autre, c'était comme deux moitiés qui formaient enfin un humain normal. Bah, le camp. Quoi d'autre ? C'était peut-être pas assez spécifique. Vous êtes combien ?

Les paroles du premier la fit se détendre légèrement Oui c'est vrai... mais elle n'était pas sereine pour autant. Le second était plus sec, dans ses questions et dans le ton qu'il employait. Pouvait-elle lui répondre ? Après tout, s'ils étaient en Q2 c'est qu'ils comptaient les rejoindre mais de toute manière sa propre réponse trancha ses interrogations. Beaucoup.. enfin ça dépend ce que tu entends par beaucoup.. Ou pas beaucoup. En fait je sais pas..

Plutôt vague comme réponse. Ça n'avait pas tellement d'importance à ses yeux ; ils allaient le découvrir par eux-même quand ils sortiraient d'ici. Si ils sortaient d'ici. Et si non, la réponse n'avait pas plus d'importance. Mais Jem semblait aimer être au courant de tout, comme si ça allait l'avantager dans quelque situation qui surviendrait. C'était le genre de personne qui devait miser sur la ruse pour contrebalancer le désavantage physique après tout.

Vague, en effet. Ca ne l'aidait pas énormément. Encore plus spécifique peut-être ? Ca fait combien de temps que t'es là ? Ouais, mieux comme question. Si c'était une vieille habitué, elle allait en savoir beaucoup plus que si elle venait d'arriver. Dans ce cas là, bah... elle était pratiquement inutile.

On avait confié à Agnès la charge de nettoyer les couloirs, si on la prenait en train de papoter tranquillement on allait lui taper sur les doigts. Elle surveilla à droite et à gauche : personne. Elle retourna son attention vers la cellule. Quelques jours.. Un peu plus d'une semaine je crois. Pas longtemps.. Elle marqua une pause le temps de formuler sa question Dîtes.. Vous pensez avoir été contaminés ?

Toute nouvelle. Donc ils prenaient encore des gens - et pas juste ceux qui paraissaient les plus "utiles à la société" à première vue. C'était une bonne nouvelle pour Jem. Il lança un regard à leur interlocutrice et secoua légèrement la tête. Accident de moto. Mais on ne peut pas prouver, alors... Sa main montra la cellule d'un geste lent.

On peut pas parler pour la vieille non plus, ajoute Jem en pointant la mamie derrière lui. Vu son manque de réaction, Jem supposa qu'elle ne parlait pas le norvégien, ce qui l’inspira pour sa prochaine question. Ils acceptent les touristes ici ?  Pour ne pas dire "non-norvégiens".

Agnès se détendit à la première réponse. Peut-être que ces deux jeunes gens seraient ses futurs compagnons de Camp ? Elle jeta un œil derrière eux et vit la vieille femme qu'elle n'avait pas remarquait avant et grimaça. Je ne sais pas.. Mais je crois qu'ils acceptent tout le monde si t'es pas infecté... Et elle songea tout haut Heureusement, sinon je ne serais pas là..

Il était norvégien, non ? Pourquoi posait-il la question ? Il n'était pas le genre de personne qui se souciait de ce qui arrivait aux autres, donc pour le coup, Evans ne voyait pas trop pourquoi il demandait. Par contre, c'était vrai que la vieille était bien silencieuse. Juste au cas où, il allait garder un œil sur elle ; il savait mieux que personne comment ça pouvait tourner, des zombies dans des cellules.

Merde. S'ils acceptaient les mamies, les enfants et les gens qui ne comprenaient pas leur langue natale, c'était peut-être mieux à l'extérieur. Le seul intérêt des groupes c'est la sécurité. Si ce camp était juste un tas de bouches à nourrir (le genre qui n'apporte rien au groupe), ça risquait pas durer très longtemps pour Jem. Et tu nettoies parce qu'ils t'ont donné le boulot ou tu fais ça juste comme ça ? Sait-on jamais.

Agnès tourna la tête vers son attirail de ménage, elle l'avait un peu laissé en plan pour bavarder mais cela lui faisait plaisir que des gens lui adresse la parole, même pour la questionner sur le Camp. Non.. C'est mon travail. Même si ce n'était pas le meilleur, elle était au moins contente d'avoir quelque chose à faire. Tout le monde doit participer et se rendre utile... Et je ne sais faire que ça..

C'était logique. Un camp était comme une mini-société - ce qui restait de celle d'avant, après tout. Moins de liberté, mais de la protection. On ne pouvait pas tout avoir. Dans tous les cas, il n'avait pas de préférence. Tant qu'il avait de quoi fumer de temps à autre et des trucs à bricoler, il n'était pas trop difficile. Ici, ailleurs, c'était du pareil au même.

Elle ne sait que nettoyer ? Super. Très utile ça, quand on est face à face avec un mort. Après, peut-être que les responsables du camp étaient d'avis qu'il fallait "préserver l'innocence des gosses" ou un truc du genre. Super bis. Y'a beaucoup de... jeunes ?

Agnès haussa les épaules à la question du jeune homme. Je ne sais pas.. Y'a quelques enfants et quelques civils mais il y a encore une majorité de militaires. Elle ne pensait pas que les informations qu'elle leur donnait lui porteraient préjudice, de toute manière elle ne savait pas grand chose. Mais au moins on est à l’abri et on est plus obligé de sortir !

Ah. Il commençait à voir où Jem s'en allait avec ces questions. Il avait des attentes plutôt élevées pour quelqu'un qui n'avait pour compétence qu'un égoïsme remarquable. Mais peut-être était-ce primordial à la survie maintenant, bien que le concept même d'un camp de réfugiés tendait à faire pencher la balance de l'autre côté. Tant mieux, pour Agnès et pour bien d'autres.

Uh-huh, réagit-il, pas trop convaincu. "Heureusement", ouais. Bon, c'était pas dit qu'il allait rester ici jusqu'à la fin de ses jours. Ou plutôt : il n'avait pas l'intention de mourir ici. Si jamais ça commençait à trop sentir le "ces gens vont tous mourir ici", il allait facilement (et rapidement) déserter le navire. Égoïsme remarquable, indeed. Et vous êtes tous armés alors ?

Agnès était ravie de discuter un peu, les gens n'étaient pas spécialement bavard dans le camp, particulièrement les militaires qui ne levaient même pas les yeux sur elle. Elle fut surprise par la question mais y répondit quand même Non.. en tout cas pas moi. Je ne saurais pas quoi en faire. Elle réfléchis un instant Mais certains le sont quand même. Il faut demander je suppose ?

Simplement demander ? Il pencha légèrement la tête. C'était beaucoup de confiance donnée à des inconnus. D'un côté, s'il y avait une attaque, tout le monde pouvait se défendre. De l'autre, on ne pouvait jamais savoir quel genre de personne se baladait dans le camp armé jusqu'aux dents. Et si Evans savait quelque chose à propos des humains, c'était qu'ils étaient plus que capables de commettre des actes inhumains si les conditions le permettaient.

Jem tourna la tête vers Evans. Ca doit être plus compliqué que ça quand même. Elle n'était pas au camp depuis longtemps (si elle disait la vérité ; Jem n'était toujours pas 100% convaincu qu'elle n'était pas envoyé ici pour les espionner). Peut-être qu'elle ne connaissait pas encore les règles. J'vois pas l'armée donner un flingue à chaque pauvre citoyen.

Agnès recula d'un pas et bégaya. Mm-m-ais.. je sais pas moi. Elle baissa les yeux. Après tout, elle n'était jamais allé demandé, elle n'avait jamais fait attention et elle ne s'y intéressait pas. Peut-être même qu'elle ne devait pas parler aux personnes en Q2. Vous verrez bien quand vous ferez parti des nôtres ! Même si elle même ne se sentait toujours pas à sa place..