Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations (demander par MP au préalable)
- Type de RP : Normal
- Tour de jeu : Zeb - Sip - Alyaa
- Délai maximum d'attente de réponse : 1 semaine
- Sauts de tours : 3
- Autre : À POOOOIL.

Il y avait quelque chose de la forêt qui troublait les eaux de la mémoire. C'était presque comme si, d'un miracle inconnu, les souvenirs liés aux événements des dernières années s'étaient rangés d'eux-même dans un recoin pour s'y faire oublier. Les oiseaux piaillaient, les feuilles ruisselaient sous les caprices du vent, et de temps en temps, si on tendait bien l'oreille, on pouvait entendre les craquements des brindilles sous les pattes d'un animal s'adonnant aux mêmes activités qu'il avait toujours fait, bien avant eux, et bien après eux. Il y avait la vie. Loin de la ville abandonnée, loin des cris, du silence oppressant, loin des Hommes et de ce qui restait d'eux, il y avait ce qui avait toujours été ; inaltérée, la nature perdurait. Pendant un instant, tout était comme avant.

Le sentiment dura quelque temps. Une heure, peut-être. Un peu moins, un peu plus. Puis les souvenirs refirent surface. À l'orée du bois, la falaise se tenait. Elle n'était pas fière, mais elle était là, debout, grande et dure, usée, fatiguée, ornée de barricades et de militaires à son image. Bientôt, ils étaient à nouveau dans le monde déchu, la forêt un souvenir lointain, le chant des oiseaux tu par les pas lourds des soldats. Evans, dont les mains s'étaient chargé de traîner la moto, s'arrêta à quelques mètres de la structure en bois, qui rappelait que l'humanité, malgré ses avancées, n'existait encore que grâce à la ténacité de certains et la débrouillardise de quelques autres.

HRP:

Ils sont prudents. Il se recala contre le mur comme s'il ne venait pas d'avoir un tête à tête plus qu'intime avec un de ces monstres, malgré les morceaux de cervelle encore visible dans ses cheveux maintenant brunâtres de sang. Encore semi-assommé par le coup de feu, c'est distraitement qu'il enleva sa veste pour nettoyer au maximum ce qu'il pouvait de son corps. En espérant qu'il ne soit pas infecté par contact indirect.

T'as de la cervelle dans les cheveux. Ce camp avait l'intérêt à avoir des douches. L'odeur des morts n'était pas agréable. Il avait encore et toujours du mal à dormir quand il avait des traces de corps décomposés sur lui. Même si la situation Z n'avait pas l'intention de changer très bientôt, Jem ne pouvait pas s'imaginer un jour où il pourrait dormir paisiblement couvert de sang et d'entrailles.

Il prit un morceau bien gros bien juteux qui pendouillait au bout d'une mèche entre ses doigts et la jeta nonchalamment à côté. Ce n'était pas particulièrement agréable mais il avait passé l'étape de se couvrir d'entrailles pour passer inaperçu il y avait un moment déjà. C'est plutôt Jem qu'il plaignait, parce qu'au bout d'un moment l'odeur sur soi était tellement intense qu'elle disparaissait. Juste pour être sûr, tu devrais m'attacher pour la nuit.

Avec quoi, ducon ? Ta veste va pas te retenir. Il n'aurait pas la force de faire un noeud assez élaboré de toute façon. Nan, si Evans était infecté, Jem était déjà mort. Il en avait conscience. Du coup il avait intérêt à ne pas être infecté, tiens. Viens ici, plutôt. T'en as encore. Il lui fait signe de se rapprocher. Autant s'occuper par lui enlever les morceaux de cervelle des cheveux.

C'était pas faux. Avec une arme, ça lui aurait permit de gagner assez de temps pour lui exploser la figure, mais ils n'étaient pas fort armés et sans beaucoup de ressources; avec de la force, ça aurait pu le faire, mais Jem n'était pas du côté balèze. Restait plus qu'à espérer. Pour le moment, moins de cervelles dans les cheveux il avait, mieux ce serait pour tout le monde, alors il se rapprocha de Jem.

Mets-toi là, lui ordonne-t-il en pointant par terre devant lui. Jem s'installe sur le petit banc qui leur est fourni (cette gentillesse !) en attente de l'arrivée du mec avec la cervelle dans les cheveux.

Si tôt dit, si tôt fait. Comme un bon chien-chien, il répond mieux aux ordres qu'à n'importe quoi d'autre. Il est beaucoup moins loyal que le meilleur ami de l'homme, par exemple. Evans s'assied devant son maître du moment, dos à lui. Ils font presque singes comme ça.

Il y a ce genre de moments qui te relient d'un coup à tes ancêtres les plus éloignés. Jem n'avait pas l'instinct paternel. Ni l'instinct maternel. Juste un instinct de survie. Pourtant, le voilà à piocher dans les cheveux d'un mec deux têtes plus grands que lui pour en enlever les petits morceaux de cervelle qui lui restaient collés aux mèches. Y'a pas de quoi expliquer ce raisonnement. L'ennuie peut-être ? Encore une quarantaine d'heures à traverser.

Qu'est-ce que j'en sais ? répondit-il en continuant l'épluchage de crâne-cheveux. C'est eux qui vont nous donner des jobs, j'imagine. J'aurais bien postulé pour "glandeur", mais j'ai comme l'impression que ça va pas être sur leur liste d'offres d'emplois.

De l'humour ! Il n'en faisait pas ; ça demandait une présence d'esprit qu'il n'avait pas, et, surtout, il ne se posait pas de questions, ce qui rendait son intelligence créative plutôt nulle. Mais au moins il connaissait, et il savait (la plupart du temps) le reconnaître quand il l'entendait. Un rire semi-silencieux lui échappa. Et tu peux faire quoi ?

Un sourire. C'est un sourire, n'est-ce pas ? Jem n'est pas sûr. Il n'a pas vu son visage, mais ses épaules ont secouées un peu et il a entendu un petit soupire reconnaissable. Tu viens de rigoler ? lâche-t-il sans vraiment attendre de réponse de retour. Puis, pour répondre à sa vraie question : Je peux faire les choses de base, j'imagine. Je veux faire un truc qui nécessite de pas sortir trop souvent.

S'il avait survécu jusqu'à maintenant, c'est qu'il avait du potentiel. Il était intelligent, nul doute, et Evans ne s'inquiétait pas de son sort au sein de cette communauté. Du sien non plus d'ailleurs, mais il s'inquiétait rarement, ce qui rendait la légitimation de ses pensées plutôt inexistante. Ça m'étonnerais. Avec ta condition. "Condition" qu'il ne connaissait pas en détail mais il savait quelle existait. Plutôt quelque chose au niveau de l'infrastructure et de la gestion.

Je suis pas sûr qu'ils aient encore besoin de secrétaires. Pas besoin de cacher qu'il avait "une condition". Jem avait déjà compris que Evans s'en foutait globalement. Il n'était sûrement pas le genre de personne à raconter ses informations personnelles à n'importe qui non plus. Et c'est bon. J'suis asthmatique. Pas besoin de dire "condition" comme si j'ai du cancer.

Pour certains, ça revient au même. Tous ceux qui ne correspondaient pas tout à fait aux normes idéales ne faisait pas long feu, dans la vie quotidienne comme dans l'apocalypse. Soit parce qu'ils n'arrivaient pas à suivre, soit parce qu'ils étaient rejetés. C'était tout du moins ce dont il avait été témoin toute sa vie ; mais peut-être, peut-être ici ça serait différent. Il l'espéra pour Jem. Comment tu recharges ton... ta pompe ?

J'en ai encore deux de réserve. Qu'il dit. Ou il en avait, du moins. On lui avait tout pris à l'entrée du camp. Pour le moment il n'avait rien d'autre que les vêtements avec lesquels il était entré. Et encore ; ils étaient bien ensanglanté maintenant. Et après ? Il hausse les épaules. Ou bien j'en retrouve en pharmacie, ou bien je respire lentement et je croise les doigts. Heureusement ça faisait un moment qu'il n'avait plus eu besoin de la chose.

Son cas n'avait pas l'air particulièrement grave ; il n'avait vu qu'à quelques reprises qu'il galérait parfois, mais sans plus. Pour ce qui était de réserves, il y avait probablement moins d'asthmatiques que de fumeurs, et il réussissait encore à trouver des clopes. Il resterait à l'affût la prochaine fois qu'il sortirait. Si il sortait d'ici.

T'as pas intérêt à me lâcher la prochaine fois que tu m'entends haleter maintenant, hein, gros con. Je te hanterai. Et si j'me fais bouffer entre temps, je te poursuivrais en mode corps ambulant. Il pense pas qu'il le ferait vraiment (de toute façon c'est hors son contrôle (on dit)). Il ne sait même pas s'il a vraiment besoin de menacer Evans. Mais voilà. C'est fait.

Juste "noté". Jem sait pas s'il s'était attendu à autre chose finalement. Peut-être une réponse pour le "gros con" qu'il avait improvisé ? Non, rien. Ce mec était difficile à comprendre. Mais c'était pas plus mal. T'es que peu bavard comme mec. On te le dit souvent ?

Les Russes sont silencieux ? Il ne connaissait pas beaucoup de Russes. Que un, en fait. Il allait le croire sur parole. Question rhétorique du coup. Jem n'attendait pas une réponse du Russe peu bavard. T'as pas un jeu de cartes caché entre les fesses, j'imagine ?

S'il avait caché quelque chose là, un flingue ou un couteau auraient été un choix plus pratique. Peut-être légèrement moins confortable, bien qu'il puisse y avoir débat sur cette assertion. Il savait comment en faire avec peu grâce à sa visite en tôle, mais n'était pas un fan. Les parties pouvaient vite coûter cher ; un pari pouvait aller d'une cigarette à un doigt, un orteil, un œil, une vie. Pas que je sache.

Ca sous-entendait qu'il n'était pas sûr de ce qu'il y cachait. Jem était assez épuisé pour en rigoler un maigre moment. Oh putain, faut vraiment que je dorme là. Ca va plus. Il joint geste à la parole en prenant place par terre, loin des tâches de sang et des restes d'entrailles. Un point positif de l'apo : Jem a appris à dormir n'importe où.

Bonne idée. Fallait juste espérer qu'Evans n'avait pas été infecté durant la légère altercation avec le zombie. Il lance un coup d'oeil à Jem, qui pourrait presque faire mendiant comme ça, couché sur le sol froid avec presque rien sur le dos. Dommage que son hoodie soit plein de jus de zombie, il lui aurait offert sinon. Evans, pour sa part, se mit sur le banc. Il dormait mieux assit que couché ; ça permettait un temps de réaction plus rapide.