Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP :ouvert aux incrustations (demandé par MP au préalable)
- Tour de jeu : N/A
- Délai maximum d'attente de réponse : a7 jours
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 2
- Autre : RP mondain entre coincés

Il existait un document que Teagan détestait au plus haut point. Ce document, c'était la Table des Rangs. Un bout de papier à priori insignifiant datant de plus d'un siècle avant la naissance de Teagan. Apparemment, le Tsar Nicolas Ier l'avait modifié de telle sorte qu'il y avait, depuis son règne, moins de Nobles. Ce qui en soit n'était pas une mauvaise chose. Non, le problème, c'était que les Nobles ne s'étaient pas laissé faire.

La Table des Rangs, avait appris Teagan à ses dépends, permettait d'établir une correspondance entre rang civil et rang militaire, et donc d'attribuer des lettres de Noblesse à un malheureux Milicien qui n'avait rien demandé à personne, et ne voulait que servir son pays en paix. Hélas, après avoir -- apparemment -- été une Noblesse, puis une Haute Noblesse, on lui expliquait doctement qu'il avait été bombardé Haute Origine -- il était Irlandais, bon sang ! On ne faisait pas pourtant d'origine plus basse ! --, et il lui était demandé de mettre ses soirées libres à profit pour côtoyer l'Aristocratie.

Il détestait l'aristocratie. Mais dans le même temps, il ne pouvait pas se permettre de leur dire. A priori, cette histoire de Table des Rangs signifiait qu'il pourrait peut-être faciliter son propre avancement Militaire en utilisant l'aide des civils. En se faisant bien voir de l'une ou l'autre Excellence...

Et c'était donc pour ça qu'il se rendait, à contre-cœur mais d'un pas décidé, à un gala. Pour se faire des "amis".

Teagan trouvait amusant qu'on le désigne comme 'petit' Milicien, mais la jeune femme se mit entre eux deux. Il leva les deux mains, paumes ouvertes en signe de paix, et répondit en souriant. "Je suis navré, je ne voulais menacer personne, seulement accomplir mon devoir vis-à-vis du peuple Russe. Cependant, si un élément aussi doué et fiable que le Capitaine en Second Dersellman se porte garant de vous, alors cela me suffit amplement. A l'avenir, faites attention à qui vous mentez."

- Ne vous inquiétez pas pour cela. Occupez vous bien d'elle, je vais rejoindre une amie qui m'attend. Mais si vous lui faites le moindre mal, ma famille ainsi que les Dersellman se feront un plaisir de démolir votre carrière.

Yvan le salua et partit vers une jeune femme blonde qui lui souriait. Élisabeth quant à elle soupira, ennuyée et bu un peu, silencieuse.

"Ne vous inquiétez pas pour cela." Teagan avait toujours l'intention de tuer le Démon, mais pas tout de suite. Il sourit au jeune crétin qui repartait, et reporta son attention sur la jeune femme à l'origine de ce micro-conflit ridicule, qui soupirait en buvant et en silence. "Veuillez m'excusez pour cette... regrettable démonstration. Je ne sais pas si vous l'avez déjà remarqué, mais j'ai horreur que l'on me mente." Il but une gorgée. "D'expérience, seuls les criminels ont quelque chose à cacher."

- Je vous excuse. Je ne suis pas une marchandise pour laquelle on se bat. Je suis sûre que vous aussi vous avez des choses à cacher.

Élisabeth était vexée. Elle reposa son verre sur la table pour aller chercher son sac, "boudant" le milicien. Elle enleva la mèche qu'il avait devant les yeux.

- Et envelez cela de devant vos yeux, ce n'est pas poli.

Teagan haussa un sourcil, un peu perdu. Il n'était pas sûr de comprendre pourquoi elle semblait se vexer ainsi. Mais après tout, il n'était jamais bien sûr de comprendre ce que la Démone pensait, disait, ou faisait. Il apprenait de plus en plus à faire avec. Il la laissa ôter la mèche devant son visage, se penchant légèrement pour l'aider. "En bonne compagnie, certes, mais j'ai appris à mes dépends que dissimuler les preuves les plus indigestes de mon travail était ce qui se faisait en Noble compagnie."

Élisabeth ne dit rien, frissonnant et baillant. Elle haussa les épaules et prit son sac. Elle sourit légèrement à l'homme, récupérant son bras.

- Vous me kidnappez ? Je suis lasse.. et votre dispute m'a fatiguée..

Elle s'approcha de l'oreille de l'homme pour murmurer.

- Vous n'avez pas a cacher votre cicatrice, j'espère que quand vous serez une Excellence, vous ne vous cacherez plus.

La jeune femme semblait fatiguée par les événements de la soirée, et pour une fois son discours était en accord avec son allure. "Avec plaisir. J'ai moi-même hâte de retrouver la douceur de mon--" Il sourit. "-- repaire." Il considéra un instant la jeune femme, ainsi que ses gants. Il en ôta un pour remettre en place une mèche rebelle chez son interlocutrice. "Probablement pas, à moins d'être reçu par le Tsar en personne. Il est des gens qu'il ne faut vraiment pas offenser, jamais."

Élisabeth lui sourit et demanda son manteau. Elle serra son sac et fouilla à l'intérieur, cherchant si elle avait bien tout. La main de Teagan remit une de ses mèches en place et elle l'attrapa doucement, la serrant légèrement.

- C'est vrai, il y a des personnes dangereuses à ce genre de fêtes.. Si on ne connait pas bien qui elle sont cela peut porter préjudice.

Élisabeth posa une main sur son corset, celui ci étant toujours un peu serré.

Il ne put s'empêcher de sourire lorsqu'elle lui saisit la main qui remettait une mèche en place. Comme lui, attendait-elle le moment où il la tuerait, cherchant à le repousser le plus longtemps possible ? Ce qu'elle disait allait dans ce sens, aussi. Teagan se contenta de hocher la tête doucement. Il la tuerait un jour. Peut-être ce Ivan, aussi. Il faudrait enquêter. Mais pas ce soir. Il suivit du regard la main de la jeune femme, et sembla inquiet. "Un problème ?" On ne la lui avait pas empoisonnée, tout de même ?

Élisabeth respira un peu, revenant à Teagan.

- Non il n'y a pas de problème. On y va ?

La jeune femme sourit. Elle se dirigea doucement vers l'extérieur, saluant leurs hôtes. Il faisait froid dehors et elle frissonna, serrant son manteau et se mettant contre Teagan.

"Allons-y." Il lui rendit son sourire et la suivit à l'extérieur, saluant leurs hôtes et adressant un signe de la main à l'attention de son ami. Il la vit frissonner et se demanda s'il valait mieux lui donner son manteau ou la serrer contre lui. Les deux options la réchaufferait, mais l'une était galante, tandis que l'autre était plaisante. De toutes façons, elle sembla choisir pour lui et se serra contre lui. Il lui passa un bras autour de la taille. "Je n'habite pas très loin. Vous serez vite devant un bon feu de cheminée."

- Je ne suis pas habillée pour survivre à la nuit moskovite. Et je n'ai pas de change pour chez vous.

Élisabeth posa une nouvelle fois sa main sur la corset qui la serrait trop. Elle essaya de le desserrer et de se mette mieux, se préparant a marcher.

Aaah, les jeunes... Sans un mot, Teagan ôta son manteau pour le déposer délicatement sur les épaules du Démon. Pour lui qui avait connu la Sibérie, la nuit moskovite était une douce rigolade tempérée. Non pas qu'il se sente privilégié d'avoir connu la Sibérie, bien sûr. "Pas de change ? Qu'est-ce que c'est que cette préparation qui laisse à désirer... Enfin, ce n'est pas bien grave. Mes gens nettoieront vos affaires actuelles durant la nuit, et comme ça vous n'aurez pas besoin de change. Problème réglé."

- Ma tante dois bien en avoir glissé un dans mon sac.. et je m'excuse mais je ne sais vraiment pas si je dois accepter votre invitation. Pas que cela me déplaise mais vous êtes mon supérieur et j'ai peur que cela influe votre comportement au sein de la milice.

Élisabeth serra le manteau de l'homme avant de passer une main douce sur sa joue.

Teagan se pencha légèrement sur la main de la jeune femme, douce et chaude -- brûlante, presque -- sur sa joue. "Il n'y a pas de raison. Pour commencer, vous n'êtes pas ma subordonnée directe. Vous avez bien dû le constater, nous ne nous croisons que rarement, et interagissons peu au sein de la Base de la Milice. Ensuite, et surtout, je suis quelqu'un de très professionnel; je ne laisse jamais ma vie privée influer sur ma vie professionnelle. Mes loisirs et mon devoir sont deux choses bien différentes."

Elle le vit se pencher et sourit.

- Je ne voudrais pas que me froideur et ma sévérité au travail vous blesse voyez vous. Bon, menez moi à votre demeure très cher. Vous me liberez demain matin ?

Élisabeth prit le bras de l'homme et commença à avancer, le suivant.

"Ne vous inquiétez pas pour ça. Je suis capable de faire la part des choses." C'était vrai. Teagan commençait à mieux comprendre la jeune femme. Il y avait la façade qu'elle démontrait au sein de la Milice, un mensonge qui ne tenait pas si on savait regarder aux bons endroits; et il y avait la façade qu'elle démontrait en dehors, un tout autre mensonge avec des défauts différents; et les deux cachaient le fait que ses parents avaient fauté avec un animal quelconque. "Seulement si vous êtes sage."

- Dites moi... Hum.. Vous n’êtes pas un zootrope ?

Elisabeth le regarda avec une mine inquiète, elle essayait de le déstabiliser et de savoir pourquoi cet homme avec qui elle avait eu un mauvais premier abord souhaitait maintenant être aussi proche d'elle.

- Je suis tout le temps sage vous savez.

La question, il faut bien l'avouer, le prit de court. "Non." Il sourit. "Et même si je l'étais, je ne pense pas que je l'avouerais aussi candidement à un officier de la Milice." Il la conduisit à travers les rues de Moscou, se rapprochant de son domicile. "Ca, ce sera à moi d'en juger. C'est moi qui vous ai kidnappé, après tout." Il réfléchit un moment, puis soupira. "Mon frère était zootrope. Il y a longtemps. Il est mort maintenant. Et le Seigneur, dans sa grande miséricorde, a jugé bon de m'épargner aussi cruelle vilenie."

Élisabeth le suivit, écoutant ce qu'il disait en souriant avant de le perdre à sa déclaration.

- Vous avez eu de la chance.. Des zootropes ont tués mes parents et m'ont enlevé.. J'ai été chanceuse moi aussi de trouver mon père adoptif.

Élisabeth sortit son porte monnaie de son sac pour en tirer trois photos, deux de couples et une d'une scène de crime.

- C'était mes vrais parents, ce qu'ils sont devenus et ceux qui m'ont enlevé. Je les garde pour m'eclairer en cas de doute envers les zootropes.

Aaaah, c'était donc là qu'elle voulait en venir. Elle avait remarqué qu'il s'était introduit chez elle, soupçonnait probablement qu'il ait vu la photo, et donc avait créé une situation dans laquelle elle pouvait 'naturellement' montrer l'objet, assorti de deux autres -- soit inventées, soit récupérées n'importe où, mais en tous cas fraîches de moins d'un mois -- pour donner une explication qu'il pourrait entendre. Brave Dersellman. Chaque fois qu'il doutait, elle lui rappelait qu'elle devait mourir.

Elle regardait ses expressions et le visage fermé de l'homme. Que lui arrivait il ? Il reconnaissait peut être les personnes présentes sur les photos, peut être avait il travaillé sur l'affaire ? Elle rangea les photographies qui n'était pas des fausses.

- Un problème ? Vous semblez fermé.

Les paroles de la Démone le ramenèrent soudain à la réalité, et il secoua la tête doucement, l'air grave. "Non, pas de problème, c'est juste..." Il prit une profonde inspiration. "Vous avez raison. C'est pour ça que nous nous battons, que nous cherchons à exterminer les zootropes. Pour éviter que ce genre de tragédie ne se reproduise. Parce que les Démons n'ont aucune morale, aucune limite." Il se redressa et sourit, maladroitement. "Mais il y a plus romantique comme sujet de discussion, non ?"

- Oui il y a plus romantique. Pourquoi cherchez vous a me courtiser ?

Élisabeth le regardait, si ça se trouve c'était un zootrope. Après tout, il avait avoué que son frère en était un. Elle lui sourit légèrement, elle devait en parler à ses supérieurs.