Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP :ouvert aux incrustations (demandé par MP au préalable)
- Tour de jeu : N/A
- Délai maximum d'attente de réponse : a7 jours
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 2
- Autre : RP mondain entre coincés

Il existait un document que Teagan détestait au plus haut point. Ce document, c'était la Table des Rangs. Un bout de papier à priori insignifiant datant de plus d'un siècle avant la naissance de Teagan. Apparemment, le Tsar Nicolas Ier l'avait modifié de telle sorte qu'il y avait, depuis son règne, moins de Nobles. Ce qui en soit n'était pas une mauvaise chose. Non, le problème, c'était que les Nobles ne s'étaient pas laissé faire.

La Table des Rangs, avait appris Teagan à ses dépends, permettait d'établir une correspondance entre rang civil et rang militaire, et donc d'attribuer des lettres de Noblesse à un malheureux Milicien qui n'avait rien demandé à personne, et ne voulait que servir son pays en paix. Hélas, après avoir -- apparemment -- été une Noblesse, puis une Haute Noblesse, on lui expliquait doctement qu'il avait été bombardé Haute Origine -- il était Irlandais, bon sang ! On ne faisait pas pourtant d'origine plus basse ! --, et il lui était demandé de mettre ses soirées libres à profit pour côtoyer l'Aristocratie.

Il détestait l'aristocratie. Mais dans le même temps, il ne pouvait pas se permettre de leur dire. A priori, cette histoire de Table des Rangs signifiait qu'il pourrait peut-être faciliter son propre avancement Militaire en utilisant l'aide des civils. En se faisant bien voir de l'une ou l'autre Excellence...

Et c'était donc pour ça qu'il se rendait, à contre-cœur mais d'un pas décidé, à un gala. Pour se faire des "amis".

Bien qu'il fut suffisamment galant pour n'en rien laisser paraître, la question l'agaça. Pourquoi qui que ce soit chercherait à courtiser qui que ce soit ? Il aurait cru la chose évidente... mais en même temps, lui avait une âme. Son interlocutrice était une Démone impie, une aberration, un semblant de vie, mais en réalité une coquille vide. Que pouvait-elle comprendre à l'amour ? Probablement qu'elle se contentait de forniquer avec d'autres Démons. "Pour votre charmante compagnie, bien sûr."

Élisabeth haussa doucement les épaules. La raison n'était pas assez grande pour elle. Elle continuait à marcher, de la buée se créant quand elle respirait. La jeune femme faisait attention aux réactions de l'homme, commençant à douter de lui. Comment un zootrope pouvait arriver aussi haut ? Ses yeux regarderent la rue et elle serra son sac contenant son arme, au cas ou Teagan montre un signe d'animosité.

Il la vit hausser les épaules et lui offrit un sourire gêné. Elle ne comprenait pas. Que pouvait-elle comprendre au romantisme de vieillir lentement, en charmante compagnie, ses actions et pensées complétées par l'autre ? Que pouvait-elle comprendre à la joie éternelle de se lier à quelqu'un pour le restant de ses jours ? Que pouvait-elle comprendre aux sentiments des humains, elle qui n'en faisait pas partie ? Teagan devait revoir son plan idiot. L'épouser ne l'aiderait pas. Il la tuerait autrement.

- C'est vrai que vous êtes de charmante compagnie. Désolée, j'étais dans mes pensées, j'ai oublié un dossier à la maison c'est pour cela.

Élisabeth embrassa sa joue avant de regarder autour d'elle.

- Nous arrivons bientôt ?

Il hocha la tête avec un sourire empathique. "Je comprends, ne vous en faites pas." L'excuse était des plus ridicules, bien sûr. Un dossier 'oublié' chez elle un soir de permission, alors qu'elle s'était rendu à pas moins de deux bals ? Il lui offrit un sourire chaleureux en échange du baiser. Au moins elle appuyait les pires mensonges de la plus douce des façons. Il pointa du doigt un peu plus loin le long de la rue. "Plus que quelques mètres et nous serons arrivés. Il s'agit de la maison là-bas."

- Voud êtes plutôt bien logé.

Elle regarda la maison et sourit. Elle soupira, heureuse de pouvoir se débarrasser de sa robe.

- Vous avez une chambre douillette pour moi ? Et vous êtes l'on sauveur, snas vous j'aurais encore été coincee la bas des heures durant.

Il hocha la tête, plutôt fier. Cela ne faisait pas longtemps qu'il possédait cette maison. "Merci. Ce que vous voyez là est le fruit de plus de vingt ans de dur travail et d'économies." Il plongea la main dans sa poche pour en sortir la clé. Il avait des domestiques, mais il préférait ne pas les déranger. "Bien sûr que j'ai une chambre douillette pour vous. Je ne vous aurais pas kidnappée dans le cas contraire." A dire vrai, il n'avait qu'une seule et unique chambre, mais il était idiot de se préoccuper de ça.

- D'accord. Vous me liberez demain matin ?

Elle attendit qu'il ouvre patiemment avant de rentrer, n'osant pas avancer. Elle attendait son hôte et ne voulait pas de montrer indiscrète.

- Belle entrée.

Il haussa un sourcil en souriant pendant qu'il ouvrait la porte. "Vous m'avez déjà posé la question, et je vous ai déjà répondu. Vous avez déjà oublié ? Ce n'est pas très sage." Il ouvrit la porte et la tint ouverte devant lui, lui faisant signe d'entrer. "Merci beaucoup. Je vous assure que l'intérieur est encore meilleur. Que ce soit le vestibule, le salon, la cheminée, la chambre, le lit, ou n'importe quelle pièce que vous voudriez voir." Sauf peut-être le bureau. Il était dans un état lamentable.

- Vous n'avez pas de bureau ? Ni de salle de bain ?

Elle sourit, amusée et lui tendant la veste qu'il avait prêté. Elle enleva doucement son manteau et remit ses cheveux en place.

"Si vous voulez que je vous fasse visiter la salle de bain, il suffit de demander. Je serai ravi de tous vous en montrer, et de vous faire couler un bain." Il récupéra sa veste et l'accrocha sur un porte-manteau, avant de tendre la main en direction de son invitée. "Je vous en prie, donnez-moi votre manteau, je vais l'accrocher."

- Non merci, j'ai pris un bain avant le bal. Je m'amusais juste de ces oublis sur votre liste des pièces.

Elle lui donna son manteau, gardant son sac. Elle jeta un coup d'oeil dans la prochaine pièce, l'attendant.

- Vous me faites tout visiter alors ?

Il lui sourit en prenant son manteau, et l'accrocha à côté du sien. Il se prit à réfléchir à la question, considérant le manteau de la jeune femme, le vestibule, le manteau, le vestibule, et le manteau. Il adressa à Dersellman un sourire malicieux. "Si vous voulez, bien sûr. Mais comme ce manteau accroché dans le vestibule, il faudra laisser un habit dans chaque pièce visitée." Il leva les mains, paumes ouvertes en avant, en signe de paix, toujours souriant. "C'est la règle."

Élisabeth fronça les sourcils. Que c'était rustre et mal attentionné. Elle récupéra son manteau et le remit, se dirigeant vers la porte d'entrée.

- Que vous êtes de petite vertue et rustre envers moi ! J'espère que vous vous confesserez pour cette lubricité à peine voilée. Vous voulez me mettre à nu, que c'est tordu !

Il haussa les sourcils tandis qu'elle se rhabillait, visiblement énervée. "Je suis désolé, je ne voulais pas vous offenser. Les règles sont les règles, c'est tout." Il prit un air contrit. "Ne vous en faîtes pas pour moi. Je confesse toujours tous mes péchés à la première occasion. Je fais de mon mieux pour garder mon âme pure." Non pas qu'elle puisse concevoir l'utilité d'une âme, surtout pure. "Et oui, je veux vous mettre à nu. C'est le but de tous les échanges romantiques, après tout."

Il émit un petit hochement de tête. "Toutes. Je suis navré que vous ne soyez pas d'accord." Il mentait, dans les grandes lignes. Il n'aurait jamais osé faire une proposition pareille à une Lady. Mais son invitée du soir n'en était guère une. C'était une vile créature. Il ne se sentait pas obligé de lui réserver les mêmes égards, ni n'était étonné qu'elle ne comprenne rien au romantisme. Il l'observa sans rien dire tandis qu'elle ouvrait la porte et ressortait. Si elle désirait rentrer chez elle dans le froid, ça la regardait.

- Au revoir Teagan. Vous m'avez déçue. Moi qui passait que vous étiez un gentleman, j'ai eu tout faux.

Élisabeth referma la porte. Elle soupira, elle espérait passer un bon moment quelque peu romantique et se retrouvait dans le froid dehors. La jeune femme se mit à marcher, cherchant un moyen de locomotion quelconque pour rentrer.

Il l'observa non sans compassion alors qu'elle lui faisait un sermon et repartait. La mauvaise blague. S'il avait pu au départ espérer une soirée romantique en l'apercevant à cette fête -- espoir basé sur leur sortie précédente au restaurant -- elle avait cassé l'ambiance dès qu'ils s'étaient trouvés seuls, et Teagan était resté courtois aussi longtemps que possible. À la vérité, l'idée d'avoir cherché à séduire si vile créature le répulsait à présent. Il lui fallait vraiment un nouveau plan pour se débarrasser d'elle.

Après avoir fais quelques mètres, elle revint pour frapper à la porte de l'homme, transie de froid et avec les lèvres bleus. Ses vetements n'étaient pas du tout adaptés pour survivre dehors la nuit, elle allait devoir se résoudre à rester chez l'homme.

Teagan, dès la porte fermée, se dirigea vers son bureau pour y travailler un peu, histoire que la soirée ne fut pas une perte de temps totale. Aussi était-il à l'étage lorsqu'il entendit frapper à la porte. Jugeant que la chose était peut-être urgente par nature -- et, à cette heure, il valait mieux --, il ouvrit la fenêtre et s'y pencha, trouvant Dersellman sur le pas de sa porte. "Oui ? Que puis-je pour vous ?"

Élisabeth leva la tête, les lèvres bleues. Elle sourit légèrement.

- Il fait trop froid pour que je rentre chez moi. Pouvez vous m'accueillir dans votre entrée ? Car je ne suivrais pas vos règles.

Il parut prendre le temps de considérer la question, songeur. "Il faudra quand même laisser votre manteau dans le vestibule." Sans attendre de réponse, supposant la chose urgente en se basant sur la couleur des lèvres de la jeune femme -- peut-être qu'il pourrait s'arranger pour l'envoyer en mission en Sibérie, elle mourrait toute seule --, Teagan referma la fenêtre et redescendit d'un étage pour ouvrir sa porte d'entrée. Un pur principe de précaution l'avait poussé à se munir au préalable de Tiarnán.

Elle le vit fermé la fenêtre avant de pouvoir donner une quelconque réponse. Elle le vit ouvrir, grelottant et se blottit délicatement contre lui, essayant de se réchauffer.

- Je laisserais mon manteau alors.. Merci...

Élisabeth embrassa doucement sa joue avant de le regarder.

- Peut être pourrions nous trouver compromis ?

Elle se blottit immédiatement contre lui et il n'y vit pas de menace. Elle était tout bonnement gelée. Les jeunes, de nos jours... Si elle accepta de laisser son manteau, il ne chercha pas à s'en emparer pour autant. Il pouvait bien la laisser retrouver une température humaine au préalable. Il sourit doucement lorsqu'elle l'embrassa, et fit mine de réfléchir à sa proposition. "Il ne sera pas dit qu'un gentleman tel que moi-même n'est pas ouvert aux compromis. Je vous écoute."