Rappel du premier message :


S'engager dans la Milice n'est peut-être pas la meilleure idée du monde. Quel bien cela lui a-t-il apporté au bout de deux ans ?
Une certaine sécurité il faut le reconnaître. Il n'a plus peur d'être pointé du doigt comme démon à cause de son apparence et il peut même protéger les enfants démunis face à la diffamation. Il a aussi la possibilité de travailler et d'avoir une relation privilégiée avec un équidé. Il s'entend peu avec les personnes de son âge (hormis une exception). Depuis le temps qu'il est milicien, il n'a jamais ressenti l'esprit de groupe et de camaraderie. Il travaillerait mieux seul… Si seulement un métier mêlait action et intelligence sans groupe. Quel avenir est le meilleur pour lui se demande Maksim Andreievitch…

Le paysage urbain de Moscou défile devant ses yeux tandis qu'il s'interroge sur sa vie. Un coin de verdure lui rappelle le jardin qu'il avait dans son ancienne maison à Voronej et une nouvelle vague de pensées l'envahie jusqu'à ce que le métro s'arrête. Le jeune homme, habillé en civil, sort donc vadrouiller un peu.

Il passe devant une troupe de miliciens et les ignorent superbement. Ils ne sont pas de son quartier de toute façon.

"Oh une chanteuse. Les artistes sont toujours compliquées." signale Fedor. "Vous avez juste papoté et tu es tombé sous le charme. Comment s'appelle-t-elle ? "

Non ! Ne me pose PAS la question !
"Pourquoi veux-tu savoir ça ?" demande Maksim, les joues rouges d'embarras.

"Pourquoi tu veux le cacher ?" demande Fedor surprit.

Maksim se sent très mal et ce n'est pas la faute de l'alcool.
"Non, toi réponds d'abord !"
Ce qui était très immature pour le coup. D'habitude, Max cache mieux son embarras.
Il faut que je me ressaisis !

"Parce que ça m'intéresse et que j'ai donné sans hésiter le nom de celle que je convoite." répond simplement Fedor. Il se demande si cette femme est célèbre, c'est possible et ça expliquerait la gêne du petit. "Elle est célèbre ? ou beaucoup plus vieille que toi ?"

Maksim respire, essayant de retrouver son visage impénétrable de joueur de poker.
"Elle est plus vieille mais pas de beaucoup et je ne veux pas que tu propages son nom partout."
Il ne faut surtout pas que je lui donne sa couleur de cheveux. Des chanteuses qui ont la vingtaine c'est courant, rousses c'est beaucoup plus rare.

"Oh. C'est parce que tu ne me fais pas confiance." dit Fedor en s'assombrissant. Le gamin est vraiment parfois ingrat. C'était normal de la part d'un enfant. Mais c'est dommage qu'il ait conservé ce trait.

Il semblerait que Max ait vexé Fedor.
"Mais non ! C'est par respect pour sa vie privée. Moins de personnes sont au courant, plus le secret est mieux gardé ! En tant que chanteuse assiégée par les rumeurs, ce n'est pas la peine d'en rajouter une couche. Une femme qui a un admirateur, c'est bien pour elle mais trente-six mille ça la barbe. Ecoute, tu es LA SEULE personne à qui j'ai dit que je l'aimais. Ça fait déjà de toi quelqu'un de particulier pour moi, un ami."
L'ai-je dit à Klyde ?

Les réactions du petit sont quand même parfois exagéré. Comment un milicien peut-il garder une sensibilité autant à fleur de peau ? Il n'a pas encore tué qui que ce soit ? Tant de questions mais Fedor ne les posera pas à voix haute.
"D'accord. Je comprends le principe." il n'insiste pas plus. Il pourra toujours ressortir le même genre d'argument au petit si des questions l'entraine vers sa zootropie.

Bon, il va arrêter ses questions. N'empêche, j'ai l'impression qu'il n'est toujours pas convaincu.
"Bon, la page est tournée alors ? Changeons de sujet. Tu as dit qu'en Chine la philosophie est différente. Comment te jugeait-il ?"
Les russes vont parfois à l'Est mais tout dépend où est allé Fedor.

"Comme un étranger. Ils ne sont pas particulièrement accueillant. Il faut gagner leur confiance. Et tu restes quand même un étranger. Mais leur culture est ancienne et leurs arts martiaux s'inspirent de cette culture. Le corps et l'esprit doivent être équilibrés. Ca ne te rend pas plus efficace au combat contrairement à ce que certains pensent là bas. Mais c'est un excellent conseille de vie." explique Fedor.

Ça, Fedor l'avait déjà rapidement dit.
"Qu'est-ce qu'ils veulent entendre par équilibré plus précisément ? Comment l'appliques-tu au quotidien ?"
Fedor ne semble vraiment pas changé. Il avait déjà cet air impénétrable et calme comme une montagne.

"D'après eux il est important d'entrainer le corps, mais aussi l'esprit. Un esprit sain dans un corps sain. Typiquement, tu es bien entrainé, je peux le deviner. Ton corps est sain. Mais pour le moment ton esprit est rempli de question sur ton avenir et ton identité. Cela pourrait nuire à ta concentration et même affecter ton corps." explique Fedor. "Au quotidien, ça veut dire avoir l'esprit serein, en accord avec ta nature, et garder ton corps entrainé. Ca veut aussi dire rester curieux et continuer d'apprendre tous les jours."

"Je sors. Justement, pour garder l'équilibre. Je continue de m'entrainer et de garder ma vigilance. C'est une hygiène de vie importante. Ma seule inquiétude est que ça me prend du temps. Beaucoup de temps. Je me demande comment je vais concilier ça avec une femme." c'est une vraie question qu'il se pose. Etude de médecine, entrainement, LR et une femme. Ca demande tellement d'énergie et de temps.

Maksim lève un sourcil.
"Tu peux déjà manger et dormir avec elle ou marche vu que tu l'as rencontré en marchant. 'Fin, j'imagine. Je ne suis pas le mieux placé pour répondre à cette question."
Lui, avec une femme à temps plein, qu'est-ce que ça lui ferait ? Autant ne pas monter des châteaux de sable en Espagne tant qu'il n'a pas trouvé LA femme de ses rêves. Le milicien remarque que sa bière est maintenant à moitié vide.

"Manger avec elle oui. L'embrasser oui. Dormir... c'est une femme de la bourgeoisie. Je pense que le mariage sera de mise avant de pouvoir dormir avec elle. Enfin officiellement en tout cas." il sourit tranquillement. Jamais il n'attendra me mariage pour coucher avec la belle. Il a beaucoup de patience, mais il a aussi ses limites.

Maksim n'a jamais dit qu'il devait le faire avant le mariage.
"Bien sûr."

"Tu as déjà dormi et... plus avec une femme n'est-ce pas ?" demande soudainement Fedor. Son regard se plante dans celui du jeune.

Regard que Max soutient sans sourciller. Contrairement aux sentiments intimes, les relations sexuelles le laissent froid.
"N'est-ce pas ? Cela sous-entend-il que le contraire serait anormal ?"
Ce serait plutôt le contraire, l'Eglise désapprouve fortement les relations avant le mariage.

"Pas anormal. Tu viens d'une famille suffisamment aisée pour que ton éducation te conduise à attendre le mariage. Mais tu fais aussi partie d'un fraternité, majoritairement masculine et vivant une vie dangereuse. Généralement cela change les perspectives dans ce domaine." il a été soldat. Rencontrer les filles de joie est un passage quasiment obligé pour les jeunes recrues. Quasiment.

Quasiment dommage que Fedor soit tombé sur l'exception.
"Non, payer pour ça me répugne."
C'est comme faire la manche, dégradant. Sans doute, un peu de ce pourquoi il n'a jamais su s'intégrer.
Toutefois, Fedor soulève un point où il n'a pas tord : Max risque sa vie chaque jour depuis deux ans. Il a intérêt à trouver sa voie pour pouvoir s'épanouir et rencontre LA bonne personne. Mais hors de question de confondre vitesse avec précipitation.

"Essaie de ne pas te faire tuer avant d'avoir connu une femme intiment. Ca serait dommage. "signale Fedor. Vraiment très dommage. Surtout qu'il est préférable d'en connaitre plusieurs afin de comprendre les subtilités de la chose. Mais c'est une conversation qu'un puceau n'est pas prêt à avoir.

La jeunesse et le sentiment d'invulnérabilité. Il a connu ça. Désormais il est bien plus prudent qu'autrefois. "Tu n'as pas idée." confirme Fedor en pensant à Darcia. Mais pas seulement. Pour le coup il va rester discret lui aussi. Certaine de ses amantes habitent encore Moscou. Il les fréquente même de manière professionnelle et parfois amicale.