S'engager dans la Milice n'est peut-être pas la meilleure idée du monde. Quel bien cela lui a-t-il apporté au bout de deux ans ?
Une certaine sécurité il faut le reconnaître. Il n'a plus peur d'être pointé du doigt comme démon à cause de son apparence et il peut même protéger les enfants démunis face à la diffamation. Il a aussi la possibilité de travailler et d'avoir une relation privilégiée avec un équidé. Il s'entend peu avec les personnes de son âge (hormis une exception). Depuis le temps qu'il est milicien, il n'a jamais ressenti l'esprit de groupe et de camaraderie. Il travaillerait mieux seul… Si seulement un métier mêlait action et intelligence sans groupe. Quel avenir est le meilleur pour lui se demande Maksim Andreievitch…

Le paysage urbain de Moscou défile devant ses yeux tandis qu'il s'interroge sur sa vie. Un coin de verdure lui rappelle le jardin qu'il avait dans son ancienne maison à Voronej et une nouvelle vague de pensées l'envahie jusqu'à ce que le métro s'arrête. Le jeune homme, habillé en civil, sort donc vadrouiller un peu.

Il passe devant une troupe de miliciens et les ignorent superbement. Ils ne sont pas de son quartier de toute façon.

Fedor avait besoin de prendre un peu l'air. Il sort donc du métro aérien à l'arrêt qui surplombe un des parcs de la ville. C'est un endroit avec beaucoup de fleurs et de plantes exotiques. Ce qui attire les couples et les gens en quête de belles choses à regarder. La population est assez diverse, majoritairement la classe moyenne. Mais parfois des gens plus riches ou moins riche y traine aussi.
L'une des raisons qui rend le parc appréciable tient à ce que la sécurité y est bonne. Il peut marcher tranquillement. Dire que sa vigilance est moindre serait abusif. Mais il est quand même plus serein.

Maksim garde toujours une partie de son esprit en alerte et cette dernière ne manque pas de lui dire que le grand homme aux cheveux blancs dans le jardin sur la rue d'en face lui évoque quelque chose. Il l'observe, sa démarche assurée et tranquille, ses pas lourds et puissants lui évoquent quelque chose. Assez piqué de curiosité, il délaisse sa promenade pour le suivre et l'observer davantage.

Fedor sans but particulier, tant qu'on entre pas dans sa sphère de contrôle, environ 5 mètres de rayon autour de lui, il est peu probable qu'il repère quelqu'un ici. Il est venu pour se détendre. Les couples flânent, il repère un policier et croise quelques soldats en permission. Ces derniers rigolent entre eux et semblent prendre du bon temps. Les yeux s'égarent sur toutes les femmes qu'ils croisent. Fédor a un sourire bref, il se souvient avoir fait les mêmes escapades lors de ses quartiers libres.

Maksim se rapproche lentement mais surement de l'homme à la silhouette si familière. Il ne faudrait pas effrayer l'inconnu avant d'avoir compris ce que son subconscient tente de lui dire. Souvenir lointain ou récent, positif ou négatif ? Est-ce un suspect zootrope aperçu lors d'une mission ou autre chose ?
Serait-ce un ancien militaire ? Il en a la démarche. S'il pouvait tourner la tête, j'aurais au moins une idée de son âge !

Le groupe de soldat continue sa route, parallèle à celle de Fedor. Mais contrairement à eux, son regard n'est jamais attiré par les femmes. Enfin tant qu'elle ne rentre pas dans sa zone personnelle.

Deux hommes prennent verbalement à partie les soldats. "Vous feriez mieux d'aller trainer ailleurs." dit le plus grand des deux. Fedor tourne la tête naturellement dans la direction de la voix et s'aperçoit que l'homme porte un uniforme de la Milice. Ce qui ne semble pas impressionner les soldats. Erreur typique des gars venant de la campagne.

L'homme tourne enfin la tête pour regarder le début d'une discussion animée. Il parait bien plus jeune que Max ne se l'était imaginé, même si ses mâchoires carrées et ses yeux taciturnes le vieillissent. Toutefois, ce n'est pas un visage vu récemment. Il est pourtant si familier…
À côté, les hommes roulent des mécaniques et commencent à former deux hordes de chiens autour d'un os.

Les jeunes militaires se croient intouchables. De plus ils n'ont rien fait de répréhensible, les Miliciens abusent de leur pouvoir. Mais c'est comme ça que les choses fonctionnent à Moscou. Ils sont cinq militaires et ils entourent les deux membres de la Milice. Ces derniers restent confiant et l'affichent sur leur visage.
""Je crois qu'il y a que du trouffion de présent."" fait remarquer celui qui parle. L'autre se contente d'acquiescer.

Fedor se rapproche. Il n'aime pas les Miliciens et il demeure un ancien soldat. Mais ce n'est pas un endroit propice pour s'en prendre à des miliciens

Maksim, a contrario, se moque bien de ce conflit entre personnes en manque de reconnaissance. Il connaît déjà l'issue de ce conflit : les deux miliciens vont rameuter leurs confrères parce qu'ils ne déplacent jamais en groupe de moins de trois personnes... hormis Max. L'inconnu aux cheveux blancs, lui, semble hésiter à intervenir. Le jeune milicien en civil se rapproche jusqu'à atteindre la distance raisonnable de trois mètres pour regarder le spectacle.

C'est rare de vouloir être associé de près ou de loin aux affaires de la Milice. Cependant un mouvement attire néanmoins l'attention de Fedor qui tourne la tête vers le nouveau venu. Un homme, jeune, couleur de cheveux étrange, yeux verts, déplacements élastiques. Danger ?

L'attention de Fedor se divise donc entre le groupe et le nouveau venu. Il doit avoir une raison pour s'approcher. Sans doute un milicien en civil. Les miliciens sont généralement au moins trois, est-ce que parmi les soldats il y aurait un zootrope ? Fedor sent soudainement que la situation pourrait être plus compliquée que de simples soldats trop jeunes et inconscients.

Maksim se fait-il des idées ou le colosse l'observe-t-il ?
Les militaires pressent les miliciens de laisser tomber et de déguerpir mais ses derniers, pas le moins du monde impressionnés continuent de se moquer d'eux. L'un des jeunes militaires finit par céder aux provocations.

Et voilà. L'un des jeunes militaires bouscule un milicien. Ce qui va entrainer forcement un enchainement d'événement forcement en défaveur des militaires. Fedor bouge. C'est soudain. Rapide et violent. En deux immenses enjambés il est sur le jeune militaire et d'un coup d'épaule il l'envoie percuter un arbre. L'impact émet un bruit sourd. Le monde semble s'arrêter soudainement.
"Conduite inappropriée durant un quartier libre." commence Fedor. Visiblement il compte enchainer avec d'autre éléments alors qu'il scrute les 4 jeunes militaires encore debout. Sa voix est autoritaire. Le ton est celui d'un sergent.

Maksim est tout aussi soufflé que les acteurs de ce théâtre improvisé. Il s'attendait à ce que le colosse soit puissant mais pas qu'il intervienne de cette manière. Cette personne lui est familière dans sa façon de bouger et de son étrange façon d'agir. Ce n'est certainement pas pendant son service en milice qu'il l'a rencontré.
De leur côté, les miliciens ne font plus les fiers. Ils réalisent sans doute que maîtriser le nouveau venu même avec des renforts sera compliqué.

Fedor se désintéresse totalement des miliciens, enfin en apparence en tout cas. Il les garde néanmoins dans son champ de vision.
"Chaussures non cirées." indique-t-il à l'un des militaires. "Veste non boutonnée." dit-il en montrant le dernier bouton d'un autre. Il pointe tous les manquements des jeunes, tel un sergent instructeur. Le militaire qui a percuté l'arbre semble toujours groggy suite au choc. Et les autres sont comme hypnotisés par la voix de Fedor et ses manières. Il n'est plus sergent. Certes. Mais il l'a été et sait naturellement comment contrôler de jeunes soldats.

Un sergent instructeur, Maksim n'a jamais parlé à un sergent instructeur, non ? Pendant ce temps, les miliciens se décalent lentement, prêts à s'éclipser comme tout bon milicien sait le faire...

Les Miliciens semblent s'éclipser. Ce qui surprend Fedor. S'ils sont sur une piste, ils ne devraient pas lâcher prise pour si peu. Ou alors ils n'avaient fait que chercher des ennuis pour le plaisir d'exercer leur pouvoir ainsi que la peur qu'ils inspirent. Fedor est perplexe.
Le jeune homme est toujours là lui. Un simple badaud ? Il le dévisage et le scrute de haut en bas. Difficile de se faire une idée précise. Mais pour sur le gars est ... particulier. Fedor se tourne à nouveau vers les soldats.
"Vous cherchez les ennuis ?" questionne-t-il alors. "On ne joue pas aux gros bras avec des Miliciens. Jamais !"

L'homme l'a, Max lui renvoie son regard sans sourciller. Il ne semble pas le reconnaître non plus. Peut-être s'est-il trompé, peut-être pas...
Désormais à un mètre du sergent et des soldats, les deux miliciens reprennent du poil de la bête et leur air fier et stupide (ça c'est l'avis de ax) revient au galop.
"Exactement !" réplique le plus téméraire des deux.

Fedor se retourne vers le plus téméraire. "Vous avez des suspicions concernant l'un de ces soldats ? Vous désirez interroger l'un d'entre eux ?" demande-t-il désormais persuadé qu'il avait affaire à un abus de pouvoir. "Si c'est le cas, j'aurais besoin de votre matricule afin de pouvoir rendre compte au colonel. Si l'un d'entre eux est un démon, je pense qu'il voudra l'exécuter personnellement. Dans le cas contraire... je doute qu'il apprécie qu'on jette l'opprobre sur son régiment et donc sa réputation." dit Fédor en toisant le milicien de toute sa hauteur.

Pfff... que de grabuge juste pour ça...
Maksim croise les bras, l'air d'attendre que ces enfantillages soient finis. Bien sûr, le milicien semble choqué par le répondant du bonhomme. Ça cogite dans sa petite tête.
"Ce ne sont pas les affaires de leur colonel ! Veuillez circuler si vous ne voulez pas être arrêté pour obstruction !"
Ouh, vraiment téméraire ! pense Maksim, réellement impressionné.

"Vous quatre, récupérez votre camarade, vos quartiers libres sont supprimés. Vous rendrez compte à votre sergent en arrivant. Qu'il mette votre camarade aux arrêts." ordonne Fedor. La voix claque comme un fouet, le ton est du genre auquel on ne répond pas. Les militaires commencent à s'exécuter. La discipline est ancrée en eux. Surtout en présence de quelqu'un comme le colosse.
Puis Fedor se retourne à nouveau pour faire face aux miliciens. Son regard devient glacial. Il écarte légèrement les jambes et met l'une des deux en retrait. Une position d'attente discrète avant un combat. Il se contente de fixer le téméraire.

Maksim nourrit une légère approbation pour le milicien qui a tenu bon face au colosse. Ce dernier semble prêt à s'engager en combat en plein rue ou est-ce une fausse impression ? Le téméraire ouvre la bouche avant que son collègue ne pose la main sur son épaule pour l'encourager à passer son chemin. Le duo s'éloigne donc en surveillant le colosse. Maksim juge le moment opportun pour s'approcher (avant que le géant n'en remette une couche).

Les militaires continuent de s'éloigner, emportant leur collègue avec eux. De leur coté les miliciens décident de laisser couler l'affaire. Preuve qu'ils n'avaient pas la moindre preuve ou même réelle suspicion. Du pur abus de pouvoir, tout ce que déteste Fedor en plus de l'obscurantisme définissant les Zootrope comme des démons.
Content de les voir partir il peut désormais tourner toute son attention sur l'autre personne présente dans sa sphère d'influence. Le gars est d'ailleurs entrain de se rapprocher.
"Oui ?" demande Fedor en regardant le jeune homme. Encore un inconscient trop curieux. Ou un jeune milicien. Difficile à dire.

Quel pète-sec !
"J'ai l'impression que l'on se connaît. Est-ce que vous me donnez votre nom si je vous donne le mien ?" dit Max avec un sourire assuré.

Fedor regarde le jeune de plus près. Non... vraiment... rien ne lui vient à l'idée pour le coup. "C'est ce que font les gens lorsqu'ils sont polis en effet... échanger des présentations." confirme simplement Fedor.