Rappel du premier message :



Soupe tomates boulettes, lasagnes bolognaise, salade tomates mozarella… Tous des plats qu’Eibhlín connaissait par coeur pour les avoir préparés un nombre incalculable de fois depuis qu’elle avait été engagée à l’hôtel. Et pourtant, elle n’avait jamais réalisé à quel point les tomates semblaient omniprésentes dans le menu (à l’exception des desserts).

« Il faut que vous arrêtiez de mettre des tomates partout ! »

C’est fou comme une petite phrase sans queue ni tête retrouvée dans ses notes (elles-mêmes très décousues) refusait de lui sortir de la tête. Une phrase qui n’était d’ailleurs pas d’elle, mais d’un fantôme non-identifié qui avait pris le contrôle de sa plume il y a une dizaine d’années. Elle n’avait pourtant pas l’habitude de chercher un sens profond dans ces gribouillis fantomatique… mais peut-être qu’elle devait en effet suggérer à la direction de varier les ingrédients sur la carte, ne fut-ce que pour offrir plus de diversité aux allergiques. Mais plus tard : pas en plein coup de feu, alors que la majorité des résidents de l'hôtel venait de passer commande et qu'elle se noyait dans les plats à préparer.

Surchargées d'assiettes sales qu'elle était, Aìne ne manqua pas d'entendre la mention de sa chère grand-mère. La plus forte et la plus intelligente des mamies du monde ! Et elle n'en crut pas ses oreilles ! "Mamie Faélàn" ! Cela ne voulait dire qu'une chose ! Elle passa son museau par dessus la pile d'assiette pour mieux voir les clients qui échangeait avec la cuistote et s'approcha. Mamie Faélàn sait tout. Mais... Ne croyez à ses histoires que si vous le voulez bien., commença-t-elle d'un air aussi espiègle que celui de sa mamie. Dia duit* Roy. Cela faisait longtemps.

Spoiler:

« Eibhlín. Madame Blake, c’est ma mère », corrigea-t-elle. Elle ne répondit pas au reste, si ce n’est en lançant à l’homme un regard voulant plus ou moins dire « Très spirituel. » N’ayant, elle, pas grandi sur l’île, elle pouvait difficilement deviner que c’était son cas. Mais voilà qu'Aìne venait confirmer que ce client et elle étaient des connaissances de longue date. Eh bien, voilà qui simplifierait les choses. « Tss, c’est pas des manières de discréditer ta grand-mère comme ça », répliqua Eibhlín avec amusement.

Gilroy regarde la jeune femme qui semble approximativement du même âge que lui et les souvenirs lui reviennent, sans compter qu'il ne connaît qu'une petite-fille de mamie Faélàn.
"Aìne ? Dia duit ! Toi aussi tu es restée sur l'île alors ! Comment vas-tu depuis le temps ?"
Il ne dit rien sur le discrédit jeté sur la pauvre grand-mère (celle-ci renvoie les coups).
Daniela, comme d'habitude, attend patiemment qu'on la présente. Aodh, lui, semble reconnaître la nouvelle venue.

Ce n'était peut-être pas des manières. Mais c'étaient celles des Dunne. Une véritable famille de lutins farceurs. Aìne prenait très à coeur les instructions de la direction de l'hôtel pour rassurer les clients. Tu la connais, Eibhlìn, aussi espiègle qu'un farfadet ! Oh ! Dia duit Aodh ! Tu as beaucoup changé, je ne t'avais presque pas reconnu ! Je vais très bien ! Je me porte comme un charme depuis que papa et maman sont partis. Avant même qu'elle aie la majorité ! Une honte ! Et, si tu me présentais cette femme chère à ton coeur, Roy et me disais ce que tu veux à ma mamie ? Le tout avec un sourire de fée.

« Aussi espiègle qu'un farfadet », hein ? Eibhlín voyait bien quelqu’un qui correspondait à cette description, mais ce n’était pas la Dame. « C’est toi le farfadet, va », contra-t-elle. « Je vous conseille de ne pas prendre pour argent comptant tout ce qu'Aìne raconte », conseilla-t-elle ensuite au trio. « Et sur ce, je vous laisse à vos retrouvailles. Vous savez où me trouver si je peux encore vous aider. »

Elle, le farfadet ? Mais tellement ! Eibhlìn faisait bien de conseiller au trio de ne pas croire à tout ce qu'elle racontait ! Aìne n'avait rien à répondre à ces provocations vérités. Seulement un sourire toujours aussi féérique. Dia duit Daniela. Ravie de faire ta connaissance ! Si tu savais quel genre de garnement était Roy enfant ! J'en aurai des belles à te raconter ! Dont une bonne  partie était certainement à l'instigation de Aìne. Ou pure invention.   Où se trouve ma mamie ? Hum. Au musée du village. , répondit la serveuse en toute honnêteté (pour une fois ?).

Daniela échange un regard amusé avec son mari qui reste placide face à cette révélation.
"À tout hasard, n'aurais-tu pas vu un fantôme de femme ?"
Gilroy n'a peut-être pas trouvé l'origine de la récente peur de son petit frère pour les tomates mais il a retrouvé une vieille amie.

Un fantôme de femme ? Ils sont légions dans le coin. Elle ne sait jamais quand ils vont apparaître ni ce qu'ils vont faire. Aìne voulait plus de détails. Il va falloir être plus précis Roy. , dit-t-elle en soupirant. Ceux qui cherchaient des fantômes et les sensations fortes posaient les mêmes questions. Avec des variantes. Écoute, je suis en service et je dois délivrer cette vaisselle en cuisine. Tu me la décriras plus tard. Quand j'aurai fini mon service.