Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Type de RP : Normal
- Tour de jeu : Raïetchka - Micha  
- Délai maximum d'attente de réponse : 1 semaine
- Sauts de tours : /
- Autre : Les mamans, j'vous jure...

Si l'art de la divination n'est rien de plus que l'oeuvre de charlatans doués en baratin, parfois certains signes clairs dans le présent permettaient de prédire l'avenir avec une excellente marge de probabilité. Aussi, quand Raïetchka avait entendu sa mère commenter que Micha avait l'air bien maigre et qu'il ne prenait probablement pas le temps de se nourrir correctement et quand, quelques jours après elle sentit une bonne odeur de pain d'épices s'échapper de la cuisine, elle n'eut pas trop de mal à connecter l'un et l'autre. Et à atteindre la conclusion logique : quelqu'un devrait maintenant aller porter à son frère les vivres qui lui étaient destinés. Elle aurait bien été chercher sa jumelle, mais celle-ci était sortie avec Natachenka qui était de passage.

C'est donc seule qu'elle apparut à point nommé à la porte de la cuisine, juste à temps pour prendre le panier rempli de diverses denrées. Après avoir soigneusement écouté les recommandations de sa mère, hoché la tête et promis d'être prudente (à croire qu'elle ne sortait jamais en ville !), elle se mit en route vers le quartier qui abritait l'église de son frère. À cette heure-ci, c'était sans doute là qu'elle le trouverait plutôt qu'à son appartement.

Arrivée à destination, elle entra dans le bâtiment de pierre et resta sur le pas de la porte un instant, le temps que ses yeux s'habituent à la différence de luminosité avec l'extérieur. Une fois habituée à la pénombre relative, elle balaya les lieux du regard à la recherche de Micha.

"Bien entendu, Raïetchka. Nous sommes tes obligés." sourit doucement Micha, sa voix empreinte de cette douceur qu'il réservait à ses soeurs. Après une bonne vingtaine de minutes à admirer l'Orangeraie, un vigile vint à leur rencontre pour leur signifier que le jardin botanique allait fermer ses portes sous peu et qu'ils étaient invités à rejoindre la sortie. "Le temps a passé si vite !" s'étonna Micha.

Malgré ses prétentions, Raïetchka se laissa tout autant happer par la beauté du lieu, qui de plus contenait les souvenirs de nombreuses heures heureuses en famille. Elle fut donc aussi surprise que les deux autres à l’annonce de la fermeture imminente du jardin, même si ça n’empêcha pas une nouvelle boutade : « Je pense que Katioucha te ferait remarquer que le temps avance à vitesse constante. »

HRP:

"Certes, mais la perception de ce temps semble propice à la déformation." rétorqua au tac au tac Micha, un doux sourire aux lèvres. Il mena ses soeurs vers la sortie et ce ne fut qu'une fois devant l'arrêt de métro qu'il leur demanda : "Et donc, nous nous arrêtons au magasin de fournitures artistiques ? Puis il sera bien l'heure de rentrer, jeune fille, le soleil décline."

La perspective de l’arrêt au magasin de fournitures artistiques reçut en réponse un sourire enthousiaste de la part de Tsillia, et un autre non moins satisfait de Raïetchka. « Je me demande s’ils auront un brun adéquat pour le tronc des cerisiers. Sinon je peux essayer de le recréer moi-même, mais les différents troncs auront des tons différents si je dois refaire le mélange plusieurs fois. » « Même dans la réalité ils n’avaient pas tous des couleurs identiques », la rassura sa jumelle. Un hochement de tête absent lui répondit, alors que Tsillia voyait déjà la peinture se créer devant ses yeux.

"Oh ! Je t'assure qu'ils ont des gammes de coloris très développées, tu trouveras sans doute ton bonheur." la rassura Micha. "Et comme Raïetchka le fait remarquer, aucun arbre n'a la même teinte que son voisin." Comme le métro arrivait, il attrapa les mains de ses soeurs pour les entraîner dans la rame ; une fois sorti du jardin botanique, le Micha rêveur avait disparu derrière une attention constante. Il manquerait plus qu'il perde Tsillia !

Est-ce qu’il perdrait un jour l’habitude de les prendre ainsi par la main comme des enfants ? Raïetchka avait des doutes. Même si elles se mariaient et avaient des enfants, certains réflexes persisteraient probablement toujours. L’arrivée au magasin de fournitures artistiques eut pour mérite de tirer Tsillia de la lune. Elle s’engouffra dans les rayons, à la recherche de la trouvaille parfaite, sa jumelle sur les talons.

Pendant que ses soeurs cherchaient le matériel de Tsillia, Micha vaquait à ses propres affaires. Il voulait repeindre l'église et appréciait toujours de peindre des toiles d'essai avant de se lancer dans l'aventure grandeur nature. Son panier fut rapidement rempli de toiles et de pots de peintures à huile.

Tsillia prit son temps pour faire son choix, inspectant minutieusement le matériel exposé dans les rayons. À ses côtés, sa soeur s’amusait de cette attention aux détails qui contrastait fortement avec ses tendances rêveuses. L’artiste finit par se décider et sélectionner un nouveau pinceau quelques toiles et un assortiment de couleurs d’aquarelle dans lequel Raïetchka reconnut les tons de l’allée bordée de cerisiers.

Le boutiquier eut un grand sourire satisfait en les voyant revenir avec les bras aussi chargés. Micha observa leurs deux tas de marchandises et se résigna, avec un sourire, à sortir le chéquier qu'il utilisait pour grappiller par-ci par-là dans la fortune familiale qui lui revenait, souvent pour réhabiliter ses églises... ou gâter ses petites soeurs. "As-tu tout trouvé, Tsillia ? Et toi, Raïetchka, rien qui ne te tente ?" Désireux de fidéliser une clientèle visiblement fortunée, le boutiquier ajouta en souriant : "Je vous offre un pinceau chacun, choisissez en un parmi la gamme estampillée en vert." "Merci mon Frère, c'est généreux."

« J’ai déjà de la lecture qui devrait m’occuper un bon moment », répondit-elle en souriant à la question de son frère. Et elle n’avait qu’une fraction du talent (ou des inclinations) artistique de sa soeur. Aussi, quand le vendeur leur fit un cadeau inattendu, elle s’arrangea pour choisir un pinceau avec lequel Tsillia avait hésité avant de choisir le sien.

Un petit sourire lui échappa alors qu'il voyait clairement les manigances de Raïetchka. Tsillia, elle, allait vraiment être surprise quand elle aurait son deuxième cadeau. "Allez rentrons, il se fait tard." leur dit-il près avoir payé et salué le vendeur. "Je vous ramène."

Leurs emplettes sous le bras, le trio se dirigea vers la maison familiale des Azarov, où Micha ne put évidemment pas déposer ses soeurs sans être salué par l’entièreté de la maisonnée et hériter d’un commentaire taquin de Pétia à propos du volume de leurs emplettes. Plus tard, quand vint l’heure d’aller dormir, l’image enchanteresse des cerisiers en fleur revint danser devant les yeux de Raïetchka, qui se réjouissait déjà de leur prochaine sortie au théâtre.