Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé.
- Tour de jeu : dans l'ordre d'arrivée
- Délai maximum d'attente de réponse : 24h
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 2
- Autre : Express

Le temps dans l'espace a cette continuité que les atmosphères des planètes troublent d'aubes, de crépuscules et de guerres célestes entre rouges, ors, violines et noirs. Il n'y a pas de déchirure grise de l'aurore, pas de disparition d'astre géant au fond d'un horizon qui se dévoile. Le vide répond au vide et les étoiles brillantes ne sont que des points de passage, des données dans un calcul gravitationnel. L'heure y est standard, arbitraire, et les cycles plus que les jours s'enchaînent, remplis de tâches bourdonnantes, à un rythme qui n'est biologique que part les intrus que sont la présence d'espèces vivantes passant dans l'immensité.

Il est tard. Ainsi l'a décidé la Montre Standard, grande arbitre des Heures qui Passent. Les quarts de nuit sont à leurs postes et le reste du personnel se partage entre les salles de repos et les différents quartiers. Sylomen n'est plus en uniforme. En permission depuis la veille, il s'est changé pour une tunique blanche et formelle sur un pantalon bleu sombre. Il a, à son bras, sa tablette, quelques feuilles de papier, un crayon noir et, coincée dans son autre main, une rose de papier blanche maladroitement pliée. Il sonne.

Il ferme les yeux doucement. Il sait tout ça. Il l'a toujours su. Et pourtant... "Tu étais plus en danger encore chez les marchands d'esclave". Il l'aurait laissée être vendue. Parce qu'elle aurait toujours pu s'enfuir. Mais la menace de lui couper la langue, de la mutiler, avec un couteau, sans les médics, sans rien... ça aurait été sa mort ou pire.

"Parce que tu ne me le reproche pas ?" Et ça, ça le perturbe. Il se sent terriblement coupable de l'avoir rendue triste. Il accepte de l'énerver, de la voir crier, bouder, même les attaques à base de "vous" et de "capitaine" il les trouve de bonne guerre. Ca fait partie des masques de Sara. Mais quand il sent qu'il touche à la personne derrière le masque, là, il a comme une sorte de pudeur. Il réfléchit. "Je suis en permission. Je n'ai plus d'heures."

"Faut que j'te le dise en Xzblorg ?" je crache. J'peux difficilement faire plus clair ! La suite me tire un sourire ironique. "Ca aussi t'as eu l'idée tout seul ?" je siffle. Le mec vit que par et pour son boulot, il va pas prendre de perm à moins d'avoir le couteau sous la gorge.

"Non, pas la permission." Il n'aime pas les permissions. Il n'aime pas ne pas avoir d'horaire, ne pas savoir quoi faire de ses jours. Il a besoin d'un cadre. Besoin d'avoir des choses à faire. Il baisse la tête et la relève. "Mais aller avec toi sur Celur, c'était mon idée ?"

Aller avec m... "On est bientôt sur Celur ?" Est-ce que je vais enfin pouvoir sortir de là ? Est-ce que je vais déjà devoir sortir de là ?

"Oui. Demain." Il la regarde. "Ca te ferait plaisir ?"

"..." Je fixe le vide entre lui et moi, je le vois sans vraiment le voir. "...je sais pas. Est-ce que j'ai seulement le droit de descendre de la corvette avant le début de l'opération "suicide assisté" ?"

Prévoyant. C'est lui que je regarde maintenant. "Que toi et moi ?"

"J'ai demandé que pour nous deux mais si tu veux d'autres personnes..." A la rigueur, il n'y voit pas d'objection si ce n'est qu'il avait prévu des choses de luxe et de couple pour faire plaisir à Sara. Il hausse les épaules. Les plans se changent. Ce ne sont que des points dans une liste mentale. Il ne voit pas non plus ce que le Commandant aurait à redire à d'autres participants tant qu'ils ne sont pas de service. Seule Sara est vaguement surveillée. Et encore.

Il hoche la tête. Elle n'a plus l'air de faire la tête mais il se méfie. La fois d'avant aussi elle n'avait plus l'air de faire la tête et elle la faisait pourtant. Il la regarde, pose sa feuille avec son esquisse de Sara couchée et commence une esquisse de Sara assise, tibias sur le lit, prête à bondir, les yeux brillants de tant d'émotions.

C'est bizarre. Le silence est bizarre. Son immobilité de gratte-papier, ou peut-être de tireur d'élite va savoir, y a plein de sortes d'immobilités, elle est bizarre. Tout est toujours bizarre avec lui, à croire qu'il sait rien faire normalement. Au moins je sais que lui me trouvera pas bizarre à rien dire de plus que rien du tout...

Il dessine en silence, pas fâché de ne rien dire après tant de mots, juste content d'être là dans un temps en dehors du temps.

Je le regarde faire encore un peu, jusqu'à ce qu'il soit clair que ni lui ni moi n'avions plus rien à dire. Alors je me recouche, sous les draps, la tête sur le bras, et je le regarde sans rien dire. En réfléchissant. Ou en essayant, parce que c'est pas concluant. Je me sens vite partir.

Il dessine. De ses traits naissent des expressions, des moments, des émotions, noires et blanches. Sara qui dort, Sara qui s'assied, Sara qui s'alanguit sur le lit. Les trois Sara de la soirée. Trois des dizaines de Sara qu'il connait, côtoie et essaie de comprendre. Mais elle reste une énigme et le sommeil a petit à petit raison de son dos droit, de ses paupières...

Bah viens, gros bêta, tu vois bien que tu t'endors sur place... C'est ce que je pense, avec la netteté des instants qui précèdent l'endormissement. C'est aussi ce que j'essaie de dire... mais je crois que ça donne quelque chose comme "mbven go'ta... tvabienqutedorspla". Ou juste "mmmbl". En tout cas j'fais un gros effort pour le regarder entre mes cils.

Il y a des mots, quelque part dans la purée de son qui vient de sortir de sa bouche. Des tas de mots. Il se réveille, se redresse, regardant son dessin, la porte, Sara. Il devrait rentrer dans ses quartiers. Mais il ne veut pas la fâcher et les sons continuent à tourner dans sa tête pour donner quelque chose qui aurait vaguement un sens. Alors il range tranquillement ses papiers, sa tablette, se lève, enlève ses chaussures et s'allonge au bord du lit.

J'émerge juste le temps de me rapprocher et d'attraper son bras. Ou sa manche. Un truc, là, tout près, chaud et qu'on peut attraper pour dormir.

Il lui abandonne ce qu'elle prend. Il ne dit rien, fixant le plafond, blanc, des quartiers des invités. Le blanc l'entoure, l'enferme, l'emprisonne, pique ses yeux. Il les ferme. Doucement. C'est doux. Il s'endort, presque sans y penser.

Les dés ont parlé :

Putain j'ai mal partout. J'me réveille comme un lendemain de... de... d'engueulade avec Sylomen, je suppose. A peu près. Dès que j'essaie de bouger j'entends des trucs craquer dans mon dos et il me faut le temps de réaliser que j'ai une position de merde. J'suis vautrée sur lui, mais genre com-plè-te-ment. Comment j'ai fait pour l'escalader sans me réveiller ? J'me redresse difficilement sur les genoux. La vue est clairement pas dégueu, mais la position rappelle un autre réveil.