CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé.
- Tour de jeu : dans l'ordre d'arrivée
- Délai maximum d'attente de réponse : 24h
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 2
- Autre : Express

Le temps dans l'espace a cette continuité que les atmosphères des planètes troublent d'aubes, de crépuscules et de guerres célestes entre rouges, ors, violines et noirs. Il n'y a pas de déchirure grise de l'aurore, pas de disparition d'astre géant au fond d'un horizon qui se dévoile. Le vide répond au vide et les étoiles brillantes ne sont que des points de passage, des données dans un calcul gravitationnel. L'heure y est standard, arbitraire, et les cycles plus que les jours s'enchaînent, remplis de tâches bourdonnantes, à un rythme qui n'est biologique que part les intrus que sont la présence d'espèces vivantes passant dans l'immensité.

Il est tard. Ainsi l'a décidé la Montre Standard, grande arbitre des Heures qui Passent. Les quarts de nuit sont à leurs postes et le reste du personnel se partage entre les salles de repos et les différents quartiers. Sylomen n'est plus en uniforme. En permission depuis la veille, il s'est changé pour une tunique blanche et formelle sur un pantalon bleu sombre. Il a, à son bras, sa tablette, quelques feuilles de papier, un crayon noir et, coincée dans son autre main, une rose de papier blanche maladroitement pliée. Il sonne.

Le temps s'efface face à la porte close. Et il la regarde. Et elle le regarde à travers l'interphone. Elle cède, elle s'ouvre. Des yeux gris la remplacent. Ils ne sont pas beaucoup moins opaque. Il inspire, tend la fleur, cherche des mots imparfaits qui ne viennent pas, hésite, baisse les yeux.

Je baisse les yeux sur la fleur. Je les relève. Il les baisse. Je bronche pas. J'attends. J'ai bien compris le geste, ce qu'il est censé vouloir dire, mais c'est pas pour ça que je me sens moins insultée par ce qui s'est passé l'autre fois. Tu crois quand même pas que tu vas t'en tirer comme ça ?

Elle entre, elle ne bloque plus le passage de son regard-qui-n'est-même-pas-noir-fluo. Il entre à sa suite, la regardant poser la fleur près du com. C'est adéquat. C'est un moyen de communication, la fleur. Il ferme la porte derrière lui, poliment, et regarde comment elle arrangé les quartiers qu'on lui a donné, un peu con au milieu, sans savoir quoi dire ou faire.

J'ai rien arrangé du tout. C'est aussi froid que quand je l'ai trouvé. Pas comme si j'avais grand-chose pour décorer les murs, j'ai que les affaires que Syl m'a achetées et ce qu'il a récupéré chez les esclavagistes. Enfin ce qu'on a bien voulu me rendre. Le jour où on me dit de décaniller ça ira vite... Je me retourne et je vois qu'il a fermé la porte et qu'il sait pas où se mettre. Je penche la tête, un peu. "Eh ben ?"

"..." a chaque fois qu'il veut parler, elle parle et les mots se gêlent en lui. Il regarde ses mains, se rappelle de sa tablette et des esquisses qu'il a dessus. Ca le rassure. Il se met contre un mur blanc, assit en tailleurs, bien droit, raide, la regardant doucement

Je le regarde faire, en silence moi aussi, et je finis par hausser les épaules avant de m'allonger sur mon lit, les bras derrière la tête et les jambes croisées. Si t'as rien à me dire, j'vais pas faire la conversation pour deux.

Elle est jolie comme ça. Il attrape son papier et son crayon et commence à esquisser sa forme sur le lit, doucement. Le carbone glisse. L'ambiance lui semble respirable soudain et les mots se dégèlent. "Je suis désolé."

Ah ben quand même ! Je tourne l’œil dans sa direction, sans bouger la tête. Va m'en falloir un peu plus.

Ca ne suffit pas ? Il est déçu, mais surtout, il est ennuyé parce qu'il n'a jamais pensé après "je suis désolé", il n'était déjà pas certain de pouvoir dire "je suis désolé". Alors qu'il l'est, désolé. Mais ça ne suffit pas. Il se recentre sur son dessin. Ca l'apaise. Rien n'est perdu. Il inspire. "Je n'aurais pas du."

"Pas dû quoi ?" Il s'est passé beaucoup trop de choses qui n'auraient potentiellement pas dû être, ce matin-là. Difficile de savoir de laquelle il parle, avec son esprit bizarre, et si on parle pas de la même il se pourrait que je décide soudain de le virer à coups de pied au cul.

Il garde les yeux baissés sur son papier. "Pas dû...pour l'heure."

Je me détends un peu, je relève les yeux sur le plafond. Pas besoin de l'éjecter à coups de baskets, finalement. "Sans blague." je marmonne, amère. "T'as compris tout seul ou on t'a aidé ?" Parce que franchement, il avait pas l'air de voir où était le problème de faire passer sa douche avant ma gueule.

Crayon, crayon, crayon sur papier. Réfléchir. Il ne lui a jamais menti, il ne pense pas que le faire serait une bonne idée. Seulement, il est assez sur qu'elle le prendra mal. Il se force donc à arrêter et à la regarder même si ça fait encore se geler sa voix, il tente de la faire passer quand même, cassante, rugueuse. "Aidé."

La réponse tarde à venir. Quand elle vient, j'crois que je l'ai vexé. Sa voix est encore plus abîmée que d'habitude, mais il est honnête. L'introspection, la remise en question, tout ça... non. Quand j'te dis qu'on est pas dans un putain de film. De façon inattendue, au lieu de m'énerver, la nouvelle me déprime. "Alors t'as quelqu'un à qui parler de ça." Moi j'ai personne. J'crois que j'suis jalouse, un instant. "Qui ça ?"

Elle ne le prend pas mal. Pas au point de crier. C'est presque pire. Il a honte de lui faire aussi mal. Orha ne doit pas avoir mal. Sara non plus. C'est compliqué dans son esprit et il n'aime pas ça. Encore une fois, il réfléchit, hochant la tête. "Le Commandant Alcyon."

"Non, c'était mon idée..." Voilà, elle est fâchée mais elle crie et ça...c'est normal, il sait gérer Sara qui crie. Il aime bien Sara qui crie. Sara qui parle. Sara qui n'est pas contente et s'exprime. C'est mieux que les vous glacés. "Il m'a juste dit que je n'aurais pas du. Que tu pouvais mourir à n'importe quel moment." Et ça, ça fait très très mal comme idée. "Je préférerais que tu ne meures pas."