Rappel du premier message :



Isotier, un endroit pas toujours très propre. Elissa n'aimait pas quand Caïn venait en ville, elle était obligée de voler très haut dans le ciel. Un dragon de sa taille allait forcement attirer l'attention, ce qu'elle détestait. Et protéger Caïn dans ces conditions devenait beaucoup plus compliqué.

Caïn n'aimait pas prendre de risque, mais il n'était pas aussi frileux que sa dragonne. Il avait besoin d'information et pour cela il devait dans un premier temps aller interroger un nain passablement paranoïaque. Comme l'interrogatoire risquait d'être compliqué, ils sont têtus les nains, il lui fallait réussir à s'infiltrer avec efficacité. Il était donc à la recherche d'un fureteur sans foi ni loi. Un gobelin serait parfait. On lui avait donné l'adresse d'une taverne où un certain Lëuk était susceptible de passer un peu de son temps.

Le gobelin sursauta à l'approche de l'homme dans son dos.
— Je préviens, tu préfères p't'être qu'elle nous ramène toute la ville sur le dos? grogna-t-il.
La femme semblait être calmé. Il n'était donc pas trop compliqué pour Lëuk de l'entrainer vers la sortie.
Tu veux t'en occuper jusqu'à demain? demande-t-il à la silhouette derrière lui.
Sinon je peux lui trouver une pièce où elle pourra se détendre. finit-il.

Caïn regarde le gobelin sans la moindre expression sur son visage de marbre.
— Elle ne va pas crier, elle ne va pas se débattre, elle va être sage. Sinon elle sait que je te laisserais faire ce que tu désires avec elle avant qu'on la livre à son mari. expliqua doucement Caïn d'une voix aussi égale que son regard
Je te laisse gérer. J'ai d'autres choses à vérifier avant demain. expliqua-t-il avant de se mettre ne route. Il secoua son bras droit, comme s'il avait des crampes. C'était le bras avec lequel il avait soulevé le mari comme s'il ne pesait rien.. ou presque.

La basse-ville était maintenant la nouvelle destination de cet étrange couple.
Le gobelin n'aurait pas trop de mal à séquestrer une femme dans son quartier, le plus dur sera d'expliquer à ses voisins pourquoi celle-ci respirait toujours.
— En route. siffla-t-il entres ses dents pointus à la ménagère effrayé.
Il se couvrit lui et trouva une sorte de guenille puante pour recouvrir sa nouvelle partenaire.
Il s'agirait de pas attirer l'attention. prévint Lëuk comme une menace.
Et ainsi tous deux partir au milieu de la nuit laissant cette demeure un peu plus vide qu'il ne l'avait trouvé.

Caïn regarda le gobelin s'éloigner avec leur otage. Puis il s'évanouit dans les ombres derrière lui. Pas de magie. Juste une compétence un peu moins excellente que celle du gobelin. Mais c'est toujours difficile de rivaliser avec eux dans ce domaine.

Ses vérifications effectuées il rejoindra son antre du moment. Pas une taverne, on pourrait l'y retrouver. Un squat. Luxueux. La maison d'un riche marchand en voyage. Le majordome avait rapidement compris qu'entre la mort ou la soumission les choix étaient limités.

Le lendemain soir, la nuit tombée, Caïn était de retour proche de la maison du nain. Il devait y rencontrer le gobelin.

La journée n'avait pas été calme mais il avait sût faire comprendre aux autres que la case qu'il avait requisitionner n'était pas à leur disposition, en échanges de quelques pièces ceux-ci étaient prêt à rester à l'écart de celle-ci mais aussi à empecher d'autres d'y rentrer.
Ainsi il avait laisser leur otage en "sécurité".
Cette soirée la ne promessait pas d'être une promenade il n'avait donc aucun intérêt à s'encombrer.
Il arrivait ainsi vétu comme la veille. Il se fondait dans les ombres mais surtout n'attirait pas le regard, c'était bien la le but de son accoutrement.
— Ponctuel! fit-il remarquer.

Caïn regarda le gobelin, cherchant un instant ce qu'il essayait lui de transmettre comme message.
— Oui, je vois ça. C'est préférable quand on travaille avec moi. énonce-t-il finalement. Il n'aime pas les associés qui le font attendre. Le gobelin est plutôt fiable depuis le début de leur association. Ce qui l'étonne un brin. Mais c'est tant mieux. Ouvre le chemin. On entre furtif, on tue ce qui est travers de notre route. Normalement ils sont moins nombreux. Et surtout... beaucoup moins bien entrainés que les gardes habituels.

Lëuk acquiesça en silence.
Il parcourut le mur qui protégeait la résidence à la recherche d'un passage accessible pour l'escalader.
Il était agile et monta facilement en haut de celui-ci, fit signe à l'homme de le suivre et se laissa retomber de l'autre coté sans un bruit.
On voyait quelques torches qui éclairait leur porteur mais ceux-ci ne semblait pas avoir remarqué sa présence.
Sans attendre il se déplaça rapidement jusqu'au prochain abris pour attendre son compère.
— C'est vrai qu'y sont pas futé, y'en a pas un qui surveille ce mur.

Caïn suivait le gobelin, pas vraiment inquiet qu'ils se fassent repérer, Lëuk avait déjà prouvé qu'il était un véritable expert en matière de discrétion. Supérieur à Caïn, qui pourtant était déjà excellent. Rapidement il se issa sur le mur et glissa silencieusement de l'autre côté.
— C'est le principe. Il ne va pas gaspiller ses meilleurs hommes. Si on décidait de les éliminer cela lui couterait trop cher. expliqua Caïn sereinement. Je te suis. Trouve la chambre du nain.

Le gobelin s'élança dans la vegetation, sa petite taille était ici un atout.
On pouvait seulement voir quelques herbes remuer au passage de l'intrus.
"Sans doute le vent" aurait penser un observateur.
Une fois proche de la demeure Lëuk s'immobilisa, il attendait un trou dans les rondes de gardes, qui ne tardait pas à venir vu la qualité de celle-ci.
Il alla alors jusqu'à l'une des entrées de la demeure, bien qu'à découvert il semblait qu'aucune âme ne les avait repéré.

Caïn laisse le gobelin faire son travail d'éclaireur. Une fois que ce dernier est arrivé à destination l'humain lui fit un signe pour lui indiquer qu'il prenait le même chemin. Plus facile pour Caïn dans le sens que Lëuk lui servait de tour de contrôle. Il prit d'ailleurs plus de temps pour le même trajet, plus grand, moins doué, mais au final il arriva à l'entrée de la demeure sans encontre sous la supervision du gobelin.

L'intrusion était plongé dans un silence, Lëuk restait muet et se faisait comprendre uniquement grâce à des signes qu'il faisait à son collègue.
La porte d'entrée était en bois robuste rivetés d'acier.
Le gobelin tenta de l'ouvrir sans grand espoir. Il sortit alors immédiatement quelques outils, un crochet, un entraineur et un écarteur.
Il fit signe à l'humain de surveiller autour pendant qu'il s'attelait à sa tâche.
Il n'avait pas besoin de se baisser, sa petite taille et sa tunique rendant l'identification d'un voleur difficile. On entendait des cliquetis venant de cette masse noir collé a la porte d'entrée.

Une serrure de haute qualité. Ce n'était pas surprenant, sans doute que les fenêtres seraient un choix plus aisé. Mais elles sont souvent piégées par ce genre de personne paranoïaque.

Caïn se contenta de suivre les instructions du gobelin. Sa vigilance déjà exacerbée augmenta d'un cran. C'était un moment qui ne lui plaisait pas spécialement. Il n'aimait pas attendre. Heureusement la nouvelle équipe de garde n'était pas des plus douée. Sans être incompétente pour autant. C'est juste que le gobelin et l'humain était des professionnels.

Les cliquetis étaient fréquemment interrompu de bruits métallique plus puissants, et finalement la porte s'ouvrit sur l'un de ceux-ci.
Lëuk jeta un œil derrière lui, et à l'homme qui le couvrait, puis s'engouffra dans la maison.
Un couloir mal éclairé laissait la place à une salle de laquelle on entendait des hommes discuter. La conversation entrecoupé de lancé de dés était sans doute la raison pour laquelle les patrouilles à l'extérieurs était rare.
Le gobelin avait rangé son matériel et avait sortie un poignard, un couteau raffiné qui ne semblait pas correspondre à son propriétaire.

Caïn s'engagea derrière le gobelin, rapidement il entendit comme ce dernier le son des joueurs de dés. S'ils étaient tous regroupés, autant se débarrasser d'eux. Il fit donc signe à Lëuk d'avancer dans la direction des gardes. D'un geste simple il lui montra qu'il était temps de trancher des gorges.

Le gobelin n'était pas un adepte des combats en bonne et due forme. Il était doué pour trancher des gorges, moins pour croiser le fer.
Il se savait cependant bien accompagné, il avança donc à pas de loup vers les bruits jusqu'à arriver à une porte entrebâiller derrière laquelle on pouvait voir trois hommes discuter en lançant des dés sur une table. Leurs épées étaient déposés sur l'un des meubles.
Lëuk sortit un couteau de lancé et le jeta en direction de l'homme le plus proche des épées, la lame se planta sur le mur en face en emportant avec elle une oreille et une bonne partie de joue mais, malheureusement, rien de fatal.

Lëuk avait raté son premier lancé de couteau. Sans doute qu'il est plus doué pour voler que pour tuer. Il l'avait engagé pour ça d'ailleurs, ses talents de voleurs. Caïn s'avance soudainement en pleine lumière et donne un grand coup de pied dans la table autour de laquelle les gardes étaient entrain de jouer. Ces derniers se levaient de leur chaise et furent surpris par l'attaque inattendu. L'un d'entre eux tomba rudement au sol, un autre s'en trouva déséquilibré et ne parvint pas à atteindre son épée. Le blessé par contre récupéra son épée et encaissa le choc. Prêt à défendre sa vie.

Lëuk resta quelques instant surpris par la brutalité de l'assaut. Mais l'instant suivant il avait deja recupéré un couteau de sous son manteau qui cette fois ne manqua pas la gorge de l'homme à terre.
Un de moins.
Il saisit alors un poignard plus long qui servait moins au lancé qu'au tranchage de gorge.
Si j'peux l'aider un peu. pensa-t-il en s'élançant dans la pièce.

Caïn lui continuait son mouvement, un homme mort, un autre au sol, il se dirigea vers celui qui reprenait tout juste son équilibre. Un attaque précise, rapide, l'autre para de justesse et se trouva à nouveau dans une position génante. Sans pitié mais en conservant toujours son visage neutre, Caïn frappa soudainement à la cuisse de sa lame alors qu'il comblait en même temps la distance. L'autre allait crier de douleur quand le coude de l'aventurier vint écraser la trachée du blessé. L'homme s'écroula au sol.

Un calme lourd suivait cette scène de violence. Le gobelin avait déjà été témoins de la violence de son commanditaire mais une nouvelle démonstration ne manquait pas pour autant de le surprendre.
Il était cependant habitué à la vue du sang, il s'intéressait surtout à ce que les morts pouvaient posséder. Ceux-là n'auraient pas l'honneur de son rituel funèbre auquel il avait l'habitude.
Y doit plus y'avoir foule par ici. dit-il doucement.
Il doit être à l'étage ton copain. déduisit-il.
Le gobelin commença donc à chercher l'accès à l'étage.

D'un coup de pied à la tête il renvoie l'homme au sol au pays des songes avant même qu'il ne se relève.
— Je te suis. dit simplement Caïn gardant son visage toujours aussi neutre. La mort de quelques insectes ne pouvait aucunement peser sur son âme, et encore moins sur son humeur. Il reste néanmoins vigilant, même s'il sait pouvoir compter sur les dons d'observation du gobelin , ce dernier n'est pas forcément versé en matière de magie. Contrairement à Caïn qui à défaut de l'employer peut la comprendre. Mieux que certains mages.

La demeure était vaste et la recherche se devait d'être silencieuse.
Le gobelin ne perdait cependant pas de temps et parcourait le rez-de-chaussée à pas de loup. Le parquet grinçait et malgré la légèreté du nabot vert on pouvait quand même l'entendre parcourir la demeure.
Au bout de quelques minutes l'accès était découvert, l'escalier était spacieux, les marches en pierre et l'étage ne montrait, de loin, que des portes fermés.
Toujours en s'assurant que son commanditaire le suivait Lëuk entama son ascension.

Pas de trace de magie. Le nain ne doit pas trop faire confiance à ce genre de système de sécurité. C'est plus un gars qui pose des pièges vicieux. Caïn reste derrière le gobelin. Pas vraiment motivé pour se prendre un carreau d'arbalète empoisonné parce qu'il n'aura pas vu le piège.

L'étage est un grand couloir avec quatre portes, deux de chaque côté, et une fenêtre au bout du couloir. D'après ses informations, le nain dormirait dans la dernière porte à droite. Mais c'est sans doute une information erronée. Il est suffisamment paranoïaque pour dormir dans chacune des chambres à tour de rôle. En tout cas c'est ce que faisait Caïn autrefois.

Lëuk resta un moment immobile, silencieux.
Peut-être entendrait-il un son provenir d'une des pièces.
Rien, seulement un léger cliquetis sous le plancher.
L'inspection du sol révéla une petite encoche sur l'une des planches.
Il sortit alors ses outils, la procédure ne devrait pas durer trop longtemps. Toujours dans le noir, un œil non prévenu pourrait croire à un tas de linge posé sur le sol plutôt qu'à un voleur faisant son œuvre.
Les cliquetis s'arrêtèrent d'un coup et des lames sortirent du planchés devant les deux intrus. L'une d'elle taché de sang séché.
Le bruit avait sans aucun doute avertit l'habitant des lieux.

Un piège. Salement bien caché celui-là. Caïn ne l'avait pas perçu. Le gobelin était efficace, il fit cependant fait un peu de bruit et les deux gardes proches de la chambre du nain surgirent soudainement épée à la main.

Le piège était aussi une forme d'alarme visiblement. Les deux hommes portaient une armure de cuir renforcée et leur posture démontrait aussi une grande expérience du combat.

Caïn les regarda de son œil neutre, épée à la main, comme si leur présence n'était pas déterminante pour la suite des événements. Il semblait presque ailleurs, perdu dans ses pensées.

- dépêchez vous. dit-il simplement dans leur direction.

Les hommes s'avançaient vers leur direction. Lëuk n'était pas très sur, il avait sortit son coutela et s'était décalé pour laisser la place à Caïn.
Le nabot n'était pas la plus fine lame d'Isotier et après avoir été témoin des exploits de son compère il espérait que celui-ci pourrait s'occuper de leurs adversaires.