Rappel du premier message :



Isotier, un endroit pas toujours très propre. Elissa n'aimait pas quand Caïn venait en ville, elle était obligée de voler très haut dans le ciel. Un dragon de sa taille allait forcement attirer l'attention, ce qu'elle détestait. Et protéger Caïn dans ces conditions devenait beaucoup plus compliqué.

Caïn n'aimait pas prendre de risque, mais il n'était pas aussi frileux que sa dragonne. Il avait besoin d'information et pour cela il devait dans un premier temps aller interroger un nain passablement paranoïaque. Comme l'interrogatoire risquait d'être compliqué, ils sont têtus les nains, il lui fallait réussir à s'infiltrer avec efficacité. Il était donc à la recherche d'un fureteur sans foi ni loi. Un gobelin serait parfait. On lui avait donné l'adresse d'une taverne où un certain Lëuk était susceptible de passer un peu de son temps.

Caïn suivait doucement le gobelin sans faire de bruit. C'était reposant d'avoir un vrai professionnel de la chose pour ouvrir la voie. Bien sûr il pourrait utiliser ses propres méthodes, mais pourquoi prendre des risques quand un peu d'or permet au contraire de limiter les angles morts de ce genre de situation. Arrivé devant l'escalier Caïn était désormais presque certain que la maison n'avait pas de garde supplémentaire. Par contre il ne saurait rien affirmer concernant les pièges. L'escalier était un bon endroit pour en placer un d'après lui.

L'escalier qui menait à l'étage baignait dans l'obscurité mais on pouvait distinguer une lueur provenir du haut de celui-ci.
Le gobelin ne relâchait pas son attention et inspectait chaque centimètre l'un après l'autre.
L'escalier semblait ordinaire en tout point à l'exception d'un détail qui ne manqua pas à l'attention du fureteur.
Chaque marche avait subit le passage du temps et l'usure des souliers à l'exception de la troisième qui était en parfait état.
Lëuk montait alors l'escalier en minimisant au maximum les grincement, il sauta cependant la troisième en montrant la montrant distinctement à l'ombre derrière lui.

Caïn n'était pas pressé et préférait de loin éviter les pièges potentiellement mortel. Et même si ce n'était qu'une alarme, c'était toujours un problème de tomber sur un professionnel totalement préparé. Alors que prendre quelqu'un par surprise apportait des chances de victoire bien plus grande. D'un autre côté... qu'est-ce qu'un simple humain pouvait faire pour espérer le vaincre de manière standard ? Rien.

Lorsque le gobelin lui indiqua la marche suspecte il hocha la tête et l'enjamba en douceur. Il avait bien fait d'engager le petit vert. Des créatures répugnantes en terme de moralité, mais tellement efficaces par ailleurs.

Le gobelin finissait d'escalader l'escalier, il semblait qu'aucune marche n'ait recelé d'autre surprise. En se rapprochant de la lueur du premier étage il pouvait commencer à distinguer la pièce dans laquelle débouchait l'escalier.
Jusque là pas d'pepin.
Lëuk s'attendait à de nouvelles surprises avant la fin de cette excursion et s'arrêtait donc avant de finir l'ascension.
La pièce était vide mais des portes décorait chacun de ses murs ,toutes étaient fermés.
On eu pu croire à une pièce sans malice mais l'œil affuté du gobelin remarqua des trous sombres dans les murs qui semblait n'avoir aucune utilités. Il commença alors l'inspection.

Caïn suivait toujours le gobelin en toute confiance... surtout parce qu'une erreur du gobelin ne prêterait pas à conséquence pour sa survie. Celle du gob étant une autre affaires. Il repéra aussi les trous étranges dans le mur. Mais il laissa Lëuk enquêter sur leur raison d'être. En attendant il se concentra sur les sons dans la maison, elle était étrangement calme. Pourtant il était peu probable qu'ils aient été découvert. Couche tôt ?

Ca m'dit rien qui glisse ces trous. A coup sûr on va s'faire passoiré si on y va la tête la première. Il doit y avoir un bidule qui lance ce truc...
Lëuk parcourait la pièce du regard mais rien ne laissait trahir un quelconque mécanisme. Seul quelques chandelles étaient suspendus au mur, l'usure de celle-ci était cependant curieuse.
Pourquoi c'est abîmé ces machins la.
A coup sur il doit les bouger pour passer.
Le gobelin avait comprit le fonctionnement, mais impossible de le désamorcer.
Il se tourna vers l'homme qui le suivait.
— Y'a une embuche, et je peux pas désamorcer ce truc la. murmura-t-il.
C'est trop haut.

— Qu'est-ce qui est trop haut ? demanda Caïn à voix basse. Il avait suivi le regard du gobelin, mais ça ne voulait pas dire que ses déductions étaient justes, le plus simple était donc de demander directement au petit homme vert.

Lëuk pointa du doigt la chandelle. La clé pour désamorcer le prochain piège.
Il avait prévu de se faire cambrioler par des gobelins ce type là ?
Le gobelin continuait de surveiller la pièce devant les compères. Si la porte s'ouvrait il fallait qu'il soit prêt.
Il avait quelques dagues qu'il pourrait jeter sur son adversaire potentiel. Il glissa sa main sous son manteau pour s'en saisir.

Caïn s'approcha de la chandelle et l'examina de plus près, en effet elle semblait être la clé permettant de désamorcer le piège. L'autre possibilité étant qu'elle soit le piège en lui même. Il n'était pas franchement inquiet au final, ils avaient vérifié le nombre de personne dans la maisonnée. C'était le plus important. Il actionna donc la chandelle et un léger cliquetis lui indiqua qu'un mécanisme venait de se mettre en branle. Rien de ne sortit des trous. Il fit signe à Lëuk d'avancer.

Ni une ni deux, le gobelin acheva enfin l'ascension.
Il parcouru à nouveau la pièce des yeux, quelques chandelles y étaient allumés.
Il lui fallait maintenant deviner où se trouver le propriétaire de cette demeure.
Lëuk se rapprocha une à une des portes afin d'évaluer si celles-ci émettaient des sons.
Une fois le tour effectué il revint devant celle du milieu en indiquant à l'homme la voie qu'ils allaient prendre.

Caïn attendit sagement à nouveau. C'était reposant de laisser faire un professionnel pendant qu'il se reposait. Lorsqu'enfin la bonne porte fut trouvé il se déplaça. L'aventurier était un peu lassé de l'intrusion silencieuse, d'un coup de pied violent il ouvrit la porte à la volée. Dans la chambre à coucher se trouvait un couple. La femme était déjà couchée et l'homme rangeait ses habits avec soin lorsque les intrus firent leur apparition. Rapide il tendit la main vers son arme qui semblait ne jamais quitté la portée de sa main. Il dégaina l'épée et se tourna en robe de chambre vers les deux intrus.
— Qui va là ?

Le gobelin ne s'attendait pas à ce genre d'entrée, mais cela ne suffisait pas à faire perdre ses moyens au petit fureteur. Il saisissait son poignard sous son manteau et se précipita dans la pièce à présent ouverte.
La lame du couteau était maintenant posé sur la gorge de la femme et une goutte de sang commençait à perler.
Les dents brillantes du gobelin apparaissait en un sourire cruelle.
— Des amis. répondit-il.

Le gobelin avait l'esprit rapide et la lame acéré. Appréciable, se dit l'humain alors qu'il regardait les yeux du chef de la sécurité s'emplir d'inquiétude pour sa femme.
— Lâches ! cracha-t-il en direction de Caïn. Ce dernier regarda l'homme de ses yeux neutres, des yeux indifférents au drame qui se déroulait dans la pièce, malgré le fait qu'ils en étaient à l'origine. L'aventurier à la peau d'adonis noble s'avança tranquillement vers l'homme à l'épée. Il n'avait toujours pas dégainé son épée dont la garde dépassait derrière son épaule droite.
— Lache. dit-il simplement en montrant l'épée.

La lame du poignard dans la main du gobelin appuyait de plus en plus sur la gorge de l'innocente tandis que l'autre tenait fermement le crâne de celle-ci par les cheveux.
— D'autres commentaires avant que je lui détache la tirelire? demanda Lëuk à Durok.
Si tu la préfères avec tous ses morceaux tu peux commencer à bagouler. suggerat-il.
Y'a deux bidules qu'on aimerait savoir sur ta vie. finit-il en riant.

— Arrête de terrifier cette pauvre femme. ordonna Caïn. Sa voix charriait des glaçons. Le mari de son côté commençait clairement à douter de lui même. Perdu entre se livrer aux intrus, et tenter sa chance.
Caïn décida pour lui. D'un mouvement preste de son avant bras armuré, il frappa l'épée, le coup ne semblait pas impressionnant, mais l'impact fut tel que le poignet de l'adversaire fut mis à rude épreuve pour ne pas lâcher l'arme. Cela créa néanmoins une ouverture dans laquelle Caïn s'engouffra. Un main vint saisir la gorge de son adversaire et l'autre le poignet déjà malmené. La poigne était inhumaine et le mari se trouva immobilisé.

Lëuk surprit par la remarque de son partenaire cessa son sourire malveillant.
Il ne relâcha cependant ni sa prise sur la femme ni son poignard pointé sur le cou de celle-ci.
Son attention était maintenant tourné vers la scène qui se présentait devant lui.
Il a pas l'air mais il est costaud ce bonhomme.

— Voilà.. maintenant que tout le monde est calme. On peut commencer à discuter entre personne civilisée. le ton était neutre, on pourrait croire que c'était réel, mais il y avait indéniablement du sarcasme dans sa phrase. Alban de Rivière se débattait, il était supposé être un combattant dangereux et malin, il était à la tête d'un petit groupe de mercenaire spécialisé dans la sécurité. Pourtant il était totalement impuissant alors que la poigne de l'intrus enserré son cou et son poignet. Bientôt la douleur le força à lâcher son arme. Le manque d'oxygène commençait aussi à se faire sentir dans son cerveau. Il fit un signe de reddition.

La main du gobelin était toujours fermement serré sur la ménagère mais son attention était porté sur la scène qui se déroulait devant ses yeux.
C'est pas n'import'qui c'gars là. Il en a vidé des bides à ce qu'on dit.
C'est p't'être que des racontards mais y'en avait un paquet qui l'disait quand même.
Le sourire du nabot avait disparus et ses yeux fixait d'avantage le jeune noble à l'allure fragile au combattant aguerris qui se faisait malmener.
J'ai bien fais de pas lui avoir mis à l'envers.

Caïn relâche la pression de sa poigne et laisse donc l'autre respirer. La femme s'est finalement évanouie devant tant de violence. Visiblement elle est loin de se douter combien tout ce qui se passe présentement est largement édulcoré par rapport à ce qui pourrait arriver.
— Je vais me rendre dans la demeure d'un certain nain, demain, pendant la nuit. On te rendra ta femme, si et seulement si tes gardes ne font pas zèle et n'accourent pas au moindre signe d'effraction. explique Caïn. Je sais que tu as de la ressource. Il soulève l'homme d'un bras et le fixe de son regard neutre comme si l'autre était un insecte. Moi aussi.

A ces mots Lëuk sortit un cordage de sous son large manteau.
Il va falloir se la trainer cette gronasse.
Il coupa un bout de corde et commença à lié ses main.
Il laissait finir son patron en réfléchissant au moyen qu'il pourrait trouver pour la trainer sans attirer trop d'attention.

Intelligent et rapide ce goblelin. Il le note mentalement pour pouvoir travailler à nouveau avec lui si nécessaire.

Le mari est un guerrier, il sait ce qui est possible et ce qui totalement hors norme. Se faire soulever ainsi sort totalement du domaine humainement atteignable. Son bourreau est certainement aidé par un mage, ou un mage lui même. Ce qui le rend encore plus dangereux.

— Très bien... je ferais comme vous le voulez. capitule-t-il sans la moindre hésitation. Il est un mercenaire dans l'âme, pas un chevalier ou un samouraï. Sa Loyauté n'est donc pas inébranlable.

Caïn aura un rictus dangereux.
— La voix de la raison.

Lëuk secouait la femme pour la réveiller. Un corps conscient et effrayé était plus facile à déplacer qu'une carcasse endormie.
Le gobelin avait cependant plus l'habitude de manipuler des morts que des vivants. Bien que ceux-ci résistaient plus l'odeur était nettement moins forte que celle d'un cadavre de noyés échoués sur les côtes d'Isotier.
Lëuk semblait absorber par sa tache mais son oreille restait attentive à la conversation des deux hommes, un léger frémissement de celle-ci le trahissait d'ailleurs à chaque nouvel échange.

La femme finit par reprendre conscience, elle est toujours apeurée.

—Ma chérie... ils vont t'enlever, mais si je fais ce qu'ils demandent ils te libéreront. explique le mari d'une voix aussi douce qu'il le peut.

La femme est clairement en panique à cette idée. Mais Caïn a un sourire rassurant.
— une formalité madame. dit-il sereinement.

Il fait ensuite signe de la tête à Lëuk pour qu'il emmène la femme pendant qu'il tient en respect le mari. Toujours soulevé par une seule main et plaqué contre un mur, il ne peut que constater que son agresseur ne force pas le moins du monde.

Les bras minces du gobelins montrait tout de même une certaines solidité.
Entrainer la femme ne lui posait donc pas de problème.
La femme avait les mains liées dans le dos et le gobelin la poussait en le tenant par ses entraves.
Le gobelin restait silencieux et restait indifférents aux protestations de sa captive.
Il l'entraina dans les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée puis.
— On va sortir dans la rue. dit-il.
Pas grand monde à cette heure ci. Mais on peut croiser quelques passants. continua le gobelin.
Tu pipes le moindre mot, tu gesticules comme y faut pas, je t'égorge sur place. prévint il.

Caïn termine ce qu'il à faire avec son captif. Une plongée dans son regard abyssal suffit généralement à calmer les ardeurs des plus sensitifs. L'homme en face de lui est de ces derniers, un homme capable de sentir les bons coups, tout comme les dangers à éviter. Et l'ensemble de son corps lui avait hurlé d'éviter de contrarier Caïn.

L'humain surgit donc silencieusement dans le dos du gobelin.
— Je n'ai pas déjà dit qu'il ne fallait pas la terroriser ? demanda-t-il d'un ton neutre. Son regard posé sur le gobelin, toujours cette sensation que le monde autour de cet homme n'était rempli que d'insecte dont il n'avait que faire.