Rappel du premier message :



Plus tôt dans la journée, Eliandre venait de finir un entrainement de boxe sur le campus. Douché, massé, et détendu, il s'apprêtait à rentrer chez lui quand un jeune homme souriant était entré dans le gym. Un autre étudiant, de son âge environ. Le gars, sympa au prime abord, joua la carte d'une rencontre quelque temps plus tôt sur la plage. Eliandre avait eu vaguement l'impression de le connaitre, donc sur le coup il ne se méfia pas. Mais le rapprochement physique un poil intempestif de l'autre gars et ces questions un peu trop orientées firent tilt dans la mémoire d'Eliandre. Un télépathe ! Un crochet au foie plus tard, le futur anthropologue vomit ses boyaux et rapidement il se mit à parler.

C'est désormais le début de soirée et Eliandre se trouve devant la porte d'Anastasia, la commanditaire à priori. La rue est tranquille, le manoir est un peu isolé, et le temps maussade éloigne les promeneurs éventuels. La pluie menace et le vent souffle. Protégé sous son hoodie le jeune homme hésite un instant. Finalement il sonne et attend qu'elle vienne ouvrir. Il n'est pas franchement de bonne humeur même si son visage est pour le moment neutre.

Elle se retint de sourire, surprise quand-même qu'il ait apreçut les lignes invisibles de l'intrigue politique dans tout ça. Mais ce n'était encore sûr pour elle où ça penchait. "Mais même les terroristes ont besoin d'aides financiers pour maintenir leur idéalogie en vie. Es-tu certain de ce que tu avances ?"

"Nope. Mais bon si on améliore la vie aquatique, je connais pas les programmes prévus, mais certains risquaient peut-être de foutre la merde dans les plans des dealer. Vu qu'ils cachent leur matos dans l'eau. Ensuite le leader use de bombes psychiques pour contrôler ses troupes, c'est moche. Je vois bien un drug lord faire ça, un terroriste.... pas impossible, mais normalement le contrôle est plus basé sur l'endoctrinement et les idéaux que sur la contrainte. Même si les deux restent possibles. J'ai pas trouvé de flamme idéaliste dans leur comportement." explique Eliandre. Qui a conscience de n'avoir qu'une vue parcellaire.

Anastasia fronça les sourcils et hocha la tête lentement, tournant sa tête sur le côté, déjà perdue dans ses pensées. Elle était convaincue par son argument - car il y avait bien des nuances dans la perspective d'Eliandre auquelle elle n'avait pas pensé, ou osé explorer encore.
Après avoir inspiré et revenue à elle-même, elle le regarda puis sourit. Elle était impressionée. "Bien joué. "

"Faut pas vendre la peau de l'ours, mais ça coûte rien d'explorer cette possibilité en tout cas." dit Eliandre. "La contrainte mentale du leader implique une grande douleur. Et je pense que se soumettre à la contrainte fait disparaitre la douleur. C'est comme ça qu'une partie de son pouvoir fonctionne." pareil, suppositions, mais basées sur des faits, donc sans doute pas trop éloignées de la réalité.

Cette information par contre, était toute nouvelle pour elle. Elle n'avait pas noté une potentielle douleur présente dans les deux premières victimes - même s'il est possible qu'ils n'aient pas exploré en profondeur. Cette information nouvelle ne pouvait que signifier qu'elle venait de Klyde, probablement. Peut-être que Klyde était une exception à la règle ? Qu'il avait réussi à combattre le pouvoir mais... pas pendant longtemps ?
Un autre point de vue à explorer.
"Une douleur, tu dis..." Ca lui rappelle l'un des effets secondaires d'addiction. Mais les examens n'ont pas montré la présence de drogue dans Klyde, ni les deux autres adeptes.

"C'est la forme d'agression mentale qu'a subi Klyde. Un choc qui le paralysait et qui était douloureux. La douleur s'est arrêtée quand... Eliandre laisse la phrase en suspend. "Et j'ai jamais su parce qu'il s'est soudainement fermé comme une huitre et on connait la suite." explique-t-il ensuite.

Elle souffla doucement, et prit son porte-cigarettes par réflexe avant de se souvenir qu'elle n'est pas seule, et donc, d'éviter de fumer pour ne pas montrer un mauvais exemple. "Je vois." Elle joua avec le porte-cigarettes en utilisant la pointe comme longueur pour fermer le dossier en face d'Eliandre. "Je te remercie, ton aide sauvra probablement des vies." Il fallait qu'elle approfondisse les recherches sur Klyde.

Il espère qu'elle sauvera des vies. Il a beaucoup maturé ces derniers temps avec toutes les expériences qu'il a vécu. Certes il prend sans doute toujours trop de risques. Mais il a toujours en tête qu'il n'est pas réellement seul. Il a toujours des gens pour le soutenir d'une façon ou d'une autre. "Môman sera moins mécontente ... je ne me mets plus systématiquement en danger vainement désormais." ironise-t-il un peu. "Sans doute que les leçons portent leur fruit. Certaines d'entre elles en tout cas."

"Voyez-vous cela. Et qu'est-ce qui t'a fait gagner des rides mentales ?" Demanda-t-elle. Elle avait entendu Violette attendre dehors, pour cela qu'elle avait fermé le dossier. La jeune pouvait être très sensible, et imprévisible aussi.

"Être témoin d'un triple meurtre, enquêter sur le cadavre d'un mutant en l'emmenant chez un légiste, être pris à parti lors d'une attaque pseudo-terroriste sur un aquarium. Garder ma copine tout en conservant une relation cordiale avec ma mère." énonce Eliandre. "Mais le plus dur, la plus terrible des expériences.... travailler avec Goldy, the ice queen. Crevant."

Anastasia nota que les surnoms se multipliaient mais pas sûr s'ils s'amélioraient. Elle entendit un bruit derrière la porte, un toc, probablement non voulu, et elle posa le porte-cigarette à part. "Oui ?" Fit-elle faussement innocement. Violetta toqua "officiellement" de nouveau, avant d'ouvrir la porte timidement. Anastasia lui sourit. "Huston est revenu ?"
Violette hocha la tête. "Bien. Je te laisse garder un oeil sur notre invité, Vivi? " Dit-elle avec humour d'un ton doux en se levant, il fallait qu'elle aille accueillir Hugo.

"Je suggère de garder les deux yeux sur moi. C'est moins compliqué que de garder un seul oeil." fait remarquer avec humour Eliandre. "Mais maintenant je me demande si j'ai pas fait une bourde." dit-il soudainement en réalisant qu'elle a un bandeau sur les yeux. Awkward. "Bref, quitte à ce qu'on me surveille je préfère que ce soit une jeune et jolie fille. Pas une vieille et malgré tout jolie femme."

Violette ne semblait pas réagir, ou savoir comment réagir, elle regarda vers Anastasia. "Il ne mord pas, mais n'hésite pas à mordre s'il t'ennuie. " Ajouta-t-elle avec un sourire jaune, mais cette fois en regardant vers Eliandre. Violette était maladroite, mais pas dupe, elle se débrouillera maintenant qu'elle connaissait mieux le contexte. La matrone disparut ensuite derrière la porte.
Violetta la suivit du regard, puis regarda vers Eliandre. Puis croisa les bras, les décroisa. "Hm... veux-tu que je te fasse visiter ?"

"Je ne mords pas, en général, Hugo peut témoigner du contraire cependant." signale Eliandre. "Mais ça arrive surtout aux gens qui veulent utiliser un pouvoir intrusif sur moi sans mon consentement. Un viol mental semble moins grave que les autres types d'intrusion plus commune. Enfin pour Goldy en tout cas." oui, il peut se montrer un tantinet bindicatif parfois.

"Il y a des choses intéressantes à visiter ?" demande Eliandre. "Ta chambre, mais j'imagine que c'est la tienne et qu'elle est hors limite comme le reste."

Elle était crispée, ça se voyait à ses épaules, probablement tendue à cause des sujets sensibles mentionnés. Elle n'était pas douée pour garder une pokerface, mais elle savait au moins manoeuvrer.
Et puis elle ne comprenait pas pourquoi elle lui ferait visiter sa chambre. Elle le trouvait beaucoup trop intrusif avec ses questions. "...plutôt la tienne, si tu comptes passer la nuit ici. L'orange ne semble pas passer."
Sa voix était dans les graves, contrairement aux attentes.

"Je connais déjà ma chambre ici." fait remarquer Eliandre. "Je te laisse choisir un sujet de conversation." il n'est pas formidable avec l'empathie. Mais il est pas aveugle non plus, loin de là. "Promis, je mords pas."

Elle haussa les sourcils. Elle savait qu'il était passé la dernière fois, mais elle pensait pas qu'il garderait en mémoire la direction de sa chambre. "... je n'ai pas peur de toi." Précisa-t-elle calmemant, elle avait juste peur de faire une bêtise et révéler un truc sans le vouloir.. comme la dernière fois, et risquer de décevoir Anastasia.  "Mais j'ai une question." Ajouta-elle en attendant sa permission.

"Il y a pas de raison d'avoir peur de moi. Je suis un ange." Hugo serait peut-être pas tout à fait d'accord. "Pose, les questions coûtent rien, faut juste pas forcement s'attendre à une réponse."

Elle prit son temps en le jaugeant. Puis...
"Le surnom Goldy... c'est en référence à Goldfingers ?"

"Quelle est ton idée ? Goldfingers ... pourquoi ? Quelle partie ?" demande Eliandre curieux.

Elle avait clairement l'air choqué, ou outrée, à voir.
"Tu ne connais pas le film Goldfinger ?... De James Bond ?"

"Si. Mais je cherche le rapport avec Goldy." répond Eliandre.

"..."
Il ne connaissait définitivement pas le film, songea-t-elle.
Puis réalisa que c'était risqué de s'excpliquer car elle ignorait jusqu'à quel point il était tenu au jus. Genre, savait-il qu'elle était éspionne parfois ? Elle tenta de se rattraper. "...Elle est juste cool. Comme James Bond." Elle haussa les épaules.

"Mouaif. Il est charmant lui. Mais bon c'est vrai qu'ils sortent la nuit pour faire leur enquête et qu'ils se déguisent parfois." dit Eliandre. "Mais non. C'est beaucoup moins imaginé et terre à terre. Pr X c'est Roullette, Magnéto c'est l'Aimant et la femme aux yeux dorés quand son pouvoir est actif, c'est Goldy."

"Hm." Elle croisa les bras, peu satisfaite par la réponse, puis haussa les épaules en regardant vers la direction de la fenêtre. "Je vois..." Puis vers le bureau qu'elle approcha, elle commença à fouiller, en faisant mine qu'elle rangeait.