Rappel du premier message :



Plus tôt dans la journée, Eliandre venait de finir un entrainement de boxe sur le campus. Douché, massé, et détendu, il s'apprêtait à rentrer chez lui quand un jeune homme souriant était entré dans le gym. Un autre étudiant, de son âge environ. Le gars, sympa au prime abord, joua la carte d'une rencontre quelque temps plus tôt sur la plage. Eliandre avait eu vaguement l'impression de le connaitre, donc sur le coup il ne se méfia pas. Mais le rapprochement physique un poil intempestif de l'autre gars et ces questions un peu trop orientées firent tilt dans la mémoire d'Eliandre. Un télépathe ! Un crochet au foie plus tard, le futur anthropologue vomit ses boyaux et rapidement il se mit à parler.

C'est désormais le début de soirée et Eliandre se trouve devant la porte d'Anastasia, la commanditaire à priori. La rue est tranquille, le manoir est un peu isolé, et le temps maussade éloigne les promeneurs éventuels. La pluie menace et le vent souffle. Protégé sous son hoodie le jeune homme hésite un instant. Finalement il sonne et attend qu'elle vienne ouvrir. Il n'est pas franchement de bonne humeur même si son visage est pour le moment neutre.

"Ouais... c'est décevant hein." il n'a jamais été particulièrement fier des surnoms qu'ils trouvent. Mais ça l'empêche pas de les aimer et de les utiliser. Il ne sait pas encore si Vivi terminera avec un surnom ou pas. C'est jamais un acte totalement conscient. A un moment donné, un surnom pope dans son crâne. Sans s'être fait annoncé.

Elle finit par s'asseoir sur la chaise de sa boss, tentant de prendre la même position nonchalante qu'elle la voyait prendre parfois. Puis elle prend le porte-cigarette entre ses doigts, avant de laisser la chaise tourner. Lorsqu'elle fit un tour complet, elle ajouta d'une voix sérieuse. "Curieux. Elle te laisse l'appeller Goldy... elle n'aime déjà pas qu'on l'appelle Ana. " Elle fit mine de réfléchir en fumant dans le vide.

Eliandre sourit en la voyant faire, c'est trop mimi. "Peut-être qu'elle a estimé que l'énergie à fournir serait trop grande. On parle d'un gars qui se réfère à Roulette et l'Aimant régulièrement. Pas forcement un malin, c'est parfois épuisant de faire comprendre quelque chose à quelqu'un de pas très rapide." explique à moitié sérieusement Eliandre. "Ensuite il n'y a pas de relation d'autorité entre nous. Pas de contrat moral, pas de contrat social. Ce qui rend la contrainte compliquée à mettre en oeuvre. Enfin Hugo peut témoigner que je réagit très mal à la contrainte. Nice acting."

Elle l'écoutait, puis le pointa avec le porte-cigarette. "Il n'y a pas besoin de contrainte." Elle porta de nouveau l'objet à ses lèvres pour mimer à fumer. "Les gens, généralement cherchant à lui plaire, sans qu'elle a à s'imposer... " Dit-elle avant de faire un autre tour complet avec la chaise. "Même ceux qui font semblant ne pas chercher sa reconnaissance." Elle avait une certaine personne en tête. Puis elle fit un autre tour.

Oh... je suis en pleine crise d'adolescence avec retard. D'après ma mère. Ca doit expliquer le fait que je ne cherche pas à lui plaire alors. Ca et le fait qu'elle est souvent dans le rapport de force, surtout si c'est elle qui a le plus gros bâton. J'aime pas les rapports de force. Ca augmente mon envie de lâcher mon côté rebelle. Et enfin elle me fait penser à ma mère par certain côté. Il se trouve que j'ai déjà une mère et que c'est AMPLEMENT suffisant. explique Eliandre. Il sort son sac de bille et en libère quelques unes pour jouer avec. Elles flottent autour de lui et commence un ballet.

Elle s'arrêta de tourner, admira les billes, alors qu'un sourire s'esquissait. Violette se rapprocha de la table et ouvrit l'un des tiroirs pour sortit les lunettes de vue d'Anastasia. Elle les mit sur son nez, fronçant les sourcils, puis cala ses coudes contre la table. "Oh ? Parlez-moi donc de votre relation avec votre mère." Elle jouait au Freud maintenant, mais elle avait du mal à retenir son sourire amusé.

"Excellente relation, mais elle a perdu un petit déjà, donc elle couve le second avec beaucoup d'attention. Sauf que je suis un adulte maintenant. Jeune adulte certes, mais adulte quand même." précise Eliandre. "J'ai bon docteur ?"

Il augmente le nombre de bille de métal et désormais il les fait bouger comme si elle était en phase avec ses pulsations cardiaques. L'effet est assez bluffant.

C'était probablement ridicule de voir une personne porter des lunettes de vue par dessus un bandeau, mais le contexte n'était pas loin du ridicule. Sauf que son sourire se perdit à la suite de l'histoire, puis en voyant le mouvement des billes en synchronisation. Il ne pouvait pas savoir, si ? Non, c'était probablement une coincidence....
Mais Violette voulait continuer à jouer, alors elle enleva son bandeau pour mieux voir.

"Jolis yeux. Pourquoi le bandeau ?" demande Eliandre. Il reste concentré sur les billes et essaie de reproduire le visage de Vivi avec son bandeau. C'est compliqué en fait. Il échoue.

"C'était pour te protéger." Répondit-elle simplement en continuant à admirer les billes.

"Je ne suis plus protégé là." signale Eliandre qui prend relativement au sérieux les paroles de la Vivi. Il ne sous-estime jamais les pouvoirs des autres mutants.

Il abandonne l'idée du visage et se replie sur un truc qu'il arrive à faire. Un chat. LE chat en fait. Red de son petit nom, comme la couleur de ses yeux. Il arrive très bien à faire une versions statique de ce dernier. La version qu'il aimerait avoir à la maison. Un Red statique ou empaillé.

Elle pencha la tête légèrement. "Tu contrôles bien ton pouvoir." Il y avait ce début de sourire retenue. "J'aimais bien le... l'électrocardiogramme que tu avais fait."

"20 ans d'entrainement avec le best coach ever." dit simplement Eliandre. Il revient à la pulsation. C'est très relaxant pour lui car il la synchronise avec son rythme cardiaque personnel. Un rythme d'athlète, lent et puissant. Il libère les dernières billes de son sac et elles envahissent l'espace pour pulser en coeur.

C'est très relaxant pour Violette aussi, qui ramène ses jambes sur la chaise en les entourant de ses bras, tout en suivant des yeux le ballet des billes. "Awsome." Souffla-t-elle.

La sueur commence à perler sur le front d'Eliandre. Les travaux de précisions sont les plus compliqués pour lui. Contrairement aux travaux de force qui le fatiguent moins en fait. Mais sa mère exige qu'il devienne toujours plus précis. Ce qui a pour effet d'augmenter sa puissance au final. Elle n'a pas eu à la pousser fort quand il a compris que ça fonctionnait.

Les billes continuent leur ballet un petit moment et finalement elles rejoignent son petit sac.

"Fin du spectacle." annonce-t-il en sortant un mouchoir pour s'essuyer le front.

Elle revint à elle-même et cligna des yeux. "Tu dois avoir faim maintenant." Déclara-t-elle, tandis qu'elle tripotait son bandeau d'une main, Anastasia n'allait pas être contente qu'elle ait enlevé son bandeau devant lui, mais elle serait encore moins contente si elle le lui cachait.

"J'ai faim depuis que je suis arrivé. Mais c'est pire maintenant. Le pouvoir creuse mon appétit." indique Eliandre. Il a gardé du jus cependant. La rencontre avec Aaron lui a prouvé que tout cramer pendant un entrainement le laissait un peu short en cas de conflit imprévu. Il va falloir qu'il retourne en salle des dangers. Sauf que sa mère a mis en condition qu'il soit un X-Men.

"J'ai pris de gros risque à rester ici alors que tu as pas ton bandeau ?" demande-t-il alors.

Elle hocha la tête de droite à gauche. "C'est trop tard, maintenant. Même si je remettais mon bandeau." Elle se releva lentement, s'étirant un peu. "Mais ce n'est pas si dangereux... tout le monde dans le manoir a déjà vu mes yeux..."
Oui bon, c'est relatif, Anastasia ne sera pas de cet avis.

"D'accc.. ord." il est dubitatif. Et évite de la regarder dans les yeux. "Je dois éviter de les regarder ou ça n'a rien à voir ?" il suspecte que ça n'a rien à voir mais ne peux pas en être sur. Il n'est pas vraiment rassuré même s'il ne sent rien de spécial.

"Tu les as déjà regardé..." Précisa-t-elle, quand la porte s'ouvrit. Anastasia se figea à la porte, et Violette aussi. Avant de réaliser qu'elle était encore debout juste devant la chaise de sa boss et de s'éloigner. Ses oreilles devinrent rouges. Elle n'eut pas le temps de ranger les lunettes d'Anastasia. Celle-ci soupira. Puis parla d'une voix articulée et lente.
"...Le diner va être servi, je vous reverrai en bas."

"Oh ... parfait. Je meure de faim."annonce Eliandre qui n'a rien fait de mal et qui donc reste parfaitement détendu. Il se met en route pour en bas.

Violette suit derrière lui, mais un peu à la traine. Elle finit par se dépêcher de marcher au rythme de ses pas. "Elle avait l'air comment ? Déçue, non?"

"Je suis pas doué pour lire les émotions sur les gens qui ont tendance à vouloir les cacher." dit Eliandre. "J'aurais dit agacer. Un peu comme ma mère quand je fais quelque chose de puérile. Elles sont toutes les deux beaucoup trop sérieuses. Maintenant comme je sais pas ce que signifie le fait que tu es enlevé ton bandeau.... j'ai du mal à évaluer la gravité de la situation."

Violette était bloquée au mot "agacé". Anastasia agacée d'elle ? Oh non, elle ne voulait même pas y penser. Peut-être qu'Eliandre est vraiment juste pas doué à lire les émotions. Et puis Anastasia n'est pas si sérieuse comme il dit... enfin si, mais... c'est compliqué...
Elle ne répondit pas tout de suite à sa question sur les pouvoirs.
"Hm. Je ne sais pas si t'en parler est une bonne idée..."
Anastasia lui dira sans doute la même chose que la dernière fois, que c'était son pouvoir et qu'elle en parlait à qui elle voulait. "Peut-être qu'elle était juste agacée par toi..." Insista-t-elle finalement.

"C'est un secret ?" demande Eliandre qui est certes curieux, mais pas au prix de placer la petite dans une situation difficile. "Peut-être en effet que c'est moi." dit-il moyennement convaincu, même si la possibilité existe. Elle a peut-être pensé qu'Eliandre avait 'manipulé' la petite pour qu'elle retire son bandeau.