Rappel du premier message :



J'aime bien l'odeur qu'il y a ici, celle des parchemins et des livres. Au prieuré, il n'y avait qu'un livre qui méritait d'être lu - notre sainte Bible - et mes partitions de musique. Ici, dans la grande bibliothèque de Moscou, il y en a tellement plus ! Une vie ne suffirait pas à les lire tous. {Fort heureusement Trésor, tu as bien d'autres choses à faire.} Mais tu n'es pas contre que je sois là ? {Non, même si je préférerai que tu te reposes en dormant... la nuit a été longue.} Je sais. J'avais bien remarqué les cernes visibles ce matin dans le miroir, à patrouiller la nuit entière sans repos, mais la piste s'était définitivement perdue au lever du soleil. Et j'avais entendu Vadim se moquer de moi pendant ma filature, ce qui m'avait déstabilisé et fait manquer mon suspect.

Ils viennent de plus en plus souvent, quand je fatigue. Le Malin doit savoir quand je suis moins vigilent pour me les envoyer me tourmenter et je refuse qu'une de ses ruses m'empêche de bien accomplir mon devoir. Alors je suis là, parmi les livres, à chercher si d'autres ont déjà été tourmenté par les morts avant moi. Et je pense avoir trouvé quelques réponses dans cet ouvrage... Je suis tellement absorbé par ma lecteur que j'en ai oublié de prendre place sur une chaise et reste assis à même le sol. Puis, il n'y a personne dans ces rayons et Sveta ne me le reproche pas.

Je cesse de manger et regarde Max dans les yeux. "Un enfant avec qui j'ai grandit. Il est mort."

Il parle des fantômes qu'il voit… alors il hallucine vraiment ?
"J'imagine que les prêtres n'ont rien fait pour toi. Suis mon conseil, vas voir ma mère au sujet de tes crises. Elle fera peut-être un miracle et je te promets que tu n'auras rien de désagréable à faire, vraiment."
Il faut espérer que le ventre plein l'aide à prendre la bonne décision. Ma mère n'exorcise pas mais elle sait calmer.

"Si, ils m'ont aidé mais les ruses du Malin sont retors" soupirais-je. "Mais pour les crises, je veux bien l'aide de ta mère. Les prières ne feront pas tout contre ça." Et ça me désole.

"Tu vas voir, elle te fera dormir huit bonnes heures : Et elle est très gentille."
C'est même une serpillère… comme Klyde. C'est peut-être pour ça qu'il m(énerve autant quand il se laisse porter par le mouvement. Je continue de manger en savourant.

J'ai un blanc. "Huit heures... d'affiliée ? Et ça chasse les crises de panique ?" Le remède serait juste de dormir plus une seule fois ? Je m'attendais à un traitement plus lourd. "Tu tiens de ta mère alors ?" Max aussi est gentil, quoique soupe-au-lait. {Je vois que tu es ravi d'utiliser cette expression nouvellement apprise} s'amuse Sveta. Oui, je l'aime beaucoup.

Qu'est-ce qu'il raconte ? Qu'est-ce que je tiens de ma mère ?
"Huit heures, c'est la durée moyenne d'une bonne nuit. Certains dorment neuf heures, d'autres seulement six mais oui un bon sommeil, des repas conséquents font une bonne hygiène de vie. Sans ça, on n'a pas l'esprit clair, même avec toutes les prières du monde. Faire attention à son Esprit est une chose mais si le corps est négligé, cela ne sert à rien !"

Ah. C'est donc comme ça que fonctionnent les autres humains. "Je ne me néglige pas ! Je prends soin de moi." Parce que Sveta me gronde si je ne le fais pas. "Et mon esprit va bien..." marmonnais-je en finissant ma brioche.

On dirait un gamin. Enfin, peu importe, je ne vais pas lui prendre le chou. Il mange, ma mère va lui donner de quoi bien dormir et il est toujours mon ami. J'ai envie de lui demander si son lit est assez bon pour dormir mais je risque de le braquer.
"Qu'as-tu pensé de la nouvelle cathédrale ?"
On va rester en surface gentiment, le temps de le laisser baisser sa garde.

"Mince ! Je n'y suis pas retourné après les travaux !" J'ai eu bien trop à faire à surveiller le quartier de Pasha pour revenir sur les lieux. "Tu n'as pas eu problème pendant la rénovation ? Et ta montée en grade, tu en es où ?" Autant repartir sur des sujets qui le concernent.

Je manque de m'étouffer avec mon dessert à ces mots. "Mais... c'est ridicule comme logique ! Si tu es gradé, ça veut dire que tu es plus efficace contre les démons et pourtant, tu n'iras pas les combattre ?? Je ne comprends pas, pourquoi la Milice est organisée comme ça ?" Autant rester à un niveau assez bas où il pourrait gagner assez de prestige et d'argent mais en restant sur le terrain ! "Tu es doué en plus, ça serait une vraie perte que tu n'ailles plus sur le terrain.... Ou alors seulement quand tu seras trop vieux et là, tu pourras former d'autres miliciens à comment bien chasser les démons."

Oui, on est d'accord mais le pire c'est que les fils à papa ne passent même pas par la case trouffion et en profitent pour faire encore moins. Est-ce que je lui dis ou pas ?
"La logique est qu'à plus haute échelle, tu commandes des rangs, voire des régiments parce que tu connais la manière de fonctionner des zootropes. Même si je suis d'accord, un vrai meneur doit être capable de combattre en première ligne avec ceux sous ses ordres."

"Tu me promets que tu resteras aussi sur le terrain ? Avec tes hommes, pour les aider ?" Ça me perturbe toujours autant de le savoir. "Tu resteras dans la cavalerie ?"

"C'est quoi cette promesse que tu me demandes de faire ? Pourquoi cela te tient-il autant à cœur ? Tu ne veux pas que je survive, c'est ça ?"
Je le taquine évidemment, je suis sûr qu'il ne le pense pas. Mais c'est intrigant tout de même, pourquoi cela semble-t-il aussi important pour lui ?

"Mais si ! Je veux vraiment que tu finisses ta vie comme tu la rêves, en étant colonel avec une jolie femme à tes côtés et... des petits-enfants ? C'est pas ça que veulent les gens ?" Les marchandes les plus âgées me parlent souvent de leurs petits-enfants en tout cas. "Mais je serais tellement plus rassuré de savoir les démons en échec grâce à toi. Le monde... serait plus en paix, il n'y aura plus d'innocents tués par ces créatures... tant de morts..." Mes pensées se tournent de nouveau vers le passé. Vadim. Leonid. David. Nika... la faute aux démons s'ils ne sont plus ici.

Il n'y a pas tant de morts liés aux zootropes que ça. Est-ce qu'il fait de son cas une généralité ? Est-ce qu'il a souvent été attaqué par des zootropes ? Comment est-ce que je peux lui tirer les vers du nez, voyons…
"Ne t'inquiète pas, je te protégerai et tu n'auras plus à t'inquiéter d'eux. tu n'auras plus besoin de te cacher."

"Je ne veux pas me cacher, plus jamais." Ni compter sur les autres pour me protéger, Pasha a déjà tellement fait pour moi. "Et je sais déjà que tu es là pour moi. Tu passes ta mission avant tout et n'hésite pas à aller au-devant contre les démons même quand tu n'es pas en service ou que tu es blessé."

C'est si rare que quelqu'un reconnaisse mes mérites !
"Merci, j'espère bien qu'un jour une femme qui plaît pensera la même chose que toi. À ce propos, où en es-tu avec la sociabilisation. As-tu discuté avec de nouvelles personnes ?"

"Il n'y a pas de raison. Et puis l'uniforme te rend vraiment très élégant" léchais-je les dernières traces de sucre de mon dessert de mes doigts. "J'ai parlé avec beaucoup de monde lors de la soirée où j'ai chanté mais pas de manière très... comment dire...? Disons que je sentais bien que je n'étais que le 'chanteur à la jolie voix' et rien d'autre, on me félicitait mais c'était juste de manière polie de circonstance."

Il est bien le seul à penser ça. Vraiment.
"Est-ce qu'il y avait dans le lot, des gens qui t'intéressaient, que tu voulais apprendre à connaître ?"
L'uniforme milicien a plutôt tendance à effrayer. La peur ça me va, c'est mieux que l'amour, non ? Alors pourquoi ça me laisse un sentiment insatisfait ?

"Pas vraiment non. Ces gens-là sont bien trop différents de toi et moi et les musiciens étaient vraiment plus âgés que moi, pas facile de trouver quoi discuter." Et avec ma cible éliminée, mieux vaut que je me fasse un peu oublié de Monsieur Lobov. "J'ai froid, tu veux le thé maintenant ?" changeais-je de sujet.

Est-ce qu'il change de sujet pour ne pas parler de son manque de sociabilisation, là ?
"Tu sais, ce n'est pas grave si tu ne te fais pas de nouvelles connaissances. Les vrais amis sont rares."
Puis je me lève de banc, près à aller au salon de thé.
"Vas-y conduis-moi à l'endroit où tu veux aller. C'est toi qui invite après tout."

"Je ne pense pas qu'on puisse se faire des amis dans ce genre de milieu... ils n'ont pas du tout la même vie que moi." Même si, techniquement, hormis un autre Guide personne ne vit comme moi. Maksim a tout de même des similitudes, la Milice fait au grand jour ce que les Guides font dans les ombres. "Ça me rappelle un salon de thé où j'étais allé avec une dame, il n'est pas loin." Tout en restant à son rythme, je le conduits dans un lieu assez chic où j'avais emmené la femme enceinte bousculée se reposer. Le thé y est bon même si je garde un souvenir mitigé de cette rencontre.

Je le suis péniblement avec ma canne. Son cliquètement m'insupporte. Vivement que je sois totalement guéri !
"Une Dame ?! Tu as bu du thé avec une Dame ? Dans quelles circonstances ?"
Klyde est un tombeur, ma parole.

Je lui ouvre la porte avec une légère révérence et entre à sa suite. "Installons-nous, je t'expliquerai. Ce n'est sûrement pas aussi glorieux que tu le penses..." Je suis tout de même ravi de m'être correctement habillé pour aller à la bibliothèque, ma tenue habituelle me démarquerait bien trop ici.