Mais non ! hurla Aldo en se jetant dans les bras de son frère d'armes. Toi ici ? Mais je ne t'ai même pas repéré dans le bus... et pourtant je suis super observateur ! Avec toi dans la team, c'est sûr on ne peut pas perdre. Zosh, je te présente Ciaran ; c'est quasiment mon frère.

Dézombizateur à plein temps, Dieu vivant sur Terre, séducteur professionnel, ironisa Aldo, qui trouvait ses deux compagnons fort peu humbles. Bon, maintenant qu'on s'est tous jetés des fleurs et autoproclamés champions du monde chacun dans sa catégorie, on va pouvoir songer à s'équiper correctement et foncer dans le tas ! D'ailleurs faut qu'on se bouge ; la tempête approche et on est en plein dans son sillage... décida Aldo.

Aldo suivit le véloce matou. Il courut aussi vite que possible, mais c'est qu'il courait vite, l'animal ! Le trio de choc arriva assez vite à la lisière de la forêt. Devant eux se tenait une ville. Très vivante. Il y avait des coups de feu de partout. La safe zone n'était pas très loin. Ils y étaient presque. Mais il fallait avancer encore, entrer dans la ville. Se jeter dans la gueule du loup.

Aldo ne se fit pas prier ; il se rua vers la Jeep et prit place au volant. Une fois tout le p'tit monde à bord, il démarra au quart de tour et fila à toute allure vers la ville. Ils y parvinrent d'ailleurs sans encombres, avec en bonus trois adversaires écrasés et cinq autres snipés par Ciaran. Aldo se gara loin du chaos, sur un parking abandonné près d'une charmante maison au toit violet et aux murs jaune pâle. Terminus, tout le monde descend ! annonça Aldo en sortant lui-même de la Jeep pour être le premier à looter fouiller la maison de fond en comble.

Cool ! J'en aurais bien besoin d'une, steuplé ! réclama Aldo tandis qu'il inspectait avec amour le fusil d'assaut Mark 7 épique qu'il venait de trouver. La maison fut bientôt tellement collectée fouillée qu'il n'en restait plus un seul mur. Toujours personne à l'horizon. Ni une ni deux, notre héros musclé se rua vers la maison la plus proche et commença à la fouiller.

Aldo imita Ciaran en se planquant. Le viseur du fusil d'assaut Mark 7 zoomant généreusement, notre héros musclé avait de quoi inspecter efficacement les environs... mais malgré tout il ne repéra rien. N'ayant pas vu d'où venait le tir, il ne savait pas précisément où chercher.

Aldo l'imita en s'armant de son fusil à pompe à tambour typique. Bien mieux pour le combat rapproché que son fusil d'assaut Mark 7, aussi épique soit-il. Puis, il descendit du grenier pour aller se planquer sous l'escalier, une cachette rarement vérifiée. Idéale pour prendre les ennemis par surprise. L'un des deux assaillants était justement entré dans la maison. Bingo ! Au moment où il fut tout proche de l'escalier, Aldo sortit de sa cachette et tira à bout portant en pleine tête. Cela suffit à downer l'ennemi, qui ne put alors rien faire d'autre que errer à quatre pattes dans l'espoir que son équipier vienne l'aider à se remettre debout.

Youhooooouuuu !!! Super les gars, on gère de ouf ! s'extasia Aldo, grisé par leur performance. On est les meill... Le pauve Aldo n'eut pas le temps de finir sa phrase, et encore moins de l'accompagner d'une pose ridicule super classe, car il venait de se prendre un tir de sniper pile entre les deux yeux. Et merde ! pesta-t-il. Downé direct, il ne pouvait désormais s'en remettre qu'à ses coéquipiers.

Aldo attendait patiemment que Ciaran le soigne. Patiemment, certes, car il n'avait pas le choix, mais pas serein non plus. Quelque chose semblait attirer les participants dans la zone. Le héros aux impressionnants biscottos estimait une bonne vingtaine d'adversaires à proximité. Mauvais ça... Ciaran, y a du monde ! Beaucoup... Faut se trouver une planque fissa, on pourra jamais tous se les faire, expliqua-t-il tandis que son pote finissait de le requinquer tout en balayant les environs en quête d'une bonne planque.

Frère. Voilà qui toucha Aldo. Dans un élan d'affection, il fit un câlin à Zosh, lui caressa la tête et lui fit un bisou sur la truffe. Trop mignon ! lâcha-t-il tendrement. Bien évidemment, Aldo perdit face au véloce félin tireur de langue, qui devint de fait le chauffeur du trio. Ce dernier réussit à fuir (presque) sans encombre. Le pneu arrière droit passa l'arme à gauche. La carrosserie trinqua également. Quelques rivaux avaient mitraillé la voiture tandis qu'elle fuyait la scène de combat. Une fois arrivé à bon port, notre trio s'activa. Aldo bondit hors de la voiture et fit une rapide inspection des lieux.

C'était le moins qu'on puisse dire. Le supermarché était désert, et la zone semblait l'être également. Aldo en profita pour s'offrir une glace ; la coquine lui faisait de l'œil depuis quelques minutes déjà. Un délicieux cornet vanille-chocolat aux mille promesses. Comment résister ? Notre héros musclé (et gourmand) ne se fit pas prier ; il s'en empara et l'engloutit comme si sa vie en dépendait. Mmm... trop bonne ! conclut Aldo en se léchant les doigts pour ne pas en perdre une miette. Un rot ne tarda pas à suivre. Mais c'était pas lui. Ni ses équipiers. Aldo dégaina le fusil à pompe lourd qu'il avait trouvé dans le supermarché. Qui est là ?

Alors nous aussi ! On va bien se marrer ! Sur ce, Aldo chipa le Transformtout à Ciaran, scanna un stylo qui traînait dans un coin et se transforma dans un éclair aveuglant.

Aldo croyait rêver. Il venait de trouver le taille-crayon de ses rêves. Et cette voix ! Ô grand dieu, sa douce voix si suave ! Il en tomba de son étagère. Lorsque la gangsta le ramassa, il crut mourir de plaisir ; il en perdit son encre. Eh mais il fuit ! s'écria-t-elle en le jetant par terre. Il y a quelqu'un ? s'enquit-elle d'une voix forte et menaçante. Ce stylo n'est pas tombé tout seul. Montrez-vous ! Mais rien. Aucun bruit. Personne. A priori. Elle jeta un dernier regard chargé de mépris et d'agacement vers le stylo explosé par terre en mille morceaux, puis elle se détendit. Visiblement, ils étaient seuls.