Rappel du premier message :



Sa première idée avait été d'envoyer chier tout ce beau monde puis la seconde - qui n'était pas vraiment une idée à proprement parler - était que Bromir lui en voudrait sûrement de faire sa tête de lard comme il disait et se mettre toute la populace locale à dos sitôt sa pipe cassée.

"Je t'en veux vieux, mais je t'en veux..." pestait une énième fois l'elfe noir alors qu'il sortait du village à la demande de ces connards chers voisins pour une histoire d'orc qui traînait dans le coin. S'il n'avait pas besoin d'eux pour gagner sa croute et vendre ses travaux, Stej les aurait volontiers laissé se débrouiller avec cet orc. Non parce que bien sûr, c'était le noiraud aux oreilles pointues qu'on envoyait en reconnaissance, forcément ! Ce délit de faciès... et il n'était même pas payé pour ça en plus ! Acte de citoyenneté mon cul oui !!

TOI POUVOIR RESTER ASSEOIR SUR FESSIER COMME ZAKÛR-SERT-A-RIEN SI TOI VOULOIR, répondit Zenkûga, faisant référence à un orc qui semblait peu apprécié par sa tribu vu le "titre" qu'il avait mérité. Il ne jugerait qu'à moitié l'elfe noir. Ce n'était qu'un elfe après tout. Il en avait connu qu'une poignée de vrais courageux.

Ouhhhh..... que c'était mesquin ça. Décidément, ce gars lui plaisait de plus en plus (en tout bien tout honneur). "Plait-il ? J'ai ma fierté moi môssieur et j'suis pas de ces elfettes qu'on entretient ne rien foutre" ne se fâcha même pas Stej, trop amusé par la situation. "Je te propose même un concours de chasse !" Ouais mais là.... trop tard, il avait encore échappé à sa joueuse pour partir dans ses plans foireux (puis tant qu'il ne couchait pas avec Zan, osef).

HRP:

Le Grand, le Musclé, le Retraité Zenkûga ne se laisserait jamais faire par des propos si-- ok si n'importe quoi. La flamme compétitif vient de s'allumer. ZEN TOI ECOUTER. QUOI ÊTRE CONCOURS ?

Quoi être concours ? Bonne question. Son adversaire-voisin-pas-loin-d'être-un-pote avait clairement l'avantage devant des animaux de gros calibre, surtout que lui ne pourrait pas porter une bête crevée aussi grande. Non, il devrait tricher ruser. "Il y a des biches dans les bois autour du village qui sont très difficiles à attraper tant elles courent vite. Le concours est simple : le premier qui en ramène une ici est le gagnant. On a jusqu'au couché du soleil, ça te va ?"

PFF. Il avait espéré quelque chose de plus impressionnant comme concours. Chasse aux dragons (faut pas rêver) ou au moins un bête sanglier en rage. Les trucs basiques quoi ! Mais des biches ? Ca n'avait même pas assez de viande pour être un repas satisfaisant. ZEN POUVOIR ATTRAPER 100 BICHES. Il n'avait jamais essayé mais ça ne pouvait pas être très compliqué. Si ?

"Je ne suis même pas sûr qu'il y en ai cent mais... fais-toi plaisir mon grand. Tu auras une mention honorifique si tu y arrives." Il devait aimer ça, les titres. Stej se contenterait facilement d'une de ces bestioles, il savait déjà leurs habitudes et les points d'eau où elles s'abreuvaient. "Si tu gagnes, je te laisserai choisir le prochain défi aussi. C'est partit ?"

Il allait conquérir le suivant défi tout comme le prochain. Zenkûga n'en doutait pas. C'est seulement avec autant de confiance en soi qu'on réussit à gérer des exploits de grande importance (et qu'on gagne autant de titres). Et Zen était toujours désireux d'ajouter des titres supplémentaires à son nom. OUI. ZEN ACCEPTER CONDITIONS.

"Et bien que le meilleur gagne !" claqua-t-il des mains comme un top départ. Stej ne chercha même pas à courir pour rejoindre les bois, sa saloperie de jambe n'arriverait pas à le tenir bien longtemps s'il ne se ménageait pas.... et ne parlons pas d'attraper une biche ! Il avait toujours des dagues de lancer sur lui, ça servait toujours, mais n'était pas d'une adresse faramineuse avec ces lames. Putain faites en sorte qu'il en attrape au moins UNE ou l'orc allait se payer sa tête pour le restant de ses jours.

Résultats des dés:

Quand ils se retrouvèrent un instant plus tard pour partager leurs comptes, Zen cria bruyamment victoire. Si on regarde purement les statistiques (pas que Zen sache ce que c'est) la victoire était clair : Zenkûga, Maître des Concours (titre en attente de validation), gagna la coupe (en attente de fabrication). Mais... sa victoire n'était pas aussi victorieuse que voulu. La petite branche d'elfe avait quasi chopé autant de biches que lui. Il y a 20 ans cela aurait été honteux, mais Zenkûga était vieux et n'avait plus rien à prouver. ZEN AVOUER... IL PAS PENSER TOI ATTRAPER AUTANT BICHES.

Seize pour le vert et onze pour le noir. Correct. Si ce n'est que Zen pétait encore le feu alors que lui soufflait comme un bœuf, couvert de sang et les épaules en ruine (c'était lourd ces merdes !). "Ah ah ! Je prends ça comme un compliment" se posa Stej, ses jambes ne le tenant plus. "Tu les as eu comment ? En leur courant après ?" Il ne voyait pas l'orc avec une arme à distance.

ZEN ATTRAPER UN. PUIS ZEN UTILISER UN COMME MASSUE CONTRE AUTRES. Parfois il fallait improviser ses armes. BICHES RAPIDE, MAIS BICHES STUPIDES. PARFOIS BICHE COURIR DANS BRAS DE ZEN. Ca n'arrivait pas qu'au biche d'ailleurs. Les humains avaient tendance à paniquer proche d'un orc avec une grimace aussi charmante que la sienne.

La brindille eut une pause, peu certaine d'avoir bien compris la scène improbable qui se jouait dans son esprit. "C'est... original, j'admets, mais ça reste efficace. Félicitation à toi Zen, Vainqueur des Biches Traquées" inventa-t-il sur le tas. "Je reconnais ma défaite.... ça fait combien de repas tout ça ?" Et il avait besoin de se laver, le sang commençait à sécher.

Vainqueur des Biches Traquées ! La gloire à lui !! Un nouveau titre ! Zen hocha fièrement la tête en répétant son nouveau titre dans sa tête. Il allait l'oublier s'il ne le répéta pas au moins 100 fois. ZEN, VAINQUEUR DES BICHES TRAQUÉES, PENSER QUE NOUS COMMENCER AVEC UN REPAS. Il leva l'index au cas où l'elfe ne savait pas compter. LE RESTE NOUS VENDRE OU GARDER.

"Vendre c'est bien. On pourra proposer à l'auberge, ça te permettra de faire connaissance avec tes nouveaux voisins." Et de foutre une belle chocotte à ces péquenauds. "Je te laisse préparer la biche ? J'vais prendre un bain rapide et allumer le feu." Oui bon hein, l'était pas un orc lui et sans être un de ces elfes qui sentent bon la lavande, Stej n'aimait pas spécialement être poisseux de sang toute une journée... et tant pis si Zen le prenait pour une petite nature.

Pouhahahahaha ! Un bain ! Il avait à peine transpirer et l'odeur de la transpiration c'était une odeur d'homme de toute façon. Le genre de parfum naturel qui attire les femmes. C'était logique alors que Zenkûga ne possédait pas de baignoire. TOI DEVOIR ALLER DANS VILLAGE POUR SENTIR COMME ROSES, clarifia-t-il en rigolant.

"Genre ils sentent la rose au village..." ne s'offusqua pas Stej. D'accord il n'était pas un maniaque de la propreté – ce qui serait difficile en vivant dans une forge – mais il n'aimait pas non plus être crasseux et encroûté de sang séché. "Un tour à la rivière ira très bien, j'ai la flemme de redescendre chez moi." Puis Zen n'allait pas s'offusquer de le voir à poil quand même... si ?

L'orc haussa les épaules. L'hygiène n'était pas nécessairement quelque chose qui le préoccupa. Si l'elfe avait envie d'aller se baigner et de se brosser les cheveux en chantant aux oiseaux (comme le font certainement tous les elfes), il n'avait qu'à se ridiculiser tout seul. Lui s'afféra plutôt à préparer cette biche à coup de hache.

Au bord de l'eau, un amas de vêtements en lin et cuir s'entassait sur un rocher alors qu'un elfe noir nu comme un ver barbotait dans l'eau fraîche. Sans savon ni rien, à la dure ! Le seul piaf qui avait eut le malheur de venir lui casser les oreilles avait fini raide mort, une pierre du ruisseau entre les deux yeux... et par chance, le courant avait fini par le lui ramener. "J'ai ramené un amuse-gueule" revint-il trempé vers Zen, l'oiseau en main et ses vêtements sous le bras. (Ne me dîtes pas que ce con ne s'est pas rhabillé ?!)

Il n'y a rien de très choquant à propos d'un homme nu. Zenkûga en a vu des masses dans son clan. La chose la plus choquante de toutes est peut-être qu'avec une espèce qui fait la moitié de sa taille, le reste de l'anatomie corporelle avait tendance à suivre les mêmes proportions. Ca restait toujours pas très pertinant à son égard. Il regarda plutôt ce que l'elfe nu tenait dans sa main... et tenta de déchiffrer le sens de sa phrase. QUOI ÊTRE AMUSANT POUR MA GUEULE ?

Etait-il étonné que l'expression lui passe au-dessus de la tête ? Non. "J'me fous pas d'toi. C'est un truc de riche qu'ils disent quand ils ramènent de la bouffe mais ça nourrit pas" lança-t-il l'oiseau mort sur la table. "T'en feras même qu'une bouchée.... tu digères les plumes ?"

L'elfe aimait utiliser des mots qui faisaient mal au crâne de Zen. Amuse-gueule. Digérer. Encore une chance qu'il avait précisé qu'il ne se foutait pas de sa gueule. Le mal de crâne était facile à régler avec un bon coup de massue (sur la tête de la personne qui provoquait les maux de têtes, pour être clair). Au lieu de lui répondre avec des mots, Zen se contenta d'attraper l'oiseau par la queue et de le balancer dans sa gueule, les crunch crunch crunch dans sa bouche indiquant qu'il allait bien découvrir s'il digérait les plumes très bientôt.

Ledit elfe eut un air blasé au possible, complètement dépité. "C'est une façon plutôt directe d'être fixé, j'dis pas. Le repas avance ?" se décida-t-il à s'habiller parce que sa joueuse insistait lourdement.

Zen hocha la tête en souriant largement. Les restes de plumes étaient encore visible entre ses dents pointues. C'était très charmant. TOI POUVOIR MANGER. Ca, par contre, était un fait assez suspect. La viande était encore à moitié crue. Parfait comme cuisson pour un orc... mais peut-être pas pour une brindille ?

Mais la brindille avait assez bourlingué dans sa vie pour ne pas faire le difficile. Au pire, si vraiment il n'aimait pas la cuisine de son nouvel ami, Stej n'allait pas se gêner pour reprendre la cuisson à son goût. "Pose tout ça sur la table, je reviens" se dirigea-t-il vers le potager. Vu la rusticité du repas, une ou deux carottes crues tout juste lavées feront l'affaire pour accompagner. "Tu veux une salade aussi ?" se crut-il comme chez lui au milieu des légumes – désormais – de l'orc.

Salade ! L'orc ricana à l'idée. Quoique... s'il voulait vraiment devenir jardinier professionnel (et il le voulait), il devrait peut-être commencer à consommer sa propre marchandise. Comment allait-il vendre ses légumes s'il n'avait aucune idée du goût après tout. HMMM..... ZENKÛGA MANGER SALADE AUSSI.