Rappel du premier message :



Arior s'éveilla de bon matin ce jour là. Il se sentait... En forme. La nuit avait été agitée et passée en bonne compagnie, le vin avait coulé à flot et grâce à ces talent il n'avait aucune gueule de bois. Il se sentait la force d'avoir une journée bien remplie et productive. Il décida donc que cette matinée serait consacré à faire sa tournée des mauvais payeurs de la ville. Pas que celle-ci soit énorme et qu'il y ait beaucoup de clients mais... quelques uns se faisaient désiré dans le paiement de ses services.

Le soleil se levait et c'était l'heure parfaite pour aller faire le tour du marché et visiter une étale en particulier. Il marchait tranquillement dans le fraicheur du matin, ayant en ligne de mire l'étale concernée. Mais il se stoppa lentement en apercevant du coin de l'œil un petit être qu'il avait déjà vu. Chétif, sale, mais étrangement blanc comme la neige, le petit elfe l'intriguait depuis plusieurs jour déjà. Il semblait seul, à la rue, abandonnée et pourtant aussi sauvage qu'un petit animal. Il ne se laissait pas approché, se cachait, ne mendiait pas... Et il avait visiblement une idée dérrière la tête. Son intérêt tout concentré sur celui qui avait retenu son attention, Arior remit temporairement à plus tard son plan pour observer la scène.

Restant toujours aussi calme, presque impassible, l'enfant reposa son assiette, aussi propre que si elle avait été nettoyée. Il considéra l'elfe noir, prenant son temps pour répondre. Il ne souhaitait pas le provoquer.

Je suis libre.

- Libre ?

Arior fronça les sourcils.

- Libre ?! Et quelle liberté ! Libre de mourir de faim et de manger des rats ? Être libre vaux il plus qu'être soigné, éduqué, vêtit et logé ?!

Il semblait furieux. Il avait un peu haussé la voix, sans se faire pour autant menaçant. En tout cas, pas dans son attitude. Il n'avait pas cherché à surplomber l'enfant, ni à l'attraper, le corriger ou quoi que ce soit. Bien planté sur sa chaise, son regard perçant fixé dans celui d'obsidienne, il attendait sa réponse.

Libre également de ne répondre qu'à une seule question, ce qu'il fit.

Oui.

L'emportement de l'elfe noir ne lui était pas étranger, mais il ne fléchissait pas. Il n'avait non plus cessé d'être à l'affut, par trop conscient de son environnement et de son interlocuteur

Arior observa brièvement l'enfant. Il le jaugeait, le décortiquait du regard. Cela prit une longue minute. Puis il eut un rire bref, secouant la tête de droite à gauche avant de se détourner de Satel et de reprendre son repas. Il en prit une seule bouchée, avant de lui jeter un coup d'oeil en coin.

- Et bien, petit elfe libre, que fais tu encore ici ?

L'intonation n'était pas agressive, mais suffisamment ferme pour être claire : il le congédiait.

L'enfant expira brusquement. Comme si la déclaration de l'elfe noir était un soulagement. Il se leva. Ses yeux se posèrent sur le gilet, la veste, la cape laissés à son intention sur le lit. Sur les deux fruits abandonnés sur le rebord de la fenêtre, par la femme de chambre qui avait vidé les baquets. Il les ignora.

Arrivé à l'entrée de la chambre, il se retourna pour faire une dernière fois face à son bienfaiteur. La révérence qu'il lui offrit était trop caricaturale pour être prise comme telle. La porte passée, ses lèvres se fendirent d'un étrange sourire.

Arior quitta le bourg deux jours plus tard. Mais avant cela, il chercha un peu Satel. Par chance, il aperçut la tignasse blanche là, dans cette ruelle crasseuse. Il s'approcha, posa sur le muret un sac contenant les vêtements délaissés et un peigne pliant en ivoire comme cadeau d'adieu. Un sourire au lèvres, il se détourna et reprit sa route.

N'était-il pas le mieux placer pour connaitre le prix de la liberté ? N'était-il pas conscient des sacrifices nécessaire pour conserver celle-ci ? Bien sûr que si. Et ce dernier geste était un gage pour lui de cette vérité : Bonne réponse, Satel.