Rappel du premier message :




Klyde s'était figé à peine la porte de son appartement ouverte, bloquant le passage du roux par la même occasion. Un truc avait changé mais quoi ? {J'ai trouvé la première} s'amusa l'Ange, signe qu'il pouvait le remarquer d'où il était. Et la seule chose qu'il voyait, était sa corbeille de fruits remplie à ras-le-bord. Jamais il n'avait autant de réserve !

Le jeunot ne dit rien mais libéra l'entrée pour vérifier. Et effectivement, sous les pommes se cachaient deux petits sacs de toile. "Oh. Nous avons eu la visite de notre Ordre" confirma Klyde en sortant un caillou d'un des sacs, avec un symbole qu'il ne connaissait pas. "Ce doit être les tiens, tu reprends du service ?" Peut-être le mot qu'il y avait avec les petites pierres répondrait pour eux : C.St.Nicolas. Un lien avec les rumeurs en ville depuis ce matin ?

L'éclat de colère lui fit peur. Il n'aimait pas quand les gens s'énervaient, il se sentait toujours fautif... et en l'occurrence, cette fois, ce n'était pas une simple impression. "Je suis désolé" s'exprima le brun de manière à peine audible. "Je n'aurais pas dû vous faire rencontrer. C'était une erreur, ma faute, pardon." Il devait partir, faire son devoir, et laisser Pavel et Maksim accomplir le leur. Trop de temps perdu. C'était une erreur, sa faute, son échec. {Respire plus calmement Trésor, tu recommences.}

Il devait vraiment arrêter avec ça. Klyde faisait de son mieux pour s'adapter au surnom, mais il n'avait même pas tenté de changer ses habitudes pour le "ma faute, pardon". C'était frustrant. Surtout sachant que s'il lui fit une remarque à ce sujet, la chance qu'il répondrait par un autre "ma faute, pardon" était très probable. Mais quand même... c'était plus fort que lui. Son "Arrête de dire ça" fut réceptionné en écho avec les mots du milicien "Arrête de t'excuser enfin !". Pasha tourna la tête vers ce dernier, étonné d'apprendre qu'il l'avait assez fréquenté pour savoir qu'il s'agissait d'une phrase habituelle du caneton.

HRP:

Klyde s'est ratatiné et ressemble à un enfant battu. Maksim, déjà échauffé ne peut s'empêcher de lui dire frontalement qu'il n'a pas à s'excuser. Il est surpris par l'intervention du "frère adoptif" qui parle en même temps que lui, pas exactement dans les mêmes termes mais dans le même esprit. Le roux le regarde tout aussi étonné.

Alors que les deux autres se regardaient en chien de faïence, Klyde gardait les yeux baissés et le nez caché dans son écharpe violette. Qu'avait-il encore fait de mal ? {Rien Trésor, rien} le materna sa protectrice. Il était pourtant entouré par deux personnes en qui il faisait confiance et pourtant, il ne s'était pas senti aussi mal depuis longtemps (sauf la fois où il avait étranglé le garçon lui rappela l'écharpe). Le Guide opta pour la seule attitude qu'il savait être appréciée par les prêtres autrefois : rester silencieux et dévoué. Les ordres arriveront bien. D'ici là, ses légers tremblements auront -peut-être- cessé.

Bon, clairement ça n'avait pas été la façon la plus utile de réconforter Klyde, mais l'autre mec l'avait agacé. Pasha se sentait pas capable d'être réconfortant. Pas dans l'instant. Peut-être s'ils étaient seuls... Il aurait pu l'emmener dans un endroit plus calme ou sur un toit facile d'accès... pas un café rempli de gens et sous le regard scrupuleux d'un milicien. Klyde, tu veux partir ?

Les sourcils de Max se froncent. Non seulement, il ne peut pas voir en peinture ce type qui l'ignore complètement mais en plus Klyde semble faire une crise. Il n'a pas la patience pour ça. Il ne peut pas comprendre, enfin si. Il comprend que Klyde lui cache des choses graves sur son passé et que son frère le surprotège comme un cornichon.
"Klyde, si tu fuis, tu n'y arriveras jamais ! Et arrête de croire que c'est ta faute. Là, c'est la faute de LUI ! Qui est incapable d'être avenant avec quelqu'un !"

"Pavel est avenant avec moi !" C'était partit tout seul, au point qu'il fut déstabilisé de sa propre audace. "Pasha... il... nous n'étions pas en ville, c'était un petit prieuré en campagne et nous vivions de nos propres ressources." C'étaient les plus jeunes, les plus nombreux, qui s'en occupaient pour apprendre la discipline et se mettre en condition physique. "Je sais juste que ce n'était pas loin de la Volga" continua Klyde en citant l'un des plus longs fleuves de Russie. "La pause de Maksim sera bientôt finie" répondit-il au roux.

L'histoire de Klyde ne collait pas à celle que Pasha avait eu l'habitude d'utiliser. Il était Moscovite. Jamais avait-il mentionné Saratov à qui que ce soit. Un demi-mensonge car il avait grandi là-bas... mais demi-vérité également vu qu'il est né ici. Avoir deux histoires pour ses origines n'était pas cadeau ; il allait devoir lui en parler plus tard.

Pasha haussa les épaules à l'accusation de Maksim. Je n'ai aucune envie de partager ma vie privée pour satisfaire ta simple curiosité. L'intrusion n'était pas la bienvenue.

La première réplique de Klyde fait l'effet d'une gifle à Max. Alors c'est de sa faute si cet ours l'ignore, c'est ça ? Le milicien se lève brusquement de table, sous le regard des autres clients. Il fusille Pasha et ses mains tremblent légèrement, preuve d'une intense colère tout juste contenue.
"Il ne s'agit pas de curiosité, il s'agit de vivre en communauté ! Est-ce que je peux au moins savoir ce que tu fais comme travail ou ça aussi c'est secret défense ?" demande Maksim entre ses dents.

Pas de la curiosité ? Qu'est-ce qui s'était passé au "je suis curieux, c'est tout" ? Pasha n'eut pas le temps de faire la remarque que l'autre se leva en tremblant de colère. Il arqua un sourcil sceptique face à cette démonstration d'émotion qui attirait clairement l'attention de la clientèle. Assieds-toi. Tu crées une scène.

Inversement, Pasha absorba son agacement et sa colère qui ne monterait qu'à la surface quand il en avait besoin. Quelque chose que ses longues années à vivre ensemble avec Abram lui avait instruites et qui fut, parallèlement, une raison principale pour son départ du camp.

C'en était trop pour lui. Son angoisse n'était pas encore redescendue que cette tension supplémentaire la fit monter en flèche. Klyde jeta sur la table le prix de sa consommation, qu'il avait à peine touchée, et profita que le champ soit libre pour quitter la table à son tour et sortir au plus vite dehors sans bousculer ni déranger personne. Sa gorge était bien trop nouée et il peinait affreusement à respirer de manière efficace. {Va voir le cheval Trésor.} Sa main tremblait quand il la posa sur l'étalon noir, Fumée tourna sa tête vers lui et le fixait de ses grands yeux chaleureux alors que les siens se floutaient sous les larmes.

C'en est déjà trop pour Max quand l'estropié lui dit de sa voix insupportablement calme qu'il fait une scène. Il s'apprête à prendre le chemin de la sortie quand Klyde le devance. Il regarde froidement Pasha avant de s'éloigner de cette "personne". Il passe la porte et marche jusquà Klyde en train de suffoquer.

Le caneton s'était échappé. Il n'avait jamais aimé la confrontation. Pas avec les prêtres, pas avec Abram, et pas avec lui. Selon Pasha, cette fois-ci c'était entièrement la faute de l'autre coléreux. Il n'attendit pas une seconde supplémentaire pour partir à sa poursuite, malgré le fait que le milicien semblait avoir eu la même idée. Résultat : deux hommes auprès d'un troisième qui avait clairement besoin de respirer en tranquillité sans la présence des facteurs déclencheurs. Mais pas question que Pasha le laisserait seul dans cet état. Certainement pas avec Maksim.

(Deux hommes et un cheval, non mais !) L'odeur entêtante de Fumée avait put le calmer et l'animal ne s'énervait pas, lui. Il ne supportait décidément pas les conflits, une des raisons du pourquoi il tuait toujours les démons le plus rapidement possible sans fioriture. Les frères ne criaient pas au camps mais l'ambiance qu'ils instauraient était.... Klyde renifla, chassant l'eau de ses yeux qui lui piquait les joues avec le froid. Résultat bis : c'était l’œil rouge et la mine déconfite qu'il jeta un regard sur ses "protecteurs".

Évidemment, il fallait que l'autre andouille me suive ! pense Maksim bien embêté.
"Klyde, je suis désolé. J'aurais voulu que ça marche entre ton frère et moi mais ça semble impossible quand l'un met autant de mauvaise volonté."
*regard appuyé vers le rouquin*
"Et je vais devoir récupérer Fumée pour retourner à mon travail..."

Le caneton hocha simplement la tête et s'éloigna du cheval, qui lui donna un dernier coup du bout du nez. Il retint un "je n'aurais pas dû" de justesse, de peur d'une autre remontrance et se positionna proche du rouquin sans un mot. Proche mais en gardant une certaine distance. Tout ça avait réveillé trop de choses. Dès que Maksim lui tournerait le dos, il pourra disparaître à son tour, Pavel aussi avait à faire.

Bien. Le milicien allait enfin finir sa pause. Il ne pouvait pas disparaître assez rapidement pour Pasha. Contrairement à Klyde qui risquait encore une fois de s'éclipser s'il ne surveillait pas.

Pasha courrait plus vite.

"À une prochaine fois Klyde," dit Maksim avant de remettre sa veste de milicien et ses lunettes de soleil puis de remonter sur Fumée.
Il ignore ostensiblement Pavel comme celui-ci l'a ignoré et prend la direction de la cathédrale. Au dernier moment, il se retourne pour vérifier ce que font les deux "frères".

"Au revoir Max" fit doucement le Guide avant de profiter du passage d'un groupe de vieilles dames pour se mêler à la foule. Il fallait maintenant qu'il trouve le moyen de rejoindre son quartier, sans passer par le métro. Il avait besoin de se défouler avant pour se concentrer de nouveau tout à sa mission.

Pas si vite. Pasha avait l'habitude de stalker* ses proies et de les retrouver dans une foule. La petite tête aux cheveux bouclés n'allait pas échapper son regard si facilement. Il choppa le garçon par le col pour l'empêcher d'aller plus loin, puis le traîna sans un mot vers une ruelle non loin de la cathédrale.

*:

Sans la mèche orangée qui passa sous son nez, la dague à son bras aurait vite filé entre les côtes de son agresseur. Klyde tremblait encore quand ils furent à l'abri des regards, la tête basse dans l'attente de son jugement. Pour sûr que le sermon allait être corsé.

Sa main se posa enfin contre sa chevelure maintenant qu'ils étaient à l'abris du regard du milicien. Klyde tremblait encore. La crise n'était pas passé. Il tapota doucement sa tête, sachant que jusqu'à présent, il avait toujours trouvé ce geste réconfortant. Tu vas mieux ? Probablement pas, mais il ne pouvait que demander et agir en fonction de sa réponse.

Il ouvrit grand les yeux sous la surprise tout en sentant ses épaules se détendre instantanément. Le ton de Pavel lui semblait même... doux. Comme avant quand il venait le voir après un cauchemar ou une journée vraiment éprouvante. "O-oui..." bégaya-t-il. "Tu n'es pas fâché Pasha ?" Et le surnom du premier coup, il y avait en effet du mieux.

Non. Pas fâché contre Klyde. Quant à Maksim... agacement général ? Enervé peut-être ? Saoulé ? Il n'y avait pas de bons mots pour le décrire (ou pas des mots qui lui étaient familier en tous cas). Pourquoi serais-je fâché contre toi ?

C'était au moins un point rassurant. "Parce que j'ai eu la terrible idée de te faire rencontrer Maksim et que ça a été un échec ?" tenta de répondre le jeunot. "Je ne referai plus, je promets, ma f..." Mais la fin de l'éternelle tirade ne vint pas. "Ça par contre, ça t fâche toujours, quand je m'excuse."