Rappel du premier message :



J'avais pu trouver le temps de me rendre à la bibliothèque pour suivre les conseils reçus au Vatican. {Pas en ces termes Trésor.} Non mais le Frère m'a bien dit que Dieu serait avec moi mais que je devais trouver les réponses par moi-même. {Il mentionnait les fantômes, pas l'albinisme de Maksim.} Mais Sveta, je ne voulais pas qu'on me dise quoi faire pour Maskim, je voulais trouver les informations tout seul et Dieu devait être de cet avis car j'ai trouvé. {Tu le voyais comme une épreuve ?} ... oui ? Elle ne me répond pas par des mots mais je la sens satisfaite.

Donc... uhm... Fumée me regarde depuis son box alors que je suis perché sur une poutre basse. Je reste immobile, pour éviter de me faire trop rapidement repéré mais pas totalement à l'abri des regards. J'attends Maksim, il viendra forcément pour son cheval. J'ai l'impression de respirer un peu trop rapidement, comme avant de me plonger dans une maison inconnue ou quand je suis un démon dangereux. {Tu es tout simplement nerveux Trésor.} Ah bon ?

Peur des ours... ? C'est dangereux un ours non démoniaque ? "Il m'a avoué qu'il m'évitait quand je suis arrivé, pendant deux mois. Je t'ai rencontré à cette période et honnêtement, je ne pensais pas qu'il m'adresserai la parole de nouveau. Là disons... qu'il n'a pas trop le choix de me supporter." Même s'il va sûrement reprendre un peu ses distances une fois guérit, ça me semble inévitable.

Il me manque beaucoup de détails de l'histoire. Je connais un peu Klyde mais pas du tout son frère. Et j'ai l'impression que Klyde se confie vraiment à moi, c'est bon signe pour notre amitié. "Il t'a évité ? Il devait avoir honte, sinon je ne comprends pas. Il pense peut-être qu'il t'a offensé d'une manière ou d'une autre." Nous ne sommes plus très loin de l'écurie, encore une dizaine de minutes ou deux.

"Je crois..." La supposition de la honte n'est pas totalement fausse, peut-être. "Je crois qu'il craignait devoir encore s'occuper de moi. Je n'étais pas du tout débrouillard enfant et il me protégeait des plus grands et m'aidait tout le temps pour mes leçons. Et je pense plus que c'est moi qui l'ai offensé d'une manière ou d'une autre que l'inverse..." Crème eut l'air soudainement plus réveillée, nous étions revenus dans les environs de la caserne.

"Il s'occupait de toi comme d'un grand frère et tu penses l'avoir offensé ? Comment si vous ne vous êtes pas vus depuis longtemps ? Est-ce qu'il t'en veut de ne pas avoir accouru vers ses jupes plus tôt ?" Alors là, je ne comprends rien. Impossible de savoir si cela vient de l'imagination et de l'insécurité de Klyde ou d'une réalité. "Et est-ce que tu lui as demandé directement ? Qu'est-ce qu'il t'a répondu ?"

"Non non, il m'a même accueilli à Moscou quand je suis arrivé." Sur ordre du Vatican mais, enfin, il aurait pu refuser non...? Non, un ordre est un ordre. "On en a un peu discuté déjà et j'ai appris que récemment qu'il aimait bien passer du temps avec moi quand nous étions enfant. Je pensais qu'il le faisait car je paraissais trop fragile ou incapable. J'ai été petit très longtemps avant d'enfin grandir."

"Alors s'il aimait s'occuper de toi enfant, il n'y a pas de raison de penser qu'il avait peur que ce soit pareil. Il a dû se dire que tu étais indépendant et que son travail était terminé. Peut-être trouve-t-il au contraire que c'est sa compagnie qui est mauvaise pour toi et il a décidé de s'effacer de ta vie mais en réalité, il t'aime bien." Je ne comprends absolument rien à la situation mais les rapports humains n'ont jamais été simples. "Il s'est dit que tu étais adulte !"

La réaction de Sveta était comme un lever de soleil au son d'un concert de cloches. Lumineux et tout en musique. J'eus un moment de silence en comprenant que cette fanfare dans ma tête signifiait qu'elle était parfaitement du même avis que Maksim, ce qui restait un peu perturbant. Comme ce faisait-il qu'il puisse raisonner comme elle ? Devrais-je y voir un signe ? "Je..." La voix me manquait un peu après ce sursaut dans mon esprit. "Tu dois avoir raison."

Ah ? Je n'en ai aucune idée j'avoue mais si ça lui donne confiance en lui, tant mieux. "Content que tu y vois plus clair, Klasya !" Forcément, il n'a pas de parents et un seul ami alors il n'a personne pour l'aider à y voir plus clair avec ce dernier. La caserne est visible, je sens que Fumée a bien aimé la balade et le propriétaire de Crème aura peut-être vu le mot.

Avant que l'on soit réellement en vue des portes de l'entrée, je stoppe ma jument pour mettre pieds à terre ; juché ainsi, je serai bien trop visible de loin et je n'y tiens pas. Crème tourne la tête et me jette un coup d’œil quand je me mets un peu devant elle et la diriger à la bride. Et elle me suit, tranquillement. "Elle est vraiment adorable." Le commentaire souriant m'échappe à voix haute.

Je regarde Klyde descendre de la jument. À cette heure-ci, il y a plus de monde et il n'est pas milicien lui-même. Forcément il ne veut pas attirer l'attention. Je l'accompagne, toujours juché sur Fumée. "À la semaine prochaine alors, Klasya." Je me demande s'il s'habitue bien à son surnom. "Habille-toi bien pour aérer ta nouvelle tenue !"

J'ai un léger rire à sa demande, c'était particulier. "D'accord Max, à plus tard !" Je le salue de la main puis profite qu'il se détourne de moi pour prendre soin de Crème pour suivre le mouvement d'un passant et me fondre dans la foule, la tête entre les épaules et l’œil alerte. Je devais poursuivre la ronde.