Rappel du premier message :



Aujourd'hui, Ina Johansen et sa chienne profitent du vent (très) frais sur la terrasse, simple corniche du camp, tant qu'un fumeur ne vient pas polluer l'air. Eyra, gentille shiba inu, se dégourdit les pattes pour s'amuser, sans craindre l'arrivée surprise d'un zombie. Le soleil qui se lève est de toute beauté. Ina retrouve un peu de sérénité le temps d'un instant perdu. Elle en oublie les gardes qui surveillent l'entrée de la base militaire.

La sonnerie du repas la tire de sa rêverie. La jeune norvégienne se lève et accompagne Eyra à la cantine. Elle prend donc sa ration et celle pour son animal de compagnie. Les gens regardaient Eyra de travers en pensant qu'un animal de confort n'avait pas sa place à cette époque. Qu'ils se trompaient ! Cette chienne sauve des vies. Elle travaille pour gagner sa pâté !

Bien sûr, la valeur d'une vie ne se mesure pas aux services qu'elle donne. Les enfants ont besoin d'apprendre, les vieux de se reposer et les malades de vivre aussi mais c'est tout de même réconfortant de se dire que sa vie a une utilité pour autrui.

Ina s’assoit à une table lorsqu'un militaire s'approche d'elle, l'obligeant à se relever pour saluer. Il lui demande alors de s'occuper d'une nouvelle recrue. Comment ça ?

Il n'insiste pas. Jem n'est pas macho. Il est mal nourrit et faible en santé. Ça sert à rien de se crever les muscles. Mais... il est déjà à destination aussi. Il dépose le bassin sur la table la plus proche et se masse les doigts. Un peu plus longtemps et c'est sûr qu'il aurait fait tomber le tout.

Leif tapote son épaule en souriant. "Bon boulot !" Il observe le matériel ramené avec un intérêt non dissimulé. "Mettons-nous au travail. Je me passerai bien de fouiller les magasins en quête de papier à l'avenir." Mais il ne doit pas s'attarder encore trop longtemps. Il préfère faire le tour de son territoire avant que la nuit tombe. C'est plus facile pour repérer les zombies de loin.

Au bassin d'eau, Ina ajoute les magazines déchirés. "Bravo Jem !" dit Ina en applaudissant légèrement l'effort de celui qui s'est meurtri les doigts. "Tu peux nous aider à déchirer le papier, Leif, ensuite il faudra faire bouillir l'eau pendant trois heures, aussi je ne te retiens pas, tu veux sans doute partir avant la nuit, comme à ton habitude." Eh oui, c'est long de recycler du papier, mine de rien.

"Bravo" et "bon boulot" pour porter un objet du point A au point B. Ça sentait l'ironie. Trois heures ?! Il ne se rappelait pas de cette étape. Peut-être que pour la facilité le professeur l'avait fait sans la présence des enfants ? Dans tous les cas Jem n'avait pas envie de passer trois heures à regarder l'eau bouillir. Ina allait devoir l'excuser aussi.

Leif grimace à la mention du temps, retenant une exclamation surprise. Il a plus de retenue que ça, par Freyja ! Mais il sait aussi qu'il ne passera pas la nuit sous ces horribles parois qui l'oppressent et lui coupent le souffle et... STOP ! Il cligne des yeux pour lâcher l'idée tenace de panique qui s'infiltre sous ses boucliers. "On pourra le faire quand je reviendrais dans quelques jours pour les gamins. Je dois chasser. Et vérifier les environs. Le zombard, ça avance lentement mais sûrement. Il ne faut pas cesser de les surveiller." dit-il posément. Enfin, ses mains tremblent en découpant le papier. Fichue claustrophobie !

Ina se tourne vers Jem. "Combien de temps prenais-tu pour faire bouillir ton papier ?" Ensuite, elle remarque la panique dissimulée dans les yeux de Leif. "N'y pense pas, tu sortiras d'ici bien assez tôt. Rappelle-toi, le passé est passé, le futur n'est pas encore arrivé mais le présent nous appartient."

Pourquoi a-t-il l'impression que la citation est tout droit sorti d'un mauvais film ? Et d'ailleurs, pourquoi l'a-t-elle dit ? Le regard de Jem tombe sur Leif, tentant de découvrir un genre d'inconfort dans le bonhomme qui nécessiterait des expressions clichées du genre... mais il ne le connait pas assez. Il a peut-être eu un mouvement de recul parce qu'il se soucie de son cheval ou un truc du genre. On doit pas rester là pour les trois heures de toute façon. C'est une question dissimulé dans une certitude. Il n'allait pas regarder l'eau bouillir pendant trois heures, ça c'est sûr.

L'intervention d'Ina a le mérite, par l'effet de la surprise, de finir de le sortir de sa panique. Qu'il maîtrisait, bien entendu. Il ne resterait pas au camp s'il se sentait réellement sur le point de perdre son contrôle. "Je vais aller chasser du gros gibier demain. Et poser des collets." dit-il pour changer de sujet, mais il adresse silencieusement un mouvement de tête à Ina, pour la remercier de son attention. "Si ça intéresse l'un de vous deux."

Ina se tourne vers Jem pour lui répondre (lui aussi semble avoir besoin d'être "rassuré" - bébé va). "Non bien sûr. Il faut juste se relayer pour qu'au moins une personne reste dans la pièce." Il ne faut pas laisser un feu sans surveillance dans une salle remplie de combustibles. Puis Leif proposa une partie de chasse, ce n'était pas une mauvaise idée. "Oui, pourquoi pas, je n'ai jamais chassé le gros gibier." Elle, seule avec son arc ? Mouais...

J'imagine que je me porte volontaire pour surveiller la soupe au papier. Certainement moins risqué que de partir en chasse. Traduction : pas intéressé.

"Ah tiens, d'ailleurs, Ina, tu n'aurais pas un guide pour construire un arc ? Mon fusil ne sera pas éternel." Le camp lui fournit des balles car il rapporte une partie du gibier mais il préférerait les garder pour les zombards. Rien de mieux qu'un fusil de chasse pour les exploser à distance si le besoin s'en fait sentir. "Dans deux jours, ça vous va ? Histoire de poser un peu de collets et d'en ramasser le gibier." Et aussi pour recharger ses batteries, que Freyja le prenne en pitié. Ces parois le rendent malade.

Un, Jem n'aime pas la chasse et ne semble pas vouloir bouger son cul hors du camp, deux Leif veut absolument bouger le sien hors du camp, quelle équipe ! "Oui, bien sûr, je peux te le rédiger de mémoire. Tu peux déjà essayer de trouver une longue branche sèche mais pas cassante et sans nœud, avec du fil de pêche. Quand tu reviendras dans deux jours, je t'expliquerai la suite," dit-elle avec un sourire, ravie à l'idée d'être encore utile après deux ans.

Elle fait des cartes, du papier et maintenant des arcs ? Encyclopédie humaine ou... ? Qu'est-ce que tu faisais avant déjà ? demanda Jem à voix haute. C'était sorti tout seul. Il aurait préféré intérioriser la question mais sa curiosité avait pris le dessus.

Dire qu'il n'y a pas pensé plus tôt, à l'arc, alors qu'il traîne dans le coin depuis plus d'un an. Sans doute se dit-il qu'il connaît désormais suffisamment les environs pour se permettre de rater des proies par ses compétences débutantes dans le tir à l'arc. "Je vais chercher ce matos alors. Merci, Ina." dit-il en déchirant le dernier papier de son tas. La question de Jem lui tire un sourire en coin : les connaissances de la jeune femme font mouche, encore une fois. Mais il ne compte pas se mêler de cette conversation, elle ne concerne qu'Ina et ce qu'elle veut dévoiler au nouveau. Leif préfère se lever pour rassembler ses affaires d'un air bien plus fébrile que cinq minutes plus tôt. Sa patience est arrivée à terme ; il doit sortir. Et vite.

Ina dit au revoir à Leif avant de se tourner vers Jem et de hausser un sourcil. Mais c'est qu'il devient curieux !
"De la taule, je pensais que ça se voyait," lâche-t-elle avec le ton le plus pince-sans-rire du monde.
Elle observe sa réaction un temps avant de se concentrer sur le bouillon de papier.
"Alors, du coup, comment faisais-tu avec ce papier ?"

Il se demande vaguement si Evans trouverait marrant les "blagues" sur la taule. Vu sa non-réaction vis-à-vis tout ce qui les entoure, Jem avait comme un doute. Tu le sais très bien, pourquoi tu demandes ? Il s'assied à une table et commence à déchirer les bouts de papier trouvé en petits morceaux. C'est beau le recyclage. Très 2070.

"A dans quelques jours !" lâche précipitamment Leif en se dirigeant vers la sortie. Il a trop tardé, quel imprudent. Surestimé ses forces. Il tient cependant les rênes de sa panique jusqu'à ce qu'il soit dehors... ce n'est que là qu'il court jusqu'à son cheval. Mais il comptait bien revenir dans quelques jours pour finir le papier recyclé. En attendant, camper dehors et chasser allaient lui remettre les idées en place.

"Parce que tu as gueulé bien fort "trois heures" comme si c'était un temps étonnamment long pour toi. Donc, j'en ai déduis que tu faisais autrement."
Pourquoi y aurait-il une seule façon de recycler du papier après tout ? Ina est tout à fait prête à apprendre une nouvelle façon de faire si celle-ci est plus efficace. Faire du papier reste une corvée.

J'ai juste pas le souvenir que ça prenait autant de temps. Mais les souvenirs sont trompeurs. Surtout s'ils proviennent de l'enfance. Peu importe. Le plus vite qu'on commence, le plus vite on en fini. Il avait hâte.

Nos gaies lurons (hum-hum) mettent tout en place et commencent à faire bouillir la soupe de papier. Il y a trois heures à tuer.
"Si tu veux sortir sur la terrasse, prends ma chienne avec toi, elle a besoin de s'aérer." Comme tout le monde.
Oui, elle vient de décider de faire relativement confiance à Jem, oui, c'est insensé. Mais sa chienne mord.

Ah tant mieux. Il cherchait une excuse pour sortir prendre de l'air. Son regard descend vers la chienne qui, contrairement à sa maîtresse, avait l'air parfaitement gentille. Toujours se méfier des apparences, hein ? Elle n'a pas de laisse ? Il se doutait que la chienne était assez obéissante pour suivre sa maîtresse, mais un étranger... ?

"Eyra, protège !" ordonne-t-elle à sa chienne. Celle-ci se lève sur ses quatre pattes et suit le doigt de sa maîtresse vers... son humain à protéger. "Je préfère encore qu'elle retourne à l'état sauvage que de coincer sa laisse et de se faire bouffée. Et comme tu vois, elle est bien dressée." Éduquer la shiba inu a été une rude épreuve, demandant des efforts soutenus, mais la chienne en valait la peine. Cette race est aussi bien bonne pour la chasse que la garde.

Bien dressée c'est peu dire. La chienne le suivit comme son ombre. Ca avait quelque chose de réconfortant. Jem comprit mieux pourquoi on risquerait se promener avec en pleine apocalypse zombie. Et dans le pire des cas... bah... ça se mangeait aussi.

Il revint de sa pause une bonne quinzaine de minutes plus tard. A deux, Ina et Jem finirent assez rapidement les préparatifs pour la bouilli de papier. Quand que le pot fut enfin placé sur le feu, Jem s'excusa. Toute la volonté du monde n'aurait pas pu le convaincre de passer 3 heures dans une petite pièce avec Ina. Bien navré !

Ina n'est pas surprise quand Jem s'excuse de ne pas avoir envie de patienter trois heures et elle lui en est presque reconnaissant. Elle n'aime pas ce type. Il est soupçonneux au possible, elle a l'impression d'avoir un loup famélique enfermé dans une cage sans un compagnon. Heureusement qu'il ne viendra pas à la chasse proposée par Leif.