Rappel du premier message :

Shunsuke ouvrit les yeux. La veille au soir, il était allongé sur son lit après avoir passé une soirée à regarder des chaînes japonaises dans son appartement à New York ; à présent, il était allongé sur une étrange pierre plate, à regarder la lumière filtrée par les feuilles d'arbres. Le komorebi. ... Qu'est-ce que... Constatant la pierre où il était couché, il se leva brusquement. Nani ?? (Quoi ??) Qu'est-ce que c'est que ça ?? Je suis où, là ?? Non... On m'aurait retrouvé ? Et kidnappé ?? Impossible !... Il regarda autour de lui. Il se trouvait dans une forêt, en haut d'une colline au long de laquelle serpentait un escalier avec des marches en bois. ... Je doute qu'on m'aurait emmené là, dans ce cas-là... Il inspecta ses cheveux : prenant son bain le matin, il ne s'était pas douché le soir, et donc sa teinture brune était restée. Il se retourna, et vit alors à sa grande surprise un haut bâtiment rouge, de style très traditionnel. L'entrée portait l'inscription "yu". C'est un onsen... ? Alors qu'il s'approcha, curieux, une voix féminine dit d'une voix à la fois murmurante et résonnante en japonais : Wareware no sekai e yôkoso. Kono ryokan wa anata no mono desu... (Bienvenue dans notre monde. Cette auberge est à toi.) Sursautant, Shunsuke savait qu'il fallait se méfier. Dare desu ka?? (Qui est-ce ??) Mais malgré cela, il se retrouva inexplicablement pris d'une envie irrésistible de pénétrer dans cet étrange ryokan. Et finalement, c'est ce qu'il fit.

La danse l'ayant épuisé, Viholvä s'était affalé sur un trône de coussin à sa taille, enroulé autour d'enfants-yokais curieux qui le regardaient avec des étoiles dans les yeux. Il leur racontait le combat glorieux contre Vistustaja, lorsqu'ils étaient jeunes, et l'horrible vengeance dont son rival s'était rendu coupable. Mais lorsqu'il questionna le Renard sur sa recherche de Mots de Chaleur, leur hôte ne put malheureusement pas l'aider, en dehors de lui accorder la bénédiction de chance d'un maneki neko ; le dragon retourna voleter au rythme de la musique pour oublier sa quête qui s'éternisait et le désespoir qui le gangrenait peu à peu à mesure que la glace s'emparait de son coeur enflammé.

Et quand tout fut terminé, quand la rêverie s'éteignit avec la nuit, quand les plis des mondes se refermèrent sur le ryokan, le dragon avait totalement oublié la colère qui s'était emparé de lui pour ne retenir que la volupté joyeuse qui dansait encore dans son corps ; à coup sûr, il se laisserait à nouveau attirer lors d'une volvä en cet entre-mondes liant les vivants aux morts.

La question de l'Humain lui fit quitter ses songes éveillés et il rit dans un bourdonnement de gorge.

- A cette époque, les voiles entre les mondes n'étaient pas si ténus. Je n'ai que vu cette tasse en vision et je l'ai recréée dans mon monde, sans comprendre le sens de son inscription. Je te remercie pour avoir éclairé ma curiosité. En contre-don, je te donne ce présent, prends-en soin.

La Voix du Chante-Mage se mit à chanteparler avec la douceur d'un oiseau, enchantant un grain de son feu intérieur dans une écaille rougeoyante, puis il s'élança vers Heavensaw.