Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations (demander par MP au préalable - seulement des élèves de 16 ans)
- Type de RP : normal
- Tour de jeu : ordre d'apparition
- Délai maximum d'attente de réponse : 10  jours
- Sauts de tours : 1
- Autre : que Cruz apprenne quelque chose^^

Musique pour accompagner:

La lumière se lève sur les maisons près de la rivière Ondas. L'heure serait propisce au silence mais pourtant des bruits s'échappent d'une fenêtre. Ce sont de douces notes de guitare mêlées aux roucoulements et aux coinements de rongeurs joyeux au ventre plein.

L'intérieur de la chambre est crême et émeraude, un nid douillet, décoré de photos en tout genre, de posters écrits en portugais, avec un bureau, un ordinateur, un lit, un jeune homme à la peau cuivrée et un parc occupé par cinq cochons d'Inde domestiques. Le jeune homme a sur son bras un tatouage tribal, comme tous les shamans et il tient entre ses mains une guitare accoustique dorée (pas vraiment d'or mais d'une couleur chatoyante et lumineuse).

La musique s'accélère, le jeune musicien essaye de ne pas s'emmêler les doigts. La ballade prend fin, ne reste que le bruit des rongeurs. Le garçon lâche la guitare et pratique quelques étirements aux doigts. Son regard se porte sur l'horloge. Il y a une fonction alarme dessus mais Cruz ne l'utilise pas, évidemment. Dans quinze minutes commence son premier cours de la journée : histoire shamanique. Bien ! Le jeune shaman se lève sans se presser, repose la guitare avec douceur sur son lit et gratouille la tête de ses cochons d'Inde une dernière fois avant de rejoindre la pyramide. Seul Paresseux ne daigne pas venir jusqu'à la main qui le nourrit pour avoir un geste d'affection. Le jeune homme n'a que trop tarder pour son premier cours mais c'est pourtant d'un pas nonchalant qui y va. Il se présente frais comme un gardon devant son enseignante.

Palasimbhala avait abandonné Furaha le temps d'un autre cours et en profitait pour suivre les élèves qui enquêtaient sur les souvenirs et le ressenti des Esprits quant au Culte de Falveras. Il avait repris sa taille habituelle, celle d'un gros lion dans la force de l'âge, et son ombre fut donc aisément visible lorsqu'il se dressa derrière Cruz. "Alors jeune homme, jeune fille, comment est-ce que ça avance ?" Il était curieux de savoir quelles questions ils avaient choisi.

Le jeune étudiant note l'ombre imposante d'une chose dans son dos mais un coup d'œil lui montre cette ombre bien pâle, comme si l'objet en question était intangible. Ilne faut guère plus pour conclure à un esprit. Sa collègue pousse un cri mais Cruz reste détendu, peu craintif à l'égard du lion-gazelle. "Ça avance comme sur des roulettes, Palasimbhala. Vous voulez répondre au questionnaire ? Et simple curiosité : peut-on savoir ce que vous faisiez sur l'épaule de la prof ?"

Deux questions dans le même souffle... Décidément, Cruz était plus vif dans ce travail qu'en cours. Le faciès de Palasimbhala se marqua de babines amusées. "Simple curiosité de ma part." répondit-il, parfaitement conscient qu'il risquait sans doute de ne pas contenter l'enfant avec une telle réponse. "Alors, quelles sont vos questions ?"

"Simple curiosité" ? Bah si ça lui fait plaisir, je ne vais pas chercher la petite bête à un esprit. Cruz se tourne vers Daphnée qui a de quoi écrire les réponses de l'esprit. Il aurait pu enregistrer les paroles au magnétophone si les appareils percevaient les esprits. "Pour commencer… Quel sont vos rapports avec les esprits Cardinaux ? Avez-vous été invoqué par les Brisemorts ou Julio ?

L'esprit reste sobre dans sa description de son lien avec les esprits cardinaux mais il ne cache pas son mépris de Falveras. Il met un peu plus de temps à répondre à la seconde question qui remonte à trois siècles et… elle ne les aide pas beaucoup. "Pourtant, un esprit n'a pas le choix quand il est invoqué, il doit répondre à l'appel, c'est dans l'ordre des choses. Bon, avez-vous été invoqué pour contrer le pouvoir d'autres esprits ?"

L'intérêt de Cruz pour son devoir s'amenuise. Il devait ensuite demander le nom des chamans l'ayant invoqué à l'époque mais il flairait la réponse. "J'ai d'autres questions : Quels sont les noms des Nuru vivants à cette époque ?" Les shamans font grand cas de Julio mais les esprits eux semblent s'en moquer éperdument ou cacher la vérité. Cruz est comme un détective alors qu'il devrait plutôt se détendre et jouer de la guitare, ses cochons d'Inde sur les genoux.

La queue de Palasimbhala s'agitait d'agacement. Pas contre Cruz mais contre sa propre mémoire défaillante. "Je ne sais pas." répondit-il honnêtement, les moustaches frémissantes. L'Esprit tourna subitement la tête, entendant le pas sautillant de Furaha dans un couloir adjacent. "C'est une bonne question." dit-il en se levant pour rejoindre la shaman. Mais elle ne put guère l'aider sur le moment : c'était à sa mère, la matriarche de la famille Nuru, qu'il fallait poser cette question.

Un esprit familial aurait pu donner la réponse, contrairement à des esprits plus anciens et populaires. "Est-ce que vous vous souvenez de quelques noms de chamans il y a deux siècles au lieu de trois ? Troisième question : un esprit peut-il influencer les autres ? Et si oui, de quel rang ?" La réponse semble évidente à Cruz qui préfère les films d'enquêtes aux telenovela, contrairement aux apparences.

La prof semble satisfaite de leurs investigations, une bonne note se profile. "Je répète ma deuxième question : vous souvenez-vous de noms d'autres shamans des temps anciens ou seulement de cette période obscure ?" demande Cruz sous le regard affolée de sa partenaire bien plus craintive. Le garçon sait qu'il a raison : un bon esprit scientifique multiplie les tests avant de tirer toute conclusion.

Trop accaparé par l'averse de sa mémoire défectueuse, Palasimbhala en avait oublié cette question. Son visage s'éclaira chaleureusement aux souvenirs des anciens shamans Nuru. "Bien évidemment. La mère de cette très chère Furaha, Asha la belle-vivante, et Sefu le chasseur qui vivait avant que les Occidentaux n'arrivent en Afrique. Et au tout début de notre histoire commune, ma très regrettée Chausiku et son bien-aimé Jengo qui ont fondé la lignée des Nuru ; et de bien d'autres aussi."

"Dernière question et ensuite on aura fini : est-ce que cet évènement mérite un éclaircissement ?" demande Cruz, au grand dam de sa camarade qui voit dans sa question de l'insolence. Présentement Cruz n'a aucune idée de la réponse. Le début de l'entretien lui donnait l'impression que les esprits se moquent de cet évènement mais il sent qu'un esprit fait tout en revanche pour effacer le souvenir, dans ce cas-ci l'exercice de la prof est dangereux mais ne fait pas peur à Cruz.

A cette question, Palasimbhala n'eut qu'un sourire énigmatique et sa forme se délia brusquement en une ombre vaporeuse qui finit par disparaître. Il reprit consistance sur l'épaule de Furaha, trois couloirs plus loin, ayant repris sa petite forme. "Ton exercice fonctionne. Ils se posent des questions." Le sourire de la professeure avait un petit quelque chose de félin. "J'espère bien ! C'était le but de tout ça. Malheureusement, personne n'aura les réponses à ces questions."

Furaha était impatiente d'avoir à nouveau la classe avec laquelle elle travaillait sur le XVIIIe siècle de Julio... tellement impatiente d'écouter les réflexions de ses élèves quant à cet exercice. Elle s'en leva même à l'aurore, faisant râler Jelani quand il se leva, bien plus tard, pour la trouver déjà surexcitée alors qu'il émergeait à peine d'un sommeil pâteux. Au moins avait-il un sacré petit-déjeuner à se mettre sous les crocs ! Et un gros poutou sur la joue avant que sa mère ne s'enfuit en sautillant vers sa salle.

Deux jours se sont écoulés depuis le cours de la prof d'histoire shamanique. Le carioca arrive en cours avec dix bonnes minutes de retard. Il n'a pas vu le temps passer pendant qu'il jouait de la guitare ce matin-là. Il ouvre la porte avec le sourire tranquille de qui a, tout au long de sa vie, intégré que les heures de rendez-vous ne sont que de vagues indications. Au moins a-t-il dans son sac ses devoirs pour le cours. Du moins la moitié car Daphnée a le reste.

Interrompue en pleine phrase, Furaha s'assit sur un coin de son bureau pour fixer le retardataire de son regard de lionne, ni accusateur ni compréhensif, juste d'une intensité dérangeante. Elle lui indiqua de la main de prendre place, toujours sans rien dire, et attendit encore une lourde minute avant d'annoncer calmement : "Comme je le disais, nous allons mettre en commun vos interviews. Je remercie le jeune Cruz d'être volontaire pour nous servir de scribe. Je récupérerai son compte-rendu à la fin de l'heure."

L'enseignante le fixe tandis qu'il gagne tranquillement son bureau. La classe attend silencieuse. C'était bien la peine d'arriver dernier si ça ne commençait pas tout de suite. L'élève aurait préféré être simplement interdit de cours, il aurait trouver de quoi s'occuper. C'est là que la prof se décide à parler et parle de "volontaire". Cruz lève donc la main pour expliquer qu'il n'a pas pu se porter volontaire pour un métier sans rapport avec le XVIIIe siècle.

"Libre à toi de faire ton travail comme un scribe du XVIIIe siècle... Faut-il qu'on aille te chercher une plume et de l'encre, conformément à ton souhait." Son sourire était comme les babines d'une lionne.

Cruz sent son pire cauchemar devenir réalité à l'évocation de devenir scribe, travailleur collé sur une chaise mais il n'est pas jeune homme à se laisser décontenancé si facilement. Et il a moins à perdre que l'enseignante. "Si je voulais des plumes et de l'encre, je l'aurais demandé et je me serais porter volontaire, ce qui n'est pas le cas. Je ne me suis pas porter volontaire." Quitte à jouer aux idiots, autant bien le faire comprendre à la prof.

"Quel dommage, te voilà pourtant volontaire." susurra Furaha, légèrement sarcastique. Elle tapa dans ses mains. "Reprenons, voulez-vous ! Nous disions donc que nous allions procéder à la mise en commun. Tout d'abord, Maria et Tchang, on vous écoute." Les deux élèves se levèrent pour aller au tableau afin de raconter les réponses qu'ils avaient reçu et leur incompréhension devant l'oubli général des Esprits quant à cette période de l'Histoire.

Cruz renvoie un sourire dénué de sarcasme à la prof. "C'est vous qui voyez." Elle tape donc dans ses mains et passe à autre chose, invitant deux élèves à présenter le même exercice que Cruz. Ce dernier décroche donc son attention du couple sans vraiment s'en rendre compte. Il s'occupe donc en dessinant des symboles égyptiens sur sa feuille blanche, sans doute éveillé par le mot scribe mentionné plus tôt.

L'adolescent récalcitrant ne semblait pas comprendre ce qu'elle lui demandait et elle ne voulait pas rentrer dans son jeu. Elle se contenta de le regarder d'un air déçu, ayant de toute façon la mémoire pour tout retenir, et ignora le garçon ; s'il ne voulait pas se joindre aux discussions, elle n'allait pas lui courir après.