CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé (SAUF si Shaen est faible   )
- Type de RP : Express
- Tour de jeu : /
- Délai maximum d'attente de réponse : /
- Sauts de tours : / (C'est fout comme on se simplifie la vie avec un express...)
- Autre : Se passe juste avant le RP entre Max et Micha (ICI)

L'enseigne de la fleuriste était récemment rouverte, après un moment de fermeture pour "le temps nécessaire au deuil". Klyde savait bien sûr pourquoi, il était le premier acteur dans la disparition de la jeune vendeuse à la peau pâle (aussi pâle que la colombe qui vivait en elle) mais ne s'en émouvait pas. La peine se lisait sur le visage des clients fortunés venus chercher des fleurs pour il ne savait quelle raison. Hormis sur un autel ou en faire des poisons, il ne voyait pas l'usage à faire de ces plantes.

A quelques rues d'ici, une famille aussi pleurait la perte de leur jeune fille. A peine quinze ans, disait-on, trop jeune pour mourir. "Que le Seigneur veille sur son âme." Aucune chance. La chouette l'avait bien fait courir mais elle s'en était allée comme la colombe : une dague en plein poitrail.

Et au milieu des larmes et du chagrin, Klyde restait là au milieu de la rue, à s'imprégner de ces subtiles changements. Les gens marchaient moins vite, les mines étaient moroses et les vêtements ternes avec moins d'engrenages brillants enchâssés dans le tissu. A croire que l'apparence des moscovites lui transmettait leurs émotions. {Un fait utile} lui souligna Sveta et devant les bouquets garnis, il était bien d'accord. Il se demanda tout de même si la gêne qu'il voyait transparaitre chez le patron esseulé venait réellement de sa peine ou d'autre chose. Il fallait mettre cette observation au clair.

Maksim porte ses vêtements civils, sa paire de lunettes noires est pendue à la poche de son manteau. Il parcourt la rue et la morosité de l'endroit ne lui échappe pas. La boutique fermée pour deuil semble avoir réouvert ses portes. Max s'en moque un peu. Les fleurs n'intéressent que les filles. C'est alors qu'il remarque Klyde, immobile au milieu de la rue, ses yeux perdus dans le vide. Max imprègne une pression dans son épaule. "Salut, tu fais quoi ici, Klyde ?"

Le visage du garçon s'illumine et Maksim ne peut qu'esquisser un sourire à son tour. Le garçon lui répond d'un ton neutre et plat sans faire d'histoire. "Hu-hum... Je vois. Tu aimes les fleurs donc. Moi, ça ne m'intéresse pas trop." Max préfère ce qui se mange ou est utile, avouons-le. Le milicien se demande ce qu'il peut dire d'autre. Les deux jeunes hommes ne se sont pas vu depuis leur repas à l'Œuf du griffon. "Quoi de neuf, sinon ?"

Maksim reste interdit devant la réponse étrangement simple de son interlocuteur. Rencontré un prêtre et… ? "Après être retourné au camp, pas grand chose. J'ai donné mon rapport et j'ai reçu une tape sur l'épaule. Si tu ne fais rien, on peut aller boire un verre, c'est plus agréable. On ne se rencontre pas souvent et je n'ai aucun moyen de te joindre." Serait-ce une reproche ? Un peu quand même. "À moins que tu veuilles acheter une fleur ici ?"

"Pour quoi faire une fleur ?" osa-t-il demander. Malgré le temps passé devant la boutique, c'était une question qui n'avait pas encore trouvé sa réponse. "Tu n'as pas eu de... récompenses pour les démons ? Les Miliciens ne m'ont pas laissé approcher." Il fronça ensuite les sourcils à un souvenir pénible. "Je veux bien mais pas d'alcool, j'ai été malade" avoua Klyde en omettan le semi-reproche

"Chais pas, tu les regardais comme si tu en voulais une," réplique Max avec l'impression que Klyde le fait marcher. Le garçon partage sa surprise de ne pas avoir été davantage récompensé pour la mort de deux zootropes et la capture de l'un d'entre eux. "Je te donnerai des détails au bar. Malade après un petit verre ? Alors que tu n'étais même pas à jeun ? Ah, tu parles du tournis peut-être ? Ce n'est rien ça !" Max fait un geste du bras pour signifier que Klyde peut le suivre.

Ah. Il commençait à "sortir du lot" à rester en observation au même endroit, il fallait qu'il bouge. "Le tournis et les gestes moins précis" confirma-t-il en suivant le jeune Milicien. Pas que les effets du petit verre en question l'est mis dans des états qui auraient pu être pire (il avait assez vu d'ivrognes depuis qu'il était arrivé), mais suffisamment pour que les gestes qu'il effectuait parfaitement depuis des années soient altérés. "Ça ne te fait rien à toi ?"

Maksim ouvre la marche à la recherche d'un bar. Il connait assez peu ce quartier et cherche tout en suivant les questions de Klyde. "J'ai l'habitude, il me faut au moins trois verres pour vraiment sentir mes gestes moins précis mais c'est un état assez agréable. Ce que je n'aime pas c'est l'état suivant où tu perds encore plus en contrôle. Tu préfères chaud ou froid ?" demande-t-il entre un café et un bar.

Note pour lui-même : il faut plus de trois verres pour qu'un homme sente vraiment l'ivresse. Une information utile ou non, il verra en temps voulu. "Chaud. Je mange trop souvent des aliments froids." {Si seulement tu pouvais cuisiner un peu...} Pas le temps. {Au moins de la soupe. Que feras-tu si tu tombes malade Trésor ? Personne ne s'occupera de toi ici.} Il fit la moue devant la justesse de l'argument.

Maksim pousse la porte du café et choisit une table près de la fenêtre. Il commande un thé à la bergamote pour lui quand la serveuse vient à lui et demande par curiosité : "Qu'est-ce que tu manges d'habitude ? Et où habites-tu ? Je ne connais pas de pension qui serve exclusivement froid." Quand un jeune moscovite n'habite plus chez ses parents et ne loge pas au camp milicien, la pension reste la solution la plus simple quoiqu'un peu coûteux.

"Oh, c'est quelqu'un de ta famille ? Tant mieux pour toi. C'est mieux que d'être seul." La situation mystérieuse de Klyde interpelle Max. "Pour revenir à ce que je disais. Mes supérieurs n'en revenaient pas de ce que j'avais fait. Mais l'interrogatoire du type a confirmé ma version. Je n'ai pas eu de retour supplémentaire." Une chance que celui-ci n'ait pas vu que le couteau venait des toits et non de Maksim.

Maksim a un sourire. Ce n'est tout le monde qui peut se vanter de sa vitesse et de sa précision chirurgicale. Sa mauvaise vue est un handicape mais depuis qu'il utilise des lentilles de verre, il n'est plus limité aux rebords de ses lunettes. "Oh assez, j'ai vaincu les autres membres de mon équipe au corps à corps au moins une fois si ce n'est plus." Il a perdu quelques duels par manque de force physique avouons-le mais les échecs forgent le caractère et la victoire suivante.

C'était étrange, d'avoir assisté à la scène et faire comme si de rien n'était. {Une nouvelle épreuve} s'amusa la voix, même si Klyde trouvait la situation moins drôle. "Pistolet ? Je vois souvent les Miliciens en porter" s'enquit-il alors que leurs thés étaient servis. Il savait bien le style de Maksim et savait d'autant plus que ce n'était pas un style courant, pas en "première main".

Leur thé est arrivé, Maksim boit une gorgée sans ajouter de sucre. "Oui, j'en ai un aussi." Mais avec 2/10 à chaque œil sans correction, Max ne sera jamais un sniper. L'avouer à un novice ? Hors de question ! "Pas sur moi aujourd'hui, évidemment. Je ne suis pas en service." La dague est en revanche bien sur lui, dans une poche de son gilet.

Maksim lui avait dit qu'il était imprudent de sortir sans arme. Klyde se doutait bien qu'il devait en avoir une sur lui mais le possible retour à sa question ne l'arrangerait pas ; aussi laissa-t-il ce sujet de côté. "Ils ont eu de la chance que tu sois réactif." Voilà, un compliment honnête. "Tu n'as jamais peur d'être blessé en affrontant ces monstres ?"

Le compliment fait rayonner de fierté Max. La question de Klyde ne lui arrache pas son sourire. "J'ai été blessé une fois ou deux, rien de grave, une chute ou un coup violent." Les zootropes sont rarement armés d'armes blanches ou à feu mais ça arrive également. Jusque là, Maksim s'est toujours relevé. "Ce sont les risques du métier. Ceux qui sont toujours propres sur eux ne font au final jamais rien. Est-ce que tu as croisé d'autres miliciens que moi ? De quel genre étaient-ils ?"

Comment faisait-il pour ne pas être blessé plus que ça au corps-à-corps ? Le brun ne cacha même pas sa surprise, lui-même avait plus de cicatrices d'anciens combats qu'il ne pouvait en compter. "J'en ai croisé. Sur une place de marché, deux hommes ont été abattus. Pistolet. Il y avait un gradé à cheval et des subalternes."

Le garçon est impressionné voit Maksim. Puis son interlocuteur aux yeux clairs lui parle succinctement d'une rencontre avec un "gradé à cheval". "Avoir un cheval n'est pas forcément signe de grade." Mais Maksim aimerait cruellement avoir un grade sur son uniforme. "J'ai un cheval également, puisque j'appartiens à une compagnie montée. Il s'appelle Fumée. J'ai une bonne alchimie avec lui comme je le monte depuis trois ans déjà. Il m'obéit au doigt et à l'œil."

"Il m'a pourtant dit qu'il était capitaine..." marmonna le plus jeune. Il manqua presque de renverser son thé à la mention de Fumée. "Tu as un cheval pour toi ? En ville aussi ?" On aurait dit un enfant... un enfant normal sans traumatismes qui aimait simplement les chevaux. "Je connais que Grandmont et Crème."

"Il ne devais pas mentir," répond Max qui a bien entendu le marmonnement de Klyde. C'est alors que le garçon se réveille à la mention de chevaux bien qu'il n'en ai pas croisé tout un troupeau. Le nom de Grandmont ne réveille aucun souvenir précis chez Maksim, Crème encore moins. "Tu ne connais que deux chevaux ? Ce n'est pas mal quand même." Pour un citadin c'est beaucoup. "Veux-tu en voir un troisième par hasard ?"

"Il n'y avait pas d'animaux au prieuré" rappela-t-il. Enfin, techniquement si mais ils ne restaient pas longtemps. D'ailleurs, Klyde n'y avait vu aucun cheval, celui de la ferme d'Anoushka était le premier. "Tu parles de venir voir Fumée ? C'est possible ?" Son attention était telle qu'il ressentait à peine la vague de réprobation dans sa tête.