Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé (SAUF si Shaen est faible   )
- Type de RP : Express
- Tour de jeu : /
- Délai maximum d'attente de réponse : /
- Sauts de tours : / (C'est fout comme on se simplifie la vie avec un express...)
- Autre : Se passe juste avant le RP entre Max et Micha (ICI)

L'enseigne de la fleuriste était récemment rouverte, après un moment de fermeture pour "le temps nécessaire au deuil". Klyde savait bien sûr pourquoi, il était le premier acteur dans la disparition de la jeune vendeuse à la peau pâle (aussi pâle que la colombe qui vivait en elle) mais ne s'en émouvait pas. La peine se lisait sur le visage des clients fortunés venus chercher des fleurs pour il ne savait quelle raison. Hormis sur un autel ou en faire des poisons, il ne voyait pas l'usage à faire de ces plantes.

A quelques rues d'ici, une famille aussi pleurait la perte de leur jeune fille. A peine quinze ans, disait-on, trop jeune pour mourir. "Que le Seigneur veille sur son âme." Aucune chance. La chouette l'avait bien fait courir mais elle s'en était allée comme la colombe : une dague en plein poitrail.

Et au milieu des larmes et du chagrin, Klyde restait là au milieu de la rue, à s'imprégner de ces subtiles changements. Les gens marchaient moins vite, les mines étaient moroses et les vêtements ternes avec moins d'engrenages brillants enchâssés dans le tissu. A croire que l'apparence des moscovites lui transmettait leurs émotions. {Un fait utile} lui souligna Sveta et devant les bouquets garnis, il était bien d'accord. Il se demanda tout de même si la gêne qu'il voyait transparaitre chez le patron esseulé venait réellement de sa peine ou d'autre chose. Il fallait mettre cette observation au clair.

"Il est aux écuries du camp, si tu veux venir le voir. Je me suis occupé de lui ce matin mais il sera quand même content de me revoir et de voir une nouvelle tête. Les jours où je ne suis pas en service je ne peux pas le sortir, c'est un peu triste. On finit notre thé et on y va. Parle-moi un peu de tes rencontres avec Grandmont et Crème." Il est toujours intéressant de faire parler les gens, surtout des aussi silencieuses et mystérieuses que "Klyde".

La tasse fut but bien plus vite, sans pour autant être avalée d'une traite. "Grandmont est un grand cheval dans une ferme, il obéit surtout à la voix. Assez impressionnant à monter. Crème est plus petite. C'est une jument de la Milice, tu la connais peut-être sans savoir son nom." Il aimerai bien la revoir d'ailleurs, elle avait été patiente pour le cavalier médiocre qu'il était.

La tasse de Klyde se vide bien vite tandis que Maksim prend un malin plaisir à faire durer la sienne. "Crème est un nom assez commun mais on la verra peut-être aussi." Toutefois Fumée est unique, en dépit du fait que son nom vienne également de la couleur de sa robe noire de charbon. "Comment se fait-il que tu connaisses particulièrement cette jument ? Est-ce la monture du capitaine que tu as rencontré ?"

Oui, un cheval suit le groupe, ils sont en troupeau dans la nature après tout. Un équidé a quelques prédateurs, dont l'Homme. Néanmoins, Max manque de s'étouffer avec une gorgée de thé. "Tu as monté la monture d'un milicien tout un après-midi mais en quel honneur ?!"

Étrange réaction. Il n'avait rien fait de particulier en plus, juste ne pas paniquer quand le démon s'est fait tuer à ses côtés. "Je ne sais pas. Le capitaine voulait me recruter mais j'ai dit préférer rester dans les Ordres... alors il m'a fait visiter quelques églises qu'il connaissait." En lui posant tout un tas de questions sur sa foi. Un homme particulier qui lui avait laissé un souvenir vivace.

"Il voulait te recruter ? Je ne savais pas que certaines compagnies manquaient de bras à ce point-là ! Cela explique peut-être l'incompétence de certains !" Maksim repose sa tasse. Il reste encore une gorgée ou deux dedans. "Et la ferme ? Qu'est-ce que tu y as fait ? Du travail ?" Il est vrai que les ressources financières de Klyde doivent être minces s'il s'est enfui de chez lui comme le suppose Maksim.

Il ne savait pas comment prendre la remarque de l'autre garçon. {Il te pense faible et c'est une bonne chose Trésor.} Point de vue discutable. "Non. C'était à Tomks quand je voulais aller à Moscou. Anoushka et ses grands-parents m'ont hébergé une nuit et j'ai dormi dans l'étable avec Grandmont et les moutons." Et la peluche Sobamoutmoute calée dans son chapeau.

Max regarde Klyde, un sourire amusé aux lèvres. "Tiens ça alors, je connais aussi une Anoushka qui vit à Tomsk avec ses grands-parents, ses moutons, un chien et un cheval." Est-ce que son cheval de trait s'appelle Grandmont ? Max n'en est pas sûr. "Est-ce une bergère blonde de six-huit ans, ton Anoushka par hasard ?" Du nom de famille Kitaëv s'il se souvient bien. Il y a sans doute beaucoup d'Anna et d'Anoushka aux environs de Tomsk après tout mais ce serait une sacrée coïncidence.

Klyde eut de nouveau un temps d'arrêt. Il regardait Maksim sans émotion apparente, puis fixa le plafond comme s'il recelait un secret capital. Avant de revenir à son ami. "Si. Le chien s'appelle Sobaka et il est immense" dit-il encore dans une demie-conscience. Un tel hasard était forcément le fruit du Seigneur, il devait beaucoup aimer la fillette.

Maksim n'en revient pas de voir le jeune homme confirmer connaître son Anoushka, la fillette la plus attachante que Max connaisse (faut dire qu'il ne prend pas le temps ou la peine d'en connaître beaucoup). "Noooon ! Mais c'est elle ! Elle allait bien ? Et Sobaka aussi ?" Le thé restant dans la tasse de Maksim devient de plus en plus froid.

C'était quoi déjà l'expression ? Le monde est petit ? "Heu... elle va bien. Un peu trop active pour moi mais elle m'a appris des jeux et monter Grandmont." Et elle lui a fait un dessin. "Je n'ai pas beaucoup vu Sobaka, il devait surveiller les moutons avec le grand-père. Tu la connais depuis longtemps ? Je lui dois beaucoup."

"Eh bien, je l'ai croisé à plusieurs reprises à Tomsk." Et Max l'aime beaucoup cette petite, néanmoins, il ne le confessera pas gratuitement au garçon en face de lui. "Bon, tu veux toujours aller à l'écurie ? Je te préviens : Fumée n'est pas aussi grand en taille qu'un cheval de trait mais il est bien plus pratique."

Il ne savait pas trop comment réagir face au fait qu'ils connaissaient la même enfant et son chien. Comment faisaient les autres dans ce genre de cas ? "Oui bien sûr !" préféra enchaîner Klyde. "J'ai remarqué que les chevaux en ville étaient plus fins. C'est loin ?" Forte chance que les écuries soient hors de son quartier mais refuser brusquement soulèverait trop de suspicions.

"À quinze-vingt minutes de marche lente mais ça ne vaut pas le coup pour voir un cheval magnifique ?" Maksim se lève de table, paye sa part et regarde Klyde en se demandant si le garçon a les moyens de payer son thé. Ce serait louche qu'il n'ait pas quelques kopecks, un jeune homme sans ressource ne peut guère vivre longtemps. "J'espère que tes économies ne fondent pas à cause de moi," dit-il en riant à moitié.

"Ce n'est pas très loin" en conclut le jeune homme. Il se leva à son tour et chercha dans un de ses poches une petite bourse. D'un rapide regard à la somme laissée par Maksim sur la table, il déposa à son tour le compte rond. "Je me débrouille" le rassura-t-il. "Et je ne mange pas beaucoup." {Ni tous les jours si je ne te le rappelle pas !} Il grimaça. Sa santé était un sujet sensible avec Sveta.

N'étant pas du genre gourmand ou glouton, Maksim ne commente pas le petit aveu de Klyde. Les deux jeunes hommes vont dont aux écuries du camp milicien. Discrètement, il fait passer son ami à l'entrée des box, saluant au passage les membres du personnel. L'inconvénient de cette situation est que son cheval n'est pas le sien et ne le sera peut-être jamais. "Fumée !" L'étalon noir de petite taille le salue en bougeant la tête et en faisant quelques pas vers lui.

Il devait avoir des étoiles plein les yeux. La robe du cheval était aussi noire que les cheveux du Guide, les reflets en prime. L'animal avait une allure princière et franche qui lui plut, l’œil vif et intelligent. "Il est magnifique" fit Klyde dans un souffle. L'aveu transpirait de sincérité, il ne saurait mimer une telle admiration. Le garçon resta tout de même à une distance respectable, étant peu habitué aux animaux pacifiques.

Maksim est toujours content quand son cheval est admiré et apprécié, comme si cette appréciation se reportait sur lui. Oui, Fumée est magnifique, plein de bonne santé et d'un excellent caractère en dépit des choses dont le cheval puisse être témoin. Maksim s'avance pour flatter l'encolure de sa bête. "Tu entends ça, mon beau ?" L'animal a les oreilles tournées vers Max puis le nouvel individu. "Viens, tu peux tendre la main si tu veux."

Une bouffée d'air s'extirpa des naseaux de Fumée alors que Klyde, prudent mais non intimidé, avança sans geste brusque. Pour un oeil averti, on pouvait déceler une certaine adaptation de sa part pour mettre l'animal en confiance : la respiration régulière, aucun contact visuel direct, sa main non gantée proche du nez et dans l'angle du vue du cheval. Klyde avait l'habitude d'approcher des bêtes bien plus dangereuses.

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L'animal respire plus fort et hume la main gantée de Klyde d'un air intrigué. Son maître à côté le caresse de façon apaisante. Après un mouvement de la tête, l'animal avance le museau qu'il a reculé précédemment. Il approche tout doucement, son large regard concentré sur Klyde, sa tête, ses bras. "Parle-lui gentiment Klyde, comme tu fais d'habitude."

La demande de Milicien lui posait un soucis... éthique. "Qu'est-ce que je peux dire à un vrai animal ? Hormis les ordres pour le faire bouger, il te comprend ?" demanda-t-il d'une voix apaisante pour ne pas briser la bulle qu'ils tissaient tous les trois. Klyde n'avait jamais pris le temps d'être en confiance avec une bête, ce n'était pas ce pourquoi il était fait.

"Peu importe en fait, ce qui compte, c'est l'intonation. Tu peux aller dans le classique et lui dire tu n'as rien à craindre de moi ou lui raconter une histoire sur un peintre acrobate si ça te fait plaisir." Maksim a trouvé beaucoup de réconfort auprès de Fumée pendant ses premiers mois difficiles de milicien. L'animal semble toujours l'écouter, ne lui crie pas dessus et se contente de réagir positivement à ses gestes d'affection comme le brossage et les légumes frais en rab.

Un peintre acrobate ? "Je ne sais pas quoi dire..." Si c'était quelque chose de doux et rassurant qui devait passer uniquement par sa voix, mieux valait chanter. Au moins, il n'aurait pas à se soucier des paroles. D'ailleurs, il n'en savait même pas le sens. "[FR] La nuit noire est fleurie d'étoiles mais la terre a perdu ses fleurs..." commença-t-il une douce comptine dans une autre langue, laissant Fumée le découvrir à sa guise.

Maksim écoute interloqué par la chanson de Klyde. Il se laisse jusqu'à la fin de la chanson pour deviner ce qu'il chante mais ne comprend pas un mot. Ce n'est ni du russe ni une autre langue slave. Ça ressemble à du latin sans en être. "Où as-tu appris ça ? Tu n'as pas baragouiné au moins ?" L'animal est charmé et touche du museau la main de l'excellent chanteur.