Bon, y'avait de l'espoir alors, parce qu'avec un peu de chance Trozk les aurait déjà traqué à la décharge et se chargerait de les réveiller à coup de blaster avant la fameuse étape nettoyage. Ok. C'est la seule raison pour laquelle il se mettait d'accord aussi rapidement. J'vais retourner chez moi aussi alors, annonce Anarchi. Ils vont devoir passer aux deux endroits pour tous nous choper !

"Bah merde... Ce ne serait pas mieux d'aller à un endroit où il ne pourrait pas nous choper ?" Il sent l'entourloupe avec Ryot qui accepte aussi vite de faire du ménage mais cette question-là lui paraît plus importante. "J'ai putain de pas envie de discutailler à tirs de blaster. J'suis une merde à ça. Plus doué au scalpel."

Un scalpel marche très bien aussi. Anarchi fait un p'tit mouvement de la main, comme s'il lance un couteau vers une cible. Allez. J'ai des trucs à faire moi. Récuperer ton putain d'speeder du désert, par exemple, Ryot. A demain si vous êtes encore en vie. Tschüss ! Il fait des gros gestes bye-bye avant de quitter la tente. Y'a plus que Ryot et Raz qui restent. Et le droïde qui semble toujours prêt à amputer un membre au choix. Tu veux pas aller chez moi, alors ?

Déplacer où ? Nan parce qu'il venait peut-être faire le ménage à l'intérieur, mais le moteur avait besoin d'un peu de revision aussi. La chose pouvait voler (plus ou moins), mais le trajet ne serait pas très agréable. Anarchi lui avait déjà répété plusieurs fois qu'il devait la poser à son garage pour l'entretien mais... flemme ?

"J'sais pas... à une putain de place où on ne serait pas emmerdés. De quoi pioncer tranquillou, putain, sans visite d'enfoirés et autres connards." Ayant appris de son erreur précédente, le Valeth tente un pas prudent vers la sortie, non sans garder un oeil vers le droïde amputateur... l'exercice est compliqué, vu qu'ils sont à l'opposés. Heureusement qu'il a une canne-Ryot pour le soutenir ; ses pattes s'emmêlent un peu.

La canne-Ryot fait de son mieux. Heureusement qu'il n'est pas comme le Valeth musclé qui lui aussi habite à la décharge. Ils n'ont jamais échangé des mots car Ryot a le presentiment que s'il ose lui dire bonjour sa journée va très mal se terminer. J'pense pas qu'elle va aller très loin. Le moteur fonctionne pas.

"Et meeeerde !" gémit Raz à cette nouvelle. Elle lui accapare tellement le cerveau qu'il s'emmêle la queue dans les pattes et se fracasse de tout son poids sur Ryot. "Et merde !" répète-t-il en bougonnant. Il se stabilise sur les épaules de son ami et cligne des yeux dans la pauvre tentative de récupérer une vision claire. "On va au moins essayer de la cacher, putain."

D'accord. Il lui reposerait la question "avec quoi ?" une fois sur place. Pour le moment Ryot préférait juste mettre Raz dans un lit ou au moins dans un siège. Il avait l'air mal, le chaton. Il était presque inquiet de le voir si déstabilisé. Lui qui semblait toujours avoir les choses en main. J'appelle un taxi?

"Mais non, putain ! Merde d'idée, pleine d'emmerdes. Faut qu'on reste discrets, mon p'tit connard !" Dixit celui qui gueule le plus fort. Il s'appuie plus fortement sur Ryot alors que chaque pas lui donne le vertige. "On va y aller à pattes, merde. T'en fais pas, j'ai l'habitude d'avoir la tronche foutue en l'air par des enfoirés." Et il le dit avec le sourire ! Que c'est encourageant, vraiment.

Euuuuh... Non parce que Ryot n'est pas sûr du tout en fait. Raz a du mal à poser une patte avant l'autre. Ca lui avait pris genre 3 heures pour rejoindre le lieu des courses. Il ne voyait pas son ami faire de même. On peut appeler un taximan discret....... ?

Ok. Qu'est-ce qu'il était censé faire ? Un petit patpat sur la tête semblait déjà de trop. Et puis de quel maison il parlait ? La sienne ? Ou celle de la Mama (elle, il se rappelait) ? Euh... j'appelle un taxi. Il pouvait toujours le payer pour sa discrétion, mais Ryot voyait pas trop l'intérêt. La priorité était la santé de Raz. Allez, hop. Il appuie sur le bouton de son holophone qui appelle le taxi/chauffeur le plus proche et attend.

Il est là. Surtout Ryot ne réagit pas aux choses étranges qu'est en train de faire Raz. Il a la patience d'un caillou (et je pense pas qu'ils ont de la patience, ces fourbes). Heureusement le taxi est effectivement pas. C'est pas trop tôt. Ryot traîne son ami dehors et le pousse dans la cabine du vaisseau-taxi. A la décharge, s'vous'plaît, dit-il au chauffeur hurson. Ah oui, et : soyez discret...

"Ouais, discret. On doit pas se faire voir, putain. Chuuuut, hein !" Totalement désarticulé là où Ryot l'avait balancé, Raz ricane bêtement. "J'veux rentrer à la maison, merde. Viiiite ! Plus viiite !" Deux secondes plus tard : "On arrive quand, merde ?" Et ainsi de suite durant tout le trajet. Il n'en menait sérieusement pas large mais heureusement, le côté excité du produit commençait à se déliter ; il papillonnait de plus en plus des yeux et sur la fin du voyage, il dormait déjà à moitié.

Ryot espérait que ce n'était pas le BING de son micro-onde qui venait de réveiller Raz (qu'il avait déposé dans son lit après une heure d'effort et 0% d'aide du valeth hyper lourd pour sa taille). Il tourne la tête vers ce dernier, l'air légèrement coupable, mais sort quand même sa bouffe dégueulasse de l'appareil. Euh... Bonne question. 5h ? Les soleils venaient tout juste de se coucher. Encore 7h avant le nouveau jour.

Raz zieute par la fenêtre (c'en est une ?). "Ah ouais, on a bougé..." Une minute de silence les entoure puis le Valeth explose d'un coup : "Tu te fous de ma gueule, putain c'est pas vrai !!" Il s'agite dans tous les sens, pattes, queue et moustaches frémissantes. "On est putain de pile dans la merde devant l'entrée ! Il manque plus qu'un putain de panneau 'On est ici !! <3' pour attirer ces enfoirées qui veulent nos pelisses ! Merde, mais merde, mais quelles emmerdes !"

Ryot n'avait pas l'air stressé du tout. C'est qu'il continue calmement de manger les choses jaunes gluantes depuis son paquet en plastoc. C'est du mac'n'cheese ça ? On dirait de la plasticine. Pouvais pas aller plus loin. Y'avait de la fumée qui sortait du capot. Même Ryot sait que c'est un mauvais signe, ça.

Raz soupire en farfouillant dans sa crinière-chevelure. "Mais on ne pas rester en plein milieu de l'entrée, merde. Il est lourd, ton putain de machin ? On pourrait le pousser... genre derrière cet horrible merde qui traîne là." Il pointa par la fenêtre crados une ombre qui ressemblait à une benne crados débordant de merdes crados.

Peut-être. Il n'avait jamais essayé de pousser sa caravane. Les roues n'étaient pas montées. Y avait un bouton qui permettait de les faire sortir, mais il lui manquait des pneus. Comment communiquer ça à un Raz qui est déjà à deux secondes d'une explosion d'insultes ? Faut trouver des pneus alors. Y'en avait sûrement parmi les déchets de la décharge. Très sûrement en mauvais état (duh), mais il en fallait juste assez pour pousser la caravane de quelques mètres.