« T'vais pouvoir t'amuser ouais ! » Sort Abygaëlle en regardant son terminal, elle vérifie discrètement si le supplément qu'elle a ajouté dans le tableau de bord fonctionne : un petit programme de pilotage à distance. « Reste combien de temps avant d'y arriver d'ailleurs ? »

HRP:

Siv consulte son plan de vol. On s'ra dans l'champ d'ci 10 m'nutes à tou' c'sser. Puis quinze minutes de joujou dans le champ et elles seraient arrivées en vue d'Hammerfell. Les choses sérieuses étaient pour bientôt. Ça valait bien un petit peu de fun pour se mettre en jambe. Saaak... ? Je sais, je me sangle à ma couchette. Vas-y mollo quand même, les points me tirent la peau. Et même si j'ai bien envie de revoir Raz... J'f'rai gaff', t'inquiète, le coupe-t-elle gentiment.

Aby prend soin de s'attacher à son siège et correctement cette fois ci. « Dis Siv, il t'a coûté combien c'bolide ? » Simple curiosité de sa part évidemment. Le champs d'astéroïde est droit devant Siv est aux commandes, aucune chance que cela ne se passe mal ! N'est-ce pas ?! Elle l'espère en tout cas...

Rien d'tout, répond-elle du tac-au-tac. Ce qui est vrai. Elle l'a piqué, à la base. Ceci dit, ça remonte à plusieurs années alors… 'fin s'tu r'joutes les r'par'tions, b'coup trop cher ! Mais il tient la route et n'attire pas l'attention. Pour le moment, elle s'en contente. Elle passe les premiers astéroïdes épars et sourit. Elle jette un regard en coin à Aby. Lui fait un petit clin d'œil complice. Et entame une petite danse entre la roche et les débris.

Que si ! J'ttends l'bon m'ment ! Elle garde un œil sur le radar tout en zigzaguant comme une skieuse hors piste. Faut qu'ça vaill' l'coup ! Là ! Un gros morceau à droite et une multitude de petits à gauche, au-dessus, en-dessous, partout. Selon le radar, le passage s'étrécit même au bout et impossible de filer dans les autres directions. Muahahaha ! ricane-t-elle comme une méchante de film. Et elle fonce dans le siphon.

Aby écarquille les yeux : « Euh... meuf ! c'pas fait pour c'genre d'truc un bouclier ! Tu vas quand même pas foncer là-dedans ? Si ? » Elle voit sa petite vie passer devant ses yeux, aussi vite que les petits cailloux autour du vaisseau défilent, une goute salée perle sur son front « On va tous crever... Adieu Ethan...»

'porte quoi, marmonne Siv, le sourire jusqu'aux oreilles. Elle slalome d'une main, l'autre glisse sur le contrôle du bouclier qu'elle lance à droite, à gauche, en-dessous, en fonction de la position des caillasses. Mieux qu'un jeu vidéo. Le bouclier répond bien, passant d'un bord à l'autre en quelques fractions de secondes, ce qui lui donne un sentiment de toute puissance. Elle se faufile entre les derniers astéroïdes et ralentit l'allure. Du p'tain d'bon matos, meuf ! s'esclaffe-t-elle.

La confiance en la maîtrise de Siv et la fiabilité de son installation augmentant Aby commence à prendre du plaisir à la traversée. « Tu crois quoi chérie ! J'vais pas t'installer d'la merde alors qu'suis dans l'vaisseau ! » Et encore moins si elle voulait le récupérer plus tard à vrai dire. « Là ! » Elle pointe un astéroïde percé en son centre, comme un espèce de donut géant... de l'espace (coucou Sip) « T's'rai capable d'passer là ? »

T'crois quoi, chérie ! répond Siv à moitié hilare, et elle incline sa course pour passer dans le donut de l'espace. Elle passe sans problème, frôle un peu au-dessus et en-dessous — le truc n'étant pas super rond (de l'espace, on a dit) —, mais une fois de plus, le bouclier les protège de toute éraflure. La coque est nickel. Enfin, aussi nickel qu'au départ de Phos'il. Héhéhé, se gausse la mercenaire.

« WOUUUUHOUUUUH ! C'est le feu t'gères grave meuf ! Si j'avais pas d'jà mon copain en pilote j'te proposerai d'faire équipe haha ! » Aby regarde le coordonnées de la station sur son terminal et les compare aux coordonnées affichées sur le tableau de bord. « On d'vrait pas être loin, t'vois un truc toi ? » Elle scrute les alentours à la recherche de la dite station.

Siv prend le compliment pour ce qu'il est, et c'est toute fière qu'elle se penche à nouveau sur le radar. Elle scanne les environs jusqu'au moment où elle détecte une anomalie. Si c'est ce qu'elle pense, c'est la station la mieux cachée de l'univers. J'crois qu'sont dans c'gros ast'roïde, l'-bas, indique-t-elle à Aby. Ça c'du cam'flage ! Respect aux gonzes. Elle amorce une approche discrète en poussant le brouilleur au maximum de ses capacités.

Aby regarde l'astéroïde désigné par Siv... il lui est étrangement familier... « Wait... c's'rait pas c'lui qu'on vient d'traverser par hasard ? » Eh bien si. C'était lui, celui là même qu'elles ont traversé à l'instant, il avait juste fait une légère rotation sur lui même à cause des impacts de la traversée.

C'te blaaaaaaague ! Elle en revient pas. Mais le bon côté, c'est qu'ils sont passées pour des guignoles et les gonzes ne risquent pas de les traiter comme une menace. Ils doivent être en train de se bidonner et de se passer le mot de passerelle en passerelle. Quand on y pense, c'est l'arrivée discrète la plus parfaite qui soit. Hein, hein ? En tout cas, elle n'a aucun mal à s'en convaincre. Bon, t'as b'soin d'quoi, p'r les hacker. J'me place c'ment ?

« Tu t'place comme t'veux, t'façon j'pense qu'pour la discrétion d'mort. » Elle détache sa ceinture et se lève « Et les hacker j'ai b'soin surtout d'la clé et d'mon terminal, une fois l'virus implanté dans leur système j'vais pouvoir entrer facilement, mais leur brouilleur externe est trop balèze va falloir rentrer. » Elle s'arrête une seconde et se retourne vers Siv : « J'peux t'chipper tes toilettes rapidos ? »

Heeeu ouais, répond-elle. Genre c'est le moment d'aller pisser ?! Elle marmonne dans son bracelet dès qu'Aby a quitté le pont. Sak, t'gardes 'n œil s'r elle ! Sûr, acquiesce sa petite voix barbouillée. Elle a un petit pincement au cœur de l'avoir tant secoué. Elle chasse cette pensée et étudie l'astéroïde. Pénétrer le machin après l'avoir littéralement traversé, l'allait falloir la jouer finaud. Elle repère un petit renfoncement sur la face externe et s'en rapproche pour étudier cette possibilité. P'rée, c'machin est vra'ment énorme...

« Nickel ! Tu gères, tient au fait, t'as des scaphandre ou des conn'rie du genre ? ou va falloir qu'on s'amarre "à la loyale" ? » Elle regarde un peu autour d'elle en attendant que les moteurs du vaisseau soit coupés, à la recherche des dites combinaisons. « Ah et Sak ! T'sauras garder l'navire en notre absence ç'va ? » Elle sourit d'un air amusé limite taquin.

Qu'st-c'tu crois ? fait-elle avec un sourire en suffisant. Bien sûr, qu'elle a des combinaisons. Ne pas en avoir, c'est mourir si tu tombes en rade dans le trou du cul de l'espace et que tu dois sortir réparer un truc sur la coque. On retrouve (peut-être) ton petit squelette dans cinq cents ans. M'bref. Bien sûr, je fais ça souvent. Tu sais, Siv est- Bon, c'pas t'ça, m'on a d'boulot, le coupe-t-elle avant qu'il ait le temps casser sa super image. Ah bon parce que t'en as une ? Pardon mais je me gausse.

Aby fait une petite moue de "C'pas faux, question con" à Siv puis se dirige à ses côté vers le sas pour en enfiler une. Quelle idée merveilleuse elle a eu de porter une jupe comme d'habitude, sans réfléchir. Peu pratique pour la combinaison, mais il y a toujours moyen de gruger. « Siv est quoi ? » complète-t-elle d'un ton amusé.

S'per g'niale ! répond-elle comme si c'était à elle qu'on avait posé la question. Sak, pas b'ger. Et gard' l'canal intern' 'uvert. Reçu Capitaine, grésille diligemment la voix de l'Hurson. Elle fait signe à Aby et ouvre le sas qui coulisse sans un bruit. Elle lui explique rapidement qu'à courte distance, leurs communications sont indétectables. S' on s'trouve s'parées, motus, intime-t-elle en mimant des marionnettes avec les mains. Le geste est clair. Langage des signes... Quel qu'il soit.

Aby tente la manœuvre, se propulse en poussant sur ses jambes pour se rattraper à la barre du plafond, elle sourit, fière de sa petite victoire sur les lois du cosmos et reprend d'une voix un peu plus calme : « Ok ! J'crois qu'j'ai pigé l'truc. J'te laisse passer d'vant. » Après un bref instant dans ses pensées elle enchaîne « Dis Siv ! Cette impulsion, on est d'accord qu'elle peut venir d'une balle ? » Sur ces mots elle tapote le holster dans lequel est rangé son flingue.