"Shhh shhh..." Ce n'est pas pour l'intimer au silence, plutôt un souffle pour lui faire comprendre que ça allait, qu'il avait le droit de relâcher la pression. Tout va bien. Nous sommes là. Elle fait des petits ronds dans le dos de Cayden pour lui apporter du réconfort. "Continue mon garçon, mets les mots tout doucement..."

Outch, c'était à prévoir. Voir Cayden si désemparé lui serra le cœur mais il savait qu'il valait mieux que ce qui lui pesait sorte, qu'il y avait comme une mise à plat pour mieux repartir. Le mieux qu'il pouvait faire d'ici-là était de trouver un mouchoir digne de ce nom pour les larmes intarissables.

"Pas besoin de t'excuser mon grand..." Elle passe ses pattounes sur les joues de Cay pour sécher doucement ses larmes. "Ta maman a une grande place dans ton cœur. Si tu te forces à ne pas parler d'elle, ça va faire un grand creux, c'est pour ça que tu te sens seul. Tu devrais en discuter de temps en temps, pour que tes larmes se transforment en sourire. C'est beau, ce que vous avez vécu."

"L'est trop timide pour vouloir m'en parler" fit savoir Dyn au bisounours en revenant avec des mouchoirs épais (il fallait bien ça avec leurs griffes, au risque qu'ils se lassèrent le visage accidentellement). "C'pas un reproche mais faut qu't'arrête d'croire qu'tu m'déranges avec tes histoires. On est pote non ? T'peux m'parler quand ça n'va pas."

Sur le coup de l'émotion, Cayden se jeta (littéralement) sur Dylann pour l'enserrer dans une étreinte de (bisoun)ours, en faisant bien attention à ne pas l'érafler de ses griffes. Reniflant sur son épaule, il chouina une bonne minute en se pelotonnant contre lui avant de réussir à articuler quelque chose : "Dézolé... C'pas de la timidité, ou un manque de confiance, ou rien de tout ça, promis juré. C'est... c'est que... et bien, je ne veux pas t'embêter..."

Kürk se met à chanter tout doucement :

"Quand on est deux copains
Qu'on s'amuse de trois fois rien
On a une sacrée veine
On s'aime comme des frères
On se fait pas la guerre
La vie devient belle
Vous pouvez bien vous défouler
Sans que votre copain pense à vous critiquer
La vie devient belle "

hj:

A mesure que Kürk chantait, Dylann rendait l'étreinte du petit oiseau (sans froisser ses plumes) en les entourant comme il pouvait de sa queue. Un léger balancement accompagnait le rythme de la chanson, aussi bien pour calmer Cayden que pour réguler la bougeotte permanente du tamia. "Va mieux ?"

Rox et Rouky... Un joli film d'animation qu'on devrait faire revoir à tout le monde pour calmer les esprits anti-mutants, de son humble avis. Vivre en paix, que ça serait bien. Pour le moment, c'était lui qui était en paix entre la chanson et l'étreinte. "Moui." répondit-il à Dylann d'une petite voix dans se dégager. Il était bien là, au chaud, réconforté. Mais il connaissait aussi la bougeotte de son ami et finit par le relâcher avant que ça ne lui devienne désagréable. "Merci."

L'ourson noiraud regarde les deux amis avec tendresse. Sa mission a l'air d'être accomplie dans le monde d'en bas ! "Vous voir ainsi me remplie de joie..." Sur son ventre, le symbole des bisounours se met à briller de plus en plus.

"Merci m'dame Bisounours" souriait Dylann, tout en gratouillant l'oiseau du bout des griffes. Un bâillement, en grande partie dû à l'heure tardive et la chanson douce, lui décrocha la mâchoire avec un grognement.

Cayden aussi était fatigué de toutes les émotions qui l'avaient assailli. Le bâillement de Dylann trouva donc un écho. L'ornithothrope fit un dernier câlin au bisounours puis se dirigea vers son nid pour se lover dans ses coussins, ses plaids et ses peluches avec un air apaisé au visage.