Ah, il recule pas. Il avance même. Je le suis. Il essaierait pas de se débarrasser de moi si facilement, surtout si on l'a "détaché à mon divertissement". Je regarde où on va, curieuse, et je lève un sourcil quand on arrive à destination. Si on pousse les bancs on aura de la place effectivement, mais... "On risque pas d'avoir de la visite dans un vestiaire ?"

Je le regarde. Y me r'garde. Nous nous r'gardons, quoi. Je hausse les épaules aussi, "parfait alors", et je l'aide à faire de la place, un banc chacun. "Tu voudrais apprendre une danse en particulier ?" Etrangement j'imagine que non.

"Non." Il s'en fiche, il veut juste qu'elle soit contente. S'il faut danser, il danse. S'il faut faire des pompes, il fera des pompes. S'il faut désobéir au Commandant, il la laissera triste. Vaguement, il relit le mémo sur son bracelet puis soupire. Et commence à se rendre compte d'un petit détail. "Pas de musique ?"

Il regarde, il écoute, il réfléchit très sérieusement à la question puis, enfin. "Non. Ca ira. Je suis là." Et il se portera garant de l'absence de bombe dans cette partie du bâtiment. Il retient un soupire, regarde autour de lui et va se planter au milieu de la pièce. Il a une petite idée de ce qu'il doit faire. Il ouvre les bras, la regarde. Neutre. Concentré.

On lui déplace les pieds. Bon. C'est comme pour le tir, tout compte, de l'alignement des talons à la hauteur des épaules. Il peut comprendre ça et puis il s'en fiche un peu alors il la laisse faire. Elle a l'air concentrée. Il ne lui dira pas que tout le monde sait bien qu'elle n'a rien volé puisqu'elle ne s'est pas approchée des réserves d'explosifs. Même les bonbonnes à oxygène sont stockées ailleurs. Il place ses mains comme elle veut, la regarde. "Non" Il attend.

"Maintenant regarde et fais comme moi." Je fais un pas sur le côté. "Quand tu sauras faire, faudra pas regarder tes pieds, hein." Mais pour l'instant faut bien qu'il regarde. Même si ça serait mieux qu'il ait un modèle extérieur...

Il regarde, concentré, puis imite, raide, faisant parcourir à son pied exactement la même distance que celui de Sara et approximativement le même angle.

Je secoue la tête en ramenant mon pied en place. "On recommence. Plus souple !" Je sais déjà que je vais répéter ça des centaines de fois. Si je craque pas dans trois minutes. La patience a jamais été ma plus grande qualité.

On recommence. Il remet son pied à sa position initiale, et recommence, aussi raide.

"Non, plus souple ! Débloque-moi ces articulations et fais le pas avec tout ton corps." Je ramène. On recommence.

Il recommence, toujours raide. Il n'a pas besoin qu'elle le lui redise pour recommencer à nouveau, tentant de plier les genoux pour plus de souplesse. Le résultat est assez comique, pas vraiment élégant ce qui est curieux car il a une démarche souple quand il ne se surveille pas, résultats d'années d'entraînement au combat.

"Nan." je grogne. Je soupire, je vais éteindre le métronome et je reviens me planter devant lui. "Plus souple. Léger. Comme ça." Je lui montre. Un pas, un tout petit pas de rien du tout, c'est pas si compliqué pourtant... "Comme ça. Essaie ?"

Il soupire devant sa désapprobation et fait un petit pas sans conviction, sans se rendre compte qu'il est soudain plus souple maintenant qu'il ne se force plus.

"Bah voilà, c'est mieux !" Sans doute un accident, m'enfin il paraît qu'il faut pas broyer le moral des gens dès les cinq premières minutes. "Recommence ?"

Il recommence, essayant très fort de ne pas essayer et reprenant évidemment sa raideur d'origine. Il le sent bien et reprend de lui-même, concentré mais plus souple déjà. Encore un essai, encore de lui-même, il sait s'entraîner. La souplesse revenant avec l'habitude du geste.

Brave petit. "Mieuuuuux. Stop." Je reviens me placer, attendant de voir s'il se souvient où mettre ses mains. "Recommence, maintenant ?"

Il stoppe. Il la regarde. Il se souvient où mettre ses mains. Il ne serait pas devenu officier sans une bonne mémoire musculaire. Il la regarde, ses yeux tristes attendant un signal qui ne tarde pas et recommence, concentré, par un pas en avant qui la ferait reculer, normalement. Il la tient bien, au cas où. On ne sait jamais.

Mieuuuuuuuux. "Ben tu vois ! C'était pas si difficile, si ? Allez, continue maintenant."

"D'autres pas ?" Là, il a un pied en avant, le corps pas en équilibre, il a deux choix. Il remet son pied à sa place sans tomber. Il bouge l'autre pied vers l'avant pour retrouver la stabilité. Il hésite, avance l'autre pied pour rejoindre, tenant toujours Sara, la forçant à suivre son mouvement. Ses pieds sont hésitants. Ses bras, eux, sont forts.

"Ouep. Commence déjà par le deuxième." je souris. "Après on mettra le rythme. Ou tu préfères tout de suite ?"

Il ne répond pas mais fait quelques pas, toujours un peu raide, oubliant (presque) l'heure - il a mit une alarme à sa montre a 1500h pour avoir le temps de se changer et d'aller à l'entraînement - sans répondre...et sans la lâcher ce qui l'empêche CLAIREMENT d'aller mettre de la musique.