Rappel du premier message :

Ooookay. Unknown avait déjà vu ça. Dans les films. Elle était sûrement sur un plateau de tournage. Super bien conservé après deux ans, though.

Okay non. Après deux heure à bord, elle avait dû se rendre à l'évidence : si c'était un tournage, c'était la production la plus chère jamais enregistrée dans le cinéma moderne. Même Star Wars XIX Le sommeil infini du Maître Jedi n'avait eu ce budget-là ! Le plus étrange, c'est qu'elle ne faisait pas vraiment tache dans le paysage. Elle avait une combinaison futuriste à la fois sympa, élastique et confortable, et personne ne semblait choqué par sa présence. Qu'avait-elle encore oublié d'important ?!

Comme d'autres, elle courut jusqu'au pont lorsqu'elle entendit l'alerte... Là, un vaisseau à la dérive. C'était même pas une épave, aucune trace d'impact non plus, il était en parfait état. Enfin vu de l'extérieur. Les scans révélaient des formes de vie à bord, mais personne ne répondait. Silence radio.

Vous êtes sûrs de vouloir y aller ? Vous avez jamais vu Pirates des Caraïbes 16 Le Vaisseau Fantôme ?

Nan mais lui ! Dire qu'ils se sont cassés le cul pour ce gonz ! Elle en a presque la gerbe et le larguerait bien dans l'espace avec Collins. Celui-là, d'ailleurs, il ouvre la voie (au moins il est utile, LUI) en couchant tous les morts qu'il croise. Unknown a dix secondes de répit pour consulter sa montre. Et là, c'est le drame. Putain les mecs, il nous faut un abri fissa !

"Et toi tu serais sortable si t'avais de plus grandes cornes !" je réponds du tac au tac. Un Telun avec des cornes pareilles, c'est clairement pas un canon selon leurs standards. Autant lui dire qu'il a une petite b... "Oh putain, il nous reste combien de temps ?!"

De plus grandes cornes ? Ok. Faut avouer qu'il ne s'attendait pas à ça. C'est bien la première fois qu'on lui demande d'être plus monstrueux qu'il ne l'est déjà. Il sait pas trop quoi dire sur le coup. J'pense qu'il n'a même pas entendu la panique d'Unknown juste après. Quoi ? Combien de temps pour quoi ? Ah... Ah ! Raaah, j'viens tout juste de sortir de ma prison et on va se refoutre dedans, c'est ça ?

Décidément, tu veux crever, Violette ! lance-t-elle, énervée. Pas grand chose, clairement, ajoute-t-elle à l'intention de Sara. Avec tout ce bordel, j'ai pas senti le timer s'arrêter. Collins accélère la cadence : Il y a des salons privés, à cet étage. 500m et on y est. Au pas de course, tout le monde ! Elle ne se fait pas prier.

Ah, ça lui a fait fermer sa gueule, c'est bien. Une seconde. "Tu préfères rester dehors peut-être ?!" je siffle. Ca ressemble à peu près à la réaction de Yet. J'ajoute rien, je trace avec les copains, derrière Aleko et Collins qui se débrouillent très bien sans moi pour ouvrir la voie. Pas envie de voir s'ils sont toujours cannibales quand ils dansent, les bestiaux.

Un contre tous et tous contre un. Ouais, ouais. Il connait ces histoires. Il n'avait pas le temps de réagir ou de répondre quelque chose à la con ; elles étaient déjà parties. Putain de... Pas de choix, hein. On court. Il les suit sans vraiment savoir pourquoi, et regarde périodiquement au-dessus de son épaule pour voir s'ils ont pas de copains à leur poursuite.

Et la fanfare redémarre. Je le chanterai bien sur l'air de la Chenille, mais ça colle vraiment pas au contexte. Comme la première fois, la musique hurle dans les haut-parleurs et les grognements gentillets des zombies se changent en râles fous dans les couloirs autour d'eux. Unknown jure comme jamais tandis que Collins dégaine son flingue comme un pro – sûr qu'elle regrette pas de ne pas l'avoir encore achevé, celui-là ! Elle l'imite, Aleko aussi, en ralentissant à peine le pas.

HRP :

Collins commence par faire sauter le haut-parleur le plus proche, moi je continue à avancer avec Aleko, flingue à la main, parce que de toute façon rester ici c'est juste bon à se faire prendre en sandwich. Et je sais pas pour les copains, mais moi je tiendrai pas un quart d'heure de folie comme tout à l'heure. En quête d'une porte... quelque chose... n'importe quoi... avant que ça arrive.

Oh fuck. Les cris derrière font penser à ces jeux vidéos comme Silent Hill ou je sais pas quoi. Les trucs d'horreur avec des monstres qui s'approchent... et pas lentement. C'est peut-être terrifiant, mais c'est vachement efficace pour le faire courir plus vite, hein. Putain, putain, putain... C'est là qu'on se dit que peut-être c'était mieux dans la petite chambre derrière les petits écrans en faisant des p'tits commentaires à travers l'intercom.

Elle voit Aleko lui passer sous le nez comme une feuille morte projetée par un souffleur. La voilà aux prises avec un zombie fou et Unknown, fidèle à elle-même, la contourne bien comme il faut. Un répit providentiel, on crache pas dessus. Putain mais d'où un vaisseau a-t-il autant de couloirs ?! Elle a une pensée soudaine pour les chompers de Galaxy Quest.

J'essaie de rattraper Aleko, mais trop tard. Elle hurle, mais le zombie a trouvé la seule partie non protégée par les combinaisons, le visage... je me détourne et je continue à courir. Je peux plus rien faire d'autre. On aurait dû la laisser dans sa capsule, la pauvre...

Ca marche ! Putain, heureusement que ça marche. Les zombies, attiré par... les cris ? L'odeur ? Le sang ? par quelque chose prennent une petite pause snack. Ca leur laisse le temps de mettre de la distance entre eux et ces bestioles. Tant mieux parce qu'elles sont plutôt rapides en fait quand elles entendent de la musique. Là ! Collins pointe une porte au fond du couloir. Ca serait trop marrant si elle était fermée, hein ?

HRP :

Si c'est encore possible, Unknown accélère. Collins s'arrête deux mètres avant d'atteindre la porte pour couvrir les arrières des autres. Soit c'est un héros, soit c'est un vrai con. Unknown ne s'interroge pas, elle le dépasse comme une flèche, se cogne presque tellement elle arrive vite et passe la main devant le système d'ouverture. La porte s'ouvre. Aaaalléluia ♪♫ Elle entre et suspend sa main près du détecteur, prête à refermer dès que ça deviendra trop dangereux. Elle fermera sans pitié, s'il le faut.

Je dépasse Collins, Unknown, et je déboule dans la salle. Zombie ? Pas zombie ? J'en vois pas. C'est pas pour ça que je lâche tout. Les seuls cris qu'on entend maintenant c'est ceux des zombies.

Y'a un truc qui l'a percuté. Il pense. Il est pas sûr. Ca pourrait très bien être l'autre connass— ah non elle est là. Et y'a la rousse aussi. Et le militaire. Dommage pour le sacrifice de la muette, mais c'était pour le bien du groupe. Elle aurait sûrement compris. La porte est fermé, et pour le moment, ils sont safe. Eh bah putain. C'était plus fun à regarder que de le vivre quand même.

Et là je redeviens visible, parce que j'ai la flemme de rester comme ça 107 ans et que ça a l'air à peu près sécurisé. "Quelqu'un m'explique où il y a un truc fun ? J'en vois pas." Je fais, assise adossée au mur, en espérant qu'ils soient suffisamment stressés (ou stupides) pour ne pas réaliser que je viens d’apparaître.

Derrière la porte, on entend les zombies cogner contre le métal comme s'ils étaient pris de convulsions. Tu m'en diras tant, lâche Unknown d'une voix amère au moment où l'inconnue se manifeste. Elle se tourne vers la fille... et découvre enfin le salon privé dans lequel ils se sont réfugiés. Elle laisse échapper un sifflement. Eh ben ma vieille, on se fait pas chier !

"Wow. Que de délicatesse. Très honnêtement, j'ai pas pris le temps de regarder la déco..." Je ramène une mèche bleue derrière mon oreille et me redresse un peu. "La question parait un peu idiote, mais où on est ?" J'espère qu'ils sont au courant. D'un autre côté ils peuvent difficilement être plus paumés que moi.

Ok, bien. Il n'était pas le seul à avoir des points d'interrogations dans les yeux. Y'a encore une meuf paumé dans le groupe. Elle vient remplacer celle qu'il a jeté aux loups ? Tellement sympa. Comment "où on est" ? C'est plutôt à toi de nous le dire, nan ?

"Mais comment veux-tu que je le sache ? J'ai dû me faire toucher par cet abruti de téléporteur... encore que vu votre style c'est pas sûr qu'il ai pu me balancer aussi loin..." Et là il me faut genre la phrase entière pour réaliser que je pense à haute voix et planquer mon visage dans mes mains avec un chouinement de désespoir. Bon ça dure genre 4 secondes avant que je me redresse, plus blasée qu'autre chose finalement.