Rappel du premier message :

Rien de tel que l'air marin pour vous requinquer un homme ! L'iode, il n'y a que ça de vrai ! Ce jour-là, je m'étais levé tôt, tiraillé par une faim dévorante. Ne me trouvant pas très loin du port abandonné, je m'étais armé d'une canne à pêche et d'appâts avant de partir à la pêche. Lolotte dans une main, la canne à pêche dans l'autre, et hop ! En route pour une pêche miraculeuse. En chemin, je sifflai tout en tirant dans les quelques zombies qui avaient le malheur de croiser mon chemin. Après un parcours à peu près sans encombre, j'arrivai enfin au port. Je repérai un bon coin, apprêtai ma canne à pêche et m'assis au bord de l'eau :z6e9at: Seulement voilà : après une bonne demi-heure de pêche infructueuse (c'est curieux, ça... je suis pourtant un pêcheur hors pair !), des pas se firent entendre non loin. Quelqu'un venait dans ma direction... trop rapidement et pas assez malodorant pour qu'il puisse s'agir d'un zombie. Vous trouvez ça rassurant, n'est-ce pas ? Eh bien, vous avez raison... dans une certaine mesure... car en ces temps difficiles, certains humains sont plus dangereux encore que les zombies. Désespérés ou tombés fous, certains n'hésitent pas à tirer sur tout ce qui bouge. Difficile de faire confiance dans un monde aussi hostile... Toujours est-il que j'attendis, planqué à bord de l'un des bateaux attachés aux quais, que mon mystérieux visiteur se montre.

Joy rit amèrement. 《 Je crois qu'il s'agit d'une blague. J'étais en soirée, j'ai dû finir par être complètement bourrée, et puis ... ils ont dû trouver ça marrant d'éparpiller les gens dans le monde. J'ai des amis assez originaux. Et mobiles. 》finit-elle avec un sourire. 《 Ou alors je suis passée dans un monde parallèle à cause du sortilège d'une méchante sorcière. Mais comme je ne crois pas aux contes de fées ... 》

Joy avait fait quelques pas pour se retrouver à l'arrière du bateau. Elle n'avait jamais beaucoup pris la mer, préférant le ciel, plus efficace. Et elle commençait à sentir de la déprime venir lui bloquer le cerveau. Elle n'avait aucune idée de quoi faire. Dans les films, ça a un certain charme de voir disparaître la terre ferme, mais y a des effets, et de la musique ... Sans réfléchir, elle se mit à fredonner, presque chuchoter, un air calme, triste. Elle ressentait une sorte de vide, bizarre.

Di niente, amico mio! répondis-je tristement. Le film de la mort de ma mère, témoignage de mon impuissance et de ma culpabilité, passait en boucle dans ma tête. Mes yeux commencèrent à s'embrumer tandis que Matias se dirigeait vers Joy. J'allais craquer au moment où il lui toucha l'épaule et qu'elle sursauta... mais plus rien. La sensation de vide, la tristesse, le chagrin, la douleur. Évaporés. D'un coup. Sans raison. Bizarre... me dis-je en essuyant mes yeux humides d'un revers de main.

Joy s'approcha des deux hommes. Sa posture semblait décontractée, seuls ses yeux trahissait une certaine tension. Elle resta un peu en retrait, observant leur travail. Puis elle ajouta : « Vous me dites si je peux faire quelque chose. »

Et à la trois ! criai-je en lançant le filet aussi fort que possible. Sur ce, je souris de toutes mes dents à Matias en signe de victoire, puis je me me tournai vers Joy et lui fis un pouce. Je ne pense pas, mais c'est Matias le chef à bord... lui répondis-je avant de demander confirmation auprès du capitaine de bord : On a besoin d'aide ou pas ?

Joy écoutait de moins en moins, perdue dans ses pensées. Soudain, elle se rappela qu'elle était chargée d'une mission. Elle se mit donc à chercher de quoi cuire les poissons, s'infligeant mentalement toutes sortes de remarques désagréables sur son inutilité.