Matias était habitué aux climats froids dans sa contrée natale lointaine de Carélie. Et son agilité naturelle lui permettait de grimper facilement au sommet de hauts édifices pour exercer sa fonction de tireur embusqué. Mais il n'avait jamais vécu ce genre d'exploration dans un tel paysage, à la recherche de nouvelles recrues sur ordre de son chef. Il trouvait difficile à croire qu'un village rural rempli d'éventuels volontaires pro-chimères se trouvait dans un tel endroit, mais ça valait la peine d'essayer. Fort heureusement, il s'était vêtu d'un manteau d'exploration hivernale à l'occasion de cette petite expédition.

En escaladant la falaise, la main droite de Matias, en saisissant le bord d'un petit renfoncement, manqua de glisser et de le faire tomber. Merci l'humidité de la neige. Hitto ! (merde !), dit-il. C'était moins une. Si seulement j'avais eu la présence d'esprit de modifier mon arbalète pour en faire un grappin... Il faut croire que je sais pas encore tout prévoir.

N'ayant pas le choix, il sauta d'un rebord à un autre rebord plus éloigné. Mouvement à haut risque mais nécessaire qui, derechef, faillit lui valoir une chute mortelle. Le jeune homme poursuivit le reste de l'escalade sans trop d'encombre. Mais lorsqu'il arriva enfin, couché et essoufflé, au sommet de la falaise, il ne tarda pas à constater la présence de quelqu'un qui le regardait fixement à quelques mètres...

Hey. Pourquoi la dévisageaient-ils maintenant ? Qu'est-ce qu'elle en savait du petit village des environs ? Il n'y avait probablement rien à des kilomètres. Qui voudrait vivre dans ce froid ? Sans parler de la nourriture. Elle hocha la tête négativement. Libre à eux de deviner si cela signifiait qu'elle ne savait pas ou si elle ne voulait pas le leur dire. Elle se prépara et prit le ton le plus sérieux possible. « D'abord, qui êtes-vous ? » fit-elle en lançant un regard suspicieux à l'homme.

Ok, cool. Personne sait où on est... Jez, fit-elle, pour se présenter. Son regard fit un nouveau tour d'horizon. Baaah, pensa-t-elle encore, j'ai jamais été en montagne... C'est beaauu ! On ne se refait pas. Jez, comme à son habitude, ne voyait que le positif de la situation. Ranafout d'être au milieu de nulle part avec des inconnus. Au moins, elle était quelque part. Avec des vêtements chauds. Et en tâtonnant machinalement ses poches, elle découvrit ce qui ressemblait fort à des barres de céréales. Cool, man ! 8)

Nerathël fit un léger sourire à la petite et écouta ensuite l'homme. Elle haussa un sourcil. « ... Jamais entendu parler. » Elle détailla alors ses interlocuteurs. « Jez et Mr en mission donc ? Je suis Nerathël. » Elle scruta les environs autour d'elle. « Et à par ça, vous n'avez pas croisé de hordes en venant ? Parce que si le terrain n'est pas safe nous ne devrions pas nous attarder là. »

Vaticans:

Il prit un regard blasé face au curieux quolibet que lui attribuait Nérathël. Il répondit : Je m'appelle Matias. Je n'ai pas non plus croisé de horde. Pour ce qui est de l'heure, il est... , regardant sa montre, cinq heures et quart. Vous avez raison, ne traînons pas ici. Il commença à avancer, puis se passa la main sur le visage. Et par pitié... Arrêtez de m'appeler Mister Mission.

Nera se permit un léger sourire. « Très bien ... Matias. » Elle regarda encore tout autour d'elle. Elle ne parlait pas d'animaux. Enfin, cela revenait au même, ils n'avaient rien croisé. Si personne n'avait encore vu de zombies, pour combien de temps étaient-ils en sécurité ? Elle se mit en marche elle aussi, cherchant toujours à cerner le niveau de dangerosité de ses acolytes.

Vaticannot :

Il longèrent la corniche (à distance raisonnable, hein !) jusqu'à un pont franchissant une crevasse impressionnante. Le soleil y jouait avec la glace, les forçant à plisser les yeux. Le pont, quand à lui, semblait solide, mais il était très mobile. Jez s'y engagea en premier, en mode "Yeah-trop-bien-un-pont-suspendu-8D" et s'arrêta même au milieu pour sautiller, faisant tinter les chaînes. J'adore ces trucs ! s'extasia-t-elle, et le bois de grincer sous ses pieds.

Arrivés devant un pont suspendu au-dessus d'une imposante crevasse, Matias vit la Lugeuse (surnom qu'il lui attribuait mentalement) s'y précipiter sans aucune peur, et sautiller. Il ouvrit grand les yeux, inquiet pour elle, et parla plus fort pour qu'elle entende : Mais arrêtez ça, le bois va céder ! Faites attention ! Non mais je rêve... Nouveau surnom : la Casse-Cou.

Nera fit quelques pas pour la rejoindre, le pont bougeant assez violemment depuis que Jez sautait dessus. Il semblait toutefois relativement solide. « Aller dépêche, j'irais pas te chercher si tu tombes ~ » fit-elle en souriant.

Jez adressa un sourire radieux à ces deux compagnons. J'tomberai pas, Miss Nera ! Ce disant, elle plaça deux doigts sur sa tempe et fit un salut militaire un peu désinvolte : M'sieur Matias. Puis elle partit en courant sans même se tenir et atteignit sans encombre l'autre versant de la crevasse. Là, elle se retourna et ouvrit les bras comme une alpiniste qui a vaincu l'Everest. Tin-tiiinnn ! chanta-t-elle.

Nera fut troublée par son attitude. Dans ce froid, cette atmosphère de survie, il trouvait le moyen d'user de galanterie. C'était bien la dernière des choses auxquelles elle aurait pensé. Elle sourit. « Oh, euh, merci ... » La jeune femme évita son regard et s'engagea d'un pas assuré. Soit il jouait très bien la comédie, soit ce n'était réellement pas quelqu'un de dangereux pour elle. Un regard vers la petite Jez finit par la convaincre qu'il n'y avait que peu de chance qu'elle soit avec des ennemis.

Jez, à l'autre bout du pont, inspectait déjà les alentours. Elle ne voyait que du blanc et pour la première fois depuis sa descente en luge, elle se demanda où elle était. Puis, avec sa flegme habituelle, elle haussa les épaules et balaya ses questions. Par là ! lança-t-elle joyeusement quand ses compagnons de fortune l'eurent rejoint... Il n'y avait qu'un chemin, en fait. Mais le paysage était beau et comme elle s'extasiait de tout et pas grand chose, hein... En route, quoi. J'ai envie de dire.

Jez prit une inspiration, s'arrêta en plein élan et lâcha d'un trait "Un voyage scolaire !" parce qu'elle ne voyait pas d'autre explication. Petit regard en coin. J'ai dû me perdre. Petit haussement d'épaule en mode "c'est pas grave, y a pas mort d'homme"... Tu as raison, public, la demoiselle est pas du genre "panique à bord". Perdue au milieu de nulle part ? Boarf. Promenons-nous, on verra bien. Résumé éclair de son caractère en direct-live. *Applaudissement nourri*

Nera resta silencieuse quelques instants après la question de Matias. Elle se mit cependant à rire à la réponse de la jeune fille, qui n'avait absolument pas l'air paniquée. « Disons que moi aussi je suis perdue ~ ... Je ne reconnais plus rien, la neige a tout recouvert. » Elle fit quelques pas en fixant ses camarades. « J'en suis à me demander si c'est la forêt qui a disparu ou si c'est moi qui rêve. » Elle s'arrêta soudain. « Eh, c'est pas un village tout en bas là ? »