Rappel du premier message :

Matias était habitué aux climats froids dans sa contrée natale lointaine de Carélie. Et son agilité naturelle lui permettait de grimper facilement au sommet de hauts édifices pour exercer sa fonction de tireur embusqué. Mais il n'avait jamais vécu ce genre d'exploration dans un tel paysage, à la recherche de nouvelles recrues sur ordre de son chef. Il trouvait difficile à croire qu'un village rural rempli d'éventuels volontaires pro-chimères se trouvait dans un tel endroit, mais ça valait la peine d'essayer. Fort heureusement, il s'était vêtu d'un manteau d'exploration hivernale à l'occasion de cette petite expédition.

En escaladant la falaise, la main droite de Matias, en saisissant le bord d'un petit renfoncement, manqua de glisser et de le faire tomber. Merci l'humidité de la neige. Hitto ! (merde !), dit-il. C'était moins une. Si seulement j'avais eu la présence d'esprit de modifier mon arbalète pour en faire un grappin... Il faut croire que je sais pas encore tout prévoir.

N'ayant pas le choix, il sauta d'un rebord à un autre rebord plus éloigné. Mouvement à haut risque mais nécessaire qui, derechef, faillit lui valoir une chute mortelle. Le jeune homme poursuivit le reste de l'escalade sans trop d'encombre. Mais lorsqu'il arriva enfin, couché et essoufflé, au sommet de la falaise, il ne tarda pas à constater la présence de quelqu'un qui le regardait fixement à quelques mètres...

Avec sa candeur habituelle, Jez répondit au tac-o-tac : On est perdus. Elle n'avait pas vraiment remarqué la méfiance dans le regard des villageois et même si ça avait été le cas, elle aurait probablement répondu exactement la même chose sur le même ton. Ah ! l'innocence de la jeunesse. Tout sourire, elle agita gaiment la main en direction d'un adolescent à moitié caché derrière une maisonnette.

Nerathël, sans aucune forme de politesse, fixa durement de ses grands yeux tout ceux qui la dévisageaient. D'accord, c'était plutôt impressionant d'avoir réussi à survivre et s'établir dans ce froid, mais cela ne justifiait pas cette attitude. Cela l'agaçait au plus haut point. Elle détestait être dévisagée.

>< :

OK. Jez était larguée. Mais elle allait pas réclamer des explications alors qu'on s'apprêtait à lui filer à manger. Les repas, c'était sacré. Le reste pouvait bien attendre une heure ou deux. Elle emboita le pas de Matias et salua gaiment tout ceux qui croisaient son regard. Genre contraste de ouf avec Nera.

Nera se rapprocha de Matias. Elle lui attrapa le bras et lui murmura à l'oreille. « Quelle bonne cause ? Je me bats pour pas grand chose d'autre que ma peau personnellement. C'est qui ? Tes amis ? » La jeune femme n'aimait pas se faire piéger et encore moins ne pas comprendre ce qu'il se passait.

On les fit entrer dans une maison en pierres, la seule au milieu de toutes les habitations en bois. Celle-ci avait clairement plus d'importance que les autres. A l'intérieur, il faisait chaud et ça sentait bon la soupe et la viande marinée. Jez en salivait déjà. Au centre de la pièce trônait une grande table autour de laquelle pouvaient siéger au moins vingt cinq personnes. On les invita à s'asseoir ; le couvert était mis pour trois. Les autres s'installèrent autour d'eux et attendirent qu'ils soient servis avant d'entamer la discussion.

Nera suivait en marmonnant. *Mais de qui il se fout, d'où il me parle de métamorphes ?! Ça existe ? Et s'il y a des innocents, ça veut dire qu'il y a des coupables ? Dangereux ? Je le sens paaaaas.* Mais partir seule en terrain inconnu, terrain qui avait eu la bonne idée d'être froid, désert et avec des conditions de vie légèrement difficiles, c'était pas une bonne idée. Et elle avait faim. Donc elle verrait bien.

Par le pouvoir du crâne ancestral ! *Ahem*:

Aria rentra dans son logis temporaire après une journée de travail plutôt calme. Elle ne se rendit compte qu'après avoir refermé la porte qu'elle était face à un groupe inconnu assis autour d'une table.

- "Oh ! Désolé... J'ai dû me tromper de maison, s'excusa-t-elle en repartant aussi vite qu'elle était venue."

Elle sortit puis resta figée. Après quelques minutes d'infructueuses réflexions, elle alla frapper à la porte qu'elle venait de quitter.

Spoiler:

Matias et ses alliés tournèrent la tête pour voir une mystérieuse jeune femme blonde et borgne, qui entra, s'excusa d'être venue, puis ressortit aussitôt. Intrigué, il se leva pour aller la voir et lui demander ce qu'elle cherchait, mais elle re-frappa à la porte. Matias lui ouvrit, et regarda l'inconnue en face. Il lui demanda poliment : Vous cherchez quelque chose ?

** :

Le type qui avait pris la tête du cortège, un peu plus tôt, et qui les avait inciter à manger, attrapa Matias avec douceur et le força à se rassoir. Gardant une main sur son épaule, il désigna la table de l'autre. Son regard, posé sur Aria, était clairement une invitation à prendre place. Jez, qui était face à Matias et Nera, se décala légèrement sur son banc. Une femme d'un certain âge ajouta un couvert.

Aria était sur ses gardes. Comment avait-elle pu atterrir ici, au milieu d'un tout petit village perdu apparemment dans les montagnes ? Elle se massa les temps avec sa main droite, comme pour stimuler son cerveau.

- "Qu'est-ce que je fous avec un vieux croûton, une sauvage, une gamine fan d'orange et un type qui a un balai dans... murmura-t-elle. Ah mais non, je ne reste pas, dit-elle à la vue du nouveau couvert. Enfin je crois... Je veux juste savoir où je suis."