Il sourit brièvement. ‹ Non merci Lisa, pas de ça. J'ai besoin d'avoir tous mes sens à cent pour cent pour mieux rester alerte. › Il regarda plus en détail meubles et autres éléments présents autour de lui. Il semblait deviner certaines choses mais marqua tout de même un temps d'hésitation. ‹ D'autres individus vivent ici avec toi ? ›

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‹ D'un côté, tant mieux, moins de personnes savent où je suis. D'un autre… › Il fit un bref geste pour désigner ses vêtements en guenille. ‹ Peut-être qu'on aurait pu me prêter des affaires. › Il se leva, bien qu'un peu honteux de sa tenue. ‹ Bon, y'a des magasins pas loin ? ›

‹ Mince, je n'avais vraiment pas l'intention de traîner ici. › Il haussa les épaules. ‹ Bah, 'faut pas non plus que je me presse de retomber sur sur certains gaillards, ils zonent peut-être encore dans le coin. › Il réceptionna le vêtement tout en parlant. ‹ Merci pour la chemise, c'est un bon début. Où puis-je dormir ? Dans le pire des cas je saurai me satisfaire du sol. › Il le contempla avec sérieux.

Dès qu'elle fut retournée, Dorofei laissa tomber sa veste, retira ce qu'il lui restait de son haut et enfila la chemise. Il s'abaissa pour estimer l'état de son pantalon et fut médusé de constater qu'il y avait assez de déchirures pour percevoir la couleur de son dessous. Tout à coup il se sentit très gêné. Cela aurait été plus simple de me faire recueillir par un homme, si possible un résistant.

‹ Merci. › Elle avait déjà quitté la pièce. Il avait remarqué sa gêne et se demanda si c'était à cause des trous dans le pantalon. Puis il s'allongea, repensa un peu à la course-poursuite, ses assaillants, avant de se forcer à fermer les yeux. Plusieurs douleurs l'en empêchaient, mais il finit par trouver le sommeil. En se réveillant le matin, il constata que les lieux étaient calmes et appela tout bas : ‹ Lisa ? ›

Il attendit qu'elle lève son regard vers lui pour sourire et ensuite répondre. ‹ Il fait plus chaud ici que dehors, donc oui. › Il s'approcha de quelques pas, assez pour humer l'odeur du café en préparation. ‹ Je sais que tu m'as amené ici de ton plein gré mais j'espère tout de même que tu n'as pas trop cogité à cause de moi. › Avec ses mains, il essayait de cacher certains trous en haut de son pantalon.

Il se saisit de la tasse qu'elle lui présenta et la remercia d'un hochement de tête. ‹ Tu veux me parler de quelque chose ? › Il chercha du regard un endroit où se poser avec la tasse. ‹ Au fait je me permets de tutoyer, si ça ne te dérange pas, comme nous sommes tous deux zootropes. ›

Dorofei avala une gorgée et se posa sur la chaise. ‹ Comme je le disais hier, il y a une planque dans ce quartier, mais je ne sais pas où. On me recherche probablement. On connaît mon visage. Et si je porte écharpe à ras du nez et chapeau, on peut être sûr que des miliciens m'interpelleront. › D'une main il se caressa le menton. ‹ Je ne vais pas non plus squatter chez toi en attendant que la grosse barbe me pousse. ›

Dorofei termina son café, nettoya sa tasse puis explora les lieux. Tout zootrope n'est pas forcément en paix avec lui-même. Avec les rumeurs sur celui qui a vendu des informations sensibles à la Milice pour qu'on le laisse partir dans un pays plus ouvert d'esprit, je dois aussi me méfier d'elle. Il trouva un dessin sous de la paperasse. Puis un carton plein d'autres. Il les contempla tout le temps qu'elle fut absente.

‹ C'est… très clair tout ça. Genre, "moi montrer patte blanche", ahah. › Devant elle, il retira la chemise froissée durant la nuit et enfila la nouvelle. ‹ Je te rembourserai dès que je pourrai sortir des liquidités. › Pour le bas ce ne fut pas la même chose. ‹ Hum, je vais changer de pantalon dans la salle de bain. ›

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Il entra dans la petite salle et tira la porte derrière lui. Puis sa voix résonna. ‹ Je pense qu'il me faudrait une barbe, de petites lunettes et des lentilles colorées. À la réflexion je dois aussi changer de veste. Cela devrait suffire à ne pas être reconnu. Pourrait-on tirer profit de ta forme d'oiseau pour prévenir et évaluer le danger ? ›

‹ Un opticien, un barbier, du fond de teint et un peu de colle. › répondit-il en sortant de la salle de bain. Il la regarda et annonça. ‹ Ensuite, on partira à la recherche de sigles et autres symboles dans les rues. Certains groupes de résistants en utilisent. › Il esquissa un sourire ambigu. ‹ Je suis prêt. Et toi ? parée pour le décollage ? ›

Dorofei plissa les yeux. Il lui semblait bien avoir aperçu les dessous de Lisa tomber avec sa robe, et devaient à présent se trouver sous celle-ci. Mince, mais à quoi je pense là ?! En plus ce que je fais c'est vraiment censé être une expression sceptique ? j'dois avoir une tronche de vieux pervers, au mieux une gueule de poisson ! Il entendit un battement d'ailes. Elle revenait déjà. Il détourna le regard.