Rappel du premier message :

Des distorsions temporelles. Ouais la douille. Le pire s'rait que j'crée un paradoxe : le palais Inca où j'me trouve disparaîtrait et moi avec... Surement. Pourtant ça m'aiderait vachement. Ouais parce que les gardes de l'Empereur sont joliment armés et me courent après en hurlant. Comment j'pouvais savoir que leur maître s'réveillait tous les matins en chantant et dansant dans son palais et que l'interrompre était passible de mort ? Sérieux il peut pas juste chanter sous sa douche comme tout le monde ? Ouais je sais, j'pourrais les désintégrer en un sortilège, mais c'est ça qui créerait un paradoxe. Tuer l'Empereur Kuzco n'est pas sans conséquence pour l'Histoire.
Je tourne à l'angle d'un couloir, bouscule un grand gorille et une femme qui fait peur sans le faire exprès, bifurque à droite et manque d'écraser un écureuil capricieux et... Me retrouve bloquée dans une impasse.
Merde.

« Non, mais j'aimerais bien... J'ai trop mal. Ça peut aller toi? » [i[]Le courant s'était calmé et leur dérive tenait plus du long fleuve tranquille. Quelque chose bougea à la périphérie de son oeil, mais il n'eut pas le courage de regarder. Si c'était l'autre mort-vivante, elle ferait mieux de venir les tuer une bonne fois pour toutes, de toutes façons il ne lutterait pas. Pourtant, immobile, la chose semblait les observer.[/i]

La mélodie changea immédiatement, vers des tons beaucoup plus sombres. Une dizaine de guerriers se jetèrent dans la rivière, couteaux en main. « Laissez nous! Nous ne vous voulons aucun mal! » La peur et la douleur avaient eu raison du Prince, qui ne bougeait plus. Il fut assez étonné de se voir porter vers les berges par ces inconnus. Incrédule, il jeta un regard vers Rebecca.

Il me faut c'te flûte. J'dois me la procurer par tous les moyens possible. Cet artéfact est bien trop puissant pour rester entre les mains d'sauvages. J'regarde à peine le village dans lequel on vient d'arriver, je jauge plutôt le nombre d'habitants (obstacles), les sorties possibles (fuite) et surtout, surtout, je fixe intensément le joueur de flûte.

« Vous trouverez en ces lieux paix, repos et liberté, tant que vous veillerez à respecter nos coutumes et nos traditions. » Les deux furent libérés, non sans avoir été défaussés de leurs armes et tout ce qui s'y apparentait. « Vous vous plierez à nos règles : aucun guerrier n'est autorisé à porter d'arme en ces lieux, sauf pour le défendre d'envahisseurs. Si vous avez besoin de soin, un homme vous accompagnera jusque la guérisseuse. »

Enguise de bonne foi, Cadeyrn défit son armure et la déposa aux pieds du guerrier à la flûte. « Ne sois pas aussi véhémente. » avance le Prince. « Je serai ravi de goûter à votre médecine. Vos savoir pourraient peut-être un jour m'être utiles, lors de mes voyages. » Il se sentait néanmoins vulnérable en tenue de lin et de soie. Il fait un clin d'oeil à Rebecca.

J'me renfrogne : et moi alors ? Il doute d'mes capacités d'guérisseuse ? Mais j'suis trop adulte et fière pour ouvrir ma gueule. J'renifle dédaigneusement à l'encontre des tarzans et esquive les mains secourables tendues vers moi : beurk. J'suis Ptit Prince de mauvaise grâce, les bras croisés sur la poitrine - où ma chemise déchirée et trempée couvre plus grand chose.

J'ricane. "Sérieux Beau Gosse, tu crois que je vais les laisser me toucher ? Même pas en rêve, je t'accompagne et je surveille, un point c'est tout. Si elle fait pas de conneries avec toi, la guérisseuse mourra vite et sans souffrances. Le reste du village brûlera." Une lueur de folie passe dans mon regard émeraude : ma magie bouillonne dans mes veines, ne demandant qu'à sortir et à tuer tout ce qui se trouve autour ; surtout le joueur de flûte.

« De quoi? Tu veux faire quoi? » s'étonna le Prince.

J'hausse un sourcil et répète, calmement, naturellement : "Je vais brûler le village, les habitants avec et je vais voler la flûte à leur chef. Ne t'avise pas de m'en empêcher ou tu mourras avec ces crétins."

« Tu pourrais tout aussi bien me tuer maintenant car je t'en empêcherai. Ils nous ont tout de même sauvés. Si tu veux leur voler la flûte et t'en aller avec, grand bien t'en fasse; je ne te suivrai pas et je ne te condamnerai pas. Mais si tu veux les tuer, je me joindrai à eux contre toi. » Son visage s'était assombri par la colère.

Il fallait qu'il soit malin sur ce coup-là, il savait que sa vie dépendait de sa réponse. Son seul avantage était peut-être sa connaissance des lois de la faille. Il siffla et le ciel s'assombrit immédiatement, masqué par la silhouette d'un immense vaisseau spatial. « Je te présente mon vaisseau, le Valkeaswanin. Tu as une puissance nucléaire pointée sur toi. Si tu me tues il n'hésitera pas à faire feu et crois moi que rien ne pourra te sauver. »

Avant qu'il n'ait eu le temps d'essayer de l'arrêter, toute la cité s'était agenouillé devant eux. Okay, alors là, il avait manqué quelque chose. Une seconde ils étaient à deux doigts de tout mettre à feu et à sang et l'autre seconde... « Pssst... On fait quoi là du coup? » Cadeyrn souleva sa main droite en guise de salut au peuple. « Je suis le Prince Cadeyrn Sollidor, héritier du trône d'Atrea. Je vous salue! » Et allez, voilà qu'il se la pétait.

« Vous êtes les Dieux que nous attendions depuis des décennies. La prophétie dit que vous êtes les élus qui mèneront notre peuple à sa gloire! » De... quoi? Cadeyrn en était bouche bée. Il ne se voyait pas dieu. Il jeta un regard inquiet à sa compagnon, pendant que le joueur de flûte entamait une mélodie, accompagnée par les percussions de joueurs de tam-tam.

« Parce que tu pensais peut-être que je préfèrerais me faire traiter comme un type lambda que comme un dieu peut-être? Je suis Prince je te rappelle, j'adore ça la gloire. » Il la gratifia d'un immense sourire avant de lui donner une pichenette sur le front. Avant qu'elle n'ait le temps de réagir et de le gifler, le tabasser ou lui mettre une rouste, il se retourna vers la foule. « Nous allons guider votre peuple vers les étoiles! »