Eliandre était en route pour son entrainement de MMA. Sac de sport, survêtement sur lui, à capuche comme toujours. Les rues de New-York étaient calmes, le drame récent faisait que les gens préféraient rester chez eux. Eliandre n'était pas du genre à se laisser intimider et à changer sa vie à cause de la team Aimant.

Il marchait tranquillement quand il reçut un SMS.
"Chéri, Thomas s'est fait prendre dans une rafle et maintenant il est dans un fourgon en route pour le camp de concentration."
Eliandre lut le message et son google maps s'ouvrit tout seul pour montrer la position du camion. Thomas était un jeune sympa, avec un passé trouble de vol en tout genre. Son pouvoir était relativement faible, il lui permettait de se fondre dans les ombres au point de devenir totalement invisible. Bref, pas le genre de gars à envoyer là bas.

Eliandre récupéra son foulard et l'attacha autour de son visage, ses lunettes noires installées, il n'était plus possible de l'identifier.

Maureen, par un coup du sort, allait chercher du lait de nouvelles cartes de tarot quand elle entendit son téléphone sonner. Le message était de Switch, une mutante de la Confrérie avec qui il ne faut pas jouer. Son message lui signale le passage d'un fourgon. La Mambo s'élance à portée du conducteur. Elle créé dans son esprit une alarme de pompier, un autre véhicule prioritaire.

Eliandre resta un instant confus sur ce qu'il allait faire. Enfreindre la loi pour aider un voleur ou protéger un camarade mutant ? Sachant qu'il allait peut-être libérer des mutants plus dangereux. Peu de chance. Sinon il y aurait des X-Men en protection et Milo l'aurait prévenu.

Il se dépêcha de rejoindre la rue où le camion allait passer. Il réfléchit à la marche à suivre et décida que la méthode la plus simple restait la meilleure. Il sortit une petite bille de métal de sa poche.

Lorsque le camion arriva à son niveau, il propulsa violemment la petite bille. Telle une balle elle vint faire éclater le pneu avant droit du fourgon.

Le fourgon faisait déjà une manœuvre pour s'arrêter qu'un pneu éclate.
Qui a fait ça ? Anti-mutants ou anti-voûte ?
Maureen cherche du coin de l'œil qui a fait ça. S'il affiche des pouvoirs mutants, que va-t-il faire ? Les libérer ? Elle attend dans l'ombre et note l'apparition très suspecte d'un homme en survêtement, au visage masqué.

Le fourgon s'arrêta en urgence. Le chauffeur était décontenancé, à la recherche du véhicule prioritaire, tout en étant surpris pas le comportement de son véhicule.

Pneu éclaté ?

Le co-pilote regarda autour d'eux à la recherche d'un élément suspect et tomba finalement sur Eliandre. D'un coup de coude il attira l'attention de son camarade.

De son côté Eliandre avait lâché deux balles dans les airs. Munitions de flashball. Elles flottaient cent mètres au dessus du camion. Les deux gardes sortirent du camion, armes en main et pointèrent le jeune mutant. L'instant d'après une première balle percuta le menton d'un garde. KO instantané.

Télékinésie ? Je n'en connais que trois et ça a l'air d'être un homme donc ce serait Eliandre, le mutant verbeux et narcissique* qui entraîne ma sœur. Je ne le pensais pas désireux de s'engager...
La mambo se contente de surveiller les opérations menées par le mutant masqué (en donnant des notes).

* C'est l'hôpital qui se moque de la charité, on est d'accord.

Eliandre lança la deuxième balle. De son côté le garde paniqua. Malgré le fait que le jeune homme n'ait pas fait le moindre mouvement il tira quand son collègue s'écroula sans raison. L'instant d'après la balle en caoutchouc vint le cueillir au menton et il s'écroula inconscient comme son camarade.

Eliandre tendit le bras juste avant le tir par réflexe. Son pouvoir jaillit et la balle percuta une barrière puissante avant de tomber au sol. Le jeune homme transpirait et les regards de la foule venaient de se tourner vers lui.

- ça va être la merde sous peu.

Il s'élança vers les portes arrières du fourgon.

Maureen surveille les alentours, en particulier les passants qui se saisissent de leur téléphone pour filmer les évènements ou alerter les autorités. S'il y a bien un truc que Maureen ne veut pas voir médiatisé ou gâché c'est le sauvetage de ses paires. Les manias de la technologie ont soudain l'illusion que leur téléphone a disparu. Cela devrait suffisamment les perturber pour que l'instant fatidique soit passé.

Eliandre atteignit le fourgon et s'apprêtait à poser ses mains sur ce dernier quand il se rappela soudainement qu'il faisait un truc illégale. Il simula le fait qu'il posait ses mains sur les poignés et usa de son pouvoir pour altérer le mécanisme interne de la serrure. Il n'avait pas le temps de faire dans la dentelle et l'enquête montrera que le mécanisme a été détruit à l'intérieur. Puis toujours usant de son pouvoir il ouvrit les portes en faisant croire qu'il usait de ses mains.

A l'intérieur quatre mutants étaient incarcérés avec des menottes spéciales et une cagoule. Ce n'était pas des trucs qui stopperaient wolverine ou cyclope.

Maureen réfléchit car la police ne va pas tarder à rappliquer et le sauveteur aura bien du mal à les semer en traînant les boulets (puisque ces derniers n'auront certainement pas la capacité d'utiliser des pouvoirs offensifs ou fuyants).
Je vais devoir les aider jusqu'à ce qu'ils parviennent à se cacher.

Eliandre soupira face à ce nouveau problème. Rapidement il retira les cagoules des deux mutants dont la corpulence se rapprochait de celle de son ami. Bingo. Thomas se trouvait sous la deuxième cagoule. Il avait l'air apeuré, mais son visage son transforma rapidement quand il reconnut le hoodies, et les lunettes noirs.

Eliandre posa un doigt sur sa bouche pour signifier le silence. Puis il approcha sa main droit des menottes. La force télékinétique monstrueuse de mutant les démantela soudainement. Libéré le mutant commença à se débarrasser du reste de ses liens.

Eliandre soufflait fortement, les menottes avait plus résisté que prévu.

La cavalerie arrive déjà, hurlant à l'autre bout de la route. Ils sont deux dans la voiture… Maureen retient son souffle. Elle doit encore et toujours exercer son pouvoir pour cibler plusieurs personnes simultanément. Si elle se concentre, elle pourra y arriver. Faire disparaître la vision d'un fourgon ne devrait avoir rien de sorcier pour la Mambo. Les yeux masqués par la capuche de son manteau noir s'illuminent d'un aura lavande surnaturel.

Et merde ! Les flics étaient déjà là. Eliandre se retourna pour user de son pouvoir à nouveau.... et la voiture passa à toute vitesse devant le fourgon. Il resta interloqué une seconde avant d'en déduire que d'autres forces étaient à l'œuvre.

- On fait quoi avec les autres ? demanda Thomas.

- Il y a beaucoup trop de monde, je sais pas si on pourra tous les libérer.

Il se voyait mal s'enfuir avec des gars qui avait encore leurs liens. Il se décida à libérer celui sans cagoule, peut-être qu'il aura un pouvoir utile. Une fois de plus il se concentra avec force sur les menottes et ces dernières s'ouvrir soudainement.

Maureen ne vit pas le fugitif libéré bousculer son sauveur en projetant de l'acide pour mieux dégager le passage. Elle s'autorise à prendre appuie sur le lampadaire voisin pour se remettre de l'emploi inhabituel de son pouvoir psychique. Les passants continuent de sortir leur téléphone, il faut qu'ils se barrent !
Est-ce que je dois les tirer par la peau du cou moi-même ?

A peine libéré, le mutant projeta de l'acide en direction d'Eliandre pour qu'il s'écarte et commença à courir. Le jeune mutant aux yeux rouges esquiva en se cognant contre la porte arrière du fourgon.

Mais quel connard !

L'instant d'après le fuyard était propulsé à l'intérieur du fourgon. Eliandre entra derrière lui et les portes se fermèrent soudainement.

- Ecoute moi bien connard. Tu libères les autres. Immédiatement.

Eliandre leva la main qui prit la forme d'un pince. Le mutant en face commença à étouffer.

- Tu connais le film, je te fais pas de dessin.

Eliandre relâcha la pression pour donner une chance au gars.

Maureen remarque juste qu'ils commencent à se battre à l'intérieur du fourgon.
Il n'était pas intervenu pour les sauver ? Qu'est-ce qu'il fiche ?
La Mambo n'en a pas grand chose à faire des autres mais là, il s'agit de mutants alors elle se fait violence et s'approche de l'entrée du fourgon.
Faut décidément tout faire soi-même...

En panique le jeteur d'acide tenta de lever la main en direction d'Eliandre mais cette dernière s'arrêta à mi-chemin.

- Last warning, dit le jeune mutant en serrant un peu plus la gorge de l'imbécile.

Ce dernier se décida à user de son pouvoir pour dissoudre les liens des autres. Eliandre commença à s'inquiéter, ils perdaient trop de temps. Un SMS de Green lui confirma qu'elle travaillait dur à ralentir la réponse des autorités, mais que le temps était quand même compté.

Un fois les quatre prisonniers libérés, Eliandre les regarda un instant. Il projeta le jeteur d'acide dans le fond du fourgon et l'assomma à l'aide d'une de ses balles.

"Que fais-tu ? Pourquoi le laisses-tu à l'intérieur celui-là ? Dispersez-vous vous autres !" dit la Mambo de sous sa capuche noire.
Elle s'arrête ensuite, fixant le "sauveur", attendant une réponse rapide. Une réponse plus longue laisserait la police arriver...

C'est qui elle ? se demanda Eliandre. Il haussa les épaules, elle n'avait pas l'air de vouloir l'attaquer, elle l'aurait déjà fait si elle l'avait voulu. Et elle a l'air ok avec l'évasion.

- T, tu viens avec moi, dit Eliandre avant de se pencher pour regarder sous la capuche. Le visage lui dit vaguement quelque chose.

- Parce que c'est un connard égoïste.

Un connard égoïste ?
"Et tu es bon juge en la matière ? demande Maureen d'un ton pince-sans-rire. Portes-le si tu veux lui offrir une punition adéquate, sinon tant pis."
C'est Eliandre, j'en suis sure. Je m'étonne de le trouver aussi ouvertement contre ses principes d'équités. Qui sait avec les "neutres"... Je ne peux pas le porter moi-même, j'ai beau être une sorcière, je n'ai aucun pouvoir physique.

Eliandre était déjà sur le départ, accompagné de son pote.

- Il a essayé de me refaire le portrait à l'acide ... deux fois.

La première fois c'était pour assurer sa fuite, pourquoi pas, la seconde il avait décidé de jouer au plus fort avec Eliandre. Rédhibitoire. Le jeune mutant ne montra aucune intention de porter le gars en question. Il regarda son téléphone qui venait de vibrer, s'orienta rapidement et montra une ruelle à Thomas.

Soudainement il s'arrêta et chercha autour de lui un brin inquiet. Pas de trace de la petite. Il parut soudainement soulagé.

Et tu laisses la police le punir ? Je me serais vengée moi-même.
"La police aurait eu plus de mal à t'identifier." réplique Maureen avec le même ton pince-sans-rire.
Est-ce qu'il m'a reconnue ? Si je dis que je le connais déjà, il trouvera.
La police s'entend à nouveau au loin. La Mambo regarde furtivement son portable, pas de caméras ici ; elle cesse de courir et adopte un pas tranquille.

- Je préfère que ma copine puisse toujours m'identifier, répondit Eliandre.
- Tu aurais toujours tes abdos, se moqua Thomas.
- Tu crois que c'est le moment de blaguer ? Elle vient de sauver ton cul, donc essaies de faire en sorte que le mien, qu'elle adore, ne s'attire pas trop d'ennui. répliqua Eliandre pas du tout de bonne humeur.

Thomas décida de la fermer. Eliandre lui en fut reconnaissant.

- La petite est pas dans les parages hein ? vérifie le mutant aux yeux rouges en questionnant directement Maureen.

"La petite, c'est comme ça que tu surnommes ta copine ?" demande Maureen pour qui l'allusion est passée loin au dessus de la tête.
Ils ne sont pas encore tirés d'affaire, certes les caméras de sécurité ne fonctionnaient plus au moment où elle est allée au fourgon mais on ne sait jamais, les témoins peuvent parler.

- Hein ? Mais non je parle de ta petite soeur. répondit Eliandre plutôt rassuré.

Si la grande sœur ne percutait pas immédiatement sur qui était "la petite" c'est que cette dernière n'était pas dans les parages.

Les deux mutants libérés partirent en courant dans des directions opposés, il restait Maureen, Thomas et Eliandre. Ce dernier tenait un téléphone dans sa main et semblait suivre les indications qu'il recevait par SMS. Il guida son pote Thomas dans une ruelle, mais derrière eux un groupe manifestement anti mutant les suivaient en courant. Ils avaient leur téléphone en main et tentaient de contacter la police.