Rappel du premier message :



On aurait beau dire, le meurtre, c'était comme monter à cheval, ça ne s'oubliait pas. Stej s'était encore retrouvé avec du sang sur les mains, littéralement, après une chasse poursuite contre des petites frappes dans la Capitale ; rien de bien palpitant - quoique son pote nain était un bonus - mais ce n'était pas dans son genre de laisser un vol impuni. Enfin quand on volait ses affaires, les autres il s'en foutait pas mal.

Bref.

Son excursion commerciale à Samigoloumaroum ne s'était pas soldée avec un aussi bon bénéfice qu'il l'avait espéré mais au moins, il avait passé un moment fort sympathique (une bonne tuerie à l'ancienne, ça ne se refusait pas). De retour à son petit village merdique, près à reposer de nouveau les armes pour le marteau et l'enclume et retrouver un rythme pépère quand... c'était quoi ce canasson devant sa piaule ?

La fatigue du voyage n'aidant pas, Stej mit pied à terre et râla un peu plus en constatant sa porte ouverte. "Ah putain non ! D'accord, qui est l'enculé qui a osé venir chez moi sans me demander mon av... oh merde."

Que foutait sa sœur au milieu de son gourbi ?

Than a haussé les épaules avant de s'éloigner pour scruter les environs comme elle l'avait dit. Le sérieux l'emporte, sinon elle serait en train de sautiller à l'idée que son père-mercenaire reprenne du service. D'accord, elle ne connaissait pas ses talents mais il était forcément doué s'il était son père. Ainsi, elle saurait quoi penser et répondre quand on lui demandera si son père est pire qu'elle.

« C’est lui. » Contrairement aux marabouts douteux d’Heavensaw, j’avais une entière confiance en Zeryn. On passe pas plus de deux siècles à mettre sa vie entre les mains de quelqu’un quand ce n’est pas le cas (pas que j’aie souvent eu besoin de ses services, merci bien). Bon, sa femme m’avait jamais vraiment appréciée, mais c’était un détail. C’était de toute façon pas d’elle qu’on avait besoin. « T’as un paquetage à faire, ou on y va comme ça ? » J’imaginais qu’il allait au moins mettre une tunique ou une chemise avant de partir… mais peut-être pas. Si le soleil le grillait à point, c’était son problème (et potentiellement celui de Zeryn).

Il montra son sac encore tâché de sang. "Je reviens de voyage. Juste le temps de prendre des trucs utiles et des fringues." Ce qu'il entreprit en vidant partiellement son paquetage - dont effectivement une main coupée - et fouillant dans diverses cachettes de sa forge : des bijoux en cours, des pierres précieuses, du minerais rares et quelques armes qu'il aimait bien. Quant à la Pierre d’Étoile, il la gardait toujours sur lui quand il partait. "Y'a des trucs qui te plaise dans le lot ?" montra-il un râtelier plein. "Ça risque d'être volé donc..."

Dommage que Than ne soit pas restée, elle aurait adoré s'attribuer des armes (de son papounet). Encore plus dommage, aucun mercenaire n'avait trouvé opportun de se pointer pour le sortir de sa retraite. Être un pisteur hors-pair ce n'est pas de chance quand même, aucun pour vous prendre de court. Parfois, elle devrait relâcher la pression et cesser de scruter les alentours… mais le jour où ça arrivera ce sera qu'elle est morte !

Pourquoi le Morpion se baladait avec une main coupée, franchement ça m’échappait. Mais c’était pas mon problème. Par curiosité plus que par intérêt, je jetai un oeil à ses armes, testant le tranchant de l’une, l’équilibrage de l’autre. Pas mal. Pas du niveau de Ronil, forcément, mais pas mal. Je récupérai deux petites dagues et quelques flèches, ça pourrait toujours servir. « Je pense que ta fille aurait plus besoin de ces armes que moi. Elle est équipée comme une chasseresse, pas comme une guerrière. » Et oui, ça m’amusait énormément d’appeler le Chaton sa fille.