Rappel du premier message :



Ines est devenu sa propre patrone en devenant chef d'entreprise. En attendant il avait fallu calmer ses ardeurs, sous peine d'aggraver sa blessure. Fedor avait passé du temps chez la belle. Perle l'acceptait désormais. C'était pas encore l'entente parfaite mais c'était déjà un début.

Fedor avait hâte de revoir la jeune femme en parfaite santé. Il espérait franchir un pas important avec elle. Mais il était quand même un peu inquiet. Il avait louer un appartement décent, mais clairement c'était minuscule et tout juste propre. Ca lui avait pris du temps de rendre ça vaguement accueillant.

Il avait donné rendez-vous en ville à sa petite bourgeoise. Une marche lui permettrait de l'habituer lentement au quartier, puis à l'immeuble. Le choc des cultures devrait être mon intense. Même si il ne la voit pas vraiment en femme faisant attention à ce genre de détails.

Il était donc là, sur une petite place, assis sur le rebord de la fontaine centrale. L'eau qui coule à une vertu apaisante. Parfois des gens tournent la tête pour le regarder subrepticement, il est grand, il attire le regard malgré lui.

"Hein ?" demande-t-il parce qu'elle a ajouté quelque chose après sa première phrase, mais il était entrain de placer un couvercle sur la casserole et il n'a pas entendu.
"Tu as un soucis avec mes vêtements ?" demande-t-il finalement. Il croit avoir entendu le mot 'vêtu'. C'est vrai que ses vêtements ne le mettent pas vraiment en valeur, surtout le pantalon. Il a besoin d'augmenter sa puissance et contrairement à ce que pense le commun des imbéciles, c'est en augmentant sa masse et la puissance de ses jambes qu'il obtient un punch plus foudroyant. C'est donc cette partie qu'il a le plus besoin de cacher au reste du monde.

"As-tu perdu beaucoup de poids ces derniers mois ?" préféra-t-elle enchaîner sur sa première pensée, celle qui n'incluait pas un Fedor à moitié nu. "Tu sembles nager dans tes tenues." Une femme si proche des faux-pas de la mode ne pouvait passer à côté – pas en s'attardant aussi lontemps sur ledit sujet – mais elle comprendrait s'il ne voulait pas en parler pour une raison financière.

"C'est pour cacher mes mouvements pendant mes combats." dit-il avec le plus grand naturel. Notamment parce que ce n'est pas entièrement faux. "J'imagine que tu me préfèrerais avec des vêtements plus près du corps ?" qu'il demande ensuite. "Je peux faire en sorte que ça arrive... si tu es gentille." il lui lance un coup d'œil égrillard.

Le sourire en coin de la blonde s'accentua. "Et si je ne suis pas gentille...?" Oublions l'excuse de la vodka, Ineska avait parfaitement conscience qu'elle nageait dans des eaux troubles et inconnues.

Le sourire de Fedor s'élargit. "Si tu n'es pas gentille ? Je serais dans l'obligation de te punir." dit-il avec un ton étrangement doux pour lui.

"Les chevaux préfèrent les recompenses pour leur montrer ce qui est à faire plutôt que des punitions..." Elle se resservit un fond d'alcool. "Le tout est d'être imaginatif sur les récompenses."

"Tu n'es pas un cheval que je sache." fait remarquer Fedor. "C'est toi qui vois si tu veux me voir dans une tenue mieux coupée."

L'ironie lui brûla les lèvres et elle préféra le cacher derrière son verre. "Oh j'aimerai beaucoup ! Plus encore si je te voyais te changer. Apres tout, tu m'as deja vue changer de robe." Et oui elle portait un jupon donc on ne pouvait pas vraiment dire qu'elle s'était mise à nue... mais ça comptait tout de même.

"S'il n'y a que ça pour te faire plaisir." il diminue l'intensité de la chaleur sous les casseroles et s'éloigne de la cuisine pour se rendre dans sa chambre. Il en sort avec des habits relativement classe. Rapidement il finit en boxer. Il est très musclé, cela va sans dire. Et couvert de cicatrices diverses et variées.

Il est aussi rapide à s'habiller qu'à se déshabiller et en quelques courtes minutes il se tient devant elle dans un pantalon seyant et une chemise cintrée mettant en valeur sa silhouette. Il remet le tablier et repart vers la cuisine.

Elle en avait apprécié chaque miette, même si le spectacle avait été un peu court. Au moins maintenant, elle pouvait l'apprécier d'avantage... même si son regard remontait inexorablement à son visage. C'était ce qu'elle préférait le plus chez lui, plus encore quand il la regardait avec un petit sourire moqueur. "Cest alléchant... l'odeur de ta cuisine. Que prépares-tu ? Je peux dresser la table si tu veux en attendant." Se faire servir était plaisant mais Ineska n'aimait pas se faire passer pour une assistée.

"L'odeur de la cuisine hein ?" dit-il pas vraiment dupe. "Tu as une grande expérience.... culinaire ?" questionne-t-il ensuite.

Il ne sait pas vraiment quelle vie a vécu la belle. Chaste fille de bonne famille ou aventureuse jeune femme émancipée. Dans le premier cas il va falloir qu'il se montre particulièrement doux. Dans le second il pourra prendre de suite des mesures plus... sauvage.

Il eut un petit silence que seul le bourdonnement du chauffe-eau troublait. "Tu sais... on n'attendait pas de moi que je mette la main à la pâte car ça serait donner trop d'influence à une personne dont je ne veux rien... pas même partager ce genre de recette." Le ton taquin flottait toujours mais il revêtait un aspect acide et mordant qui n'était pas dirigé contre Fedor en particulier mais le monde dans son ensemble. "Mieux vaut être seule que mal accompagnée comme ils disent et la solitude me sied plutôt bien."

Traduction rapide, il va falloir y aller avec des pincettes, la petite même bien renseignée n'a jamais pratiqué.
— Je vois, je vois, dit simplement Fedor en s'activant devant les fourneaux. Les assiettes et les couverts sont dans ce vaisselier. Les verres sont au dessus, explique-t-il en montrant un meuble dans un coin de la pièce à côté de la petite table pour deux personnes qui sert sans doute de salle à manger.
Bouge donc tes petites fesses, ajoute-il en lui lançant un sourire amusé.

Les chaussures à talon furent laissées devant le canapé tandis qu'Ineska entreprit de rejoindre le vaisselier - tout en remuant légèrement des hanches pour le plaisir des yeux - et de dresser la table. Il n'y avait pas tous les couverts qu'elle utilisait habituellement mais rien avec Fedor allait dans ses habitudes de toutes manières. Un petit son raisonna dans l'appartement quand elle fit une pichenette contre l'un des verres à pied. "Accepterais-tu des verres en cristal si je t'en faisait cadeau ? Ou ceux-là te suffisent ?" Elle l'imaginait avec des envies simples mais avec un goût pour les jolies choses. La pensée la fit sourire.

Fedor laissa son regard glisser sur le corps de la belle en déplacement. Elle faisait exprès il le savait, mais ça restait charmant à mirer. Un sourire de plus naquit sur son visage. Il souriait beaucoup plus que de nature lorsqu'il était avec elle. Son plat était presque chaude, un soupe traditionnelle nommée Solianka, à base de beauf cette fois. C'était un plat de paysan, mais malgré tout très bon quand il était préparé avec soin. La recette de sa mère pour le coup.
— On ne refuse pas un cadeau, c'est impoli. Et j'ai rien contre une touche de faste. répond-il.

Ineska attendait donc tranquillement que le service se fasse et laissa place pour le plat chaud au centre de la table. "Je te réserverai quelques verres dans les séries à venir dans ce cas... et j'aimerai bien que tu me fasses visiter un peu Moscou. Je ne connais pas tout les quartiers à vivre et je n'ai pas encore d'idées biens précises où j'aimerai habiter. Peut-être pas loin de ton cabinet de consultations, qu'en dis-tu ?"

— Les quartiers où je traine ne sont pas des quartiers à te faire visiter, expliqua Fedor en amenant ses plats sur la table. Et je réfléchirais à l'emplacement de mon cabinet quand j'aurais terminé mes études. Donc dans un bon moment.
En fait il n'obtiendra sans doute jamais un diplôme de médecine. Il faudra de l'influence pour prouver qu'il a les connaissances sans être passé par une école officielle. C'est faisable, mais pas simple. Le prince pourrait lui obtenir se passe droit, mais ça attirerait l'attention sur lui. Si plus tard il était découvert en tant que membre de la LR... ça ne serait pas bon pour le prince.

L'odeur était délicieuse et Ineska posa les coudes sur la table - fille de mauvaises manières ! - pour humer d'avantage l'agréable fragrance. "Je réalise... je ne me souviens même plus si je t'avais demandé officiellement si tu voulais que nous vivions ensemble. Ni ça se dérangerait si je venais plus souvent ici... à l'avenir." Tout de même bien éduquée, la belle se chargea du service, piquant un bout au passage dans l'assiette de Fedor. "C'est sublime" commenta-t-elle en léchant le surplus de sauce sur ses lèvres.

— Bien sûr que je désire que nous vivions ensemble, mais certainement pas ici. C'est trop dangereux pour toi de venir si je ne t'escorte pas, expliqua le grand bonhomme tout servant leurs assiettes. Et je n'ai pas d'argent pour emménager ailleurs.

Il énonça les faits sans la moindre honte. Il occupait sa vie à des choses beaucoup plus importantes qu'amasser de l'argent. Il n'était pas sans le sous, loin de là, parce qu'il vivait largement en dessous de son niveau de vie. Non pas que la LR payait bien, mais l'argent qu'il volait ne finissait pas entièrement dans les caisses de la LR. Après tout il prenait de gros risques.

"Je peux payer le loyer et toi les commodités quotidiennes si tu veux" commença-t-elle à prier silencieusement pour le repas (ses habitudes avaient la vie dure). Une fois la prière abrégée finit, elle poussa une sorte de ronronnement satisfait à sa première bouchée. "Uhm... surtout si c'est toi qui cuisine, ça serait plus simple que tu achètes ce que tu veux. D'ailleurs,pour tout te dire, j'aimerai vraiment quitter le quartier de Saint-Pétersbourg... même moins je n'en aurai pas les moyens tout de suite." Elle eut même un sourire. "Surtout si mon père me déshérite après avoir eu vent de notre relation."

— Oui, ça me parait une bonne idée dans un premier temps. confirma Fedor. Il pria aussi, faire semblant était un gage de survie. Pas question de laisser tomber sa couverture, tous les gestes des croyants étaient des gestes réflexes pour lui. Il faisait tout comme les croyants standards, ni plus, ni moins, la foi en moins. Mais ça il faudrait lire dans les esprits pour le savoir. On trouvera un quartier adéquat. promit-il sans relever la partie perte d'héritage, surtout parce que ce n'était pas son problème à lui. L'argent n'était qu'un détail sans importance par rapport à son combat.

Ineska avait ses propres combats, bien loin de ceux de son presque-bientôt-amant. D'ailleurs, bien qu'il n'y paraisse pas, qu'une jeune fille de son rang ose s'aventurer sur le terrain glissant qu'elle s'apprêtait à franchir – et avec une joie certaine – serait tout bonnement scandaleux. Une chance pour Fedor, Ineska adorait provoquer des scandales... "Hormis un grand lit robuste, as-tu des souhaits particuliers pour la maison ?" le taquina-t-elle. Oh il n'aurait pas de mal à deviner que même si elle appréciait le repas, c'était surtout le dessert qu'elle attendait avec une certaine impatience.

Naïve.
— Il n'y a pas que le lit qui devra être robuste. La table, les commodes, les fauteuils. dit-il en prenant les premiers meubles adaptés à des jeux particuliers hors d'un lit.
Le grand bonhomme mangeait rapidement, lui aussi avait hâte d'en arriver au dessert. C'était visible dans ses yeux particulièrement intense quant il regardait la jeune femme, son visage, mais aussi le reste de son corps.

La blonde fit mine d'observer la table où ils déjeunaient avec plus d'attention. "Je n'aurai pas de mal à trouver..." Le bois massif restait un gage de richesse, il y avait moyen qu'elle en récupère une chez elle... et le mobilier de sa chambre. Comme pour tester les dites de Fedor, Ineska se releva de sa chaise son assiette finie et poussa les couverts pour s'assoir même la table, le corps à moitié tourné vers le colosse. "Uhm... elle ne grince pas" fit-elle quelques rebonds pour tester la robustesse, comme elle le ferait pour essayer une nouvelle selle de monte.

— Ce n'est pas le plus adapté pour une première fois. signala Fedor avec les yeux brillant d'envie. Il se débarrassa rapidement de son assiette et de ses couverts pour attraper la belle dans ses bras robustes. Telle une princesse, la voilà bien installée contre Fedor. Tu veux visiter ma chambre ? demanda-t-il ensuite.